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À Stuttgart (Württemberg), l'USPD
se retire du comité régional [Landesausschuß] des
conseils d'ouvriers et de paysans constitué le 8 décembre 1918, lequel
cesse son activité[1].
La plupart des conseils locaux s'étaient déjà dissous au cours de l'année
1919.
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Dans la Ruhr, l'armée sous le commandement du
lieutenant général Oskar von Watter occupe
successivement Wanne, Röhlinghausen, Eickel et
finalement Herne[2].
Il y a de nombreux morts parmi la population des quartiers ouvriers.
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La situation dans le pays en rapport avec les mesures
exceptions est la suivante[3].
Dans les territoires de Thüringen, Württemberg, Baden et certaines parties
de Sachsen, aucune mesure d'exception n'est en vigueur. Des mesures
particulières s'appliquent en Bayern et à Leipzig. L'état d'exception
renforcé est en vigueur à Düsseldorf, Arnsberg, Münster et Erfurt, tandis
que dans les territoires restants du pays s'applique l'état d'exception
simple.
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Le 2 avril avait débuté l'entrée de l'armée appuyée par
des corps-francs dans le Ruhr. Le 6, les dernières unités de l'Armée
rouge sont défaites à Gelsenkirchen ainsi qu'à Bottrop (Nordrhein-Westfalen)[4].
Dans la région de la Ruhr dans son ensemble, environ
1000 membres de la l'armée rouge et des Conseils d'ouvriers furent
assassinés ou tués au combat[5].
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La section d'assaut volontaire Roßbach (cf. ►.),
après la fin des combats dans le Ruhr auxquels elle a participé, est de
nouveau dissoute officiellement[6].
Ses membres se réfugient encore chez les grands propriétaires fonciers de
l'est. En 1921 ils participeront aux combats qui éclatent en lien avec la
question de l'indépendance de la Haute-Silésie. Le 21 novembre 1921 le
gouvernement déclare l'organisation comme "définitivement
dissoute". Mais ses membres gardent leurs structures de “communautés
de travail” [“Arbeitsgemeinschaften”] et dissimulent
leurs armes. Roßbach adhèrera au NSDAP
et en aout 1922 Adolf Hitler le chargera de l'édification du NSDAP
au-delà de la Bavière.
Un certain nombre de membres du corps-franc dirigé par Gerhard
Roßbach joueront un rôle important au sein du NSDAP[7].
On peut mentionner les suivants.
Martin Bormann: Il adhère au NSDAP en
1927. En 1928 il entre à la direction supérieure de l'organisation
paramilitaire “section d'assaut” (“Sturmabteilung”,
SA). En 1933 il devient membre de la direction nationale du NSDAP.
En 1941, après le départ de Rudolf Heß vers la Grande-Bretagne,
il assume le rôle de ce dernier comme adjoint d'Adolf Hitler.
Rudolf Höß: Il adhère au NSDAP
en 1922. En 1934, il devient membre de l'organisation paramilitaire
“escadron de protection” (“Schutzstaffel”, SS). Il est
chargé de fonctions de direction dans les camps de concentration, d'abord
à Dachau, puis à Sachsenhausen. À partir de 1940 il
dirige le camp de concentration Auschwitz, de la fin de 1943 au printemps
1944 il est à la tête de l'administration chargée, au sein du SS, des camps
de concentration, puis reprend la direction d'Auschwitz.
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•
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Le gouvernement redéfinit la répartition des compétences
entre autorités civiles et militaires dans le cadre de mesures d'état
d'exception[8].
Le pouvoir exécutif devra en principe rester dans le domaine de
l'administration civile, la responsabilité incombera au ministre de
l'intérieur au lieu du ministre de la défense. L'autorisation de prendre
les mesures appropriées ne sera plus accordée à des instances militaires
mais à des instances civiles. Un recours à un renfort militaire aura lieu
uniquement si les forces de police sont insuffisantes. Parallèlement est
renforcé l'édification de forces de police afin de disposer en cas de
nécessité des forces suffisantes.
Le cas de dictature militaire ne sera mis en oeuvre
que deux fois encore. Le décret du 26 septembre 1923 confère le
pouvoir exécutif au ministre de la défense. Le décret du 8 novembre
1923 le confère directement au chef du commandement de l'armée. Le
20 juillet 1932, par un décret du président concernant Grand-Berlin et
la Province Brandenburg, dans le périmètre concerné
est instauré l'état d'exception et la police est soumise au commandant du District
militaire 3 [Wehrkreis 3], qui obéit aux
directives du ministère de la défense (ce décret restera en vigueur six
jours) (Cf. ►.)
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Directive du président
Friedrich Ebert au ministre de la défense Otto Gessler, 6 avril 1920
(extraits)[9]
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•
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Je transmets au ministre de la défense les points ci-après
en le priant de les prendre en considération:
[...]
4. Congédiement au ministère de la
Reichswehr de tous les officiers qui ont failli à leurs devoirs
constitutionnels au cours du coup d'état.
5. Congédiement de tous les officiers de
l'amirauté qui au cours du coup d'état se sont soumis aux ordres de von
Trotha.
6. Tous les officiers de la troupe qui au cours du
coup d'état ont failli à leurs devoirs constitutionnels doivent être
congédiés.
7. La brigade de marine Ehrhardt doit
être dissoute promptement.
[...]
10. Les gardes civiles et les unités de volontaires
temporaires doivent être dissoutes à brève échéance.
11. La population doit être appelée à signaler les
dépôts d'armes cachés dont elle a connaissance.
12. Tous les dépôts d'armes cachés en ville et à la
campagne doivent être saisis.
[Citation dans l'original ►.]
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•
|
Essen (Nordrhein-Westfalen)
est occupé par les forces gouvernementales[10].
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•
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Le major général Georg Maercker, depuis
le 1er novembre 1919 commandant du District militaire 4 [Wehrkreis 4], doit démissionner de son poste en raison
de son attitude durant le putsch Lüttwitz-Kapp[11].
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•
|
En Prusse, le ministre de l'Intérieur Carl
Severing (SPD) déclare la dissolution des unités de volontaires [Zeitfreiwillige] et des gardes civiles [Einwohnerwehren],
mais ne prononce pas l'interdiction générale des organisations privées
d'autodéfense[12].
Notamment en Westfalen, en Saxe, à Berlin et dans le
cadre de la protection des frontières à l'est [Grenzschutz
Ost], une petite partie de ces unités est maintenue à titre
temporaire. Le gouvernement de Bavière refuse à cette époque d'adopter des
mesures similaires.
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•
|
Le gouvernement met en oeuvre une
procédure dite de “Reichsexekution” contre le Land Gotha,
c'est-à-dire un dispositif prévu par la constitution (article 48), qui
autorise le président à suspendre temporairement certains droits
fondamentaux et à utiliser la force armée[13].
L'ex maire d'Essen, W. Halle, est nommé commissaire du Reich pour les
territoires de Thüringen.
Cf. le texte des décrets: ► ► ► ►.
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|
•
|
Un décret du président lève les différentes mesures
concernant le rétablissement de l'ordre et de la sécurité publiques en
vigueur selon différents décrets antérieurs, et ceci dans tous les
territoires du Reich à l'exception des districts Düsseldorf, Arnsberg et Münster.
De nouvelles mesures sont mises en vigueur dans tous les territoires du
pays à l'exception des districts Düsseldorf, Arnsberg et Münster ainsi que
de Bayern, Sachsen, Württemberg, Baden et des territoires de Thüringen, de
la partie occupée par les puissances alliées vainqueurs de la guerre et des
territoires prussiens constituant des enclaves au milieu d'autres entités
fédérales[14].
Cf. le texte du décret ►.
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•
|
Des discussions ont lieu au sujet du lieutenant général O. v. Watter, entre le président Friedrich Ebert
(SPD) et le major général Hans von Seeckt, chef du
commandement suprême de l'armée depuis le 27 mars[15].
Suite à l'accord de Bielefeld, Watter avait manifesté
son désaccord avec le gouvernement à ce sujet. Seeckt demande la révocation
de Watter, mais Ebert est réticent à cet égard. Le
26 avril, Watter demandera lui-même d'être relevé
de ses fonctions, au motif que le gouvernement ne lui donne pas
l'autorisation d'entrer avec des troupes de l'armée dans la région au sud
de la Ruhr.
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•
|
Au sujet de l'éventualité de révoquer le lieutenant général O. v. Watter, le 12 avril le président
F. Ebert fait remarquer qu'une telle décision[16]:
signifierait un ébranlement très grave de la position du
gouvernement, puisque le congédiement serait interprété comme une
concession faite sous la pression de cercles d'extrême gauche.
[Citation dans l'original ►.]
Et le 13 avril il souligne au sujet de O. v. Watter
et du commissaire du Reich et de l'état C. Severing
qu'il[17]:
a été jusqu'ici pleinement satisfait et leur fait part de
sa reconnaissance particulière.
[Citation dans l'original ►.]
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•
|
Un décret du président lève l'état de siège en Saxe,
qui avait été instauré le 23 avril 1919, ainsi que les mesures
concernant des entreprises vitales, qui avaient été adoptées le 29 janvier
1920. Le décret prend effet rétroactif au 16 mars.
Cf. le texte du décret ►.
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•
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Des troupes de l'armée et des corps-francs entrent dans Bochum
(Nordrhein-Westfalen)[18].
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•
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Des troupes de la Brigade commandée par le colonel Franz von Epp entrent dans Laer (Nordrhein-Westfalen)[19].
Elles arrêtent 25 personnes qui avaient été membres de la garde
ouvrière, laquelle avait déposé les armes le 2 avril.
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|
•
|
Les troupes de la Brigade commandée par le colonel F. v. Epp quittent Laer (Nordrhein-Westfalen)[20].
Elles amènent des personnes qu'elles avaient arrêtées, dont certains seront
retrouvés morts, notamment Karl Schluck, commandant de
la garde ouvrière.
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•
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À Berlin débute un mouvement de grève des serveurs.
Initialement participent 27 000 employés couvrant 1000 hôtels et
brasseries[21].
Par la suite le mouvement faiblit, à 10 000 employés dans
400 établissements. Il se terminera le 23 avril.
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•
|
Le 1er juillet 1921 F. v. Epp
sera promu major général[22].
Il partira à la retraite le 31 octobre 1923. En 1928 il adhèrera au NSDAP, pour lequel il occupera divers postes de direction au
sein de l'appareil d'état.
Cf. également: ►.
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•
|
À Brême (Bremen) se déroulent
des mouvements de grève des employés du Hansa-Lloyd-Werk
et de ceux de la Norddeutsche Waggonfabrik[23].
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•
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À Geestemünde et Lehe (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen),
un mouvement de grève éclate dans quatre grands magasins, avec la
participation de 149 employés parmi un total de 293[24].
La grève se terminera le 19.
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•
|
À Berlin, les employés des transports publics se
mettent en grève pour la journée[25].
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•
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Par voie de décret est instauré un Conseil national
d'économie [Reichswirtschaftsrat] composé de 326 membres,
principalement des représentants des employeurs et des travailleurs et
employés[26].
Son rôle consiste à contribuer à l'élaboration de lois dans le domaine de
la politique économique et sociale. Il reste sans importance et sera
dissout en 1934.
Suite à la création de cet organisme, le Conseil central qui
avait été constitué par le Congrès national de conseils tenu du 16 au
21 novembre 1918 met fin à son activité[27].
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•
|
En complément du décret du 11 avril, un décret du
président remplace aussi les différentes mesures concernant le
rétablissement de l'ordre et de la sécurité publiques en vigueur selon
différents décrets antérieurs dans les districts Düsseldorf, Arnsberg et Münster,
par de nouvelles mesures.
Cf. le texte du décret ►.
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|
•
|
Dans la Ruhr, les opérations contre les forces de
l'armée rouge ne sont toujours pas achevées. Ce jour-là on peut lire dans
un rapport du secrétaire d'état Friedrich Freund du ministère de
l'Intérieur prussien au chancelier (extraits)[28]:
L'occupation de Remscheid doit encore être repoussée de
quelques jours, puisque d'après l'information provenant de monsieur le
président [Oberpräsident] de Westfalen
et du commandant des opérations sur place se tiennent des groupes fortement
armés, contre lesquels toutes les mesures de précaution doivent être
prises. [...] D'un autre côté nous devons être suffisamment forts pour ne
pas nous exposer à des revers. Pour cette raison une unité supplémentaire
est transportée aujourd'hui de Berlin à Elberfeld
comme soutien à l'action.
[Citation dans l'original ►.]
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|
•
|
À Berlin l'état d'exception instauré le
13 janvier est levé[29].
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|
•
|
Un décret du président instaure des peines de prison en
rapport avec des actes dirigés contre les mesures de démantèlement de
formations militaires et de police. Il autorise la constitution de
tribunaux d'exception à ce sujet.
Cf. le texte du décret ►.
Ce décret sera remplacé par un autre le 29 mars 1921.
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•
|
Se tiennent les élections à l'assemblée nationale
(Reichstag) qui remplace l'assemblée nationale constituante.
Sozialdemokratische Partei
|
113
|
Unabhängige sozialdemokratische Partei
|
1
|
Deutschnationale Volkspartei
|
66
|
Deutsche Volkspartei
|
62
|
Zentrum
|
67
|
...
|
|
Kommunistische Partei Deutschlands
(Spartacusbund)
|
2
|
...
|
4
|
Total
|
466
|
|
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•
|
Le gouvernement décide la levée de l'état d'exception,
instauré le 15 mars, dans la région de la Ruhr[30].
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•
|
La conférence de Boulogne des Puissances Alliés vainqueurs
fixe le montant des dettes: 269 milliards de marks-or, payables en
42 ans[31].
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•
|
En Saxe, le gouvernement annule toutes les
résolutions concernant les conseils d'ouvriers, ce qui implique leur
dissolution[32].
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•
|
Après la démission du gouvernement du chancelier Hermann
Müller (SPD) le 8 juin, un nouveau gouvernement est formé, sans la
participation du SPD. Par la suite, le SPD participera de nouveau à
certains gouvernements (10 mai 1921-14 novembre 1922,
13 aout 1923-23 novembre 1923) sans cependant occuper le poste de
chancelier comme c'était le cas sans exception depuis novembre 1918,
jusqu'à ce que finalement le 28 juin 1928 soit formé un gouvernement
avec Hermann Müller comme chancelier.
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•
|
Un décret du président étend au district Schleusingen (Thüringen) l'application du décret du
11 avril.
Cf. le texte du décret ►.
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•
|
À Wulsdorf (aujourd'hui dans
Bremerhaven) (Bremen), éclate une grève dans la Viktoria-Brauerei[33].
Elle se termine le 10 juillet.
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•
|
À Spa, en Belgique, se tient une conférence des Puissances
Alliés vainqueurs sur la mise en oeuvre des
dispositions du Traité de Versailles[34].
L'Allemagne y assiste également, ce qui constitue sa première participation
à une conférence internationale, depuis la guerre. Sur la question du
désarmement de l'Allemagne un accord est conclu le 9 [Protokoll
über die militärischen Fragen]. Selon ce texte, à l'échéance du
1er janvier 1921, les dispositions du traité de Versailles doivent
être réalisées: l'armée doit être réduit à l'effectif de 100 000
hommes, le service militaire obligatoire aboli et tout le matériel de
guerre être rendu aux Alliés. En outre, la police de sécurité [Sicherheitspolizei] et les gardes civiles [Einwohnerwehren]
doivent être dissoutes à l'échéance du 31 janvier 1921.
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•
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À Geestemünde et Lehe (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen),
dans cinq entreprises 57 charpentiers parmi un total de 65 se
mettent en grève[35].
Le mouvement dure 18 jours.
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•
|
Un décret du président instaure l'état d'exception en Prusse
de l'Est (District militaire 1 [Wehrkreis 1])[36].
La mesure sera levée le 1er septembre 1921.
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•
|
Le 29 mars 1920, avait été adoptée une loi relative à
l'impôt sur le revenu [Reichseinkommensteuergesetz]
instaurant la retenue à la source par les employeurs, des impôts sur les
salaires. Lorsque débute l'application de la mesure, des conflits éclatent
dans les entreprises.
C'est le cas dans l'établissement de l'I.G. Farben
à Leverkusen (Nordrhein-Westfalen)[37].
Dans un premier temps, fin juillet, le président du conseil d'ouvriers
présente à la direction une demande de mesures compensatrices. La direction
refuse de renoncer à la retenue correspondant aux impôts, ce que, selon le
rapport du directeur, "le conseil d'ouvrier trouvait
compréhensible", mais toujours selon le même rapport, le conseil
d'ouvriers
nous demandait eu égard au grand émoi parmi les
travailleurs de ne pas les renvoyer les mains vides et proposait de livrer
par personne 1 livre de lard par semaine au prix de 5 Mark. Alors
ils tenteraient de calmer les travailleurs avec cette concession.
[Citation dans l'original ►.]
L'assemblée des hommes de confiance [Vertrauensleute]
ne se contente pas d'un tel arrangement, une assemblée plus large des
travailleurs se tient. L'après-midi un groupe de travailleurs investit la
villa de la direction. La direction fait mine de s'engager à prendre en
charge le montant des déductions fiscales.
(Cf. également plus loin.)
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|
•
|
La direction de l'établissement de l'I.G.
Farben à Leverkusen annule son engagement du 31 juillet,
mais se déclare prête à ouvrir des négociations sur les salaires[38].
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•
|
La loi sur le désarmement de la population [Gesetz
über die Entwaffnung der Bevölkerung] est adoptée. Elle sera publiée
le 11 aout.
Cf. le texte de la loi ►.
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|
•
|
À l'établissement de l'I.G. Farben à Leverkusen, face à l'attitude hostile des travailleurs
concernant les retenues sur les salaires, la direction ferme
l'établissement[39].
L'après-midi, une rencontre a lieu entre la direction, le conseil
d'entreprise et des représentants du syndicat. Un membre de la direction
exprime l'appréciation suivante:
Les évènements des derniers jours ont prouvé que
l'influence des syndicats n'a pas été suffisamment forte. Il faut chercher
des moyens et des voies pour renforcer l'autorité des syndicats.
[Citation dans l'original ►.]
|
|
•
|
À l'établissement de l'I.G. Farben à Leverkusen,
un accord est établi concernant les conditions de réouverture de l'établissement[40].
Une assemblée du personnel accepte l'accord à une grande majorité.
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•
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La loi sur l'abolition du service militaire universel et la
règlementation de la durée de l'obligation de service [Gesetz
über die Abschaffung der allgemeinen Wehrpflicht und die Regelung der Dauer
der Dienstverpflichtung] est adoptée.
Cf. le texte de la loi ►.
Cette loi sera remplacée par la loi sur la défense [Wehrgesetz] du 23 mars 1921.
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•
|
En Württemberg, l'application des retenues fiscales
par les employeurs (cf. 31 juillet) produisent des réactions violentes
du personnel dans les trois plus grandes entreprises métallurgiques (Daimler-Motoren-Gesellschaft, Untertürkheim;
Bosch-Werke, Stuttgart et Feuerbach; Maschinenfabrik
Esslingen, Werk Mettingen)[41].
Dans la nuit du 25 au 26 aout, les employeurs ont recours à
l'administration locale afin de faire occuper les sites par la police et
d'évacuer le personnel.
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•
|
En Württemberg, après l'occupation, le 25 aout,
de plusieurs entreprises par des forces de police, une assemblée générale
des conseils d'entreprise, contre l'avis des syndicats, lance un appel à
une grève générale au niveau régionale[42].
La nuit du 29 au 30 aout, à Stuttgart, dans les environs de cette
ville ainsi que dans douze autres communes de Württemberg, les centrales de
gaz et d'électricité se joignent à la grève. Le gouvernement a recours à
des unités du secours technique [Technische Nothilfe] pour remettre en fonctionnement ces sites.
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•
|
Un décret du président annule l'application du décret du
11 avril à Saxe, y compris le district Schleusingen.
Cf. le texte du décret ►.
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•
|
Un décret du président instaure l'état d'exception à Breslau
(Niederschlesien) (aujourd'hui Wroclaw, Pologne). Il
entre en vigueur avec sa publication le 17 septembre, et ceci de façon
limitée dans le temps, jusqu'au 20 septembre.
Cf. le texte du décret ►.
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•
|
À partir du 3 septembre, le mouvement de grève en Württemberg
faiblit. Le 6, à l'exception du site de Daimler le travail a repris
partout. Durant ce mouvement de grève, Daimler, Bosch et Maschinenfabrik
Esslingen, en accord avec le gouvernement régional, licencient
l'ensemble des 16 000 employés[43].
Une partie du personnel est par la suite réembauchée. En ce qui concerne
Daimler, les chiffres sont les suivants: 7776 travailleurs et
1048 employés licenciés, 3270 travailleurs et 558 employés
réembauchés.
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•
|
À Berlin se tiennent des assisses des unions d'entrepreneurs
du secteur minier[44].
La question principale posée, à l'occasion d'un rapport élaboré par la
commission de socialisation, est celle de la socialisation des mines de
charbon. Une résolution est adoptée qui sera transmise à la chancellerie,
le 2 octobre. (Cf. ci-dessous.)
Le rapport de la commission socialisation est partagé entre
deux propositions. L'une, portée notamment par Emil Lederer
(SPD), préconise le transfert accompagné d'indemnisation, de la propriété
des mines à une “Communauté allemande du charbon” (“Deutsche
Kohlengemeinschaft”) régie par le droit publique. L'autre
proposition, portée notamment par Walther Rathenau (président de la Société
générale d'électricité), prévoit simplement la réunion des mines dans le
cadre d'une collectivité de droit publique.
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|
Résolution des unions minières
allemandes [deutsche Bergbauvereine] (organisation
patronale) au sujet de la question de la socialisation, 29 septembre
1920[45]
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•
|
1. Les propositions de la commission de
socialisation excluent l'initiative des entrepreneurs, qui a porté le
secteur minier allemand à son niveau actuel.
2. Les propositions prévoient la création d'une
nouvelle organisation coercitive bureaucratique qui, en dépendant
d'institutions parlementaires, apporte une étatisation figée. Les bons
principes pour l'attribution des postes et le gout du risque des personnes
dirigeantes en souffriront forcément.
[...]
4. L'idée que dans une forme d'économie telle que la
propose la commission de socialisation, seraient haussés chez les
travailleurs la bonne volonté à la performance et le sentiment de
responsabilité vis-à-vis de la communauté, n'est pas prouvé par les
expériences passées (chemins de fer, poste, ateliers d'état).
[...]
7. Or la socialisation du secteur des mines
entrainera fatalement aussi à brève échéance l'industrie de transformation
dans son tourbillon menant à la perte et fera échouer une reconstruction de
l'économie allemande, qui n'es possible que par la tension de toutes les
forces précieuses et libres du secteur de l'entreprise privée.
8. Pour ces raisons les unions minières allemandes
refusent catégoriquement les propositions de la commission de
socialisation. [...]
[...]
[Citation dans l'original ►.]
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|
•
|
À Berlin se tient le premier congrès des conseils
d'entreprise syndicaux, sous la direction de l'ADGB[46].
Y assistent 953 délégués. L'ordre du jour comporte les points
suivants: La situation économique de l'Allemagne (Rudolf
Wissell, SPD); la situation politique et économique et la
socialisation (Rudolf Hilferding, SPD); la tâche des
conseils d'entreprise (Robert Dißmann, USPD;
Clemens Nörpel, ADGB; Heinrich Brandler, KPD); le regroupement organisationnel des
conseils d'entreprise (Fritz Brolat, SPD; Richard
Müller, USPD). Une majorité se prononce en faveur du
principe que sur le plan organisationnel, le mouvement des conseils
d'entreprise soit porté par les syndicats. La conception de l'opposition (Ernst Däumig, USPD; Richard Müller,
USPD), selon laquelle les conseils d'entreprises devraient être développés
comme organisations de lutte autonomes, est rejetée.
[Citation dans l'original ►.]
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|
•
|
À Kassel se tient un congrès du SPD[47].
Une résolution est adoptée au sujet d'une éventuelle participation du parti
à un gouvernement (cf. ci-dessous).
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|
Résolution adoptée par le congrès
du SPD tenu à Kassel du 10 au 16 octobre 1920[48]
|
•
|
Puisque le résultat des élections au Reichstag n'a plus
accordé à la coalition précédente une majorité suffisante, puisqu'une
coalition élargie vers la droite n'est pas compatible avec les intérêts de
la classe ouvrière, puisque l'USPD a refusé d'entrer
dans un gouvernement susceptible d'être formé en vue de la défense des
institutions républicaines et la sauvegarde des conquêtes de l'époque de
révolution en matière de politique sociale, la sortie du Parti
social-démocrate du gouvernement était donc devenue nécessaire après les
élections au Reichstag. Par conséquent le congrès approuve expressément la
position du comité directeur et du groupe au Reichstag. Une entrée
renouvelée du Parti social-démocrate dans un gouvernement du Reich ne peut
être envisagée que si les intérêts du prolétariat le requièrent
impérativement, intérêts qui nécessitent avant tout la démocratisation de
l'administration, la républicanisation de la Reichswehr,
la socialisation des branches d'économie qui sont mures à cet effet et une
politique extérieure pacifiste. Il ne peut être question de coopération
avec un parti qui ne se place pas fondamentalement et réellement sur le
terrain de la forme d'état républicaine.
[Citation dans l'original ►.]
|
|
•
|
À Halle se tient un congrès extraordinaire de l'USPD[49].
Le 16, se déroule le vote sur la question de l'adhésion à
l'Internationale communiste. Sur 392 délégués, 236 votent pour,
les restants contre. La minorité quitte la salle en suivant Artur
Crispien qui affirme que ce vote équivaut à une adhésion au KPD et
que les majoritaires ont donc cessé d'appartenir à l'USPD.
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|
•
|
À Geestemünde (aujourd'hui
Bremerhaven) (Bremen), dans 23 entreprises de
l'industrie de pêche, l'ensemble des 360 travailleurs se mettent en
grève[50].
Celle-ci se termine le 1er novembre.
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•
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À Brême (Bremen), les
travailleurs de la chaufferie des centrales électriques se mettent en grève[51].
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Le 23 octobre débute une grève des riveteurs [Nieter] des chantiers navals de Hambourg[52].
Après trois semaines des mesures de chômage partiel sont prises (concernant
par exemple 222 travailleurs chez Blohm & Voss).
Le conflit se terminera le 20 novembre à l'issue d'une intervention du
ministre du travail.
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•
|
Au cours de l'année 1919 des corps-francs et des formations
de volontaires avaient été intégrés ‑ partiellement, parfois
entièrement ‑ dans la police de sécurité[53].
Le 22 juin, la note de Boulogne des Puissances Alliés vainqueurs avait
exigé, dans le cadre des dispositions du Traité de Versailles, la
dissolution de ces forces de police, comme formation structurée et équipée
militairement. Par des mesures édictées le 4 octobre et le
20 novembre, est formée sur la base de forces venant de la police de
sécurité et des forces de l'ordre [Ordnungspolizei],
la police de protection [Schutzpolizei]. Celle-ci
devient, aux côtés des forces de l'ordre [Ordnungspolizei]
et de la police judiciaire [Kriminalpolizei], un
élément essentiel des forces de sécurité intérieure. Elle atteint un
effectif de 150 000 hommes, dont 85 000 pour la Prusse.
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•
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À Berlin débute une grève des ouvriers et employés
des centrales électriques; et ceci sans l'accord ni le soutien des
syndicats[54].
Les équipes des centrales à Moabit, Charlottenburg, Oberspree
et Steglitz cessent le travail immédiatement, d'autres
se préparent à les rejoindre. Le soir même, le ministre de l'Intérieur de
Prusse C. Severing fait intervenir des unités du
secours technique [Technische Nothilfe].
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À Berlin les grévistes des centrales électriques
acceptent de prendre en charge les services vitaux à condition que les
unités du secours technique soient retirées[55].
Les syndicats finissent par assumer un rôle de négociateur. Les grèves se termineront
le 11.
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Est édicté le décret du président concernant des mesures à
l'égard d'arrêts et d'interruptions d'entreprises [betreffend
Maßnahmen gegenüber Betriebsabbrüchen und -stillegungen][56].
Cf. le texte du décret ►.
Ce décret sera modifié par le décret sur les interruptions
d'entreprises et la répartition du travail [über
Betriebsstillegungen und Arbeitsstreckung], du 15 octobre 1923.
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Est édicté le décret du président concernant l'interruption
d'entreprises qui approvisionnent la population en gaz, eau, électricité [betreffend die Stillegung von Betrieben, welche die Bevölkerung
mit Gas, Wasser, Elektrizität versorgen][57].
Cf. le texte du décret ►.
Ce décret restera en vigueur jusqu'au 20 janvier 1934.
Il stipule qu'une grève dans les entreprises visées est admissible uniquement
après que la commission de conciliation [Schlichtungsausschuß]
compétente ait prononcé une sentence arbitrale et que se soient écoulés
trois jours depuis cette décision. Dans les conditions d'une telle grève,
le ministre de l'Intérieur est autorisé à prendre les mesures nécessaires
pour assurer l'approvisionnement d'urgence.
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En Saxe, est formé un gouvernement composé de membres
du SPD, de l'USPD et du DDP, vis-à-vis duquel le KPD
adopte une politique de tolérance[58].
Il est composé de la façon suivante (à partir du 13 décembre, après
des remaniements initiaux):
Premier ministre: Wilhelm Buck (SPD)
Intérieur: Richard Lipinski (USPD)
Travail et affaires sociales: Hermann Jäckel
(USPD); à partir du 1er janvier 1922 Paul Ristau (USPD)
Économie: Albert Schwarz (SPD); à
partir du 1er mai 1921 Alfred Fellisch (SPD)
Finances: Max Heldt (SPD)
Affaires culturelles et éducation: Hermann
Fleißner (USPD)
Justice: Rudolf Harnisch (SPD); à
partir du 1er aout 1921 Erich Zeigner (SPD)
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À Geestemünde et Lehe (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen),
dans les entreprises de la métallurgie hors chantiers navals,
208 travailleurs sur un total de 508 se mettent en grève[59].
Celle-ci dure 14 jours.
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À Geestemünde et Lehe (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen),
34 tailleurs dans 8 entreprises effectuent un mouvement de grève
qui dure trois jours[60].
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