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Faits & Dates  >  Allemagne 1918‑1939  >  1922

 

 

 

Écrit: janvier 2013

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1922

 

24 janvier

 

Le comité directeur du Syndicat national de fonctionnaires de chemins de fer allemands [Reichsgewerkschaft Deutscher Eisenbahnbeamten und Anwärter] décide d'exiger du gouvernement la satisfaction immédiate des revendications soumises le 3 décembre 1921[1]. Il est décidé de recourir à la grève en cas d'absence de réponse positive dans un délai de cinq jours. Le président Friedrich Ebert (SPD), le ministre des transports Wilhelm Groener et le ministre de l'Intérieur prussien Carl Severing (SPD) répondent par une menace de sanctions disciplinaires.

En juin 1920, les 46 unions qui formaient précédemment la Fédération syndicale de fonctionnaires de chemins de fer allemands [Gewerkschaftsbund Deutscher Eisenbahnbeamten] s'étaient dissoutes, et réunies en 9 syndicats de branche [Fachgewerkschaften] pour former le Syndicat national de fonctionnaires de chemins de fer allemands [2]. Le plus grand parmi les syndicats de branche est le Syndicat de conducteurs de locomotives allemands [Gewerkschaft Deutscher Lokomotivführer]. Le Syndicat national de fonctionnaires de chemins de fer fait partie de la Fédération de fonctionnaires allemande (DBB). Cependant, la majorité des employés des chemins de fer [Reichsbahn] est organisée par la Fédération de cheminots allemande [Deutscher Eisenbahnerverband] (DEV), affiliée à l'ADGB.

 

 

1er février

 

Dans la nuit du 31 janvier au 1er février, la direction du Syndicat national de fonctionnaires de chemins de fer décide, avec 20 voix contre 15, d'appeler effectivement à la grève[3]. Le président F. Ebert publie immédiatement un décret interdisant aux employés des chemins de fer de cesser le travail, et soumettant à des peines l'incitation à la grève et l'entrave vis-à-vis des non-grévistes.

Cf. le texte du décret .

Le préfet de police de Berlin Wilhelm Richter (SPD) décrète certaines dispositions d'application: les fonds destinés à la mise en oeuvre de la grève seront confisqués, l'impression d'appels à la grève empêchée, les personnes appelant à la grève arrêtées[4]. Le président du Syndicat de conducteurs de locomotives et le trésorier du Syndicat national de fonctionnaires de chemins de fer sont arrêtés.

 

 

Appel du Syndicat national de fonctionnaires de chemins de fer, 1er février 1922[5]

 

Un mot à la population salariée!

Pour la première fois les fonctionnaires des chemins de fer mènent une lutte contre leur administration. Quelles sont les motivations pour cela?

1. La situation économique es groupes inférieurs parmi nos collègues s'est effondrée suite à une rémunération insuffisante. Malgré le service de jour et de nuit extrêmement difficile, malgré le service de dimanche et de jour férié, des groupes entiers se trouvent au-dessous du minimum d'existence.

2. Par une loi distincte de la loi concernant le temps de travail on veut nous contraindre à abandonner la journée de huit heures. Nos demandes établies à ce sujet, qui allaient largement dans les sens de l'administration, ont été refusées purement et simplement. Suite à notre pétition dirigée au gouvernement on n'a pas daigné à nous donner la moindre réponse. Entretemps sont introduits des tableaux de service qui font disparaitre toutes les conquêtes des bouleversements et nous ramène même au-dessous de la situation sans droit de l'époque avant la guerre. Une fois qu'on nous aura totalement privé de nos droits, les travailleurs libres suivront.

Donc, rendez-vous compte que notre lutte est votre lutte!

[Citation dans l'original .]

 

 

2 février

 

La grève dans les chemins de fer démarre[6]. Le ministre des Transports W. Groener donne l'instruction à toutes les directions de la Reichsbahn de faire intervenir le secours technique [Technische Nothilfe].

 

 

3 février

 

Le président de l'ADGB, Theodor Leipart, s'entretient avec le gouvernement[7]. L'ADGB publie une déclaration appelant à "reprendre le travail immédiatement" (cf. ci-dessous)

 

 

Appel commun de l'ADGB, du DGB, de l'Anneau syndical d'Unions de travailleurs et employés allemandes et de l'Afa-Bund, 3 février 1922[8]

 

Aux fonctionnaires, travailleurs et employés!

En ignorant totalement les principes syndicaux reconnus le Syndicat national de fonctionnaires de chemins de fer allemands a, à l'occasion d'une négociation salariale encore en cours, paralysé le trafic de chemin de fer ‑ y compris celui nécessaire pour l'alimentation de la population ‑ par un appel à la grève. [...] Il est insupportable quand un groupe indiscipliné particulier joue d'une telle façon irresponsable avec le sort de l'ensemble de la population. Dans la situation économique actuelle, cette grève salariale d'un groupe de fonctionnaires, même si elle reste de courte durée, ne peut que mettra en danger de façon fatale les conditions de vie de tous les salariés, en particulier dans les grandes villes. Or cette grève a un effet à proprement parler catastrophique dès maintenant ‑ trois semaines avant la conférence de Genève ‑sur la politique étrangère d'Allemagne. La responsabilité vis-à-vis des fonctionnaires, travailleurs et employés que représentent les organisations centrales signataires, de tous les courants syndicales, impose donc impérativement à celles-ci le devoir d'appeler tous les cheminots en grève de reprendre immédiatement le travail. On attend du Reichsgewerkschaft qu'il prenne conscience tout autant de sa lourde responsabilité et termine sans tarder la grève. Avec la terminaison de la grève le décret édicté par le président du Reich pour le cas de grève particulier des fonctionnaires de la Reichsbahn devient sans objet. [...] Le gouvernement du Reich déclare en outre expressément que tous les rumeurs et allégations sur une limitation envisagée de la liberté de coalition constitutionnelle sont tout à fait infondées. [...] Nous attendons des travailleurs organisés qu'ils s'en tiennent exclusivement aux directives de leurs organisations centrales.

[Citation dans l'original .]

 

 

4 février

 

Une assemblée de dirigeants syndicaux des travailleurs de chemins de fer de Berlin vote la grève avec 500 voix contre 2, contre la volonté de la direction de leur fédération, qui menace d'exclure les syndicats locaux qui participent à la grève[9]. Le direction locale de Berlin déclare néanmoins que les décisions prises à Berlin sont seules valables. Des annonces de grèves arrivent de Hambourg, Magdeburg, Leipzig, Erfurt, Gotha, Frankfurt et d'autres villes. Le Syndicat des cheminots et employés d'état allemands [Gewerkschaft Deutscher Eisenbahner und Staatsbediensteter], la direction centrale de la Fédération de cheminots, et finalement la Fédération de fonctionnaires adoptent des résolutions condamnant l'action.

 

 

5 février

 

Les travailleurs des centrales d'électricité et de gaz de Berlin entament une grève[10]. Le gouvernement fait intervenir le secours technique et la municipalité menace les grévistes de licenciement immédiat. La grève se terminera le 8.

Les travailleurs de télégraphie à Berlin et d'autres villes se joignent à la grève[11]. Le fédération des travailleurs de la métallurgie avalise la grève pour les membres concernés. À Düsseldorf, les mineurs se mettront en grève.

Une assemblée à laquelle assistent plus de 700 membres de conseils d'entreprise de grandes entreprises se déclare solidaire des grévistes[12]. Même l'assemblée générale des conseils d'entreprise liés à l'ADGB, composés principalement de militants proche du SPD et de l'USPD, demande la proclamation de la grève générale par les confédérations (cf. ci-dessous).

 

 

7 février

 

Les directions syndicales confédérales négocient avec le gouvernement[13]. La Fédération de fonctionnaires, dont fait partie le Syndicat national de fonctionnaires de chemins de fer, y participe, après avoir assuré expressément qu'il condamne la grève ainsi que l'attitude du Syndicat national de fonctionnaires de chemins de fer. Finalement deux représentants de la direction de la grève sont également associés.

Le gouvernement soumet une déclaration libellée comme suit[14]:

Le syndicat national [de fonctionnaires de chemins de fer] donne l'assurance qu'il déclarera dès ce soir la grève du syndicat national comme terminée, après que monsieur le chancelier du Reich a exposé de son côté au nom du gouvernement du Reich, qu'en cas d'arrêt immédiat de la grève les mesures disciplinaires s'effectueront selon des lignes directrices à établir par le cabinet dans son ensemble. ‑ En cas d'arrêt immédiat de la grève, le gouvernement du Reich s'abstiendra, dans le cadre de l'application et mise en oeuvre de mesures disciplinaires, d'avoir recours à des procédures disciplinaires massives ou à des licenciements massifs. ‑ Pour les fonctionnaires en question, leur droit de recours sera évidemment préservé pleinement.

[Citation dans l'original .]

Les représentants syndicaux acceptent les termes de la déclaration.

Par ailleurs, au cours des discussions au sein du gouvernement, le ministre des transports Wilhelm Groener formule des lignes directrices relatives à l'application des procédures disciplinaires mentionnées dans la déclaration gouvernementale. Elles sont libellées comme suit[15]:

La procédure disciplinaire formelle sera engagée uniquement contre des fonctionnaires a) qui ont occasionné la grève ou ont incité à la grève, b) qui ont commis des actes de sabotage ou des empiètements violent dans l'administration, l'exploitation et le trafic, ou ont entravé ou essayé d'entraver, par la force et la menace, d'autres fonctionnaires dans l'exercice de leurs devoirs de service. Pour le reste des fonctionnaires qui ont fait grève, pour autant qu'ils retournent promptement à l'accomplissement de leurs devoirs de service, on s'en tiendra à des contreventions. Au sujet de la rémunération durant les jours de grève s'applique le § 14 alinéa 3 de la loi sur les fonctionnaires du Reich [Reichsbeamtengesetz]. Les procédures disciplinaires déjà engagées seront poursuivies selon les dispositions légales. Les fonctionnaires susceptibles d'être licenciés seront traités selon les mêmes principes.

[Citation dans l'original .]

La grève se terminera le 9.

 

 

Résolution adoptée par l'assemblée générale des conseils d'entreprise, 7 février 1922[16]

 

Au vu de la lutte difficile des cheminots, fonctionnaires et travailleurs pour leur existence, et l'attitude irréductible du gouvernement, l'assemblée générale des conseils d'entreprise de Grand-Berlin considère comme absolument nécessaire la proclamation de la grève générale et appelle la centrale des conseils d'entreprise à intervenir en ce sens auprès des unions centrales.

Les revendications de la grève générale sont:

1. Retrait du décret Ebert et Richter

2. Préservation inconditionnelle du droit de coalition

3. Retrait de la loi sur le temps de travail [Arbeitszeitgesetz]

4. Négociations avec les cheminots en grève sur leurs revendications matérielles

5. Libération des dirigeants de grève arrêtés et restitution des fonds de grève confisqués

6. Expropriation des mines de charbon et de fer pour l'établissement de la rentabilité des chemins de fer

7. Pas de sanctions.

[Citation dans l'original .]

 

 

9 février

 

Un décret abroge l'interdiction des grèves au sein de la Reichsbahn, édictée le 1er février.

Cf. le texte du décret .

Ainsi, formellement, l'interdiction de grève pour les employés publics est annulée[17]. Mais des multiples procès pénaux, disciplinaires et pour dommages et intérêts sont engagés, et tous les tribunaux supérieurs nationaux ainsi que le tribunal administratif supérieur de Prusse confirment la validité juridique du décret du 1er février et du principe de l'interdiction de grève. Cette jurisprudence restera effective par la suite.

Le budget pour la Reichsbahn présenté le 16 février prévoit 50 000 suppressions de postes, dont 20 000 à l'échéance du 1 avril[18].

 

 

15 février

 

Est publiée la loi sur le détachement de membres du conseil d'entreprise au conseil de surveillance [über die Entsendung von Betriebsratsmitgliedern in den Aufsichtsrat].

Cf. le texte de la loi .

 

 

16‑17 février

 

Au cours d'une réunion du comité directeur élargi du Syndicat national de fonctionnaires de chemins de fer, l'arrêt de la grève est justifié de la manière suivante (selon une notice de presse)[19]:

Le syndicat national [de fonctionnaires de chemins de fer] n'a pas cédé d'un pouce, mais au sommet de sa force il a levé la grève pour éviter que les communistes n'exploitent le mouvement en leur faveur. Le syndicat national, déclare l'orateur, n'a pas arrêté la grève, mais l'a seulement interrompue pour accorder au gouvernement un répit.

[Citation dans l'original .]

 

 

21 février

 

En Bavière, un conflit surgit au sujet de la convention collective dans le secteur de la métallurgie[20]. La convention arrivant à échéance stipule 46 heures comme temps de travail hebdomadaire, alors que les employeurs veulent imposer 48. Des négociations avaient débutées en 1921 et une sentence arbitrale avait tranché en faveur des 48 heures. Un mouvement de grève éclate le 21 février à Munich, Augsburg, Erlangen, Nürnberg, Fürth et d'autres localités bavaroises. Il s'étendra vers Württemberg, Baden et la région de Frankfurt am Main (Hesse). Les employeurs réagiront notamment par un lockout dans les trente plus grandes entreprises de Munich. Au moment culminant de la grève, 205 000 travailleurs sont en grève ou lock-outés.

 

 

23 février

 

À Brême (Bremen), les employés du tramway démarrent une grève[21]. Le 20 mars, la direction menacera d'appliquer un lockout, mais les grévistes décident de poursuivre le mouvement. Cependant, le 21, des non-grévistes mettent en route une première ligne, puis l'ensemble du réseau le 23. La grève se terminera officiellement le 1er avril

 

 

Mars

 

À Brême (Bremen), début mars, les éboueurs démarrent une grève[22]. Le préfet de police W. Richter fait intervenir des unités du secours technique. Dans certain cas, des membres de ces unités, étant sans emploi, seront embauchés à la place de travailleurs licenciés.

 

 

31 mars

 

À Brême (Bremen), les travailleurs des brasseries démarrent une grève[23]. Elle se terminera le 5 avril.

 

 

6 avril

 

À Brême (Bremen), les peintres démarrent une grève[24]. Elle se terminera le 15 avril.

 

 

16 avril

 

Du 10 avril au 19 mai se tient à Gènes une conférence sur l'économie internationale à laquelle pour la première fois l'Allemagne est invitée, et aussi la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR) au même titre que les autres participants[25].

Parallèlement à la conférence, le 16 avril, l'Allemagne et la RSFSR signent le traité de Rapallo[26]. Lors de la création de l'Union de Républiques socialistes soviétiques (URSS) en décembre, le traité sera étendu aux autres républiques soviétiques. Le traité stipule: l'établissement de relations diplomatiques et consulaires; l'application de la clause de la nation la plus favorisée dans les relations commerciales; la RSFSR renonce à demander des paiements de réparations et l'Allemagne renonce à des demandes d'indemnisations concernant des propriétés allemandes socialisées en RSFSR.

Cf. le texte du traité: .

 

 

22 avril

 

À Geestemünde/Lehe (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen) un mouvement de grève démarre dans 40 entreprises de menuiserie de bâtiment et de meubles, auquel participent 30 travailleurs sur un total de 50[27]. La grève se terminera le 9 mai.

 

 

27 mai

 

En rapport avec le mouvement dans la métallurgie en Allemagne du sud, une sentence arbitrale se prononce en faveur de la semaine de 48 heures[28]. Dans un vote des grévistes, les propositions des employeurs sont acceptées par 29 157 contre 5600 voix.

 

 

7 juin

 

À Geestemünde/Lehe (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen) un mouvement de grève démarre dans les ateliers de couture parmi les stagiaires, dont participent 54 sur un total de 57[29].

 

 

20 juin

 

Durant les mois de juin  et juillet, des mouvements de grève des machinistes et ingénieurs se déroulent en Allemagne du nord[30]. À Bremerhaven (Bremen) une grève se déroule entre le 20 juin et le 13 juillet pour le Norddeutsche Lloyd et les remorqueurs; 1400 employés participent. Une grève des mêmes catégories débute le 3 juillet à Brême (Bremen) où il se terminera le 31.

 

 

24 juin

 

Le ministre des Affaires étrangères Walther Rathenau meurt victime d'un attentat perpétré par des militants d'extrême droite[31].

 

La politique vue à travers l'expression artistique:
Sur un de ses tableaux, George Grosz présente le contexte politique de l'évènement .

 

 

25 juin

 

Le gouvernement prépare un décret pour la protection de la république [zum Schutze der Republik][32]. Des discussions ont lieu au sujet de la question de savoir contre quels contrevenants potentiels seraient dirigées les mesures d'exception. Selon l'avis du ministre de la justice Gustav Radbruch (SPD), devraient être visées les "attaques contre la république". Arnold Brecht, directeur ministériel auprès du ministre de l'Intérieur Adolf Köster (SPD), argumente dans le même sens en indiquant que "des gens qui se placent sur le terrain républicain" ne seraient pas touchés par le décret, et il affirme que "actuellement un danger pour la constitution menace uniquement de la droite"].

Le ministre de l'alimentation et de l'agriculture Andreas Hermes (Zentrum) s'oppose à l'idée que le décret devrait être "dirigé uniquement contre la droite". Il argumente: "C'est une injustice, considérant un homme aux sentiments monarchistes qui pourtant se comporte de façon totalement loyale vis-à-vis de la république, de le situer différemment comme par exemple des communistes républicains violents". Le ministre de la poste Johannes Giesberts (Zentrum) est du même avis, mais le chancelier Joseph Wirth (Zentrum) soutient la position de Radbruch et précise: "S'il se trouve qu'un mouvement communiste survient, alors il faudra établir un décret particulier ultérieur. Actuellement on ne doit pas laisser subsister de doute que le présent décret n'est pas un instrument contre la gauche." Cette position est motivée par la nécessité de s'assurer les voix des députés de l'USPD.

[Citation dans l'original .]

 

 

26 juin

 

Est publiée un décret pour la protection de la république [zum Schutze der Republik] ainsi qu'un décret sur l'interdiction de certains rassemblements [über das Verbot bestimmter Versammlungen]. Ces dispositions seront complétées par un deuxième décret pour la protection de la république (29 juin) et un décret sur la Haute cour constitutionnelle pour la protection de la république [über den Staatsgerichtshof zum Schutze der Republik] (30 juin).

Le décret pour la protection de la république du 26 juin stipule notamment:

Des réunions, défilés et manifestations peuvent être interdits, si l'inquiétude est fondé que dans leur cadre ont lieu des discussions qui incitent à l'élimination illégale de la forme d'état républicaine ou à des actes de violence contre des membres du gouvernement républicain actuel ou de ceux antérieurs, au niveau du Reich ou d'un Land, qui approuvent ou exaltent de tels actes, ou qui traitent avec mépris les institutions républicaines d'une façon qui met en danger la paix intérieure de l'état. Des associations ou unions qui mènent des efforts de ce type, peuvent être interdites et dissoutes.

[Citation dans l'original .]

Cf. le texte des décrets:    .

 

 

4 juillet

 

Un décret du président instaure l'état d'exception dans la province Basse-Silésie et dans les parties de la province Haute-Silésie qui ne sont plus occupées.

Cf. le texte du décret .

 

 

Le gouvernement prépare une loi pour la protection de la république[33]. L'expression "forme d'état républicaine" employée dans le projet est modifiée par l'assemblée nationale, elle devient "forme d'état républicaine constitutionnelle". Bayern et Württemberg avait soumis les formulations "forme d'état constitutionnelle " et "loi pour la protection de la constitution" afin d'écarter toute possibilité d'inclure la république des conseils, ce qui a été écarté. Le ministre de la Justice G. Radbruch souligne que le texte n'exclut pas de toute façon, une application visant des forces de gauche, pour autant qu'il n'est pas restreint explicitement selon une formulation comme par exemple "contre des menées extrémistes de droite".

[Citation dans l'original .]

 

 

17 juillet

 

Est édictée la loi sur l'horaire de travail dans l'exploitation des mines en sous-sol [über die Arbeitszeit im Bergbau unter Tage].

Cf. le texte de la loi .

 

 

21 juillet

 

La loi pour la protection de la république [zum Schutze der Republik], après avoir été adoptée par l'assemblée nationale le 18 juillet, est édictée et entre en vigueur[34].

Cf. le texte de la loi .

Initialement elle est déclarée en vigueur pour une durée de cinq ans. Elle sera modifiée par des lois du 31 mars 1926, du 8 juillet 1926 et du 2 juin 1927. Cette dernière prolonge la validité de la loi jusqu'au 23 juillet 1929, date à laquelle elle cesse d'être en vigueur.

Est également édicté une loi sur l'impunité relative à des délits politiques [über Straffreiheit für politische Straftaten][35]. Elle comporte une amnistie pour des actions de haute trahison contre le Reich, survenues entre le 4 aout 1920 et le 31 décembre 1921. En pratique, elle concerne principalement des actions orientées à gauche.

 

 

24 juillet

 

Le gouvernement de Bavière publie un décret pour la protection de la constitution de la république [zum Schutze der Verfassung der Republik] qui reprend pour l'essentiel les dispositions de la loi pour la protection de la république du 21 juillet, mais charge des organes bavarois de son exécution[36].

 

 

3 juillet

 

À Brême (Bremen) un mouvement de grève démarre chez les machinistes, électriciens et ingénieurs, de bord[37]. La grève se terminera le 31 juillet.

 

 

17 juillet

 

À Brême (Bremen) une grève démarre chez les relieurs[38].

 

 

28 juillet

 

À Brême (Bremen) un mouvement de grève démarre chez les charpentiers[39]. Il a pour conséquence le lockout de l'ensemble des travailleurs de la construction. Il se terminera le 2 aout.

 

 

11 aout

 

Un projet d'accord est élaboré entre le gouvernement du Reich et celui de Bayern ("deuxième protocole de Berlin"; cf.  pour le "premier protocole de Berlin")[40]. Le gouvernement du Reich formule certaines précisions concernant les dispositions contenues dans la loi pour la protection de la république du 21 juillet et émet une déclaration de principe selon laquelle notamment: "Le gouvernement du Reich n'a pas l'intention de ramener vers soi des droits de souveraineté des Länder, au-delà des compétences constitutionnelles du Reich." ["Die Reichsregierung ist nicht willens, über die verfassungsmäßigen Zuständigkeiten des Reichs hinaus Hoheitsrechte der Länder an sich zu ziehen"]. De son côté, le gouvernement de Bavière se déclare prêt à abroger à l'échéance du 18 aout le décret pour la protection de la constitution de la république du 24 juillet.

 

 

7‑14 aout

 

Une conférence des Puissances alliées vainqueurs se tient à Londres pour discuter de la demande de l'Allemagne en vue d'un moratoire sur les paiements de réparations[41]. Les négociations sont rompues sans résultat.

Néanmoins, par la suite, les Puissance alliées renoncent provisoirement aux paiements en argent, mais exigent en échange une augmentation des livraisons de biens, notamment bois et charbon[42].

 

 

16 aout

 

À Brême (Bremen) une grève démarre dans les briquèteries[43].

 

 

28 aout

 

En Bavière, le décret pour la protection de la constitution de la république du 24 juillet est abrogé[44]. Auparavant, le gouvernement bavarois avait encore tenté de revenir sur le "protocole de Berlin " du 11 aout, mais le gouvernement du Reich refuse des concessions supplémentaires.

 

 

Le 28 décembre 1921, l'assemblée générale de la Fédération générale allemande de travailleurs de la métallurgie (DMV) Berlin avait décidé de dénoncer la convention collective-cadre en cours[45]. La direction du DMV Berlin avait craint que l'Union d'industriels de la métallurgie berlinois (VBMI) n'en profite pour imposer sa volonté d'instaurer la durée du travail hebdomadaire de 48 heures (contre 46 1/2 en vigueur). Elle avait tenté de limiter la dénonciation à la question de la classification par catégories. Mais le VBMI avait pris lui-même l'initiative de dénoncer l'ensemble de la convention à l'échéance du 30 juin 1922. L'échéance avait été reportée au 27 aout. Le 28 aout une commission de conciliation mise en place par le ministère du travail rend une sentence arbitrale qui prolonge la convention-cadre jusqu'au 30 septembre 1923 mais fixe le temps de travail hebdomadaire à 48 heures. Le DMV recommande le rejet de la sentence. Une consultation de la base dans les entreprises n'obtient pas la majorité de trois quarts en faveur d'une grève.

 

 

17‑24 septembre

 

Un Congrès du SPD se tient à Augsburg - Gera - Nürnberg.

 

 

20 septembre

 

À Brême une grève démarre chez les serruriers[46]. Elle se terminera le 22 novembre.

 

 

20‑23 septembre

 

Au cours d'un Congrès qui se tient du 20 au 23 septembre 1922, le reste de l'USPD ‑ après la séparation survenue le 16 octobre 1920 vis-à-vis de l'aile s'étant prononcé en faveur de l'adhésion à l'Internationale communiste ‑, décide de rejoindre à nouveau le SPD[47]. Il n'y a qu'un petit groupe autour de Georg Ledebour et Theodor Liebknecht (frère de Karl) qui refuse la fusion. Le lendemain, 24 septembre, se tient le Congrès qui officialise la réunion des deux partis social-démocrates. Karl Kautsky sera nommé à la tête d'une commission chargée d'élaborer un nouveau programme.

 

 

9 novembre

 

Dans une intervention devant le Conseil national d'économie [Reichswirtschaftsrat], Hugo Stinnes affirme la nécessité de restaurer la durée journalière du travail de dix heures, sans compensation salariale[48]. Le texte sera diffusé sous forme de brochure: "Mark-Stabilisierung und Arbeitsleistung". Voici des extraits[49]:

En Allemagne il faut avoir le courage de dire, certes, à la population: gardez la journée de huit heures, soit, mais pour la période que nous voyons devant nous, vous devez travailler plus sans rémunération additionnelle pour les heures supplémentaires, et ceci jusqu'à ce que vous ayez une balance des paiements excédentaire et, en outre, mis de côté la quantité qui tant bien que mal est nécessaire pour vivre et pour procéder au remboursement, intérêts compris, de l'emprunt qui en la hauteur absolument indispensable est nécessaire pour le paiement des réparations. On ne peut pas perdre une guerre et vouloir travailler deux heures en moins.

[Citation dans l'original .]

 

 

Hugo Stinnes

 

Cf.  .

 

 

11 novembre

 

À Düsseldorf (Nordrhein-Westfalen) débute un mouvement de grève[50]. Des manifestations se déroulent dans la ville. Le 14, les grandes usines de la métallurgie seront fermées. Le mouvement se terminera le 17.

 

 

14 novembre

 

Dans le cadre des négociations avec les Puissances alliées vainqueurs au sujet des réparations, le gouvernement, dans une note officielle, formule des observations concernant les possibilités d'accroitre la production pour faire face aux demandes de paiement[51]. La note affirme que dans cette perspective devrait être mise en oeuvre une "nouvelle règlementation du droit concernant le temps de travail sous maintien de la journée de huit heures comme journée de travail normal et sous fixation d'exceptions légalement limitées par voie conventionnelle ou administrative, pour pallier à la détresse du peuple allemand".

[Citation dans l'original .]

 

 

15 novembre

 

Le gouvernement de Prusse prononce l'interdiction du NSDAP[52]. Cette mesure avait été précédée par l'interdiction du NSDAP par les gouvernements respectifs de Baden (4 juillet), Thüringen (15 juillet). Suivront Hambourg (25 novembre), Mecklenburg-Schwerin (30 novembre), Schaumburg-Lippe (22 décembre), Brême (13 février 1923), l'état Sachsen (26 mars 1923), Hesse (26 avril 1923), Lippe-Detmold (5 septembre 1923), Braunschweig (13 septembre 1923), Oldenburg (28 septembre 1923).

 

 

15 décembre

 

À Brême une grève démarre dans le secteur de la construction[53].

 

 

Décembre

 

Des membres du DNVP quittant le parti constituent le “Parti national-allemand de la liberté” (“Deutschvölkische Freiheitspartei”, DVFP)[54].

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes



[1]. http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[2]. http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[3] A. Linhardt: Feuerwehr im Luftschutz 1926-1945 - Die Umstrukturierung des öffentlichen Feuerlöschwesens in Deutschland unter Gesichtspunkten des zivilen Luftschutzes, S. 198-. (Bibliographie )

[4] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[5] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[6] A. Linhardt: Feuerwehr..., S. 198-. (Bibliographie )

[7] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[8]IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Reihe 2 - Band 7 - Halbband 2 - Januar 1922‑Dezember 1923, S. 30 (Bibliographie )

[9] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf;

A. Linhardt: Feuerwehr..., S. 198-. (Bibliographie )

[10] A. Linhardt: Feuerwehr..., S. 198-. (Bibliographie )

[11] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[12] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[13] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf;

A. Linhardt: Feuerwehr..., S. 198-. (Bibliographie )

http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir1p/kap1_2/kap2_206/para3_1.html

[14] http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir1p/kap1_2/kap2_206/para3_1.html

[15] http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir1p/kap1_2/kap2_206/para3_1.html

[16] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[17] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[18] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[19] http://www.labournet.de/diskussion/geschichte/eisenbahn1922.pdf.

[20] http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44766;

http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44619;

H.‑H. Hartwich: Arbeitsmarkt, Verbände und Staat 1918‑1933, S. 99 (Bibliographie )

[21] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[22] A. Linhardt: Feuerwehr..., S. 204-. (Bibliographie )

[23] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[24] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[25] http://f5.cmaspen.net/aspen_ht/434176aceb2fc2badd5c6594e3cd95e2/493b100e7d11e20f658c617462594e4d.pdf/Vorverhandlungen zur Genuakonferenz.pdf.

[26] http://www.1000dokumente.de/index.html?c=dokument_de&dokument=0017_rap&object=context&st=&l=de;

http://f5.cmaspen.net/aspen_ht/434176aceb2fc2badd5c6594e3cd95e2/493b100e7d11e20f658c617462594e4d.pdf/Vorverhandlungen zur Genuakonferenz.pdf.

[27] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[28] http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44766;

http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44619.

[29] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[30] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50;

http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/tit00205/00205d06.htm.

[31]. H. A. Winkler: Weimar 1918‑1933, S. 174 (Bibliographie )

K. Bauer: Nationalsozialismus, p. 102. (Bibliographie )

[32] http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir2p/kap1_1/kap2_65/para3_1.html;

http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir1p/kap1_1/para2_6.html.

[33] http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir2p/kap1_1/kap2_75/para3_1.html.

[34]I. J. Hueck: Der Staatsgerichtshof zum Schutze der Republik, (Bibliographie )

[35]E. R. Huber: Deutsche Verfassungsgeschichte seit 1789 - Band 6, S. 260 (Bibliographie )

[36] http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir1p/kap1_1/para2_6.html;

http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir2p/kap1_1/kap2_92/para3_1.html;

http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/document/artikel_44522_bilder_value_1_kabinettlerchenfeld.pdf.

[37] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[38] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[39] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[40] http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir2p/kap1_1/para2_103.html.

[41] http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir2p/kap1_1/kap2_114/para3_1.html.

http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1979_2.pdf

http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1963_2.pdf

[42] http://www.deutschegeschichten.de/popup/objekt.asp?OzIID=5554&ObjKatID=106&ThemaKatID=1002.

[43] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[44] http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/wir/wir1p/kap1_1/para2_6.html.

[45]H.‑H. Hartwich: Arbeitsmarkt..., S. 99 (Bibliographie ).

[46]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[47]http://library.fes.de/parteitage/pdf/pt-jahr/pt-1922.pdf

SPD (Hg.): Protokoll der Sozialdemokratischen Parteitage in Augsburg, Gera und Nürnberg (1922), (Bibliographie )

http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/LedebourGeorg/

http://schattenblick.org/infopool/geist/history/ggneu180.html

[48]G. D. Feldman, I. Steinisch: Die überforderte Zentralarbeitsgemeinschaft, S. 97 (Bibliographie )

http://www.boeckler.de/20566_20570.htm.

[49]Stahl und Eisen - Band 42 - Teil 2, S. 1766 (Bibliographie ).

[50]. http://www.duesseldorf.de/stadtarchiv/stadtgeschichte/chronik/1922.shtml.

[51]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_1/para2_2.html.

[52]K. Stein: Parteiverbote in der Weimarer Republik, 146-147 (Bibliographie ).

[53] http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=50.

[54]. http://www.dhm.de/lemo/html/weimar/innenpolitik/dvfpnsfb/