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Rudolf Hilferding
(SPD), "Zwischen den Entscheidungen", Die Gesellschaft,
1933, Nr. 1 (extraits)[1].
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L'idée d'une tolérance parlementaire est absurde, ne
serait-ce que parce que toutes les conditions manquent pour cela.
Communistes et national-socialistes disposent de la
majorité pour des motions de censure et pour l'annulation des décrets
d'urgence. Tolérance ou coopération n'est pas une considération pour la
social-démocratie, mais pour les national-socialistes.
Mais avec l'opposition contre le gouvernement présidentiel le problème
politique n'est pas encore épuisé. [...] Les gouvernements présidentiels sont
possibles en Allemagne seulement parce que le parlement est mis hors état
de fonctionner par les partis dictatoriaux, les national-socialistes,
national-allemands et communistes. La lutte contre le gouvernement
présidentiel doit donc être liée à la lutte pour un parlement capable de
travailler et cela requiert la lutte contre les partis dictatoriaux. Car
les gouvernements présidentiels sont secondaires, le principal c'est la
paralysie du parlement. Pour la social-démocratie il s'agit à cet égard
d'une controverse de principe avec les communistes. C'est la raison pour
laquelle la consigne du front uni, qui pouvait encore avoir un sens durant
les premières années à l'époque de la suprématie de la social-démocratie et
de l'autorité inébranlable des syndicats, est actuellement inopérante et
ne peut que semer la confusion. Les communistes cherchent une unité du
mouvement ouvrier sur une base directement révolutionnaire en vue de
l'action révolutionnaire de la prise du pouvoir immédiate. Pour cela ils
ont besoin de la subordination des travailleurs sous la conduite de
l'avant-garde révolutionnaire, la direction communiste. L'unité présuppose
donc la soumission des masses social-démocrates sous
leur direction, la destruction de la social-démocratie, de sa nature, de
son autonomie organisationnelle. Quand nous social-démocrates
parlons d'unité, nous pensons à l'unité d'un mouvement ouvrier dans sa
lutte pour les objectifs qu'il s'est fixés lui-même par la voie de
l'autodétermination démocratique. [...] C'est pourquoi la lutte de principe
contre la direction communiste, la lutte pour attirer le travailleur
communiste n'est que l'autre face de la lutte contre le gouvernement
présidentiel, de la lutte pour la reconquête de la démocratie qui, conquise
de nouveau et sécurisée de nouveau, deviendra ainsi véritablement le
terrain de lutte sur lequel la classe ouvrière pourra atteindre ses
objectifs. Entretemps la situation politique reste instable et incertaine.
La crise économique place le gouvernement Schleicher devant des problèmes
qui font qu'en tentant de les résoudre il puisse perdre sa position comme
le précédant, et le danger qui se présentait déjà avec le gouvernement
Papen peut resurgir de nouveau, celui de chercher le salut dans
l'abdication en faveur du fascisme. De façon générale c'est justement le
trait caractéristique de l'époque, que se déroule une sorte de course
contre la montre, entre le déroulement de la crise économique et celui de
la révolte rebelle qu'elle a engendrée sur le terrain politique, et que
l'incertitude persiste quant à savoir si la crise se terminera avant que la
révolte ne soit engagée. Ainsi nous nous trouvons entre les décisions. Le
mouvement fasciste a été tenu éloigne du pouvoir d'état dont la conquête
semblait si imminente, et cela grâce à la tactique de la social-démocratie
qui par sa politique de tolérance a évité le regroupement de la bourgeoisie
en une masse réactionnaire sous direction fasciste et a empêché l'entrée
des fascistes durant leur ascension. [...] Les national-socialistes
cependant sont confinés à la légalité qui ne leur laisse que le choix, ou
bien d'accélérer la descente qui commence, en tant que membre servile d'un
bloc bourgeois, ou bien d'échapper encore moins à cette descente en étant
dans une opposition qui déçoit ses partisans qui attendent avec impatience
le salut. [...] Néanmoins la forme définitive de l'évolution politique
ressortira seulement des évènements économiques.
[Citation dans l'original ►.]
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À Cologne a lieu une première rencontre entre Franz
von Papen et Adolf Hitler[2].
Elle avait été préparée mi-décembre 1932 par l'intermédiaire du banquier Kurt von Schröder du côté de Papen et de Wilhelm
Keppler du côté de Hitler. La démarche est appuyée notamment par Friedrich Flick, Fritz Thyssen, Albert Vögler, Paul Silverberg.
D'autres rencontres suivront durant le mois de janvier.
Au sujet des personnages impliqués, cf. ►.
Le 4 également, Kurt von Schleicher
qui dirige l'office ministériel de la Reichswehr
présente Gregor Strasser (NSDAP)
au président Paul von Hindenburg[3].
Ce dernier accueille favorablement l'idée d'une désignation de Strasser comme vice-chancelier. Il semble possible
qu'environ 60 députés du NSDAP à l'assemblée
nationale suivraient Strasser dans cette hypothèse.
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Témoignages au sujet de la
rencontre entre Franz von Papen et Adolf Hitler, du
4 janvier 1933
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Kurt von Schröder[4]:
[...] Puis von Papen raconta à Hitler, qu'à son avis le mieux serait de réunir les
conservateurs et les national-allemands, qui l'avaient soutenu, avec les national-socialistes, pour former un gouvernement. Il
proposa que ce gouvernement devrait si possible être dirigé par Hitler et von Papen sur la base de
l'égalité des droits. Ensuite Hitler tint un long discours, dans lequel il
expliquait que s'il était nommé chancelier, il serait absolument nécessaire
pour lui d'être à la tête du gouvernement, mais que les partisans de Papen
pourraient entre à son gouvernement [de Hitler] comme ministres s'ils
donnaient leur accord pour conduire avec lui une politique par laquelle
beaucoup de choses seraient changées. Comme il l'expliquait alors, ces
modifications comprendraient l'élimination des social-démocrates,
communistes et juifs des postes dirigeants en Allemagne et le
rétablissement de l'ordre dans la vie publique. Von Papen et Hitler
arrivèrent à un accord de principe, de sorte que beaucoup de points qui
avaient été source de conflit entre eux, furent éliminés et qu'ils purent
trouver une voie de rencontre. [...]
[Citation dans l'original ►.]
Kurt von Schröder[5]:
L'effort principal des industriels à ce moment-là était
de voir arriver au pouvoir en Allemagne un homme politique fort, qui puisse
former un gouvernement qui resterait au pouvoir longtemps. Quand le
6 novembre 1932 le NSDAP souffrit son premier
revers et avait ainsi dépassé son apogée, l'aide de l'industrie lourde
allemande devint particulièrement urgente.
[Citation dans l'original ►.]
Joseph Goebbels (5 janvier 1933)[6]:
[...] Voilà une chose que le gouvernement en fonction
sait sans doute: que sa chute est sérieusement en jeu. Si ce coup réussit,
alors nous ne sommes plus très loin du pouvoir.
[Citation dans l'original ►.]
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Le chancelier K. v. Schleicher reçoit le premier
ministre de Prusse Otto Braun (SPD)[7].
Ce dernier relate dans ses mémoires qu'il a proposé à Schleicher une
alliance pour procéder de la manière suivante: dissolution de l'assemblée
nationale et de l'assemblée régionale de Prusse, retardement des élections
jusqu'à loin au printemps, exercice du pouvoir exécutif au moyen de
décrets, avec Braun lui-même à la tête du gouvernement de Prusse. Selon
Braun, le NSDAP subirait une défaite significative aux
élections à venir, et une fois modifié ainsi le contexte politique, il
serait possible ensuite d'améliorer la situation générale: Schleicher ne se
montre pas intéressé par cette proposition.
Au sujet des offres de collaboration formulées par
O. Braun en direction des gouvernements postérieurs aux gouvernements
de grande coalition, cf. ►.
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Récit d'Otto
Braun (SPD) de son entretien avec Kurt von Schleicher,
6 janvier 1933 (extraits)[8]
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Finalement il [Schleicher] exprima son opinion:
"Maintenant le Reichstag devra se réunir le 24 janvier; pourtant
avec le parlement on ne peut pas travailler." À cet égard je devais
l'approuver, et à présent, en reléguant certaines réserves de nature personnelle
et politique, je me résolus à la proposition suivante, comme dernière
tentative de donner une tournure différente à l'évolution fatale en
Allemagne: "Annulez le décret sur le commissaire du Reich en Prusse.
Alors je suis prêt, sans égard à ma santé, à reprendre fermement en main la
conduite des affaires d'état. Vous dissolvez le Reichstag, je provoque la
dissolution du Landtag. Nous différons les élections jusque loin au
printemps, gouvernons entretemps par décret et menons une lutte unie
appuyée contre les prétentions de pouvoir des national-socialistes.
Ceux-ci [...] se trouvent engagés dans une retraite. Il nous suffit
d'enfoncer le clou, pour leur infliger une défaite écrasante aux élections
du printemps. [...] Une fois les fantômes national-socialistes
dissipés, nous obtenons des parlements capables de travailler et pouvons
maitriser les problèmes difficiles, d'autant plus que la crise économique,
elle aussi a manifestement dépassé son apogée et qu'existe une perspective
d'amélioration de la situation économique." S'il avait accepté cette
proposition et s'était investi en coopération loyale avec moi pour sa mise
en oeuvre, peut-être aujourd'hui l'Allemagne et
l'Europe auraient une apparence différente plus paisible. Mais Schleicher
répondit de façon évasive. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Le 7 janvier, F. v. Papen
rencontre à Dortmund les dirigeants d'industrie Gustav Krupp,
Paul Reusch, Friedrich
Springorum Jr. et Albert Vögler pour leur
rendre compte de la rencontre du 4[9].
Il laisse apparaitre la possibilité qu'A. Hitler
accepte une participation à un gouvernement sans en être à la tête.
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Une rencontre a lieu entre F. v. Papen et le
président P. v. Hindenburg[10].
Hindenburg charge Papen personnellement et de façon confidentielle de
rester en contact avec A. Hitler sur la base de l'entretien du
4 janvier, en vue de la constitution d'un gouvernement dirigé par
Papen.
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Une rencontre a lieu à Berlin, entre F. v. Papen
et A. Hitler, auquel participent Hermann Göring et Wilhelm
Frick pour le NSDAP, ainsi que le fils du
président, Oskar von Hindenburg. Une convergence des
points de vue s'établit autour de la constitution d'un gouvernement avec
Hitler comme chancelier, Papen comme vice-chancelier, et deux autres
ministères pour Frick et Göring.
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Le NSDAP organise une manifestation à Berlin
avec comme point de rassemblement la place Bülowplatz,
et un parcours qui passe devant la Karl-Liebknecht-Haus,
siège du KPD, qui se trouve à proximité immédiate. La manifestation est
autorisée par le préfet de police de Berlin Kurt Melcher,
et se déroule sous protection d'unités de police fortement armées.
Le 25 janvier, le KPD organisera une manifestation de
protestation contre le défilé du NSDAP du 22.
Devant la Karl-Liebknecht-Haus, environ 130 000
manifestants seront rassemblés.
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Lettre du secrétaire général de
l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI) Ludwig Kastl,
au président du RDI Gustav Krupp, 26 janvier 1933 (extraits)[11]
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En examinant la situation politique [avec le secrétaire
d'état Planck] j'appris [...] comme dernière actualité les efforts des
national-allemands et des national-socialistes de
reconstituer le Harzburger Front. On parle d'un
cabinet de combat Papen-Hitler6Schacht, dans lequel Papen représenterait la
tête et Hitler recevrait le ministère de la défense et le ministère de
l'intérieur, Schacht le ministère des finances, Hugenberg
le ministère de l'économie et de l'agriculture. Je considère cette
combinaison à laquelle ne participera aucun des ministres actuels, comme
extrêmement douteuse et vais jusqu'à craindre qu'une telle combinaison
serait vue comme une déclaration de guerre à la majeure partie de la
population et qu'on n'éviterait pas des troubles, si cette hypothèse se
réalisait effectivement. [...] Une autre voie de sortie qui est en train
d'être tentée, consiste à réunir le Reichstag le 31 du mois [....]. Si
alors il ne reste d'autre alternative que de dissoudre le Reichstag,
devrait être réexaminée la question si l'on peut ajourner la nouvelle
élection jusqu'en novembre. Il parait que le président du Reich ne se
déciderait à cette voie que si une proposition en ce sens vient des partis
eux-mêmes ou du moins est tolérée par eux, de sorte que des mesures législatives
d'urgence pourraient être évitées. Dans ce cas le cabinet Schleicher
resterait en place. Du point de vue des milieux des affaires, une telle
issue serait préférable, de loin, à toute autre.
[Citation dans l'original ►.]
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Pour le 31 janvier est convoquée une session de
l'assemblée nationale, avec comme ordre du jour une déclaration du
gouvernement. K. v. Schleicher annonce qu'il acceptera de se
présenter à l'assemblée uniquement à condition d'obtenir du président
P. v. Hindenburg l'ordre de dissolution de l'assemblée. Puisque
ce n'est pas le cas, il présente sa démission, avec l'ensemble du
gouvernement.
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Le NSDAP déclare que[12]
"sans une interdiction du Parti communiste une
clarification et un apaisement de la situation politique sont
impossibles".
[Citation dans l'original ►.]
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Le président P. v. Hindenburg désigne A. Hitler
comme chancelier. Un gouvernement est constitué qui restera en place
jusqu'au 27 juin. La composition est la suivante.
Chancelier du Reich [Reichskanzler]: Adolf Hitler (NSDAP)
Suppléant du Chancelier
du Reich [Stellvertreter des Reichskanzlers]: Franz von Papen
(sans parti) (à partir du 1er mars 1933 DNVP)
Affaires étrangères [Auswärtiges]: Konstantin von Neurath (sans parti)
Intérieur [Inneres]: Wilhelm Frick (NSDAP)
Finances [Finanzen]: Johann Schwerin von Krosigk (sans parti)
Économie et
alimentation [Wirtschaft und Ernährung]: Alfred Hugenberg
(DNVP)
Justice [Justiz]: Franz Gürtner (DNVP)
Défense [Wehr]:
Werner von Blomberg (sans parti)
Travail, et
Commissaire du Reich pour le Service du travail [Arbeit und
Reichskommissar für den Arbeitsdienst]: Franz Seldte (Stahlhelm)
Transport et Poste [Verkehr und Post]: Paul Eltz von Rübenach (sans parti)
Sans portefeuille, et
Commissaire du Reich pour l'Aviation [ohne Geschäftsbereich,
Reichskommissar für Luftfahrt]: Hermann Göring (NSDAP)
Commissaire du Reich
pour l'emploi (jusqu'au 30 mars 1933) [Reichskommissar
für Arbeitsbeschaffung]: Günter Gereke (Landvolk)
Simultanément, en Prusse, est constitué un commissariat du
Reich [Reichskommissariat] qui restera en place
jusqu'au 7 avril.
Premier ministre,
Commissaire du Reich [Ministerpräsident Reichskommissar]:
Franz von Papen (associé DNVP)
Intérieur [Inneres]: Hermann Göring (NSDAP)
Finances [Finanzen]: Johannes Popitz (sans parti)
Enseignement [Unterricht]: Wilhelm Kähler (DNVP), à partir du
4 février 1933: Bernhard Rust (NSDAP)
Agriculture [Landwirtschaft]: Magnus von Braun (DNVP), à partir du
4 février 1933: Alfred Hugenberg (DNVP)
Justice [Justiz]: Heinrich Hölscher (sans parti), à partir du
23 mars 1933: Hanns Kerrl (NSDAP)
Économie et travail [Wirtschaft und Arbeit]: Friedrich Ernst (sans parti) , à partir du 4 février 1933: Alfred
Hugenberg (DNVP)
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H. Göring informe le gouvernement qu'il a pris les
mesures nécessaires pour empêcher une manifestation convoquée à Berlin
par le KPD le soir même[13].
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Le premier ministre de Thüringen, Friedrich
Sauckel (NSDAP), en sa
fonction de ministre de l'Intérieur, proclame l'interdiction de tous les
rassemblements en plein air dirigés contre le nouveau gouvernement[14].
Le lendemain il réitère l'interdiction, en mentionnant explicitement les
communistes comme visés.
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Protocole de la première
session du nouveau gouvernement, 30 janvier 1933 (extraits)[15]
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Le chancelier du Reich attira l'attention sur le fait
qu'un ajournement du Reichstag sans le concours du Zentrum
n'était pas possible. Alors on pouvait éventuellement envisager d'interdire
le parti communiste, d'annuler ses mandats au Reichstag et d'obtenir de
cette façon la majorité au Reichstag. Cependant selon son expérience les
interdictions de partis étaient inutiles. Il craignait comme conséquence
d'une éventuelle interdiction du KPD, des luttes sévères en politique
intérieure et éventuellement la grève générale. Certainement l'économie
nécessitait le calme. Si cependant on soulevait la question ce qui
représentait pour l'économie le danger plus grand, l'insécurité et
l'agitation liées aux nouvelles élections, ou la grève générale, alors à
son avis on devait arriver à la conclusion qu'un grève générale serait
largement plus dangereuse pour l'économie.
Il était tout simplement impossible d'interdire les
6 millions d'hommes qui se placent derrière le KPD. Peut-être après la
dissolution du Reichstag à l'occasion des nouvelles élections devant être
organisées dans un bref délai, on pourrait quand-même gagner une majorité
pour le gouvernement du Reich actuel. Le mieux de tout serait, si le
Reichstag s'ajournait de son plein gré.
Le ministre du Reich de l'économie et d'alimentation et
agriculture [Hugenberg] explique qu'il ne désire
certainement pas une grève générale. D'après sa conviction il ne serait
cependant pas possible de contourner la répression du KPD. Autrement on
n'obtiendrait pas de majorité au Reichstag, en tout cas pas la majorité des
deux tiers. Après la répression du KPD, l'adoption de la loi d'habilitation
par le Reichstag serait possible. Il lui semblai douteux si dans le cas de
la répression du KPD éclaterait une grève générale. Il préférait la
répression du KPD à de nouvelles élections. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Appel du comité directeur et du
groupe à l'assemblée nationale, du SPD, 30 janvier 1933[16]
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•
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Peuple travailleur! Républicains!
Avec le cabinet Hitler-Papen-Hugenberg,
c'est la résurrection du Harzburger Front.
Les ennemis de la classe ouvrière, qui il y a quelques
jours encore se combattaient, se sont regroupés pour la lutte commune
contre la classe ouvrière, en une concentration réactionnaire, du grand
capital et des grands agrariens.
L'heure exige l'unité du peuple travailleur tout entier
pour la lutte contre les ennemis réunis. Elle exige d'être prêts à
l'engagement des forces ultimes et extrêmes.
Nous menons notre lutte sur le terrain de la
constitution. Nous défendrons les droits politiques et sociaux du peuple,
qui sont ancrés dans la constitution et la loi, contre toute attaque, par
tous les moyens. Toute tentative du gouvernement, d'utiliser ou de maintenir
son pouvoir en allant contre la constitution, se heurtera à la résistance
extrême de la classe ouvrière et de tous les cercles de tendance libérale.
Toutes les forces doivent être tenues prêtes pour cette lutte décisive.
Des interventions indisciplinées d'organisations ou
groupes isolées, de leur propre initiative, causeraient à la classe
ouvrière tout entière des dommages graves au plus haut point.
Par conséquent, par ici, à l'Eiserne Front!
Uniquement ses consignes doivent être suivies! Sang-froid, détermination,
discipline, unité et encore unité, voilà la nécessité actuelle!
[Citation dans l'original ►.]
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Appel de l'ADGB,
Afa-Bund, Gesamtverband der christlichen Gewerkschaften, Gewerkschaftsring
deutscher Arbeiter-, Angestellten- und Beamtenverbände,
30 janvier 1933[17]
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Aux membres des syndicats!
La situation politique a changé de façon décisive. Au
centre du nouveau gouvernement du Reich se trouvent des partis et groupes
qui jusqu'ici ont ouvertement pris fait et cause pour la privation des
travailleurs et employés de leurs droits sociaux, le démantèlement de la
démocratie et l'élimination du parlement. Le danger est présent que
maintenant ils tentent de réaliser leurs plans.
Membres des syndicats! Les intérêts vitaux de l'ensemble
des travailleurs sont en jeu. Pour repousser le cas échéant efficacement
des attaques contre la constitution et les droits du peuple, la nécessité
première actuelle est sang-froid et circonspection. Ne vous laissez pas
entrainer à des actions isolées précipitées et donc nocives.
[Citation dans l'original ►.]
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Article de l'organe du SPD Vorwärts, 30 janvier 1933 (extraits)[18]
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•
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Face à ce gouvernement de menace de coup d'état la
social-démocratie et tout le Eiserne Front [Front de
fer] se tiennent les deux pieds sur le terrain de la constitution et de la
légalité. Elle ne fera pas le premier pas pour s'éloigner de ce terrain. La
lutte la plus sévère contre ce gouvernement, elle la mènera plutôt en
mettant à profit tous les moyens constitutionnels et légaux. Elle laisse
exclusivement à ses adversaires la responsabilité pour l'éclatement d'une
lutte qui des deux côtés ne serait plus menée avec les armes normales de la
lutte politique. [...] En tout cas a débuté une lutte historique pour le
destin du peuple allemand. La situation est pleine de dangers. Mais elle
renferme aussi la possibilité d'une évolution inattendue, favorable et rapide.
Nous savons qu'à son aboutissement se trouve la victoire de la classe
ouvrière, de la démocratie et du socialisme. Elle est peut-être plus proche
que certains pensent! De sang-froid, confiant et, si la cause de la liberté
le requiert, prêts aux sacrifices ultimes, nous nous dirigeons vers
l'avenir, qui sera nôtre malgré tout!
[Citation dans l'original ►.]
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Appel KPD, 30 janvier 1933
(extraits)
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Hitler chancelier du Reich, Papen vice-chancelier, Hugenberg dictateur en économie, les Frick
et Goebbels à la tête de la police, l'homme du Stahlhelm Seldte
ministre du Travail.
Ce nouveau cabinet de la dictature fasciste ouverte est
la déclaration de guerre la plus brutale et n à la classe ouvrière
allemande, au peuple travailleur. Les manoeuvres
frauduleuses du "général social" ont pris fin. L'accentuation de
la crise, l'essor révolutionnaire puissant des masses, forcent la
bourgeoisie à dévoiler le visage nu de sa dictature en la brutalité la plus
extrême. [...]
Ces attaques fascistes devront entamer le cours vers le
démantèlement complet de toutes les organisations ouvrières.
[...]
Devant le public prolétarien tout entier, le Parti
communiste d'Allemagne, avec cet appel, se dirige en même temps à l'ADGB, à l'Afa-Bund, au SPD et aux syndicats chrétiens, pour
leur demander de mettre en oeuvre, en commun avec les
communistes, la grève générale contre la dictature fasciste des Hitler-Hugenberg-Papen, contre le démantèlement des organisations
ouvrières, pour la liberté de la classe ouvrière.
Le KPD en appelle aux millions de travailleurs social-démocrates, ceux des syndicats libres, chrétiens et
du Reichsbanner, à la ville et à la campagne, ainsi
qu'aux masses des travailleurs non organisés:
Mettez en oeuvre, en commun avec vos
camarades communistes dans toutes les entreprises et quartiers ouvriers,
des manifestations de masse, la grève, la grève de masse, la grève
générale!
[...]
Vive le front uni prolétarien contre la dictature hitlérienne
fasciste!
Hors les Hitler, Papen, Hugenberg!
Vive la grève générale!
Vive la lutte pour la liberté de la classe ouvrière!
Vive la lutte pour une République des ouvriers et
paysans!
[Citation dans l'original ►.]
(Cf. texte complet ►)
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|
•
|
Est édicté le décret du président du Reich sur le
commissaire du Reich pour la Prusse [über den Reichskommissar
für das Land Preußen].
Cf. le texte du décret ►.
Le décret délègue à F. v. Papen les pouvoirs
conférés au chancelier en tant que commissaire du Reich pour la Prusse.
|
|
•
|
La police de Prusse reçoit l'ordre du ministère de
l'Intérieur de Prusse, de procéder par tous les moyens pour contrer un
éventuel appel à la grève générale émanant du KPD[19].
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|
•
|
Se réunissent le comité directeur, le bureau et le groupe à
l'assemblée nationale, du SPD, ainsi que la direction nationale du Front de
Fer (cf. ci-dessous)[20].
Le bureau confédéral de l'ADGB se
réunit également[21].
|
|
Article dans les Deutsche Führerbriefe, 31 janvier 1933 (extraits)[22]
|
•
|
Par la nomination d'Hitler comme chancelier du Reich, la
crise gouvernementale a trouvé de façon remarquablement rapide la solution
que nous avons revendiquée avec persévérance depuis l'été comme la
meilleure, malgré des critiques et réactions hostiles non négligeables.
[Citation dans l'original ►.]
Note: La publication Deutsche
Führerbriefe ‑ Politisch-wirtschaftliche
Privatkorrespondenz (Lettres de
dirigeants allemandes ‑ correspondance privée
politique-économique) a été créée en 1928 par Otto Meynen,
secrétaire particulier de l'industriel Paul Silverberg.
Le deuxième poste de rédacteur est occupé par Franz Reuter, représentant à
Berlin du bureau de presse de l'Association pour la préservation des
intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie. Il s'agit d'une
correspondance d'information interne destinée à des abonnés du milieu
d'industriels, grands propriétaires terriens et politiciens.
|
|
Compte-rendu sur la session du bureau
confédéral [Bundesausschuß] de l'ADGB du 31 janvier 1933 (extraits) [23]
|
•
|
Dans son rapport devant le bureau confédéral Leipart donna un aperçu de l'évolution de la situation
politique. Les organisations centrales des syndicats se sont efforcées
samedi et lundi de façon réitérée à s'adresser au président du Reich pour
intervenir auprès de lui dans le sens de leurs déclarations publiées ces
jours-ci. Malheureusement en vain, puisque le président du Reich n'était
pas en mesure de les accueillir. [...]
Plus que jamais, les travailleurs ne pourront compter que
sur leurs propres forces. Il n'y a pas besoin de souligner que, vis-à-vis
de ce gouvernement, les syndicats se placent dans l'opposition. Cela ne
peut les empêcher, et ne les empêchera pas de représenter les intérêts des
travailleurs vis-à-vis de ce gouvernement également. Les syndicats
continueront à défendre les exigences des travailleurs en vue de l'égalité
des droits dans l'état et dans l'économie, vis-à-vis de ce gouvernement
avec exactement la même détermination que jusqu'ici. Organisation ‑ pas
manifestation ‑ voilà la consigne de l'heure. Durant des
décennies les syndicats ont agi dans cet esprit. Dans les temps à venir
aussi, ils resteront fidèles à cette consigne par une activité de promotion
renforcée.
[Citation dans l'original ►.]
|
|
Éditorial de Friedrich
Stampfer dans l'organe du SPD Vorwärts,
31 janvier 1933 (extraits) [24]
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•
|
[...] La classe ouvrière, la démocratie et le socialisme
ne sont pas battus. Les masses éduquées politiquement, de la
social-démocratie, ne connaissent pas les états de résignation ou de
désespoir. Elles observeront avec sang-froid et se tiendront prêtes pour
l'action décisive, dès que l'heure l'exige.
Si hier il y avait des gens qui se soient couchés en
claquant des dents, ce n'étaient certainement pas des social-démocrates!
Mais vraisemblablement c'étaient des national-socialistes
qui se demandaient comment leur parti allait supporter que son dirigeant
est placé avec Papen et Hugenberg à la tête d'un
gouvernement grand-capitaliste. [...]
[...] Le nouveau gouvernement s'est empressé à déclarer
qu'elle se place sur le terrain de la constitution et de la loi et qu'il ne
veut rien entreprendre contre la constitution et la loi. Elle ne peut donc,
sans manquer à sa parole, pas non plus interdire le Parti communiste.
Hier le "Vorwärts" a mis
en garde contre des consignes affolées. À quel point il avait raison, cela,
les déclarations du nouveau ministre de l'intérieur Frick
le montrent. Les messieurs déclarent qu'ils sont placés sur le terrain de
la légalité. Sans confiance nous prenons acte de cette déclaration et ne
songeons donc pas à nous laisser pousser hors du terrain de la légalité. Si
celui-ci devrait être abandonné: Messieurs, après vous! Cependant nous
voulons tenter de vous convaincre dès avant, qu'une telle expérience vous
réussirait sacrément mal.
Le moyen d'une cessation du travail est un moyen légal.
Son utilisation pour repousser une attaque aux droits de liberté du peuple,
aux droits sociaux et politiques de la classe ouvrière est justifiée cent
fois. Mais la raison tactique conseille à être économe à cet égard, afin
qu'un moment décisif ne survienne avec des travailleurs éreintés. Très
bientôt tout peut être différent ‑ à des moments comme le
présent la situation et la tactique changent très rapidement! Faire la grève
générale aujourd'hui, signifierait épuiser inutilement toutes les munitions
de la classe ouvrière en tirant en l'air. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Interventions
au cours d'une session commune entre le bureau et des membres du groupe à
l'assemblée nationale, du SPD, ainsi que des représentants du Front de Fer,
31 janvier 1933 (extraits)
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•
|
Rudolf Breitscheid[25]:
[L'intervention de R. Breitscheid,
ici reproduit selon le protocole de la session, a ensuite été publiée sous
forme de brochure. Cette dernière diffère quelque peu du protocole. Nous
signalons quelques formulations introduisant des nuances de sens.]
[...]
Tout en reconnaissant pleinement l'inéluctabilité des
évènements, nous ne devons pas passer à côté de la responsabilité de ceux
qui ont contribué à accélérer ce développement. D'une part, les national-socialistes l'ont fait en combattant la démocratie
et en proclamant la dictature. [...] Cependant il était criminel que les
communistes faisaient pareil. Au même titre que les national-socialistes,
ils ont fait front envers la démocratie et ses supports, notamment contre
la social-démocratie qu'ils dénigraient constamment comme le pire des
ennemis, et ils ont paralysé la volonté en faveur de la démocratie en
réussissant ainsi que les adversaires des travailleurs trouvent tout tracée
pour eux la voie vers le pouvoir.
Protocol
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Publication
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qui ont contribué à accélérer ce développement
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qui, consciemment ou inconsciemment, ont favorisé le
cours des choses
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fait front contre nous
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fait front contre la démocratie et ses supports,
notamment contre la social-démocratie qu'ils dénigraient constamment
comme le pire des ennemis
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[...]
Certes, Hitler est chancelier du Reich, mais plusieurs
représentants du président du Reich siègent dans le gouvernement pour
surveiller, comme Papen, Krosigk, von Neurath. Nous
sommes en droit d'être convaincus qu'ils ont été placés là par le président
du Reich pour fixer des limites et imposer des entraves, à Monsieur Adolf
Hitler, l'homme dont l'idée est pourtant l'autocratie.
[...]
Si Hitler dans un premier temps se tient sur le terrain
de la constitution, même si cela puisse être cent fois de l'hypocrisie, il
serait erroné si nous lui fournissions l'occasion de violer la
constitution, si nous l'éloignions du terrain du droit [...]. Si Hitler
emprunte la voie de la constitution, il se trouve à la tête d'un
gouvernement de droit, que nous pouvons et devons combattre, plus encore
que les précédents, mais le fait est que c'est alors un gouvernement
constitutionnel, de droit. On objectera qu'Hitler n'a nullement l'intention
de rester sur cette voie, il violera la constitution. La conséquence est
qu'il nous faut tout faire afin d'être armés pour le moment de cette
rupture de la constitution.
[...]
Je pense pouvoir dire: Nous nous trouvons actuellement
dans une lutte de classe dans sa forme la plus pure. Deux fronts se font
face: la classe ouvrière d'un côté, la réaction unie, le capitalisme uni,
soutenus par les bandes brunes de monsieur Hitler, de l'autre côté. Jamais
il n'y a eu une situation de lutte de classe plus claire, plus
incontestable, qu'en ce moment, à cette époque. Camarades du parti! Nous
devons être conscients de ce qu'après Hitler rien d'autre ne peut venir et
ne doit venir qu'un gouvernement sur lequel les travailleurs exercent une
influence déterminante. Ce qui est en jeu, c'est d'être disponible pour
cette heure décisive, de rassembler toutes les forces pour cette heure
décisive. Déclencher l'attaque trop tôt signifierait seulement prolonger la
longévité de l'idée de l'autorité. Nous devons savoir ce que nous voulons,
et nous devons vouloir ce que nous savons; mais nous devons nous attaquer à
ces choses avec ce sang-froid qui ne doit pas être altéré par des
criailleries hystériques quelconques. Nous devons aussi, si nous le
considérons comme juste, rester au moment actuel sur la trajectoire que
nous avons empruntée jusqu'ici. Je répète: Nous devons tout faire pour être
armés dans les détails pour le moment où Hitler dévie de la démocratie.
Protocol
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Publication
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gouvernement sur lequel les travailleurs exercent une
influence déterminante
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gouvernement du peuple travailleur
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armés dans les détails pour le moment où Hitler dévie
de la démocratie
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armés dans les détails pour l'heure où on nous
appellera
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[Citation dans l'original ►.]
Peter Graßmann[26]
[...] Nous [....] sommes tout à fait de l'avis
qu'actuellement une offensive d'équipes dans les entreprises une par une
doit être évitée, parce que cela signifierait contrarier l'établissement
d'une base de droit. Nous sommes conscients quant à l'issue des mesures
coercitives. Nous escomptons sérieusement qu'existe la possibilité ‑ le
nom de Hugenberg en donne la garantie ‑ que
sous la dénomination d'une nouvelle trêve soit créée une situation par
laquelle devraient être évitées des grèves politiques et que par là-même
soit aussi restreinte la conduite de grèves économiques. Nous n'escomptons
pas cette dernière possibilité pour aujourd'hui ou demain, mais dans un
temps prévisible on rendra peut être aussi de telles grèves passibles de
peines sévères au plus haut point. Si les travailleurs se trouvent
maintenant prêts à des offensives politiques et syndicales prématurées,
inappropriées, on s'en prendra éventuellement aux syndicats eux-mêmes,
soumettra les dirigeants à la détention préventive, confisquera maisons et
caisses etc. [...] Afin de garder une certaine influence sur des partis
politiques déterminés, nous avons pris soin de faire une proclamation très
pondérée qui se trouve aujourd'hui dans le Vorwärts.
Nous nous orientons vers une attitude consistant à être prêts, pour une
durée prolongée. [...] Nous voulons conserver la grève générale comme
l'éventualité extrême. [...] En outre je peux dire que, contrairement à ce
qui a eu lieu ici et là comme perturbation agitée, ce matin diverses
délégations d'entreprises [...] étaient chez nous [...] auxquelles nous
avons expliqué quelle position nous adoptons. Ils ont témoigné d'un plein
accord avec notre position et sont parties en assurant: "Si vous
appelez, nous sommes là".
[Citation dans l'original ►.]
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À la demande du chancelier A. Hitler, le président
P. v. Hindenburg dissout l'assemblée nationale et fixe la date
des élections au 5 mars.
Cf. le texte des décrets: ► ►.
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H. Göring, ministre de l'Intérieur de Prusse,
prononce l'interdiction de toutes les manifestations et rassemblements en plein
air organisés par le KPD[27].
Le lendemain, W. Frick, ministre de l'Intérieur
du Reich, étend cette mesure au niveau national.
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Discours radiodiffusé d'Adolf
Hitler, 1er février 1933 (extraits)[28]
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Or, si l'Allemagne doit connaitre ce renouveau d'une
ascension politique et économique, et remplir consciencieusement ses
engagements vis-à-vis des autres nations, alors cela présuppose un acte
décisif: l'élimination de la décomposition communiste de l'Allemagne.
[Citation dans l'original ►.]
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L'organe du SPD Vorwärts est
interdit pour une durée de quatre jours[29].
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•
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Le 1er février, le NSDAP avait
soumis à l'assemblée régionale de Prusse une motion en vue de sa
dissolution. Le 4, l'assemblée rejette la motion, par 214 voix
(SPD, KPD, DStP, Zentrum) contre 196 (NSDAP, DNVP)[30].
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Le chancelier A. Hitler fait signer au président P. v. Hindenburg
un décret pour la protection du peuple allemand [zum Schutze
des deutschen Volkes].
Cf. le texte des décrets: ► ►.
Ce décret abolit la liberté de presse et de réunion.
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Le préfet de police de Berlin K. Melcher
interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne,
jusqu'au 7[31].
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Le SPD tient une réunion avec des représentants de l'ADGB[32].
L'idée d'un appel à la grève général est évoquée, mais finalement écartée.
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Protocole d'une réunion entre
le comité directeur du SPD et des représentants de l'ADGB,
5 février 1933 (extraits)[33]
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Wels déclare [...] Nous nous savons certes loin de toute
nervosité et précipitation, mais nous devons aussi nous mettre d'accord sur
ce qu'il faudrait faire le cas échéant. Au cas où advient une grève
générale, il ne serait plus question d'élections. Au cas où l'avalanche se
déclenche, nous devrions quand-même essayer de l'orienter vers nos
trajectoires. [...]
Leipart informe [...] Si comme
objectif nous pouvons seulement expliquer: Nous appelons à la grève
générale pour créer de nouveau une situation conforme à la constitution,
cela serait sans doute pas suffisant comme consigne, et il [Leipart]
se demande si nous avions d'autres consignes. [...]
Stampfer: [...] Il n'est pas aussi
catégoriquement contre une grève générale limitée dans le temps, disons un
jours. Ce serait une grève ayant valeur de manifestation, par laquelle on
ouvrirait aussi en quelque sorte une soupape. Or cela ne sera possible que
si préalablement il y a une entente avec le KPD. Ce faisant il faudrait
leur dire clair et net que notre objectif n'est pas l'instauration d'une
Allemagne des soviets.
[Citation dans l'original ►.]
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Récit par Wilhelm
Hoegner (SPD), au sujet de la réunion du 5 février 1933[34]
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J'ai demandé à Breitscheid, s'il
avait connaissance de quelque chose concernant des projets de mesures de
riposte de la part des syndicats après la nomination de Hitler comme
chancelier du Reich. Le 23 juillet 1935 il m'informa: "Je ne me
souviens que d'une réunion du comité directeur, le 5 février 1933, à
laquelle participaient les membres du bureau syndical Leipart
et Graßmann et en outre Friedrich Adler
de l'Internationale socialiste. Graßmann prononça à
l'époque la phrase orgueilleuse: “Nous n'avons qu'à appuyer sur le bouton,
et tout s'arrête.” Lui, Breitscheid, avait entendu ses
paroles encore plusieurs fois durant les jours suivants, mais, “le fait est
qu'on n'a pas appuyé sur le bouton.”
[Citation dans l'original ►.]
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Selon la constitution de Prusse, l'assemblée régionale peut
être dissoute sur décision adoptée à la majorité par un comité appelé "Dreimännerkollegium" composé du président, du
premier ministre et du président de l'assemblée régionale [Staatspräsident,
Ministerpräsident, Landtagspräsident][35].
Ces postes sont occupés respectivement par Konrad Adenauer (Zentrum),
O. Braun (SPD) et H. Kerrl (NSDAP).
Seul ce dernier demande la dissolution. F. v. Papen fait signer
par le président du P. v. Hindenburg un décret pour
l'établissement de conditions régulières de gouvernement en Prusse [zur Herstellung geordneter Regierungsverhältnisse in Preußen].
Cf. le texte du décret: ►.
Ce décret confère au commissaire du Reich jusqu'à nouvel
ordre les pouvoirs attribués encore selon le jugement du StGH aux ministres
de Prusse. Dans sa nouvelle composition (Papen remplaçant Braun), le "Dreimännerkollegium" décide la dissolution du
Landtag à l'échéance du 4 mars. Le lendemain, par un vote auquel ne
participent que le NSDAP et le DNVP, la date des
élections est fixée au 5 mars. Le gouvernement Braun aura de nouveau
recours au StGH. Cette fois aucun autre Land ne se joindra à la procédure.
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Le Front de Fer organise un rassemblement à Berlin,
auquel participent environ 200 000 personnes.
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Au rassemblement organisé par le Front de Fer, O. Wels
(SPD) déclare[36]:
Un fil barbelé d'interdictions, menaces de condamnations
nous entoure, où que nous regardons. Les droits garantis par la
constitution, liberté de parole et d'écrit, sont restreints d'une façon qui
n'a jamais existée auparavant. [...] C'est le sentiment de faiblesse, le
sentiment d'impuissance qui ressort de toutes ces dispositions pénales
draconiennes. La masse des travailleurs n'est pas intimidée par de telles
dispositions. Ils ont su mener la lutte à une autre époque avec les moyens
qui leur sont propres, et la mèneront de la façon qu'ils jugent juste.
[...]
[Citation dans l'original ►.]
Dans un article de l'organe du SPD Vorwärts,
on lit[37]:
Berlin n'est pas Rome. Hitler n'est pas Mussolini. Berlin
ne sera jamais la capital d'une juridiction fasciste. Berlin reste rouge!
[Citation dans l'original ►.]
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Interview de Wolf
von Helldorff, dirigeant du SA pour Berlin-Brandenburg,
dans le quotidien français Le Petit Journal, début février 1933 (extraits) (retraduit de
l'allemand)[38]
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Question:
Il parait que vous ne prenez pas au sérieux les
déclarations de la social-démocratie? Pensez-vous que l'opposition
social-démocrate est platonique?
Réponse:
Les sociaux-démocrates? Quand est-ce que vous les avez
déjà vus agir? Le 20 juillet, lorsque leur gouvernement de Prusse a
été chassé? Et depuis? Ce sont des gens posés. Malgré leurs discours
nombreux leur parti n'est pas vraiment dangereux. L'ennemi que nous devons
détruire, c'est le communisme. C'est une question vitale.
[Citation dans l'original ►.]
Note[39]:
Wolf-Heinrich von Helldorff adhère au NSDAP
et à la SA en 1930, en 1932 il devient député pour le NSDAP
à l'assemblée régionale de Prusse. Le 25 mars 1933 il sera nommé
préfet de police de Potsdam, puis le 20 aout 1935 préfet de police de
Berlin. En lien avec la conspiration aboutissant à l'attentat contre Hitler
le 20 juillet 1944, Helldorff sera arrêté, et
exécuté en aout 1944.
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Le préfet de police de Berlin K. Melcher
interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne,
pour une période de 14 jours[40].
Le 15, K. Melcher sera
remplacé par le vice-amiral à la retraite Magnus von Levetzow
(NSDAP), qui sera remplacé à son tour en aout 1935 par
Wolf-Heinrich von Helldorff (cf. ci-dessus)[41].
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Peter Graßmann
(ADGB), 13 février 1933 (extraits)[42]
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La grève est l'ultime mesure dans la lutte économique, à
employer uniquement, si tous les autres moyens échouent. Et d'autant plus
la grève générale. [...] La grève générale est une arme terrible non
seulement pour l'adversaire, on ne peut la déclencher et en prendre la
responsabilité que quand il n'est plus possible de faire autrement, quand
il s'agit de vie et de mort pour la classe ouvrière.
[Citation dans l'original ►.]
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Appel de l'ADGB
et de l'Afa-Bund en vue des élections à l'assemblée nationale du 5 mars
1933, 15 février 1933 (extraits)[43]
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Aux membres de syndicats!
Pour la sixième fois dans une année vous êtes appelés à
l'urne.
À toutes ces élections, la décision portait sur la même
question, la question lourde de conséquences concernant la forme future de
l'état allemand, l'esprit de sa juridiction et de son administration. Le
responsabilité du pouvoir d'état doit-elle être remise à une couche étroite
de seigneurs, à la dictature d'un parti, à un front uni de la réaction
sociale, ou est-ce que le peuple doit redevenir souverain dans l'état?
[...]
Votre décision sera prise pour le pouvoir du peuple
contre la dictature, pour une Allemagne libre, socialiste.
[Citation dans l'original ►.]
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L'organe du SPD Vorwärts est
interdit pour une durée d'une semaine[44].
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H. Göring, en tant que ministre de l'Intérieur de Prusse,
publie un arrêté donnant instruction à la police, en ce qui concerne l'attitude
vis-à-vis de la SA, le SS et l'organisation Casque d'acier, et qui traite
par ailleurs de la répression des communistes. (Cf. ci-dessous.)
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Arrêté du ministre de
l'Intérieur de Prusse Hermann Göring, 17 février 1933[45]
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J'attends plutôt de l'ensemble des services de police
qu'ils établissent et entretiennent la meilleure entente vis-à-vis de ces
organisation, dans les milieux desquelles sont présentes les forces les
plus importantes en vue de l'édification de l'état. [...] Il faut procéder
avec toute la sévérité contre les actes terroristes et assauts communistes,
et si nécessaire, faire impitoyablement usage de l'arme.
[Citation dans l'original ►.]
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H. Göring reçoit dans son bureau de président de
l'assemblée nationale des représentants de l'industrie et de la banque[46].
A. Hitler présente un discours. Comme résultat de cette rencontre, le NSDAP reçoit dans les jours qui suivent des fonds
importants.
Les participants sont les suivants[47]:
Ernst Brandi, membre
du conseil d'administration de la Gelsenkirchener Bergwerks AG
(GBAG)
Karl
Büren, directeur général de la Braunkohlen- und
Brikettindustrie AG, membre du comité directeur de la Fédération
des Unions d'employeurs allemandes
August
Diehn, membre du conseil d'administration de la Wintershall AG
Erich
Fickler, président du conseil d'administration de la Harpener
Bergbau AG, membre du comité directeur de l'Union nationale de
l'industrie allemande (RDI)
August
von Finck, copropriétaire de Bankhaus Merck, Finck & Co.,
président du conseil de surveillance de l'Allianz AG
Friedrich
Flick, membre du conseil de surveillance et du comité de direction
de la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG)
Ludwig
Grauert, secrétaire général de l'Union d'employeurs pour la région
du Groupe Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier
allemands
Günther
Heubel, directeur général de la C. Th. Heye
Braunkohlenwerke AG, membre du comité directeur de la Fédération
des Unions d'employeurs allemandes
Herbert
Kauert, membre du conseil d'administration de la Gelsenkirchener
Bergwerks-AG
Gustav Krupp,
président du conseil de surveillance de la Fried. Krupp AG
Hans von
und zu Löwenstein, secrétaire général de l'Association pour les
intérêts miniers dans le district Oberberg-Dortmund et
de l'Association de mines
Fritz
von Opel, copropriétaire de la Fa. Opel et membre du conseil
d'administration de la Adam Opel AG
Günther
Quandt, copropriétaire d'une entreprise de textile familiale, membre
du conseil d'administration de la Wintershall AG,
président du conseil de surveillance de la Accumulatoren-Fabrik AG,
président du conseil de surveillance de la Berlin-Karlsruher
Industrie-Werke AG.
Wolfgang Reuter,
directeur général de la Deutsche Maschinenfabrik AG (Demag), membre du comité directeur de l'Union nationale de
l'industrie allemande (RDI)
August
Rosterg, directeur général de la Wintershall AG
Hjalmar
Schacht, ex-président de la Banque nationale [Reichsbank]
Kurt Schmitt, membre
du conseil d'administration de l'Allianz AG
Georg
von Schnitzler, membre du conseil d'administration de la der IG Farben AG
Kurt von
Schröder, cosociétaire de la banque J. H. Stein
Eduard
Schulte, directeur général de la Bergwerksgesellschaft
Georg von Giesches Erben, (entreprise minière)
Friedrich
Springorum jr., président du conseil d'administration de la Eisen- und Stahlwerke Hoesch AG
Paul Stein, président
de la Gewerkschaft Zeche Auguste Victoria
Hugo Stinnes jr., membre
du comité directeur de l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI)
Ernst
Tengelmann, président du conseil d'administration de la Gelsenkirchener Bergwerks-AG (GBAG), membre du NSDAP depuis septembre 1930
Albert
Vögler, président du conseil d'administration de la Vereinigte
Stahlwerke AG (VStAG)
Ludwig
von Winterfeld, membre du conseil d'administration de la Siemens & Halske AG et de la Siemens-Schuckert-Werke AG
Wolf-Dietrich
von Witzleben, directeur du personnel à la Siemens & Halske AG
et la Siemens-Schuckert-Werke AG
D'autres, bien qu'ayant été invités, ne sont pas présents,
entre autres Paul Reusch, Carl Friedrich
von Siemens, Robert Bosch.
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Cf. ►
Friedrich Flick adhèrera au NSDAP en 1937[48].
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Témoignage de Hjalmar
Schacht au sujet de la rencontre de H. Göring avec des
représentants de l'industrie et de la banque (extraits)[49]
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Juge Jackson: Donc, à cette rencontre à laquelle vous
vous référez - c'est la pièce à conviction D-203, le protocole de la
rencontre -, Göring, pour l'essentiel, a dit ce qui suit, n'est-ce pas?:
"L'industrie se prêterait certainement d'autant plus
facilement au sacrifice souhaité, si elle savait que l'élection du
5 mars serait la dernière certainement pour dix ans, mais de façon
prévisible pour cent ans."
Vous avez entendu cela, n'est-ce pas?
Schacht: Oui
[Citation dans l'original ►.]
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Journal de Joseph Goebbels (NSDAP) (extraits)[50]
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20 février 1933
[...] Pour les élections nous récoltons une somme tout à
fait considérable, qui nous enlève d'un coup tout souci d'argent. J'alerte
aussitôt tout l'appareil de propagande et une heure après déjà pétaradent
les rotatives. Maintenant nous allons passer au régime maximum. S'il ne se
produit plus aucune panne particulière, alors nous avons déjà gagné sur
toute la ligne.
[Citation dans l'original ►.]
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Est édicté le décret du ministre de l'intérieur du Reich sur
l'interdiction de manifestations communistes dans la région de Saxe [über das Verbot kommunistischer Demonstrationen im Freistaat
Sachsen].
Cf. le texte du décret ►.
Ce décret interdit dans le territoire de Saxe les
rassemblements en plaine air et les manifestations, organisés par le KPD ou
ses organisations annexes.
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•
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H. Göring, en tant que ministre de l'Intérieur de
Prusse, publie un arrêté qui constitue des entités de police auxiliaire [Hilfspolizei] composées d'environ 50 000 hommes, armés
de gourdins et de pistolets[51].
Ces troupes sont recrutées essentiellement de la SA, du SS et de
l'organisation Casque d'acier. En théorie elles doivent agir sous le
commandement d'officiers de police. Une unité particulière est créée sous
le nom de SA-Feldpolizei, d'un effectif d'environ
180 hommes[52].
Elle est directement placée sous les ordres du commandant du groupe SA de Berlin-Brandenburg (Wolf-Heinrich von
Helldorff, qui sera remplacé en mars par Karl Ernst).
Peu après, des unités de police auxiliaire seront créées
également dans d'autres régions.
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H. Göring sépare la police politique de
l'administration de la police, et la place sous sa propre compétence en
tant que ministre de l'Intérieur de Prusse[53].
Le 21 avril, il décrètera que la police auxiliaire formée par le SS
est exclusivement rattachée à la police politique. Le 26 avril sera
édictée pour la Prusse la loi sur l'instauration d'un office secret de
police d'état [über die Errichtung eines Geheimen
Staatspolizeiamtes], qui établit une administration centrale de
police régionale subordonnée directement au ministre de l'intérieur de
Prusse.
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Le soir, un incendie se déclare dans le bâtiment de
l'assemblée nationale (le Reichstag), qui détruit notamment le salle
principale[54].
Il s'agit d'un incendie volontaire. Un individu, Marinus van
der Lubbe, est arrêté sur les lieux. H. Göring déclare
immédiatement que Lubbe aurait déclenché l'incendie à
l'instigation du KPD.
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Est édicté le décret du président pour la protection du
peuple et de l'état [zum Schutz von Volk und Staat].
Cf. le texte du décret: ►.
Ce décret abroge jusqu'à nouvel ordre un certain nombre
d'articles de la constitution, et rend admissible:
des limitations de la liberté individuelle, du droit à la
libre expression, y compris la liberté de presse, du droit d'association et
de réunion, des atteintes au secret de courrier, poste, télégraphe et
téléphone, ordonnances sur des perquisitions et confiscations ainsi que
limitations de la propriété aussi en dehors des limités fixées par ailleurs
par à cet égard par la loi.
[Citation dans l'original ►.]
Est édicté également le décret du président contre la
trahison contre le peuple allemand et les activités subversives de haute
trahison [gegen Verrat am Deutschen Volke und
hochverräterische Umtriebe].
Cf. le texte du décret ►.
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•
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L'organe du KPD Rote Fahne est interdit pour une durée indéterminée[55].
Le numéro qui était paru le 27, aura été le dernier à paraître
légalement, jusqu'à la fin de la dictature national-socialiste.
De même, le dernier numéro de l'organe du SPD Vorwärts parait le 28[56].
Il sera ensuite soumis à des mesures d'interdiction continuelles.
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Article paru le 4 mars
1933 dans l'organe de l'ADGB Gewerkschaftszeitung, sur la session du bureau
confédéral de l'ADGB tenue le 28 février 1933
(extraits)[57]
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•
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[...] Les représentants des syndicats exprimèrent leur répugnance
et leur indignation au sujet des incendiaires. [...] Ils voient dans cet
incendie criminel non seulement un attentat contre le siège du parlement,
mais une attaque contre le parlementarisme en général.
Les syndicats allemands et leurs membres appartiennent
aux gardiens les plus fidèles de la démocratie et de l'ordre parlementaire.
Ils répudient de la façon la plus catégorique les actes terroristes et ils
sont aussi certains d'être suivis dans cette conception par les
travailleurs et travailleuses. Les représentants des unions sont conscients
du fait que la situation politique actuelle pose des exigences inouïes à
l'éducation et la discipline éprouvée des travailleurs. Or les travailleurs
allemands, de même que c'est le devoir des directions d'unions, garderont
leur sang-froid aussi dans les conditions difficiles actuelles et ne se
laisseront pas détourner de leur lutte légitime contre tous les dangers
pour les libertés constitutionnelles.
[Citation dans l'original ►.]
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fin janvier à début février
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Durant la période de fin janvier à début février, des grèves
ont lieu pour protester contre le gouvernement national-socialiste[58].
Le 31 janvier, à Hambourg les travailleurs portuaires ainsi que les
marins se mettent en grève. En février des travailleurs se mettent en grève
à Chemnitz, Düsseldorf, Hannover, Harburg, Lübeck, Staßfurt
et Tangermünde.
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À Dortmund le préfet de police Karl
Zörgiebel (SPD) fait intervenir des unités de police contre une
manifestation organisée par le KPD; des participants sont arrêtés[59].
Zörgiebel interdit les manifestations et
rassemblements organisés par le KPD en plein air.
À Hambourg, durant le mois de février, plus de
75 cadres du KPD sont arrêtés sur ordre du préfet de police Adolf Schönfelder (SPD). Au début du mois, les députés
locaux du SPD interdisent une manifestation de l'organisation Bannière du
Reich.
À Stettin, le 5 février, le Front de Fer
organise une manifestation qui rassemble 25 000 participants de divers
partis et organisations. Le préfet de police, membre du SPD, interdit aux
représentants du SPD à prononcer des interventions à cette manifestation,
au motif qu'y participent des communistes. La police tente de disperser la
manifestation.
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