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Faits & Dates  >  Allemagne 1918‑1939  >  10‑31 janvier 1919

 

 

 

Écrit: janvier 2013

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1919 (10‑31 janvier)

 

10 janvier

 

À Berlin, une délégation de la Fabrique Ludwig Loewe composée de membres SPD, USPD et KPD se rend au Vorwärts. À la question concernant une éventuelle libération des locaux, les occupants répondent négativement[1].

 

 

À Dresde (Sachsen) une manifestation se déroule devant le bâtiment du Dresdener Volkszeitung[2]. Elle subit des tirs, il y a 15 morts. La responsabilité de l'affrontement incombe notamment à Gustav Neuring (SPD), permanent syndical et président du conseil de soldats de Dresde.

 

 

À Brême (Bremen) le KPD et l'USPD organisent une manifestation au cours de laquelle est déclarée l'élimination des institutions parlementaires locales (Senat, Bürgerschaft, Deputationen) et l'instauration de la République socialiste de Brême (cf. ci-dessous)[3]. Les délégués SPD sont exclus du conseil d'ouvriers. Un Conseil des mandatés du peuple est constitué, composé de cinq membres de l'USPD et quatre du KPD. Il élit un conseil exécutif chargé de contrôler le Conseil des mandatés du peuple. Des commissaires du peuple placés sous l'autorité du Conseil des mandatés du peuple. et du conseil exécutif sont désignés assumant la responsabilité de neuf domaines techniques [Fachbereiche].

 

 

À Stuttgart (Württemberg), P. Hahn avec ses compagnies de sécurité met fin aux actions antigouvernementales[4]. Les ministres Ulrich Fischer et Artur Crispien, tous les deux USPD, sont exclus du gouvernement pour s'être montrés favorables au mouvement oppositionnel.

 

 

À Düsseldorf (Nordrhein Westfalen), les rebelles antigouvernementaux déclarent le maire Albert Oehler comme déposé et désignent Carl Schmidtchen pour ce poste[5]. Des affrontements se produisent entre les rebelles et des forces du SPD. Il y a 13 morts.

 

 

 

À Essen (Nordrhein Westfalen), le conseil d'ouvriers et de soldats composé de membres du SPD, de l'USPD et du KPD, occupe les locaux de l'Association de mines (Zechenverband) (union des employeurs des mines de la Ruhr) et du Syndicat du charbon de Rheinland-Westfalen (Rheinisch-Westfälischen Kohlensyndikat), patronal[6]. Il décrète un contrôle général des salaires et des prix et exige des directeurs d'entreprise et des travailleurs la poursuite de la production. Il désigne un juriste appartenant au SPD, Ernst Ruben, comme commissaire du peuple pour la préparation de la socialisation des mines.

 

 

Communiqué du Conseil des commissaires du peuple de Brême proclamant la République des Conseils, 10 janvier 1919 (extraits)[7]

 

Habitants de Bremen!

La décision a été prise! Afin de ne pas être emporté par l'effondrement suicidaire de l'ordre économique capitaliste, le peuple travailleur de Bremen, le prolétariat révolutionnaire, a pris son destin dans sa propre main.

Sur Bremen est instaurée la loi martiale!

L'ensemble du pouvoir économique et politique est dans les mains du gouvernement populaire prolétarien.

Bremen est une république socialiste autonome!

Le Senat a été destitué!

Tous les citoyens et officiers possédant des armes doivent déposer leurs armes d'ici à dimanche 11 janvier 1919, 5 heures de l'après-midi, à la nouvelle mairie. Après cette échéance, les personnes possédant illégalement des armes sont soumises à la loi martiale! Tous les insignes de rang doivent être ôtés immédiatement. Le vol et les pillages sont des crimes contre la communauté socialiste! Des personnes pris sur le fait en commettant de tels crimes seront fusillés sur le champ! Toute tentative contrerévolutionnaire sera considérée comme haute trahison et puni par exécution immédiate. [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

Télégrammes diffusés par le Conseil des commissaires du peuple de Brême, 10 janvier 1919[8]

 

1.

À tous les conseils d'ouvriers et de soldats d'Allemagne!

Le prolétariat de Bremen, indigné par le régiment sanguinaire du gouvernement Ebert, allié aux exploiteurs, a tiré, aujourd'hui 10 janvier 1919, une ligne de séparation vis-à-vis de toute communauté avec la terreur sanguinaire de la bourgeoisie, laquelle se manifeste à Berlin dans la lutte contre le prolétariat. Le prolétariat de Bremen a posé son destin dans les mains d'un propre gouvernement populaire prolétarien. Le prolétariat de Bremen demande au conseil d'ouvriers et de soldats sur place de le rejoindre dans la lutte contre le régime sanguinaire de la bourgeoisie.

2.

À nos combattants pour le socialisme à Berlin.

Que nos camarades de classe, qui se trouvent engagés dans une lutte inouïe contre le régiment sanguinaire Ebert-Hindenburg, reçoivent notre salut fraternel et la déclaration de sympathie des camarades de classe révolutionnaires de Bremen. Le prolétariat de Bremen a aujourd'hui le 10 janvier 1919, posé son destin dans les mains de son propre gouvernement populaire prolétarien et est prêt, pour son avenir, côte à côte avec les camarades de classe berlinois, de verser son sang dans la lutte contre tous les exploiteurs.

[Citations dans l'original .]

 

 

Appel du Kommunist (Brême) en soutien aux travailleurs berlinois et pour l'instauration de la République des conseils, 10 janvier 1919 (extraits)[9]

 

Participez à la lutte!

Travailleuses et travailleurs!

À Berlin a éclaté la lutte hautement acharnée pour le pouvoir entre la bourgeoisie et le prolétariat.

 [...] Voulez-vous assister en spectateur oisif à la lutte du prolétariat révolutionnaire berlinois contre le gouvernement sanguinaire Ebert-Scheidemann? Ne voulez-vous pas, vous aussi engager cette lutte à la même heure, avec la même force, avec la même ardeur? Voulez-vous, pendant que le gouvernement social-patriotique assassine vos frères à Berlin, négocier pacifiquement dans les conseils avec ses représentants autour de la même table? [...]

À l'heure actuelle, vous ne pouvez pas rester passifs Vous devez entrer en lutte, vous devez vous ranger aux côtés des masses travailleuses berlinoises. [...]

Il s'agit de faire aboutir, à travers une puissante manifestation de masse, les revendications suivantes:

1   Démission totale et immédiate du Senat.

2. Mise en place immédiate de commissariats du peuple.

3. Retrait immédiat des socialistes majoritaires du conseil d'ouvriers. (À leur place les communistes et les indépendants, dans leurs assemblées de membres, éliront au conseil d'ouvriers 30 représentants chacun.)

4. Retrait de tous les éléments bourgeois (y compris des socialistes gouvernementaux) du conseil de soldats.

[Citation dans l'original .]

 

 

11 janvier

 

À Berlin, des troupes pro-gouvernementales investissent les locaux du Vorwärts. Des occupants qui tentent de négocier avec les attaquants sont exécutés, parmi eux Wolfgang Fernbach, ami de Rosa Luxemburg[10].

 

 

À Hambourg, le SPD organise une manifestation "Contre la terreur anarchiste, pour la liberté, pour le Parti social-démocrate et la révolution" ["Gegen anarchistischen Terror, für Freiheit, für die Sozialdemokratische Partei und die Revolution"][11]. Il obtient l'organisation d'élections pour renouveler la composition du conseil d'ouvriers.

 

 

 

À Dresde (Sachsen), le conseil d'ouvriers et de soldats de Grand-Dresde décrète l'interdiction de rassemblements communistes et d'attroupements[12]. Otto Rühle est arrêté. L'USPD organise une manifestation de protestation.

 

 

 

Le mouvement de grève dans la Ruhr inclut plus de 80 000 travailleurs[13].

À Essen (Nordrhein Westfalen), le conseil d'ouvriers et de soldats composé de membres du SPD, de l'USPD et du KPD, avait décidé le 9 janvier de proclamer la socialisation des mines de la Ruhr et de nommer Ernst Ruben (SPD) commissaire du peuple [Volkskommissar] en vue de la mise en pratique[14]. Le 11 janvier, le conseil occupe les locaux de l'Association de mines (Zechenverband) (union des employeurs des mines de la Ruhr) et du Syndicat du charbon de Rheinland-Westfalen (Rheinisch-Westfälischen Kohlensyndikat), patronal. Il décrète un contrôle général des salaires et des prix et exige des directeurs d'entreprise et des travailleurs la poursuite de la production. Sous l'influence du SPD, cette action et les mesures adoptées sont utilisées comme argument pour amener les travailleurs à renoncer à la grève. Un tract est diffusé en ce sens (cf. ci-dessous): Néanmoins le mouvement se maintient.

Pour la Ligue Spartakus, le tract porte les signatures d'Arthur Hammer, Oskar Triebel et Arthur König. En ce qui concerne Triebel, cf. .

 

 

 

À Cuxhaven (Niedersachsen) le conseil d'ouvriers et de soldats proclame la République socialiste de Cuxhaven [Sozialistische Republik Cuxhaven][15]. Confronté à la menace d'une intervention armée de la part du gouvernement de Berlin, cette tentative sera abandonnée le 16.

 

 

Décret du commandant suprême Gustav Noske, 11 janvier 1919[16]

 

Travailleurs! Soldats! Citoyens!

Aujourd'hui à une heure 3000 hommes avec artillerie lourde et mitrailleuses ont marché à travers Berlin et Charlottenburg. Le gouvernement a montré par leur intermédiaire qu'il dispose du pouvoir d'imposer votre volonté, qui lui demande la fin des brigandages et des effusions de sang. Aussi espère-t-elle encore que sa ferme détermination servira de dissuasion devant la terreur, que les spartakistes n'engagent pas le combat pour les bâtiments volés mais qu'ils évacuent les scènes de leurs infamies. Si au dernier moment cet espoir en vue de la raison s'avère illusoire, alors le gouvernement de même que vous est à bout de patience. Vous devriez les chasser si se montre ne serait-ce qu'un jour de temporisation. À l'est des bandes spartakistes, en voiture et en pointant le révolver, pillent les rues, une maison après l'autre, pendant que les hommes de la garde de sécurité d'Eichhorn font les sentinelles. Le dernier masque feignant qu'il s'agisse d'un mouvement politique, est tombé. Vol et pillage s'avère être l'ultime et unique objectif des émeutiers.

Travailleurs!

Le gouvernement du Reich m'a chargé de la direction des soldats républicains. Ainsi un travailleur est placé à la tête du pouvoir de la république socialiste. Vous me connaissez, moi et mon passé dans le parti. Je me porte caution pour qu'il n'y ait pas d'effusion de sang inutile. Je veux nettoyer, pas détruire! Avec la jeune armée républicaine, je veux vous apporter la liberté et la paix. L'unité de la classe ouvrière doit faire face à Spartakus, si la démocratie et le socialisme ne doivent pas périr.

[Citation dans l'original .]

 

 

Tract du conseil d'ouvriers et de soldats d'Essen, 11 janvier 1919[17]

 

Victoire du socialisme!

Aujourd'hui le syndicat du charbon [Kohlensyndikat]* et l'Association de mines [Zechenverband] ont été occupés par nos commissaires du peuple. Par là a été accompli le premier pas vers la socialisation. La centrale de l'exploitation capitaliste et la citadelle du pouvoir des seigneurs des mines sont, par là, passées aux mains du peuple. Puisque, en outre, les revendications de l'organisation syndicale ont été accordées, les motifs de la grève sont devenus caducs. Sur cette base la conférence des comités de grève et hommes de confiance de l'ensemble des mines d'Essen a décidé, hier, à une grande majorité, la reprise du travail. Mineurs, le premier pas sur la voie vers l'état futur a ainsi été accompli. Nous poursuivrons résolument dans cette voie. Aidez-nous par la discipline et la compréhension socialiste. Reprenez le travail en bloc!

[Citation dans l'original .]

* Il s'agit du Rheinisch-Westfälisches Kohlen-Syndikat, une association patronale fondée en 1893 par 98 mines de la Ruhr. C'est un cartel par lequel est assurée de façon centralisée l'intervention des membres sur le marché du charbon.

 

 

12 janvier

 

À Berlin, les derniers combats ont lieu. Au total, on compte plus d'une centaine de morts à l'issue des affrontements depuis le 5 janvier. L'état de siège est instauré à Berlin.

 

 

En Bavière, les 12 janvier et 2 février ont lieu des élections au parlement régional [Landtag] [18].

Bayerische Volkspartei

66

Sozialdemokratische Partei Bayerns
(Pfalz: Sozialdemokratische Partei)

61

Deutsche Volkspartei
(Pfalz: Deutsche Demokratische Partei)

25

Bayerischer Bauernbund

16

Nationalliberale Partei in Bayern
und Bayerische Mittelpartei
(Pfalz: Deutsche Volkspartei der Pfalz)

9

Unabhängige sozialdemokratische Partei

3

Total

180

 

 

 

13 janvier

 

À Berlin, les "hommes de confiance" déclarent l'arrêt de la grève générale[19].

 

 

À Essen (Nordrhein Westfalen) se tient une conférence de tous les conseils d'ouvriers et de soldats de la région industrielle de la Rhénanie-Westphalie[20]. À la conférence participent des représentants du gouvernement et de tous les syndicats. En accord avec eux la conférence décide à l'unanimité la socialisation immédiate des mines. E. Ruben est confirmé comme commissaire du peuple et à ses côtés est placée une “commission des neuf” [Neunerkommission] composée de trois représentants respectivement, du SPD, USPD et KPD. Il est décidé d'établir une structure de conseils basée sur des Conseils de mine [Zechenräte] élus dans tous les puits de la région et chapeautés par un Conseil central de mines [Zentralzechenrat]. Ces conseils auraient un droit de contrôle concernant les salaires, les volumes de production et la situation financière de l'entreprise.

Le lendemain le gouvernement décrète la procédure électorale, qui doit arriver à son terme à l'échéance du 1er décembre, mais elle conçoit les organismes à élire selon le modèle des comités prévus par le décret du 23 décembre 1918 sur les conventions collectives, les comités de travailleurs et d'employés et la conciliation relative aux litiges du travail. Il nomme trois plénipotentiaires chargés de la question de la socialisation [Sozialisierungskommissare]: Otto Hue dirigeant syndical de l'Ancienne fédération (Alter Verband), Albert Vögler comme représentant des entrepreneurs et Arnold-Otto Röhrig comme représentant du gouvernement.

Le 15 janvier, le conseil d'ouvriers et de soldats d'Essen publiera un appel exposant les décisions prises et appelant à l'arrêt de la grève (cf. ci-dessous). Pour ce qui est du KPD, la direction locale désapprouvera le fait que des membres du parti aient signé ce texte, comme d'ailleurs le tract diffusé le 11 janvier[21].

 

 

 

À Brême (Bremen), le conseil d'ouvriers et de soldats décide, avec 101 voix contre 88, de laisser se dérouler les élections à l'assemblée nationale constituante[22]. Le KPD vote contre.

 

 

Appel conseil d'ouvriers et de soldats Essen, 15 janvier 1919 (extraits)[23]

 

La conférence des conseils d'ouvriers et de soldats qui le 13 janvier à Essen s'est tenue avec la participation de représentants de toutes les organisations syndicales des travailleurs des mines, a décidé de prendre en main la socialisation immédiate des mines de charbon. Dans ces brèves paroles réside un fait d'importance énorme. Pa là la révolution, de politique, est devenue révolution sociale, économique. Socialisation, c'est un mot dont tout un chacun ne s'imagine peut-être pas la signification. Il signifie qu'il doit être mis fin à l'exploitation du travailleur par l'entrepreneur, que les grandes entreprises doivent être enlevées au capitaliste et devenir propriété du peuple. [...]

Il faut que dans leur propre intérêt les travailleurs fassent preuve de discipline et de solidarité, même quand dans la première période après la débâcle énorme de la guerre la situation ne se développe de façon aussi brillante que nous tous le souhaiterions. Désormais nous avons la certitude que nous ne travaillons plus pour le capitaliste, mais pour nous et pour l'ensemble du peuple, et qu'après examen consciencieux de la situation par les mandataires des travailleurs eux-mêmes bénéficieront effectivement de toute amélioration possible en pratique de leur sort. Notre peuple tout entier se trouve dans la situation du petit homme d'affaire qui revient de la guerre et doit établir de zéro son affaire. Notre pays se trouve placé devant un énorme tas de décombres économique, et seulement le travail sérieux et l'autodiscipline consciencieuse peuvent lui permettre de sortir de la misère. Ainsi nous nous adressons à vous avec la demande de mettre fin partout à la grève. La revendication la plus grande et importante a été obtenue: les mines sont devenues propriété du peuple. Il s'agit maintenant de consolider l'acquis, afin qu'à chacun parmi les travailleurs reviennent les fruits de la socialisation. Cette socialisation ne peut réussir que si la vie économique poursuit son cours. Celui qui aujourd'hui encore, alors que la socialisation a eu lieu, fait encore grève, se nuit à lui-même et à ses collègues de travail. Il nous empêche d'agir au moment où nous voulons définitivement en finir avec le capitalisme, il soutient le capitalisme et nuit au socialisme. Travailleur, ouvrez l'oeil! Au capitalisme ne reste plus qu'un seul espoir, à savoir que l'oeuvre de la socialisation s'écroule sous l'effet de votre désunion. Il enverra parmi vous des agents soudoyés chargés de vous amener à penser que la socialisation ne vous bénéficie pas, qui vous soufflent des revendications inconsidérées et vous incite à déclencher des grèves sauvages. Regardez les gens qui maintenant encore après la socialisation appellent à la grève! Ils ne peuvent vouloir votre bien. Toutes vos organisations, les syndicats libres, les organisations syndicalistes et les syndicats chrétiens, les syndicats Hirsch-Duncker et les polonais, tous sont après la déclaration de leurs représentants à la conférence d'Essen pour la socialisation et contre la grève. Tous les partis socialistes, le Parti social-démocrate majoritaire, les Indépendants et la Ligue Spartakus vous appellent à reprendre le travail. Celui qui maintenant encore appelle à la grève est soit un esprit confus dangereux ou un agent soudoyé du capitalisme. Prenez garde face à ces gens et rejetez-les vigoureusement. Ne vous laissez pas terroriser par une minorité non éclairée, par des jeunes manquant de maturité, des esprits confus et des valets du capital! Soyez conscient du fait que vous êtes des hommes qui savent ce qu'ils veulent! Défendez vous-mêmes votre liberté socialiste nouvellement acquise! Là où le besoin se présente, les conseils d'ouvriers et de soldats vous accorderont protection et aide. Nous ne voulons pas de militarisme, vos propres gardes populaires sont suffisamment fortes pour défendre le socialisme.

[Citation dans l'original .]

 

 

14 janvier

 

À Brême (Bremen), des affrontements se produisent en rapport avec la question de l'armement des ouvriers[24]. Des matelots arrêtent le commandant de la ville Bernhard Ecks (KPD) ainsi qu'un membre du conseil de soldats et un mandaté du peuple. Devant le AG Weser éclatent des échanges de tirs entre matelots et travailleurs, il y a des morts. Des négociations entre les partis aboutissent à un compromis. Ecks est révoqué.

 

 

À Berlin, G. Noske adresse un appel aux habitants (cf. ci-dessous).

 

 

En Haute-Silésie, l'état de siège est étendu aux territoires de Kattowitz (Katowice, aujourd'hui en Pologne) et de Tarnowitz (Tarnowskie Góry, aujourd'hui en Pologne)[25]. Des grèves de mineurs se déroulent à Rybnik (aujourd'hui en Pologne) et Dubensko (Dębieńsko Stare, aujourd'hui partie de Czerwionka-Leszczyny, en Pologne).

 

 

Appel de Gustav Noske, 14 janvier 1919[26]

 

Aux habitants de Berlin!

À l'occupation effectuée hier, du quartier de Moabit, succède aujourd'hui à grande échelle l'entrée de masses de troupes considérables dans la ville. Toutes les banlieues à l'ouest sont également occupées ou protégées par des gardes civiles et populaires.

Travailleurs, soldats, citoyens! Les divisions que je dirige ne sont pas des instruments de la contrerévolution, ne servent pas à l'oppression, mais apporteront la libération de la pression terroriste inouïe sous laquelle la masse de la population de Berlin devait souffrir. Je veux assurer impérativement la sécurité de la personne et de la propriété, la liberté de la presse et l'exercice sans entrave du droit citoyen suprême, l'élection à l'assemblée nationale.

Il faut prévenir par la force des armes, des nouveaux actes de violence de la part des gens de Spartakus et d'éléments criminels. J'appelle la population de Berlin à appuyer les troupes au mieux des forces et de se plier aux instructions des dirigeants militaires.

Pour cela est requis:

1. La remise des armes ordonnée par le conseil des mandatés du peuple sera effectuée par les troupes et gardes entrant à Berlin respectivement déjà présentes sur place en liaison avec la police. Pour cela auront lieu des perquisitions de maisons et d'habitations.

2. Tout attroupement dans la rue est interdit. Il faut impérativement suivre les instructions des postes et patrouilles de rue en vue du dégagement des espaces traversés par ces postes et des rues empruntées par des unités de troupes entières.

[...]

[Citation dans l'original .]

 

 

15 janvier

 

À Berlin, les troupes du Commandement général [Generalkommando] du général Walther von Lüttwitz occupent les quartiers du Sud et de l'Ouest de la ville, en restant pour l'instant en dehors des quartiers ouvriers du Nord[27].

Devant l'occupation de Berlin par les troupes gouvernementales, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg s'étaient réfugiés dans un appartement de la ville, mais suite à une dénonciation ils sont appréhendés par la garde civile [Einwohnerwehr], et avec eux Wilhelm Pieck[28]. Ce dernier réussit à s'échapper. Liebknecht et Luxemburg sont livrés aux soldats de la Division de tirailleurs de cavalerie de garde commandée par le capitaine Waldemar Pabst. Ils sont assassinés[29].

Sont également arrêtés durant ces journées les membres du KPD Leo Jogiches, Käte Duncker, Paul Levi[30].

 

 

Quelques semaines plus tard G. Noske adressera à Waldemar Pabst, qui entretemps a quitté l'armée, un télégramme de félicitations pour son mariage[31]:

À son soutien fidèle et la jeune épouse de celui-ci adresse les félicitations les plus cordiales le ministre de la Reichswehr Noske ainsi que le Chef de l'état-major v. Gilsa.

[Citation dans l'original .]

 

 

 

À Brême et Bremerhaven (Bremen), les 15 et 16, les employés de tramway mènent un mouvement de grève[32].

 

 

Garde-Kavallerie-Schützen-Division (Division de tirailleurs de cavalerie de garde)

 

Formellement, la Division de tirailleurs de cavalerie de garde est placée sous les ordres du lieutenant général Heinrich von Hofmann, mais en raison de l'état de santé de celui-ci, le commandement est exercé de fait par Pabst qui est premier officier d'état-major.

Waldemar Pabst participera en mars 1920 au putsch Lüttwitz-Kapp (cf. ), puis s'enfuira en Hongrie[33]. À partir de 1927 il participera à l'organisation des Gardes patriotiques [Heimwehren] en Autriche, plus tard à nouveau en Allemagne. De 1931 à 1940 il est directeur de la Rheinmetall Borsig AG et chef de la division défense et armement [Wehr- und Waffenabteilung] de cette société. En 1943 il passera en Suisse, en 1955 il reviendra en Allemagne.

 

 

 

Mi-janvier

 

La Centrale du KPD publie un Appel: "Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg assassinés!". (Cf. le texte .)

 

 

16 janvier

 

En Haute-Silésie, l'état de siège est étendu au territoire de Rybnik (aujourd'hui en Pologne)[34].

 

 

17 janvier

 

À Dresde (Sachsen), suite aux affrontements survenus dans la ville le 10 janvier, les mandatés du peuple USPD de Saxe (Hermann Fleißner, Friedrich Geyer[35] et Richard Lipinski) démissionnent de leurs postes[36]. La direction du gouvernement est attribuée à Georg Gradnauer. Le président du conseil de soldats de Dresde, Gustav Neuring (SPD) est chargé des affaires militaires.

 

 

En Haute-Silésie, des grèves se déroulent dans 44 mines[37].

 

 

19 janvier

 

Dans les différentes régions de l'Allemagne, se tiennent les élections à l'assemblée nationale constituante.

 

 

À Brême (Bremen), les communistes ne participent pas aux élections à l'assemblée constituante. Au niveau local le SPD obtient 42 %, l'USPD 18,2 %[38].

Le Conseil des mandatés du peuple, contre l'avis du KPD, décide d'organiser des élections à une assemblée parlementaire au niveau local de Brême le 9 mars[39]. La veille les banques avaient refusé d'accorder des crédits en absence d'une représentation parlementaire élue.

 

 

 

À Hambourg, aux élections à l'assemblée constituante locale, le SPD obtient 51,3 %[40].

 

 

 

Le Ministre de la guerre Walther Reinhardt publie les dispositions d'application relativement aux “points de Hambourg” adoptés en décembre 1918 par le Congrès national des Conseils d'ouvriers et de soldats[41]. (Sur les “points de Hambourg”, cf. .) Il s'agit de trois décrets, dont le principal fixe une "règlementation provisoire du pouvoir de commandement et la position des conseils de soldats de l'armée de paix [Friedensheer]" (cf. ci-dessous.). Le commandement suprême sur l'armée de paix est conféré au conseil des mandatés du peuple, mais le ministre de la guerre de Prusse est chargé de l'exercice de ce pouvoir, ce qui confirme le double statut attribué à cette fonction, tel qu'il avait été introduit en novembre 1918 (cf. ). Il est précisé que les dispositions s'appliquent uniquement à l'armée dite “Heimatheer” ou “Friedensheer”. Par là on entend les formations de l'ancienne armée en cours de démobilisation et qui ainsi de toute façon n'allait plus jouer de rôle dans l'avenir. Les troupes subordonnées au commandement suprême de l'armée (Oberste Heeresleitung, OHL), à savoir celles des fronts de l'Est et du Sud-Est ainsi que les corps-francs nouvellement formés, ne sont nullement concernées par les dispositions.

 

 

Se tiennent les élections à l'Assemblée nationale constituante.

Sozialdemokratische Partei

165

Christliche Volkspartei

91

Deutsche demokratische Partei

75

Deutschnationale Volkspartei

44

Unabhängige sozialdemokratische Partei

22

Deutsche Volkspartei

19

Bayerischer Bauernbund

4

Deutsch-hannoversche Partei

1

Schleswig-holsteinische Bauern-
und Landarbeiter-Demokratie

1

Braunschweigischer Landeswahlverband

1

Total

421

 

 

Règlementation provisoire du pouvoir de commandement et position des conseils de soldats dans l'armée de paix [Friedensheer], 19 janvier 1919 (extraits)[42]

 

 

Règlementation provisoire du pouvoir de commandement et position des conseils de soldats dans l'armée de paix [Friedensheer]

1. Le pouvoir de commandement suprême est détenu par le conseil de mandatés du peuple, élu par le conseil central de la république socialiste allemande.

2. Le conseil des mandatés du peuple, pour autant qu'il ne donne pas des ordres directs, délègue l'exercice du pouvoir de commandement au ministre de la guerre prussien. [...]

3. Pour sa conduite de commandement, le ministre de la guerre est responsable devant le conseil des mandatés du peuple. Tous les offices militaires de Prusse et ceux communs au niveau du Reich sont subordonnés au ministre de la guerre. Tous les membres de l'armée du contingent prussien (y compris les conseils de soldats) doivent se plier aux décisions et instructions du ministre de la guerre, qui doivent être contresignées par le sous-secrétaire d'état. [...]

4. Pour les unités supérieures [...] les chefs exercent le pouvoir de commandement. Pour leur activité, ils sont responsables devant le gouvernement du Reich  et leurs supérieurs directs.

5. Pour les régiments, bataillons autonomes et formations de même niveau, des conseils de soldats doivent être élus. Ils contrôlent l'activité des chefs dans le sens que ceux-ci n'abusent pas de leur pouvoir de service pour des actions contre le gouvernement en place. Pour édicter des instructions générales, d'application permanente, qui concerne l'assistance à la troupe, ainsi que des questions sociales et économiques, les permissions, les questions de discipline, les conseils de soldat participent et signent comme coresponsables. Les ordres purement militaires, qui concernent l'instruction, conduite et utilisation des troupes, émanent des chefs seuls, ils ne nécessitent pas de contresignature d'un conseil de soldats. [...]

9. L'attribution des postes revient au ministère de la guerre. [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

 

20 janvier

 

À Brême (Bremen) les banques exigent comme condition pour l'octroi de crédits, le rétablissement de la commission de finances (la Finanzdeputation, les Deputationen étant une institution spécifique propre aux systèmes administratifs de Brême et de Hambourg) et la fin de l'état de siège ainsi que de la censure préalable[43]. Quelques communistes conduisent des groupes de travailleurs pour saisir des armes dans les dépôts des casernes et occuper des bâtiments publics et des banques, et tentent d'organiser une grève générale pour le lendemain (cf. ci-dessous). L'action n'aboutit à rien. L'initiateur, Karl Jörn, quitte Brême et se rend à Wilhelmshaven.

 

 

 

À Braunschweig, est organisée une grève générale en réaction à l'assassinat de K. Liebknecht et R. Luxemburg. Elle dure jusqu'au 22. L'état de siège est instauré[44].

 

 

 

À Hambourg, suite au résultat des élections à l'assemblée nationale, Heinrich Laufenberg est remplacé par Karl Hense (SPD) comme président du conseil d'ouvriers et soldats[45].

 

 

21 janvier

 

À Brême (Bremen), le KPD annonce qu'il cesse sa participation au Conseil des mandatés du peuple[46]. L'USPD déclare que dans ces conditions il n'assumera plus la responsabilité gouvernementale. Le KPD annule sa décision.

Le conseil d'ouvriers et de soldats approuve la décision prise par le Conseil des mandatés du peuple, le 18, d'organiser des élections[47]. Il abolit la censure préalable[48].

 

 

Le Conseil central d'ouvriers et de Soldats pour la Haute-Silésie, dont le président est Otto Hörsing (SPD), fait placarder largement un texte qui reprend la teneur du décret édicté le 31 décembre 1918 par le gouvernement du district d'Oppeln (aujourd'hui Opole en Pologne) au sujet de la répression contre les mouvements séparatistes[49]:

Attention! Haute trahison! Qui entreprend d'arracher par la force la Haute-Silésie du Reich allemand et de l'intégrer dans un état étranger ou de la rendre autonome, et quiconque prépare une telle opération, commet une haute trahison.

[Citation dans l'original .]

(Cf. 7 janvier 1919.)

 

 

Appel publié dans Der Kommunist, journal du KPD à Brême, 21 janvier 1919 (extraits)[50]

 

Appel à la grève générale!

Le prolétariat révolutionnaire est poussé d'un combat à un autre. Il s'agit de mettre un terme aux menées éhontées du capitalisme et de ces stipendiés, aux instigateurs des crimes crapuleux, les Ebert-Scheidemann-Landsberg-Noske. [...] Le prolétariat révolutionnaire dans le Reich se trouve devant la conquête du pouvoir.

Demain mardi il veut passer en revue ses forces disponibles. [...] Tous, hors de vos entreprises!

[Citation dans l'original .]

 

 

22 janvier

 

Le mouvement de grève en cours depuis le 8 janvier dans les mines de la Ruhr décline progressivement[51].

 

 

25 janvier

 

À Brême (Bremen), G. Noske annonce à A. Henke (USPD), co-président du Conseil des mandatés du peuple, que le gouvernement s'apprête à intervenir à Brême[52]. Il donne ordre au commandant suprême le Général Walther von Lüttwitz de rétablir l'ordre à Brême[53].

 

 

26 janvier

 

En Prusse se tiennent les élections à l'Assemblée constituante régionale.

Sozialdemokratische Partei

145

Zentrums- (Christliche Volks-) Partei

93

Deutsche Demokratische Partei

65

Deutschnationale Volkspartei

48

Unabhängige Sozialdemokratische Partei

24

Deutsche Volkspartei

23

Deutsch-Hannoversche Partei

2

Schleswig-Holsteinische Bauern-
und Landarbeiter-Demokratie

1

Total

401

 

 

27 janvier

 

Le colonel [Oberst] Wilhelm Gerstenberg est chargé de mettre en oeuvre une opération militaire contre Brême (Bremen)[54]. La division qu'il commande comprend notamment la 3e Brigade du Corps de tirailleurs de terre ainsi que la Brigade de Marine I[55].

 

 

À Wilhelmshaven-Rüstringen, un groupe de communistes autour de K. Jörn occupe des lieux publics, notamment la caserne[56]. Dans la nuit au 28, des unités militaires attaquent la caserne et obligent les occupants à quitter les lieux. Il y a 8 morts. Le conseil d'ouvriers et de soldats prend ses distances vis-à-vis de l'action, se place explicitement du côté du gouvernement de Berlin et instaure l'état de siège.

 

 

 

29 janvier

 

Les troupes de W. Gerstenberg arrivent à Verden, au sud-est de Brême (Bremen), et sont renforcées par une unité de volontaires de Brême commandée par le Major Walter Caspari[57]. Des négociations entre des délégués du Conseil des mandatés du peuple  et les militaires et ont lieu. Ces derniers exigent le désarmement, ce que les délégués de Brême refusent.

 

 

31 janvier

 

À Hambourg, le conseil d'ouvrier et de soldats décide de rassembler des hommes et des armes pour venir en aide à la république des conseils de Brême[58]. Il est prévu d'envoyer plusieurs milliers de personnes: des matelots de Cuxhaven, des soldats de la garnison de Hambourg, ainsi que des volontaires notamment au chantier naval Vulkan-Werft.

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes



[1]. http://www.marx.org/deutsch/referenz/bernstein/1921/drev/kap12.html.

E. Bernstein: Die deutsche Revolution - Band 1, (Bibliographie ).

[2]. http://www.geschichte-pirna.de/nr-2.htm.

P. Frölich, R. Lindau, J. Thomas: Illustrierte Geschichte der Deutschen Revolution, S. 381-382 (Bibliographie ).

[3]. http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html;

http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik.html;

http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=49.

[4]. http://www.geissstrasse.de/file_download/8.

[5]. http://archiv.squat.net/duesseldorf/Dipl_Int-2_2-2.html.

[6]. http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1958_3.pdf;

P. Frölich, R. Lindau, J. Thomas: Illustrierte Geschichte..., S. 316 (Bibliographie ).

[7]. http://www.dielinke-bremen.de/nc/politik/aktuell/detail/browse/1/zurueck/space-park-waterfront/artikel/vor-90-jahren-bremen-ist-eine-selbstaendige-sozialistische-republik/.

IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Reihe 2 - Band 3 - Januar 1919‑Mai 1919, S. 52 (Bibliographie ).

[8]IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 3, S. 53 (Bibliographie ).

[9]. http://www.dielinke-bremen.de/nc/politik/aktuell/detail/browse/1/zurueck/space-park-waterfront/artikel/vor-90-jahren-bremen-ist-eine-selbstaendige-sozialistische-republik/.

IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 3, S. 53 (Bibliographie ).

[10]. http://www.marx.org/deutsch/referenz/bernstein/1921/drev/kap12.html;

E. Bernstein: Die deutsche Revolution - Band 1, (Bibliographie ).

G. Watermeier: Politischer Mord und Kriegskultur an der Wiege der Weimarer Republik, S. 21. (Bibliographie ).

[11]. http://archivkarlroche.files.wordpress.com/2010/02/aur-1919-brosch.pdf.

[12]. http://www.geschichte-pirna.de/nr-2.htm.

[13]St. Goch: Sozialdemokratische Arbeiterbewegung und Arbeiterkultur im Ruhrgebiet, (Bibliographie ).

[14]. http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1958_3.pdf;

R. Wilbrandt: Sozialismus, S. 254 (Bibliographie ).

H. Spethmann: Zwölf Jahre Ruhrbergbau 1914‑1925 - Band 1, S. 149 (Bibliographie ).

[15]. http://www.cuxpedia.de/index.php/Sozialistische_Republik_Cuxhaven

IML beim ZK der SED (Hg.): Illustrierte Geschichte der Novemberrevolution in Deutschland, S. 330 (Bibliographie ).

E. Kolb: Die Arbeiterräte in der deutschen Innenpolitik 1918‑1919, p. 328 (Bibliographie ).

[16]. http://www.raeterepublik.de/Bluthunde.htm.

Deutscher Geschichtskalender - Band 35 - Teil 1, S. 411  (Bibliographie ).

[17]IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 3, (Bibliographie ).

[18]. http://www.gonschior.de/weimar/Bayern/LT1.html.

[19]. http://www.marx.org/deutsch/referenz/bernstein/1921/drev/kap12.html.

E. Bernstein: Die deutsche Revolution - Band 1, (Bibliographie ).

[20]. http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1958_3.pdf.

R. Wilbrandt: Sozialismus, S. 254 (Bibliographie ).

H. Spethmann: Zwölf Jahre Ruhrbergbau... - Band 1, S. 149 (Bibliographie ).

[21]IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 3, S. 88 (Bibliographie ).

[22]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=49.

[23]IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 3, (Bibliographie ).

[24]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=49;

http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html.

[25]. http://www.slonsk.de/Slonsk/Kalendarium/Kalendarium1919.html. Lien périmé, une copie ici .

[26]R. Wiegand: Die Sozialdemokratie in der Novemberrevolution, p. 98 (Bibliographie ).

[27]. http://kulturkritik.net/Quellen/deutsche_revol.html.

[28]G. Watermeier: Politischer Mord..., S. 21. (Bibliographie ).

[29]. http://www-a.ibit.uni-oldenburg.de/bisdoc_redirect/publikationen/bisverlag/unireden/ur34/kap2.pdf.

[30]G. Watermeier: Politischer Mord..., S. 21. (Bibliographie ).

[31]A. Grzesinski: Im Kampf um die deutsche Republik, p. 140. (Bibliographie ).

[32]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=49.

[33]A. Grzesinski: Im Kampf..., p. 140. (Bibliographie ).

[34]. http://www.slonsk.de/Slonsk/Kalendarium/Kalendarium1919.html. Lien périmé, une copie ici .

[35]. À ne pas confondre avec son fils Curt Geyer.

[36]. http://www.geschichte-pirna.de/nr-2.htm.

K. Rudolph: Die sächsische Sozialdemokratie 1871‑1923, S. 202 (Bibliographie ).

[37]. http://www.slonsk.de/Slonsk/Kalendarium/Kalendarium1919.html. Lien périmé, une copie ici .

[38]. http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html;

http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=49.

[39]. http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html.

[40]. http://biosop.zhsf.uni-koeln.de/ParlamentarierPortal/texte/biosop_chronik.htm#jahr1919.

[41]. http://hup.sub.uni-hamburg.de/opus/volltexte/2008/9/chapter/HamburgUP_Schlaglichter_Volksheer.pdf.

[42]G. A. Ritter, S. Miller (Hg.): Die Deutsche Revolution 1918‑1919, S. 200 (Bibliographie ).

[43]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=49;

http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html;

http://www.dielinke-bremen.de/index.php?id=7240&tx_ttnews[tt_news]=10385.

[44]. http://www.braunschweig.de/kultur_tourismus/stadtportraet/geschichte/stadtchronik.html?id2=1910&seite=6.

[45]. http://archivkarlroche.files.wordpress.com/2010/02/aur-1919-brosch.pdf

IML beim ZK der SED (Hg.): Illustrierte Geschichte..., S. 330 (Bibliographie ).

[46]. http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html.

[47]. http://www.dielinke-bremen.de/index.php?id=7240&tx_ttnews[tt_news]=10385.

[48]. http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html.

[49]Deutscher Geschichtskalender - Band 35 - Teil 1, S. 431  (Bibliographie ).

[50]. http://www.dielinke-bremen.de/fileadmin/user_upload/Texte_aktuell/09-02-04_wollenberg.doc.

[51]IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 3, S. 59 (Bibliographie ).

[52]. http://www.arbeiterpolitik.de/Broschueren/Die%20Bremer%20Linksradikalen.pdf.

[53]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=49.

[54]. http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html.

[55]E. R. Huber: Deutsche Verfassungsgeschichte seit 1789 - Band 5, S. 1097 (Bibliographie ).

[56]. http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html.

[57]. http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html.

[58]. http://www.geocities.com/syndikalist2006/ratea5fertig.pdf.