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Le KPD désigne Ernst Thälmann comme candidat pour les
élections présidentielles qui se tiendront le 13 mars[1].
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Le préfet de police de Berlin Albert
Grzesinski (SPD) interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne, pour une période de 3 jours[2].
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Par l'entremise de Fritz Thyssen, Adolf Hitler est invité à
l'Industrie-Club à Düsseldorf; il tient un discours devant plus de 500 représentants
de l'industrie[3].
Le lendemain, Thyssen accueille Hitler, Hermann Göring et Ernst Röhm, en
présence d'Albert Vögler et Ernst
Poensgen.
Des entretiens d'A. Hitler avec des industriels auront
lieu par la suite, notamment avec Paul Reusch, les
23 février et 19 mars[4].
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Dans son discours (cf. ►.), A. Hitler
affirme:
Et quand on nous reproche notre intolérance, alors nous
nous la revendiquons fièrement ‑ oui, nous avons pris la
décision impitoyable d'anéantir le marxisme en Allemagne jusqu'à la
dernière racine.
[Citation dans l'original ►.]
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Le ministre de la défense Wilhelm Groener
(sans parti) édicte un décret selon lequel le service dans l'armée est
interdit à ceux qui "dans leur programme ont fait des opinions
révolutionnaires et de l'hostilité envers l'état la base permanente de leur
parti"; le KPD est désigné nommément en ce sens[5].
(Cf. ci-dessous.)
Le décret abroge les ordres du ministère de la défense du
16 juillet 1929 ‑ qui interdit l'embauche de partisans du NSDAP dans les entreprises rattachées à l'armée ‑
et du 10 avril 1930 ‑ qui interdit aux membres de l'armée
de participer à des manifestations ou réunions où sont exhibées des
insignes national-socialistes.
Le 24 février W. Groener
interviendra à l'assemblée nationale au sujet du décret[6].
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Décret du ministre de la
défense Wilhelm Groener (sans parti), 29 janvier
1932 (extraits)[7]
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I.
Les évènements des dernières semaines m'amènent à porter
de nouveau à la connaissance de l'armée ma conception sur les dénommées
unités de garde. [...]
1. Seules ont légitimité d'exister des unités de garde
qui pratiquent les idéaux nationaux et de politique d'état, et qui voient
leur tâche principale dans l'entrainement physique et spirituel de leurs
membres.
2. Je refuse toute activité militaire des unités, comme
jeu de soldat inutile. Là où je rencontre de telles choses, qui en outre
sont interdites, j'interviendrai contre elles.
3. Je combattrai toujours de la façon la plus tranchante
l'usurpation par les unités de compétences de police ou d'autres
compétences d'état. [...] De telles organisations conduisent au bout du
compte à des conseils d'ouvriers et de soldats ou des formations
révolutionnaires similaires. [...]
Fondamentalement, c'est un droit d'honneur de chaque
Allemand de servir la patrie en tant que soldat et de protéger ses frontières.
Malheureusement je suis contraint de fixer une limite pour certaines
personnalités. Celle-ci doit cependant être maintenue aussi étroite que
possible. Doivent être refusés uniquement de tels prétendants pour lesquels
il est avéré qu'ils ont participé à des activités qui étaient orientées
vers la modification par des moyens non autorisés, de la situation conforme
à la constitution. Des impairs de dirigeants ou membres de groupements à
titre individuel ne peuvent donc pas être un motif pour l'exclusion de tous
les membres de tels groupements ou partis. [...] Il en va autrement en ce
qui concerne des membres de partis et groupements qui selon leur programme
ou leur attitude effective sont disposés à modifier la constitution par des
mesures de force. Des partisans d'un tel courant sont impossibles comme
soldats. La décision, si un parti doit être considéré comme hostile à la
constitution au sens ci-dessus, n'est cependant nullement définitive et
fixe. Car les partis aussi changent dans leurs conceptions. L'histoire
offre pour cela une série d'exemples. Une exception constituent des partis
qui, comme le Parti communiste, ont fait dans leur programme de l'esprit
révolutionnaire et l'hostilité envers l'état le fondement permanent de leur
parti. [...]
[Citation dans l'original ►.]
Note: Ce texte reprend notamment des idées exprimées par Groener dans son intervention à l'assemblée nationale le
19 mars 1931 (cf. ►).
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Un certain nombre de personnalités, rassemblées dans le
“comité Hindenburg” [“Hindenburg-Ausschuß”], publient
un appel en faveur de la candidature de Paul von Hindenburg
aux élections présidentielles[8].
Parmi les signataires figurent Carl Duisberg, Ernst Lemmer (secrétaire général de la Fédération des
Associations de métier allemandes), Otto Geßler (DDP
jusqu'en 1927, ancien ministre de la défense), Gustav Noske
(SPD, également ancien ministre de la défense).
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À partir de 1900, Carl Duisberg est
membre du conseil d'administration de la Farbenfabriken vorm.
Friedrich Bayer & Co, puis en 1912 il devient
président du conseil d'administration. En 1915/1916, Bayer, AGFA, BASF et
d'autres fabricants de peintures se réunissent dans un groupement d'intérêt
économique [Interessengemeinschaft]. En 1925 est
constituée la I.G. Farbenindustrie AG; Duisberg devient président du conseil de surveillance.
De 1925 à 1931, Duisberg est président
du Reichsverbandes der Deutschen Industrie.
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Lettre d'Otto Braun (SPD) à
Karl Kautsky (SPD), 19 février 1932 (extraits)[10]
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[...] fait jouer toute mon influence, pour contrarier les
intrigues qui étaient combinées pour déjouer la candidature de Hindenburg,
à la réalisation de laquelle je travaillais depuis des mois, étant arrivé à
la conclusion que par elle seule pouvait être empêchée l'élection d'un président
du Reich nazi. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Depuis le début de l'année, diverses démarches sont
entreprises en vue de promouvoir certains candidats pour les élections
présidentielles.
Le chancelier Heinrich Brüning (Zentrum)
tente de gagner l'ensemble de la droite à une candidature de
P. v. Hindenburg. Selon ses mémoires, le 6 janvier il
propose à A. Hitler le poste de chancelier dans l'hypothèse qu'il se
rallie à la candidature de Hindenburg[11].
Cependant, le 11 janvier, Hitler et Alfred Hugenberg
s'accordent à écarter cette option.
Les partis du “Front de Harzburg” se
séparent également au sujet de la candidature[12].
Le 22 février, le DNVP et l'organisation Casque d'acier (Stahlhelm)
désignent le dirigeant de cette dernière, Theodor Duesterberg,
comme candidat, tandis que le NSDAP annonce la
candidature d'A. Hitler.
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H. Brüning indiquera plus tard qu'il avait envisagé
d'aller vers une restauration monarchique à l'issu des élections[13].
Selon ses mémoires, il avait abordé ce sujet durant ses entretiens avec des
dirigeants du SPD en automne 1930, et avait rencontré une réaction positive
(cf. ci-dessous). Il s'agit de mémoires posthumes et on peut douter de la
véracité en ce qui concerne les détails. Le fait est que l'éventualité d'oeuvrer en faveur d'un régime monarchique comme alternative
à la dictature national-socialiste, figurait parmi les hypothèses
considérées par les uns et les autres (cf. ci-dessous).
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Récit de Heinrich Brüning de
ses entretiens avec les dirigeants du SPD, septembre-octobre 1930
(extraits)[14]
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La situation de politique étrangère permettrait de former
au printemps un cabinet avec la droite. La première condition indispensable
à cela était la réélection préalable du président du Reich, la deuxième
condition, d'amener ce faisant la droite au gouvernement dans le cadre de
la constitution. [...] Je considérai également comme approprié de parler
tout à fait ouvertement et librement avec le premier ministre prussien
ainsi qu'avec Severing et Hilferding sur la
possibilité d'un virage de la politique en janvier. Je leur ai déclaré que,
au vu du soutien loyal durant les une et demi années passées, je me sentais
obligé de parler à temps à ce sujet avec eux. Lorsque viendrait ce virage,
nous nous trouverions déjà au stade de succès assurés en matière de
politique extérieure, qui me confèreraient l'autorité de faire front à une
tentative de putsch ou une violation de la constitution, même si ce faisant
je devrais céder le poste de chancelier du Reich. [...] Les messieurs [...]
donnaient à entendre que pour eux, un développement ultérieur jusqu'à la
monarchie ne serait pas un obstacle insurmontable. Ils réussiraient à
habituer pas à pas leurs masses à cette idée, au cas où se poserait
l'alternative: dictature nazi ou monarchie. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Albert Grzesinski
(SPD) au sujet d'un régime monarchique
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Mémoires d'Albert Grzesinski (SPD),
rédigés en 1933/1934 (extraits)[15]
Hindenburg est monarchiste. Il n'en a d'ailleurs jamais
fait mystère. C'est dans la monarchie qu'il voit son idéal. Or le mouvement
nationaliste-antisémite-bolchévique de Hitler n'a-t-il pas mis des bâtons
dans le roues aux monarchistes allemands en ce qui concerne leurs
intentions finales? Il semble presque ainsi. Cependant tout peut encore
changer. De par l'attitude outrancière dans tous les domaines, de par
l'incapacité de ses dirigeants qui avec le temps se manifeste toujours plus
ouvertement, le fascisme en Allemagne s'enlisera fatalement dans un temps
prévisible. Viendra alors comme relève la dictature militaire ayant pour
objectif la monarchie? Ou le bolchévisme? Voilà la question. Je pense que
chaque jour qui passe avec Hitler continuant à gouverner, prépare le
bolchévisme en Allemagne. Plus tôt Hitler et son régime tombent, plus
faible sera le danger bolchévique pour l'Allemagne et pour le monde.
[Citation dans l'original ►.]
En 1935, A. Grzesinski oeuvre effectivement en faveur d'un
régime monarchique comme alternative à la dictature national-socialiste. Il
consulte O. Braun à ce sujet. Celui-ci doute de l'opportunité de la
démarche. Grzesinski expose alors ses arguments.
Lettre d'A. Grzesinski à O. Braun, 15 novembre 1935 (extraits)[16]:
La propagande à partir de l'étranger en faveur d'une
monarchie allemande serait aujourd'hui déjà un danger sérieux au plus haut
point pour Hitler. Quelles réserves seraient suffisamment importantes pour
empêcher la Sopade de se servir de cette propagande? Il faudra compter avec
une contrepropagande. Si elle vient de Goebbels, étant donnée la situation
en Allemagne telle qu'elle est aujourd'hui elle ne marchera plus. Même pas
chez nos gens là-bas, qui aujourd'hui déjà disent: Tous ce qui viendra
après Hitler, sera mieux que Hitler. Depuis longtemps on s'est fait à
l'idée de la monarchie comme une situation qui donnait aux ouvriers
allemands une liberté de mouvement considérable et un certain droit à une
volonté propre.
[Citation dans l'original ►.]
Lettre d'A. Grzesinski à O. Braun, 16 décembre 1935 (extraits)[17]
Certes nous sommes pour le socialisme démocratique. Mais
si nous n'arrivons pas au but dans la république, mais avançons plus dans
une monarchie constitutionnelle, démocratique, alors on devrait emprunter
cette voie.
[Citation dans l'original ►.]
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•
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À l'assemblée nationale sont soumises au vote différentes
motions[18]:
des motions de censure contre le gouvernement (respectivement KPD, NSDAP, DNVP, DVP); des motions de censure contre le ministre
de la défense nationale W. Groener
(respectivement KPD, DNVP); une motion de censure contre le ministre des
Finances, Hermann Dietrich (DNVP); des motions en vue de la dissolution de
l'assemblée nationale (respectivement KPD, NSDAP,
DNVP). Toutes ces motions sont rejetées, avec des résultats de vote
similaires, et en tout cas des votes identiques en ce qui concerne les
principaux partis: KPD, NSDAP, DNVP, DVP, ainsi que le
SAP se prononcent pour, SPD, Zentrum, BVP contre.
Une motion demandant l'abrogation du décret du
29 janvier concernant certaines conditions requises pour servir dans
l'armée, est soumise par le KPD. Elle est adoptée, avec principalement les
voix du KPD et du SPD, contre les voix notamment de Zentrum,
DNVP, DVP, WP, CSVD, KVP, Deutsches Landvolk. Le NSDAP ne participe pas à ce vote.
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Le comité exécutif du SPD adopte un appel qui se prononce
en faveur de l'élection de P. v. Hindenburg[19].
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Appel du SPD, 26 février
1932[20]
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•
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Battez Hitler!
Au Parti! Camarades!
La tentative de la droite de conquérir le pouvoir
gouvernemental au Reichstag, a échoué. Repousser leur assaut sur la
présidence du Reich et la tâche suivante.
Le 13 mars, le choix porte sur quatre candidats:
Hitler, Duesterberg, Hindenburg et Thälmann. Parmi ces
candidatures, seules deux sont sérieuses: Hitler et Hindenburg.
Le 13 mars le peuple Allemand est placé devant la
question si Hindenburg doit rester ou s'il doit être remplacé par Hitler.
[...]
Contre Hitler! Voilà la consigne du 13 mars. Il n'y
a pas de faux-fuyant!
Le Parti social-démocrate ne veut pas obscurcir la clarté
de cette décision. C'est pourquoi il a renoncé à présenter une candidature
pour le premier tour, qui aurait eu pour but de compter les voix. [...]
Chaque voix qui est donnée contre Hindenburg, est une
voix pour Hitler.
Chaque voix qui est arrachée à Thälmann et dirigée vers
Hindenburg, est un coup contre Hitler!
Les communistes, qui font la propagande pour Thälmann,
[...] luttent pour la partie la plus réactionnaire de la bourgeoisie,
contre les parties plus progressistes de la bourgeoisie et contre la classe
ouvrière. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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P. v. Hindenburg déclare sa candidature pour
les élections présidentielles[21].
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Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski
interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne,
pour une période de 3 jours[22].
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Les résultats du premier tour des élections présidentielles
sont les suivants: P. v. Hindenburg 49,5 %, A. Hitler (NSDAP) 30,1 %, E. Thälmann (KPD) 13,2 %, Th. Duesterberg (Casque d'acier) 6,8 %. La date du
deuxième tour est fixée au 10 avril.
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•
|
Est édicte le décret du président du Reich pour la
protection de la paix intérieure [zum Schutze des inneren
Friedens].
Cf. le texte du décret ►.
Il sera partiellement remplacé par le décret contre des
actes de violence politiques [gegen politische
Ausschreitungen] du 14 juin 1932.
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|
Le 8 mars, le ministre de l'Intérieur W. Groener
avait signalé au ministre de Prusse de l'Intérieur Carl
Severing (SPD), que selon certaines
informations le SA préparait une action armée[23].
Le 17 mars, Severing fait perquisitionner tous
les locaux du NSDAP et du SA. Le NSDAP
portera plainte devant la Haute Cour constitutionnelle [Staatsgerichtshof]
de Leipzig, et l'affaire se terminera par un arrangement consistant à ce
que le matériel confisqué soit restitué et que le NSDAP
retire sa plainte.
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•
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Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski
interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne,
pour une période de 7 jours[24].
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En Mecklenburg-Strelitz, est
constitué un gouvernement régional composé de Heinrich von
Michael (DNVP) et Fritz Stichtenoth (NSDAP). Il restera en place jusqu'au 29 mai 1933.
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Au deuxième tour des élections présidentielles,
P. v. Hindenburg est élu président avec 53 % des voix.
A. Hitler obtient 36,8 %, E. Thälmann 10,2 %.
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Le parlement régional de Prusse adopte, avec
227 voix contre 2 (220 députés refusant de participer au
vote), une modification du règlement d'intérieur[25].
Désormais la majorité absolue est nécessaire pour élire le premier
ministre, y compris au cas où aucun candidat n'obtient cette majorité
absolue au premier tour (alors que précédemment au deuxième tour la
majorité relative était suffisante).
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•
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Est édicté le décret du président pour la consolidation de
l'autorité de l'état [zur Sicherung der Staatsautorität],
qui dissout toutes les formations paramilitaires du NSDAP,
notamment le SA et le SS.
Cf. le texte du décret ►.
Il sera remplacé par le décret contre des actes de violence
politiques [gegen politische Ausschreitungen] du
14 juin 1932.
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•
|
L'ADGB tient un congrès
extraordinaire à Berlin[26].
Le congrès se prononce en faveur de la mise en oeuvre de travaux dans le secteur de la construction, avec
le concours de l'état et en respectant la semaine de 40 heures[27].
Pour coordonner les différentes parties intervenant dans la création
d'emplois, une “office centrale pour l'emploi” [“Zentralstelle
für Arbeitsbeschaffung”] devrait être instaurée, dans laquelle les
syndicats devraient tenir une représentation significative. Cette adoption
d'un plan de création d'emplois impliquant des déficits budgétaires pour
assurer son financement diverge partiellement de l'orientation du SPD, qui
se place dans la perspective d'une "transformation de l'économie"
("Umbau der Wirtschaft"). Notamment, le
président adjoint de l'ADGB, Wilhelm
Eggert, critique l'absence d'actes en matière de "politique
conjoncturelle active" de la part du gouvernement, alors que de fait,
une promotion résolue du plan de création d'emplois signifie la fin de la
politique de tolérance envers le gouvernement.
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Lettre du ministre de
l'intérieur Wilhelm Groener (sans parti) au major
général à la retraite Gerold von Gleich, 2 avril
1932 (extraits)[28]
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Après-demain les ministres de l'intérieur des Länder plus grands viennent pour une réunion sur la SA. J'ai
n'ai aucun doute, que nous viendrons à bout d'eux, je crois déjà maintenant
que nous leur avons arraché les crochets à venin. Les déclarations de
loyauté à la chaine de la part des dirigeants de la SA se laissent
exploiter assez bien tactiquement. La SA mine ainsi elle-même sa raison
d'être. Toutefois il y aura encore des semaines difficiles de jeu
politique, jusqu'à ce que les élections au Landtag soient passées. Alors il
faudra se mettre à rendre les nazi aptes au gouvernement, puisque le
mouvement qui certainement croitra encore plus ne peut plus être réprime
par la force. Bien entendu les nazis ne devront être nulle part être admis
au gouvernement seuls, surtout pas au niveau du Reich. [...] Si les gens
allaient mieux du point de vue de l'économie, les fantômes nazis seraient
rapidement dissipés.
[Citation dans l'original ►.]
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Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski
interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne,
pour une période de 3 jours[29].
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En Saxe, du 2 au 15 décembre 1931 avait été
organisée à l'initiative du KPD, en vue de la dissolution de l'assemblée
régionale, une procédure selon le dispositif de plébiscite (Volksbegehren)
et référendum (Volksentscheid)[30] [31].
Le plébiscite avait récolté 20,5 % de signatures parmi le total de
votants potentiels, le seuil exigé étant de 10 %. Le 17 avril, a
lieu le référendum, soutenu par KPD, NSDAP, DNVP. La
participation est de 38 % alors que le seuil exigé est de 50 %.
96,1 % des votants se prononcent pour la dissolution.
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En Prusse, aux élections au Landtag, le NSDAP obtient 162 sièges sur un total de 423, le
SPD 94, le Zentrum 67, le KPD 57.
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En Württemberg, aux élections au Landtag, le NSDAP obtient 23 sièges sur un total de 80, le Zentrum 17, le SPD 14, le KPD 7.
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En Anhalt, aux élections au Landtag, le NSDAP obtient 15 sièges sur un total de 36, le
SPD 12, le KPD 3.
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En Bavière, aux élections au Landtag, le NSDAP obtient 43 sièges sur un total de 128, le
BVP 45, le SPD 20, le KPD 8.
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À Hambourg, aux élections de l'assemblée locale [Bürgerschaft], le NSDAP obtient
51 sièges sur un total de 160, le SPD 49, le KPD 26.
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En Prusse le gouvernement d'Otto Braun (SPD) décide
de démissionner[32].
La nouvelle assemblée régionale est convoquée pour le 24 mai (la
démission du gouvernement prendra effet à cette date, par son annonce
devant l'assemblée régionale).
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Au sein du SPD, certains considèrent qu'il faudrait accorder
au NSDAP des postes gouvernementaux, notamment en ce
qui concerne la Prusse[33].
(Cf. ci-dessous.)
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|
Article dans l'organe du SPD Vorwärts, 25 avril 1932[34]
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Sans se soucier des considérations de droit public, il
peut être un impératif de sagesse politique, de le laisser [le NSDAP] venir au pouvoir.
[Citation dans l'original ►.]
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Interview donnée par Carl Severing à United Press,
26 avril 1932 (extraits)[35]
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[...] parce qu'autant dans la social-démocratie que dans
le Zentrum s'est accru considérablement l'inclinaison
de faire participer désormais aussi les national-socialistes
au pouvoir qui jusqu'ici était porté par ces partis seuls. C'est que
l'agitation sans scrupules des national-socialistes a
trouvé tant de partisans seulement parce qu'ils mettaient sur le dos des
partis républicains, la détresse économique accablante, le fardeau des
impôts, le chômage, le blocage du commerce et des communications, les
réductions de rémunérations et salaires. [...] Il est compréhensible que
pour cette raison autant au Zentrum que chez les social-démocrates est présent le souhait de donner désormais
aux national-socialistes l'occasion de mettre leurs
paroles en accord avec les réalités cruelles. Mais il ne peut naturellement
être question d'une participation du NSDAP au
gouvernement en Prusse et dans le Reich, qu'en tant que participation [le
mot "participation" est souligné dans l'original] au
gouvernement, c'est-à-dire en commun avec d'autres partis qui offrent la
garantie que les principes de la constitution ne soient pas violés.
[Citation dans l'original ►.]
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|
Carl Severing
dans l'organe du SPD Vorwärts, 30 avril
1932 (extraits)[36]:
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•
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N'est-ce pas compréhensible, quand se manifeste le vif
souhait de donner désormais aux national-socialistes
l'occasion de mettre leurs paroles en accord avec les réalités cruelles?
Cependant le souhait doit rester assorti d'une condition: Les dégâts qui résulte
d'une telle expérimentation ne doit pas être irrémédiable.
[Citation dans l'original ►.]
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Récit de Friedrich
Stampfer (SPD) au sujet des négociations en cours durant juillet
1932[37]
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•
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Entretemps il y avait en Prusse des négociations dans
tous les sens. Papen s'entretint avec des national-socialistes,
des national-allemands et des gens du Zentrum au sujet
de la formation d'une majorité gouvernementale. Et Otto Braun facilita ces
négociations, en partant en congé maladie. Il était effectivement malade et
en outre convaincu que l'expérimentation d'un gouvernement parlementaire
avec les national-socialistes devait être effectuée.
[Citation dans l'original ►.]
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