Allemagne 1918‑1939
Janvier-février 1933
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Rudolf Hilferding (SPD), "Zwischen den Entscheidungen", Die Gesellschaft, 1933, Nr. 1 (extraits)[1]. |
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L'idée d'une tolérance parlementaire est absurde, ne serait-ce que parce que toutes les conditions manquent pour cela. Communistes et national-socialistes disposent de la majorité pour des motions de censure et pour l'annulation des décrets d'urgence. Tolérance ou coopération n'est pas une considération pour la social-démocratie, mais pour les national-socialistes. Mais avec l'opposition contre le gouvernement présidentiel le problème politique n'est pas encore épuisé. [...] Les gouvernements présidentiels sont possibles en Allemagne seulement parce que le parlement est mis hors état de fonctionner par les partis dictatoriaux, les national-socialistes, national-allemands et communistes. La lutte contre le gouvernement présidentiel doit donc être liée à la lutte pour un parlement capable de travailler et cela requiert la lutte contre les partis dictatoriaux. Car les gouvernements présidentiels sont secondaires, le principal c'est la paralysie du parlement. Pour la social-démocratie il s'agit à cet égard d'une controverse de principe avec les communistes. C'est la raison pour laquelle la consigne du front uni, qui pouvait encore avoir un sens durant les premières années à l'époque de la suprématie de la social-démocratie et de l'autorité inébranlable des syndicats, est actuellement inopérante et ne peut que semer la confusion. Les communistes cherchent une unité du mouvement ouvrier sur une base directement révolutionnaire en vue de l'action révolutionnaire de la prise du pouvoir immédiate. Pour cela ils ont besoin de la subordination des travailleurs sous la conduite de l'avant-garde révolutionnaire, la direction communiste. L'unité présuppose donc la soumission des masses social-démocrates sous leur direction, la destruction de la social-démocratie, de sa nature, de son autonomie organisationnelle. Quand nous social-démocrates parlons d'unité, nous pensons à l'unité d'un mouvement ouvrier dans sa lutte pour les objectifs qu'il s'est fixés lui-même par la voie de l'autodétermination démocratique. [...] C'est pourquoi la lutte de principe contre la direction communiste, la lutte pour attirer le travailleur communiste n'est que l'autre face de la lutte contre le gouvernement présidentiel, de la lutte pour la reconquête de la démocratie qui, conquise de nouveau et sécurisée de nouveau, deviendra ainsi véritablement le terrain de lutte sur lequel la classe ouvrière pourra atteindre ses objectifs. Entretemps la situation politique reste instable et incertaine. La crise économique place le gouvernement Schleicher devant des problèmes qui font qu'en tentant de les résoudre il puisse perdre sa position comme le précédant, et le danger qui se présentait déjà avec le gouvernement Papen peut resurgir de nouveau, celui de chercher le salut dans l'abdication en faveur du fascisme. De façon générale c'est justement le trait caractéristique de l'époque, que se déroule une sorte de course contre la montre, entre le déroulement de la crise économique et celui de la révolte rebelle qu'elle a engendrée sur le terrain politique, et que l'incertitude persiste quant à savoir si la crise se terminera avant que la révolte ne soit engagée. Ainsi nous nous trouvons entre les décisions. Le mouvement fasciste a été tenu éloigne du pouvoir d'état dont la conquête semblait si imminente, et cela grâce à la tactique de la social-démocratie qui par sa politique de tolérance a évité le regroupement de la bourgeoisie en une masse réactionnaire sous direction fasciste et a empêché l'entrée des fascistes durant leur ascension. [...] Les national-socialistes cependant sont confinés à la légalité qui ne leur laisse que le choix, ou bien d'accélérer la descente qui commence, en tant que membre servile d'un bloc bourgeois, ou bien d'échapper encore moins à cette descente en étant dans une opposition qui déçoit ses partisans qui attendent avec impatience le salut. [...] Néanmoins la forme définitive de l'évolution politique ressortira seulement des évènements économiques. [Citation dans l'original ►.] |
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4 janvier |
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À Cologne a lieu une première rencontre entre Franz von Papen et Adolf Hitler[2]. Elle avait été préparée mi-décembre 1932 par l'intermédiaire du banquier Kurt von Schröder du côté de Papen et de Wilhelm Keppler du côté de Hitler. La démarche est appuyée notamment par Friedrich Flick, Fritz Thyssen, Albert Vögler, Paul Silverberg. D'autres rencontres suivront durant le mois de janvier. Au sujet des personnages impliqués, cf. ►. Le 4 également, Kurt von Schleicher qui dirige l'office ministériel de la Reichswehr présente Gregor Strasser (NSDAP) au président Paul von Hindenburg[3]. Ce dernier accueille favorablement l'idée d'une désignation de Strasser comme vice-chancelier. Il semble possible qu'environ 60 députés du NSDAP à l'assemblée nationale suivraient Strasser dans cette hypothèse. |
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Témoignages au sujet de la rencontre entre Franz von Papen et Adolf Hitler, du 4 janvier 1933 |
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Kurt von Schröder[4]: [...] Puis von Papen raconta à Hitler, qu'à son avis le mieux serait de réunir les conservateurs et les national-allemands, qui l'avaient soutenu, avec les national-socialistes, pour former un gouvernement. Il proposa que ce gouvernement devrait si possible être dirigé par Hitler et von Papen sur la base de l'égalité des droits. Ensuite Hitler tint un long discours, dans lequel il expliquait que s'il était nommé chancelier, il serait absolument nécessaire pour lui d'être à la tête du gouvernement, mais que les partisans de Papen pourraient entre à son gouvernement [de Hitler] comme ministres s'ils donnaient leur accord pour conduire avec lui une politique par laquelle beaucoup de choses seraient changées. Comme il l'expliquait alors, ces modifications comprendraient l'élimination des social-démocrates, communistes et juifs des postes dirigeants en Allemagne et le rétablissement de l'ordre dans la vie publique. Von Papen et Hitler arrivèrent à un accord de principe, de sorte que beaucoup de points qui avaient été source de conflit entre eux, furent éliminés et qu'ils purent trouver une voie de rencontre. [...] [Citation dans l'original ►.] Kurt von Schröder[5]: L'effort principal des industriels à ce moment-là était de voir arriver au pouvoir en Allemagne un homme politique fort, qui puisse former un gouvernement qui resterait au pouvoir longtemps. Quand le 6 novembre 1932 le NSDAP souffrit son premier revers et avait ainsi dépassé son apogée, l'aide de l'industrie lourde allemande devint particulièrement urgente. [Citation dans l'original ►.] Joseph Goebbels (5 janvier 1933)[6]: [...] Voilà une chose que le gouvernement en fonction sait sans doute: que sa chute est sérieusement en jeu. Si ce coup réussit, alors nous ne sommes plus très loin du pouvoir. [Citation dans l'original ►.] |
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6 janvier |
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Le chancelier K. v. Schleicher reçoit le premier ministre de Prusse Otto Braun (SPD)[7]. Ce dernier relate dans ses mémoires qu'il a proposé à Schleicher une alliance pour procéder de la manière suivante: dissolution de l'assemblée nationale et de l'assemblée régionale de Prusse, retardement des élections jusqu'à loin au printemps, exercice du pouvoir exécutif au moyen de décrets, avec Braun lui-même à la tête du gouvernement de Prusse. Selon Braun, le NSDAP subirait une défaite significative aux élections à venir, et une fois modifié ainsi le contexte politique, il serait possible ensuite d'améliorer la situation générale: Schleicher ne se montre pas intéressé par cette proposition. Au sujet des offres de collaboration formulées par O. Braun en direction des gouvernements postérieurs aux gouvernements de grande coalition, cf. ►. |
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Récit d'Otto Braun (SPD) de son entretien avec Kurt von Schleicher, 6 janvier 1933 (extraits)[8] |
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Finalement il [Schleicher] exprima son opinion: "Maintenant le Reichstag devra se réunir le 24 janvier; pourtant avec le parlement on ne peut pas travailler." À cet égard je devais l'approuver, et à présent, en reléguant certaines réserves de nature personnelle et politique, je me résolus à la proposition suivante, comme dernière tentative de donner une tournure différente à l'évolution fatale en Allemagne: "Annulez le décret sur le commissaire du Reich en Prusse. Alors je suis prêt, sans égard à ma santé, à reprendre fermement en main la conduite des affaires d'état. Vous dissolvez le Reichstag, je provoque la dissolution du Landtag. Nous différons les élections jusque loin au printemps, gouvernons entretemps par décret et menons une lutte unie appuyée contre les prétentions de pouvoir des national-socialistes. Ceux-ci [...] se trouvent engagés dans une retraite. Il nous suffit d'enfoncer le clou, pour leur infliger une défaite écrasante aux élections du printemps. [...] Une fois les fantômes national-socialistes dissipés, nous obtenons des parlements capables de travailler et pouvons maitriser les problèmes difficiles, d'autant plus que la crise économique, elle aussi a manifestement dépassé son apogée et qu'existe une perspective d'amélioration de la situation économique." S'il avait accepté cette proposition et s'était investi en coopération loyale avec moi pour sa mise en oeuvre, peut-être aujourd'hui l'Allemagne et l'Europe auraient une apparence différente plus paisible. Mais Schleicher répondit de façon évasive. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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7 janvier |
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Le 7 janvier, F. v. Papen rencontre à Dortmund les dirigeants d'industrie Gustav Krupp, Paul Reusch, Friedrich Springorum Jr. et Albert Vögler pour leur rendre compte de la rencontre du 4[9]. Il laisse apparaitre la possibilité qu'A. Hitler accepte une participation à un gouvernement sans en être à la tête. |
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Gustav Krupp |
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Cf. ►. |
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Paul Reusch |
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Cf. ►. |
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Friedrich Springorum jr |
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Cf. ►. |
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Albert Vögler |
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Cf. ►. |
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9 janvier |
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Une rencontre a lieu entre F. v. Papen et le président P. v. Hindenburg[10]. Hindenburg charge Papen personnellement et de façon confidentielle de rester en contact avec A. Hitler sur la base de l'entretien du 4 janvier, en vue de la constitution d'un gouvernement dirigé par Papen. |
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22 janvier |
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Une rencontre a lieu à Berlin, entre F. v. Papen et A. Hitler, auquel participent Hermann Göring et Wilhelm Frick pour le NSDAP, ainsi que le fils du président, Oskar von Hindenburg. Une convergence des points de vue s'établit autour de la constitution d'un gouvernement avec Hitler comme chancelier, Papen comme vice-chancelier, et deux autres ministères pour Frick et Göring. |
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Le NSDAP organise une manifestation à Berlin avec comme point de rassemblement la place Bülowplatz, et un parcours qui passe devant la Karl-Liebknecht-Haus, siège du KPD, qui se trouve à proximité immédiate. La manifestation est autorisée par le préfet de police de Berlin Kurt Melcher, et se déroule sous protection d'unités de police fortement armées. Le 25 janvier, le KPD organisera une manifestation de protestation contre le défilé du NSDAP du 22. Devant la Karl-Liebknecht-Haus, environ 130 000 manifestants seront rassemblés. |
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Lettre du secrétaire général de l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI) Ludwig Kastl, au président du RDI Gustav Krupp, 26 janvier 1933 (extraits)[11] |
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En examinant la situation politique [avec le secrétaire d'état Planck] j'appris [...] comme dernière actualité les efforts des national-allemands et des national-socialistes de reconstituer le Harzburger Front. On parle d'un cabinet de combat Papen-Hitler6Schacht, dans lequel Papen représenterait la tête et Hitler recevrait le ministère de la défense et le ministère de l'intérieur, Schacht le ministère des finances, Hugenberg le ministère de l'économie et de l'agriculture. Je considère cette combinaison à laquelle ne participera aucun des ministres actuels, comme extrêmement douteuse et vais jusqu'à craindre qu'une telle combinaison serait vue comme une déclaration de guerre à la majeure partie de la population et qu'on n'éviterait pas des troubles, si cette hypothèse se réalisait effectivement. [...] Une autre voie de sortie qui est en train d'être tentée, consiste à réunir le Reichstag le 31 du mois [....]. Si alors il ne reste d'autre alternative que de dissoudre le Reichstag, devrait être réexaminée la question si l'on peut ajourner la nouvelle élection jusqu'en novembre. Il parait que le président du Reich ne se déciderait à cette voie que si une proposition en ce sens vient des partis eux-mêmes ou du moins est tolérée par eux, de sorte que des mesures législatives d'urgence pourraient être évitées. Dans ce cas le cabinet Schleicher resterait en place. Du point de vue des milieux des affaires, une telle issue serait préférable, de loin, à toute autre. [Citation dans l'original ►.] |
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28 janvier |
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Pour le 31 janvier est convoquée une session de l'assemblée nationale, avec comme ordre du jour une déclaration du gouvernement. K. v. Schleicher annonce qu'il acceptera de se présenter à l'assemblée uniquement à condition d'obtenir du président P. v. Hindenburg l'ordre de dissolution de l'assemblée. Puisque ce n'est pas le cas, il présente sa démission, avec l'ensemble du gouvernement. |
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Le NSDAP déclare que[12] "sans une interdiction du Parti communiste une clarification et un apaisement de la situation politique sont impossibles". [Citation dans l'original ►.] |
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30 janvier |
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Le président P. v. Hindenburg désigne A. Hitler comme chancelier. Un gouvernement est constitué qui restera en place jusqu'au 27 juin. La composition est la suivante. Chancelier du Reich [Reichskanzler]: Adolf Hitler (NSDAP) Suppléant du Chancelier du Reich [Stellvertreter des Reichskanzlers]: Franz von Papen (sans parti) (à partir du 1er mars 1933 DNVP) Affaires étrangères [Auswärtiges]: Konstantin von Neurath (sans parti) Intérieur [Inneres]: Wilhelm Frick (NSDAP) Finances [Finanzen]: Johann Schwerin von Krosigk (sans parti) Économie et alimentation [Wirtschaft und Ernährung]: Alfred Hugenberg (DNVP) Justice [Justiz]: Franz Gürtner (DNVP) Défense [Wehr]: Werner von Blomberg (sans parti) Travail, et Commissaire du Reich pour le Service du travail [Arbeit und Reichskommissar für den Arbeitsdienst]: Franz Seldte (Stahlhelm) Transport et Poste [Verkehr und Post]: Paul Eltz von Rübenach (sans parti) Sans portefeuille, et Commissaire du Reich pour l'Aviation [ohne Geschäftsbereich, Reichskommissar für Luftfahrt]: Hermann Göring (NSDAP) Commissaire du Reich pour l'emploi (jusqu'au 30 mars 1933) [Reichskommissar für Arbeitsbeschaffung]: Günter Gereke (Landvolk) Simultanément, en Prusse, est constitué un commissariat du Reich [Reichskommissariat] qui restera en place jusqu'au 7 avril. Premier ministre, Commissaire du Reich [Ministerpräsident Reichskommissar]: Franz von Papen (associé DNVP) Intérieur [Inneres]: Hermann Göring (NSDAP) Finances [Finanzen]: Johannes Popitz (sans parti) Enseignement [Unterricht]: Wilhelm Kähler (DNVP), à partir du 4 février 1933: Bernhard Rust (NSDAP) Agriculture [Landwirtschaft]: Magnus von Braun (DNVP), à partir du 4 février 1933: Alfred Hugenberg (DNVP) Justice [Justiz]: Heinrich Hölscher (sans parti), à partir du 23 mars 1933: Hanns Kerrl (NSDAP) Économie et travail [Wirtschaft und Arbeit]: Friedrich Ernst (sans parti) , à partir du 4 février 1933: Alfred Hugenberg (DNVP) |
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H. Göring informe le gouvernement qu'il a pris les mesures nécessaires pour empêcher une manifestation convoquée à Berlin par le KPD le soir même[13]. |
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Le premier ministre de Thüringen, Friedrich Sauckel (NSDAP), en sa fonction de ministre de l'Intérieur, proclame l'interdiction de tous les rassemblements en plein air dirigés contre le nouveau gouvernement[14]. Le lendemain il réitère l'interdiction, en mentionnant explicitement les communistes comme visés. |
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Protocole de la première session du nouveau gouvernement, 30 janvier 1933 (extraits)[15] |
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Le chancelier du Reich attira l'attention sur le fait qu'un ajournement du Reichstag sans le concours du Zentrum n'était pas possible. Alors on pouvait éventuellement envisager d'interdire le parti communiste, d'annuler ses mandats au Reichstag et d'obtenir de cette façon la majorité au Reichstag. Cependant selon son expérience les interdictions de partis étaient inutiles. Il craignait comme conséquence d'une éventuelle interdiction du KPD, des luttes sévères en politique intérieure et éventuellement la grève générale. Certainement l'économie nécessitait le calme. Si cependant on soulevait la question ce qui représentait pour l'économie le danger plus grand, l'insécurité et l'agitation liées aux nouvelles élections, ou la grève générale, alors à son avis on devait arriver à la conclusion qu'un grève générale serait largement plus dangereuse pour l'économie. Il était tout simplement impossible d'interdire les 6 millions d'hommes qui se placent derrière le KPD. Peut-être après la dissolution du Reichstag à l'occasion des nouvelles élections devant être organisées dans un bref délai, on pourrait quand-même gagner une majorité pour le gouvernement du Reich actuel. Le mieux de tout serait, si le Reichstag s'ajournait de son plein gré. Le ministre du Reich de l'économie et d'alimentation et agriculture [Hugenberg] explique qu'il ne désire certainement pas une grève générale. D'après sa conviction il ne serait cependant pas possible de contourner la répression du KPD. Autrement on n'obtiendrait pas de majorité au Reichstag, en tout cas pas la majorité des deux tiers. Après la répression du KPD, l'adoption de la loi d'habilitation par le Reichstag serait possible. Il lui semblai douteux si dans le cas de la répression du KPD éclaterait une grève générale. Il préférait la répression du KPD à de nouvelles élections. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Appel du comité directeur et du groupe à l'assemblée nationale, du SPD, 30 janvier 1933[16] |
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Peuple travailleur! Républicains! Avec le cabinet Hitler-Papen-Hugenberg, c'est la résurrection du Harzburger Front. Les ennemis de la classe ouvrière, qui il y a quelques jours encore se combattaient, se sont regroupés pour la lutte commune contre la classe ouvrière, en une concentration réactionnaire, du grand capital et des grands agrariens. L'heure exige l'unité du peuple travailleur tout entier pour la lutte contre les ennemis réunis. Elle exige d'être prêts à l'engagement des forces ultimes et extrêmes. Nous menons notre lutte sur le terrain de la constitution. Nous défendrons les droits politiques et sociaux du peuple, qui sont ancrés dans la constitution et la loi, contre toute attaque, par tous les moyens. Toute tentative du gouvernement, d'utiliser ou de maintenir son pouvoir en allant contre la constitution, se heurtera à la résistance extrême de la classe ouvrière et de tous les cercles de tendance libérale. Toutes les forces doivent être tenues prêtes pour cette lutte décisive. Des interventions indisciplinées d'organisations ou groupes isolées, de leur propre initiative, causeraient à la classe ouvrière tout entière des dommages graves au plus haut point. Par conséquent, par ici, à l'Eiserne Front! Uniquement ses consignes doivent être suivies! Sang-froid, détermination, discipline, unité et encore unité, voilà la nécessité actuelle! [Citation dans l'original ►.] |
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Appel de l'ADGB, Afa-Bund, Gesamtverband der christlichen Gewerkschaften, Gewerkschaftsring deutscher Arbeiter-, Angestellten- und Beamtenverbände, 30 janvier 1933[17] |
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Aux membres des syndicats! La situation politique a changé de façon décisive. Au centre du nouveau gouvernement du Reich se trouvent des partis et groupes qui jusqu'ici ont ouvertement pris fait et cause pour la privation des travailleurs et employés de leurs droits sociaux, le démantèlement de la démocratie et l'élimination du parlement. Le danger est présent que maintenant ils tentent de réaliser leurs plans. Membres des syndicats! Les intérêts vitaux de l'ensemble des travailleurs sont en jeu. Pour repousser le cas échéant efficacement des attaques contre la constitution et les droits du peuple, la nécessité première actuelle est sang-froid et circonspection. Ne vous laissez pas entrainer à des actions isolées précipitées et donc nocives. [Citation dans l'original ►.] |
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Article de l'organe du SPD Vorwärts, 30 janvier 1933 (extraits)[18] |
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Face à ce gouvernement de menace de coup d'état la social-démocratie et tout le Eiserne Front [Front de fer] se tiennent les deux pieds sur le terrain de la constitution et de la légalité. Elle ne fera pas le premier pas pour s'éloigner de ce terrain. La lutte la plus sévère contre ce gouvernement, elle la mènera plutôt en mettant à profit tous les moyens constitutionnels et légaux. Elle laisse exclusivement à ses adversaires la responsabilité pour l'éclatement d'une lutte qui des deux côtés ne serait plus menée avec les armes normales de la lutte politique. [...] En tout cas a débuté une lutte historique pour le destin du peuple allemand. La situation est pleine de dangers. Mais elle renferme aussi la possibilité d'une évolution inattendue, favorable et rapide. Nous savons qu'à son aboutissement se trouve la victoire de la classe ouvrière, de la démocratie et du socialisme. Elle est peut-être plus proche que certains pensent! De sang-froid, confiant et, si la cause de la liberté le requiert, prêts aux sacrifices ultimes, nous nous dirigeons vers l'avenir, qui sera nôtre malgré tout! [Citation dans l'original ►.] |
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Hitler chancelier du Reich, Papen vice-chancelier, Hugenberg dictateur en économie, les Frick et Goebbels à la tête de la police, l'homme du Stahlhelm Seldte ministre du Travail. Ce nouveau cabinet de la dictature fasciste ouverte est la déclaration de guerre la plus brutale et n à la classe ouvrière allemande, au peuple travailleur. Les manoeuvres frauduleuses du "général social" ont pris fin. L'accentuation de la crise, l'essor révolutionnaire puissant des masses, forcent la bourgeoisie à dévoiler le visage nu de sa dictature en la brutalité la plus extrême. [...] Ces attaques fascistes devront entamer le cours vers le démantèlement complet de toutes les organisations ouvrières. [...] Devant le public prolétarien tout entier, le Parti communiste d'Allemagne, avec cet appel, se dirige en même temps à l'ADGB, à l'Afa-Bund, au SPD et aux syndicats chrétiens, pour leur demander de mettre en oeuvre, en commun avec les communistes, la grève générale contre la dictature fasciste des Hitler-Hugenberg-Papen, contre le démantèlement des organisations ouvrières, pour la liberté de la classe ouvrière. Le KPD en appelle aux millions de travailleurs social-démocrates, ceux des syndicats libres, chrétiens et du Reichsbanner, à la ville et à la campagne, ainsi qu'aux masses des travailleurs non organisés: Mettez en oeuvre, en commun avec vos camarades communistes dans toutes les entreprises et quartiers ouvriers, des manifestations de masse, la grève, la grève de masse, la grève générale! [...] Vive le front uni prolétarien contre la dictature hitlérienne fasciste! Hors les Hitler, Papen, Hugenberg! Vive la grève générale! Vive la lutte pour la liberté de la classe ouvrière! Vive la lutte pour une République des ouvriers et paysans! [Citation dans l'original ►.] (Cf. texte complet ►) |
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31 janvier |
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Est édicté le décret du président du Reich sur le commissaire du Reich pour la Prusse [über den Reichskommissar für das Land Preußen]. Cf. le texte du décret ►. Le décret délègue à F. v. Papen les pouvoirs conférés au chancelier en tant que commissaire du Reich pour la Prusse. |
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La police de Prusse reçoit l'ordre du ministère de l'Intérieur de Prusse, de procéder par tous les moyens pour contrer un éventuel appel à la grève générale émanant du KPD[19]. |
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Se réunissent le comité directeur, le bureau et le groupe à l'assemblée nationale, du SPD, ainsi que la direction nationale du Front de Fer (cf. ci-dessous)[20]. Le bureau confédéral de l'ADGB se réunit également[21]. |
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Article dans les Deutsche Führerbriefe, 31 janvier 1933 (extraits)[22] |
Par la nomination d'Hitler comme chancelier du Reich, la crise gouvernementale a trouvé de façon remarquablement rapide la solution que nous avons revendiquée avec persévérance depuis l'été comme la meilleure, malgré des critiques et réactions hostiles non négligeables. [Citation dans l'original ►.] Note: La publication Deutsche Führerbriefe ‑ Politisch-wirtschaftliche Privatkorrespondenz (Lettres de dirigeants allemandes ‑ correspondance privée politique-économique) a été créée en 1928 par Otto Meynen, secrétaire particulier de l'industriel Paul Silverberg. Le deuxième poste de rédacteur est occupé par Franz Reuter, représentant à Berlin du bureau de presse de l'Association pour la préservation des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie. Il s'agit d'une correspondance d'information interne destinée à des abonnés du milieu d'industriels, grands propriétaires terriens et politiciens. |
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Paul Silverberg |
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Cf. ►. |
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Compte-rendu sur la session du bureau confédéral [Bundesausschuß] de l'ADGB du 31 janvier 1933 (extraits) [23] |
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Dans son rapport devant le bureau confédéral Leipart donna un aperçu de l'évolution de la situation politique. Les organisations centrales des syndicats se sont efforcées samedi et lundi de façon réitérée à s'adresser au président du Reich pour intervenir auprès de lui dans le sens de leurs déclarations publiées ces jours-ci. Malheureusement en vain, puisque le président du Reich n'était pas en mesure de les accueillir. [...] Plus que jamais, les travailleurs ne pourront compter que sur leurs propres forces. Il n'y a pas besoin de souligner que, vis-à-vis de ce gouvernement, les syndicats se placent dans l'opposition. Cela ne peut les empêcher, et ne les empêchera pas de représenter les intérêts des travailleurs vis-à-vis de ce gouvernement également. Les syndicats continueront à défendre les exigences des travailleurs en vue de l'égalité des droits dans l'état et dans l'économie, vis-à-vis de ce gouvernement avec exactement la même détermination que jusqu'ici. Organisation ‑ pas manifestation ‑ voilà la consigne de l'heure. Durant des décennies les syndicats ont agi dans cet esprit. Dans les temps à venir aussi, ils resteront fidèles à cette consigne par une activité de promotion renforcée. [Citation dans l'original ►.] |
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Éditorial de Friedrich Stampfer dans l'organe du SPD Vorwärts, 31 janvier 1933 (extraits) [24] |
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[...] La classe ouvrière, la démocratie et le socialisme ne sont pas battus. Les masses éduquées politiquement, de la social-démocratie, ne connaissent pas les états de résignation ou de désespoir. Elles observeront avec sang-froid et se tiendront prêtes pour l'action décisive, dès que l'heure l'exige. Si hier il y avait des gens qui se soient couchés en claquant des dents, ce n'étaient certainement pas des social-démocrates! Mais vraisemblablement c'étaient des national-socialistes qui se demandaient comment leur parti allait supporter que son dirigeant est placé avec Papen et Hugenberg à la tête d'un gouvernement grand-capitaliste. [...] [...] Le nouveau gouvernement s'est empressé à déclarer qu'elle se place sur le terrain de la constitution et de la loi et qu'il ne veut rien entreprendre contre la constitution et la loi. Elle ne peut donc, sans manquer à sa parole, pas non plus interdire le Parti communiste. Hier le "Vorwärts" a mis en garde contre des consignes affolées. À quel point il avait raison, cela, les déclarations du nouveau ministre de l'intérieur Frick le montrent. Les messieurs déclarent qu'ils sont placés sur le terrain de la légalité. Sans confiance nous prenons acte de cette déclaration et ne songeons donc pas à nous laisser pousser hors du terrain de la légalité. Si celui-ci devrait être abandonné: Messieurs, après vous! Cependant nous voulons tenter de vous convaincre dès avant, qu'une telle expérience vous réussirait sacrément mal. Le moyen d'une cessation du travail est un moyen légal. Son utilisation pour repousser une attaque aux droits de liberté du peuple, aux droits sociaux et politiques de la classe ouvrière est justifiée cent fois. Mais la raison tactique conseille à être économe à cet égard, afin qu'un moment décisif ne survienne avec des travailleurs éreintés. Très bientôt tout peut être différent ‑ à des moments comme le présent la situation et la tactique changent très rapidement! Faire la grève générale aujourd'hui, signifierait épuiser inutilement toutes les munitions de la classe ouvrière en tirant en l'air. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Interventions au cours d'une session commune entre le bureau et des membres du groupe à l'assemblée nationale, du SPD, ainsi que des représentants du Front de Fer, 31 janvier 1933 (extraits) |
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Rudolf Breitscheid[25]: [L'intervention de R. Breitscheid, ici reproduit selon le protocole de la session, a ensuite été publiée sous forme de brochure. Cette dernière diffère quelque peu du protocole. Nous signalons quelques formulations introduisant des nuances de sens.] [...] Tout en reconnaissant pleinement l'inéluctabilité des évènements, nous ne devons pas passer à côté de la responsabilité de ceux qui ont contribué à accélérer ce développement. D'une part, les national-socialistes l'ont fait en combattant la démocratie et en proclamant la dictature. [...] Cependant il était criminel que les communistes faisaient pareil. Au même titre que les national-socialistes, ils ont fait front envers la démocratie et ses supports, notamment contre la social-démocratie qu'ils dénigraient constamment comme le pire des ennemis, et ils ont paralysé la volonté en faveur de la démocratie en réussissant ainsi que les adversaires des travailleurs trouvent tout tracée pour eux la voie vers le pouvoir.
[...] Certes, Hitler est chancelier du Reich, mais plusieurs représentants du président du Reich siègent dans le gouvernement pour surveiller, comme Papen, Krosigk, von Neurath. Nous sommes en droit d'être convaincus qu'ils ont été placés là par le président du Reich pour fixer des limites et imposer des entraves, à Monsieur Adolf Hitler, l'homme dont l'idée est pourtant l'autocratie. [...] Si Hitler dans un premier temps se tient sur le terrain de la constitution, même si cela puisse être cent fois de l'hypocrisie, il serait erroné si nous lui fournissions l'occasion de violer la constitution, si nous l'éloignions du terrain du droit [...]. Si Hitler emprunte la voie de la constitution, il se trouve à la tête d'un gouvernement de droit, que nous pouvons et devons combattre, plus encore que les précédents, mais le fait est que c'est alors un gouvernement constitutionnel, de droit. On objectera qu'Hitler n'a nullement l'intention de rester sur cette voie, il violera la constitution. La conséquence est qu'il nous faut tout faire afin d'être armés pour le moment de cette rupture de la constitution. [...] Je pense pouvoir dire: Nous nous trouvons actuellement dans une lutte de classe dans sa forme la plus pure. Deux fronts se font face: la classe ouvrière d'un côté, la réaction unie, le capitalisme uni, soutenus par les bandes brunes de monsieur Hitler, de l'autre côté. Jamais il n'y a eu une situation de lutte de classe plus claire, plus incontestable, qu'en ce moment, à cette époque. Camarades du parti! Nous devons être conscients de ce qu'après Hitler rien d'autre ne peut venir et ne doit venir qu'un gouvernement sur lequel les travailleurs exercent une influence déterminante. Ce qui est en jeu, c'est d'être disponible pour cette heure décisive, de rassembler toutes les forces pour cette heure décisive. Déclencher l'attaque trop tôt signifierait seulement prolonger la longévité de l'idée de l'autorité. Nous devons savoir ce que nous voulons, et nous devons vouloir ce que nous savons; mais nous devons nous attaquer à ces choses avec ce sang-froid qui ne doit pas être altéré par des criailleries hystériques quelconques. Nous devons aussi, si nous le considérons comme juste, rester au moment actuel sur la trajectoire que nous avons empruntée jusqu'ici. Je répète: Nous devons tout faire pour être armés dans les détails pour le moment où Hitler dévie de la démocratie.
[Citation dans l'original ►.] Peter Graßmann[26] [...] Nous [....] sommes tout à fait de l'avis qu'actuellement une offensive d'équipes dans les entreprises une par une doit être évitée, parce que cela signifierait contrarier l'établissement d'une base de droit. Nous sommes conscients quant à l'issue des mesures coercitives. Nous escomptons sérieusement qu'existe la possibilité ‑ le nom de Hugenberg en donne la garantie ‑ que sous la dénomination d'une nouvelle trêve soit créée une situation par laquelle devraient être évitées des grèves politiques et que par là-même soit aussi restreinte la conduite de grèves économiques. Nous n'escomptons pas cette dernière possibilité pour aujourd'hui ou demain, mais dans un temps prévisible on rendra peut être aussi de telles grèves passibles de peines sévères au plus haut point. Si les travailleurs se trouvent maintenant prêts à des offensives politiques et syndicales prématurées, inappropriées, on s'en prendra éventuellement aux syndicats eux-mêmes, soumettra les dirigeants à la détention préventive, confisquera maisons et caisses etc. [...] Afin de garder une certaine influence sur des partis politiques déterminés, nous avons pris soin de faire une proclamation très pondérée qui se trouve aujourd'hui dans le Vorwärts. Nous nous orientons vers une attitude consistant à être prêts, pour une durée prolongée. [...] Nous voulons conserver la grève générale comme l'éventualité extrême. [...] En outre je peux dire que, contrairement à ce qui a eu lieu ici et là comme perturbation agitée, ce matin diverses délégations d'entreprises [...] étaient chez nous [...] auxquelles nous avons expliqué quelle position nous adoptons. Ils ont témoigné d'un plein accord avec notre position et sont parties en assurant: "Si vous appelez, nous sommes là". [Citation dans l'original ►.] |
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1er février |
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À la demande du chancelier A. Hitler, le président P. v. Hindenburg dissout l'assemblée nationale et fixe la date des élections au 5 mars. |
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H. Göring, ministre de l'Intérieur de Prusse, prononce l'interdiction de toutes les manifestations et rassemblements en plein air organisés par le KPD[27]. Le lendemain, W. Frick, ministre de l'Intérieur du Reich, étend cette mesure au niveau national. |
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Discours radiodiffusé d'Adolf Hitler, 1er février 1933 (extraits)[28] |
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Or, si l'Allemagne doit connaitre ce renouveau d'une ascension politique et économique, et remplir consciencieusement ses engagements vis-à-vis des autres nations, alors cela présuppose un acte décisif: l'élimination de la décomposition communiste de l'Allemagne. [Citation dans l'original ►.] |
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3 février |
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L'organe du SPD Vorwärts est interdit pour une durée de quatre jours[29]. |
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4 février |
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Le 1er février, le NSDAP avait soumis à l'assemblée régionale de Prusse une motion en vue de sa dissolution. Le 4, l'assemblée rejette la motion, par 214 voix (SPD, KPD, DStP, Zentrum) contre 196 (NSDAP, DNVP)[30]. |
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Le chancelier A. Hitler fait signer au président P. v. Hindenburg un décret pour la protection du peuple allemand [zum Schutze des deutschen Volkes]. Cf. le texte des décrets: ► ►. Ce décret abolit la liberté de presse et de réunion. |
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5 février |
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Le préfet de police de Berlin K. Melcher interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne, jusqu'au 7[31]. |
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Le SPD tient une réunion avec des représentants de l'ADGB[32]. L'idée d'un appel à la grève général est évoquée, mais finalement écartée. |
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Protocole d'une réunion entre le comité directeur du SPD et des représentants de l'ADGB, 5 février 1933 (extraits)[33] |
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Wels déclare [...] Nous nous savons certes loin de toute nervosité et précipitation, mais nous devons aussi nous mettre d'accord sur ce qu'il faudrait faire le cas échéant. Au cas où advient une grève générale, il ne serait plus question d'élections. Au cas où l'avalanche se déclenche, nous devrions quand-même essayer de l'orienter vers nos trajectoires. [...] Leipart informe [...] Si comme objectif nous pouvons seulement expliquer: Nous appelons à la grève générale pour créer de nouveau une situation conforme à la constitution, cela serait sans doute pas suffisant comme consigne, et il [Leipart] se demande si nous avions d'autres consignes. [...] Stampfer: [...] Il n'est pas aussi catégoriquement contre une grève générale limitée dans le temps, disons un jours. Ce serait une grève ayant valeur de manifestation, par laquelle on ouvrirait aussi en quelque sorte une soupape. Or cela ne sera possible que si préalablement il y a une entente avec le KPD. Ce faisant il faudrait leur dire clair et net que notre objectif n'est pas l'instauration d'une Allemagne des soviets. [Citation dans l'original ►.] |
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Récit par Wilhelm Hoegner (SPD), au sujet de la réunion du 5 février 1933[34] |
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J'ai demandé à Breitscheid, s'il avait connaissance de quelque chose concernant des projets de mesures de riposte de la part des syndicats après la nomination de Hitler comme chancelier du Reich. Le 23 juillet 1935 il m'informa: "Je ne me souviens que d'une réunion du comité directeur, le 5 février 1933, à laquelle participaient les membres du bureau syndical Leipart et Graßmann et en outre Friedrich Adler de l'Internationale socialiste. Graßmann prononça à l'époque la phrase orgueilleuse: “Nous n'avons qu'à appuyer sur le bouton, et tout s'arrête.” Lui, Breitscheid, avait entendu ses paroles encore plusieurs fois durant les jours suivants, mais, “le fait est qu'on n'a pas appuyé sur le bouton.” [Citation dans l'original ►.] |
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6 février |
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Selon la constitution de Prusse, l'assemblée régionale peut être dissoute sur décision adoptée à la majorité par un comité appelé "Dreimännerkollegium" composé du président, du premier ministre et du président de l'assemblée régionale [Staatspräsident, Ministerpräsident, Landtagspräsident][35]. Ces postes sont occupés respectivement par Konrad Adenauer (Zentrum), O. Braun (SPD) et H. Kerrl (NSDAP). Seul ce dernier demande la dissolution. F. v. Papen fait signer par le président du P. v. Hindenburg un décret pour l'établissement de conditions régulières de gouvernement en Prusse [zur Herstellung geordneter Regierungsverhältnisse in Preußen]. Cf. le texte du décret: ►. Ce décret confère au commissaire du Reich jusqu'à nouvel ordre les pouvoirs attribués encore selon le jugement du StGH aux ministres de Prusse. Dans sa nouvelle composition (Papen remplaçant Braun), le "Dreimännerkollegium" décide la dissolution du Landtag à l'échéance du 4 mars. Le lendemain, par un vote auquel ne participent que le NSDAP et le DNVP, la date des élections est fixée au 5 mars. Le gouvernement Braun aura de nouveau recours au StGH. Cette fois aucun autre Land ne se joindra à la procédure. |
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7 février |
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Le Front de Fer organise un rassemblement à Berlin, auquel participent environ 200 000 personnes. |
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Au rassemblement organisé par le Front de Fer, O. Wels (SPD) déclare[36]: Un fil barbelé d'interdictions, menaces de condamnations nous entoure, où que nous regardons. Les droits garantis par la constitution, liberté de parole et d'écrit, sont restreints d'une façon qui n'a jamais existée auparavant. [...] C'est le sentiment de faiblesse, le sentiment d'impuissance qui ressort de toutes ces dispositions pénales draconiennes. La masse des travailleurs n'est pas intimidée par de telles dispositions. Ils ont su mener la lutte à une autre époque avec les moyens qui leur sont propres, et la mèneront de la façon qu'ils jugent juste. [...] [Citation dans l'original ►.] Dans un article de l'organe du SPD Vorwärts, on lit[37]: Berlin n'est pas Rome. Hitler n'est pas Mussolini. Berlin ne sera jamais la capital d'une juridiction fasciste. Berlin reste rouge! [Citation dans l'original ►.] |
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Interview de Wolf von Helldorff, dirigeant du SA pour Berlin-Brandenburg, dans le quotidien français Le Petit Journal, début février 1933 (extraits) (retraduit de l'allemand)[38] |
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Question: Il parait que vous ne prenez pas au sérieux les déclarations de la social-démocratie? Pensez-vous que l'opposition social-démocrate est platonique? Réponse: Les sociaux-démocrates? Quand est-ce que vous les avez déjà vus agir? Le 20 juillet, lorsque leur gouvernement de Prusse a été chassé? Et depuis? Ce sont des gens posés. Malgré leurs discours nombreux leur parti n'est pas vraiment dangereux. L'ennemi que nous devons détruire, c'est le communisme. C'est une question vitale. [Citation dans l'original ►.] Note[39]: Wolf-Heinrich von Helldorff adhère au NSDAP et à la SA en 1930, en 1932 il devient député pour le NSDAP à l'assemblée régionale de Prusse. Le 25 mars 1933 il sera nommé préfet de police de Potsdam, puis le 20 aout 1935 préfet de police de Berlin. En lien avec la conspiration aboutissant à l'attentat contre Hitler le 20 juillet 1944, Helldorff sera arrêté, et exécuté en aout 1944. |
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12 février |
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Le préfet de police de Berlin K. Melcher interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne, pour une période de 14 jours[40]. Le 15, K. Melcher sera remplacé par le vice-amiral à la retraite Magnus von Levetzow (NSDAP), qui sera remplacé à son tour en aout 1935 par Wolf-Heinrich von Helldorff (cf. ci-dessus)[41]. |
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Peter Graßmann (ADGB), 13 février 1933 (extraits)[42] |
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La grève est l'ultime mesure dans la lutte économique, à employer uniquement, si tous les autres moyens échouent. Et d'autant plus la grève générale. [...] La grève générale est une arme terrible non seulement pour l'adversaire, on ne peut la déclencher et en prendre la responsabilité que quand il n'est plus possible de faire autrement, quand il s'agit de vie et de mort pour la classe ouvrière. [Citation dans l'original ►.] |
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Appel de l'ADGB et de l'Afa-Bund en vue des élections à l'assemblée nationale du 5 mars 1933, 15 février 1933 (extraits)[43] |
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Aux membres de syndicats! Pour la sixième fois dans une année vous êtes appelés à l'urne. À toutes ces élections, la décision portait sur la même question, la question lourde de conséquences concernant la forme future de l'état allemand, l'esprit de sa juridiction et de son administration. Le responsabilité du pouvoir d'état doit-elle être remise à une couche étroite de seigneurs, à la dictature d'un parti, à un front uni de la réaction sociale, ou est-ce que le peuple doit redevenir souverain dans l'état? [...] Votre décision sera prise pour le pouvoir du peuple contre la dictature, pour une Allemagne libre, socialiste. [Citation dans l'original ►.] |
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15 février |
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L'organe du SPD Vorwärts est interdit pour une durée d'une semaine[44]. |
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17 février |
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H. Göring, en tant que ministre de l'Intérieur de Prusse, publie un arrêté donnant instruction à la police, en ce qui concerne l'attitude vis-à-vis de la SA, le SS et l'organisation Casque d'acier, et qui traite par ailleurs de la répression des communistes. (Cf. ci-dessous.) |
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Arrêté du ministre de l'Intérieur de Prusse Hermann Göring, 17 février 1933[45] |
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J'attends plutôt de l'ensemble des services de police qu'ils établissent et entretiennent la meilleure entente vis-à-vis de ces organisation, dans les milieux desquelles sont présentes les forces les plus importantes en vue de l'édification de l'état. [...] Il faut procéder avec toute la sévérité contre les actes terroristes et assauts communistes, et si nécessaire, faire impitoyablement usage de l'arme. [Citation dans l'original ►.] |
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20 février |
H. Göring reçoit dans son bureau de président de l'assemblée nationale des représentants de l'industrie et de la banque[46]. A. Hitler présente un discours. Comme résultat de cette rencontre, le NSDAP reçoit dans les jours qui suivent des fonds importants. Les participants sont les suivants[47]: Ernst Brandi, membre du conseil d'administration de la Gelsenkirchener Bergwerks AG (GBAG) Karl Büren, directeur général de la Braunkohlen- und Brikettindustrie AG, membre du comité directeur de la Fédération des Unions d'employeurs allemandes August Diehn, membre du conseil d'administration de la Wintershall AG Erich Fickler, président du conseil d'administration de la Harpener Bergbau AG, membre du comité directeur de l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI) August von Finck, copropriétaire de Bankhaus Merck, Finck & Co., président du conseil de surveillance de l'Allianz AG Friedrich Flick, membre du conseil de surveillance et du comité de direction de la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG) Ludwig Grauert, secrétaire général de l'Union d'employeurs pour la région du Groupe Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands Günther Heubel, directeur général de la C. Th. Heye Braunkohlenwerke AG, membre du comité directeur de la Fédération des Unions d'employeurs allemandes Herbert Kauert, membre du conseil d'administration de la Gelsenkirchener Bergwerks-AG Gustav Krupp, président du conseil de surveillance de la Fried. Krupp AG Hans von und zu Löwenstein, secrétaire général de l'Association pour les intérêts miniers dans le district Oberberg-Dortmund et de l'Association de mines Fritz von Opel, copropriétaire de la Fa. Opel et membre du conseil d'administration de la Adam Opel AG Günther Quandt, copropriétaire d'une entreprise de textile familiale, membre du conseil d'administration de la Wintershall AG, président du conseil de surveillance de la Accumulatoren-Fabrik AG, président du conseil de surveillance de la Berlin-Karlsruher Industrie-Werke AG. Wolfgang Reuter, directeur général de la Deutsche Maschinenfabrik AG (Demag), membre du comité directeur de l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI) August Rosterg, directeur général de la Wintershall AG Hjalmar Schacht, ex-président de la Banque nationale [Reichsbank] Kurt Schmitt, membre du conseil d'administration de l'Allianz AG Georg von Schnitzler, membre du conseil d'administration de la der IG Farben AG Kurt von Schröder, cosociétaire de la banque J. H. Stein Eduard Schulte, directeur général de la Bergwerksgesellschaft Georg von Giesches Erben, (entreprise minière) Friedrich Springorum jr., président du conseil d'administration de la Eisen- und Stahlwerke Hoesch AG Paul Stein, président de la Gewerkschaft Zeche Auguste Victoria Hugo Stinnes jr., membre du comité directeur de l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI) Ernst Tengelmann, président du conseil d'administration de la Gelsenkirchener Bergwerks-AG (GBAG), membre du NSDAP depuis septembre 1930 Albert Vögler, président du conseil d'administration de la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG) Ludwig von Winterfeld, membre du conseil d'administration de la Siemens & Halske AG et de la Siemens-Schuckert-Werke AG Wolf-Dietrich von Witzleben, directeur du personnel à la Siemens & Halske AG et la Siemens-Schuckert-Werke AG D'autres, bien qu'ayant été invités, ne sont pas présents, entre autres Paul Reusch, Carl Friedrich von Siemens, Robert Bosch. |
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Ernst Brandi |
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Cf. ► |
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Friedrich Flick |
Gustav Krupp |
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Cf. ►. |
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Friedrich Springorum jr |
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Cf. ►. |
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Albert Vögler |
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Cf. ►. |
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Témoignage de Hjalmar Schacht au sujet de la rencontre de H. Göring avec des représentants de l'industrie et de la banque (extraits)[49] |
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Juge Jackson: Donc, à cette rencontre à laquelle vous vous référez - c'est la pièce à conviction D-203, le protocole de la rencontre -, Göring, pour l'essentiel, a dit ce qui suit, n'est-ce pas?: "L'industrie se prêterait certainement d'autant plus facilement au sacrifice souhaité, si elle savait que l'élection du 5 mars serait la dernière certainement pour dix ans, mais de façon prévisible pour cent ans." Vous avez entendu cela, n'est-ce pas? Schacht: Oui [Citation dans l'original ►.] |
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Journal de Joseph Goebbels (NSDAP) (extraits)[50] |
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20 février 1933 [...] Pour les élections nous récoltons une somme tout à fait considérable, qui nous enlève d'un coup tout souci d'argent. J'alerte aussitôt tout l'appareil de propagande et une heure après déjà pétaradent les rotatives. Maintenant nous allons passer au régime maximum. S'il ne se produit plus aucune panne particulière, alors nous avons déjà gagné sur toute la ligne. [Citation dans l'original ►.] |
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21 février |
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Est édicté le décret du ministre de l'intérieur du Reich sur l'interdiction de manifestations communistes dans la région de Saxe [über das Verbot kommunistischer Demonstrationen im Freistaat Sachsen]. Cf. le texte du décret ►. Ce décret interdit dans le territoire de Saxe les rassemblements en plaine air et les manifestations, organisés par le KPD ou ses organisations annexes. |
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22 février |
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H. Göring, en tant que ministre de l'Intérieur de Prusse, publie un arrêté qui constitue des entités de police auxiliaire [Hilfspolizei] composées d'environ 50 000 hommes, armés de gourdins et de pistolets[51]. Ces troupes sont recrutées essentiellement de la SA, du SS et de l'organisation Casque d'acier. En théorie elles doivent agir sous le commandement d'officiers de police. Une unité particulière est créée sous le nom de SA-Feldpolizei, d'un effectif d'environ 180 hommes[52]. Elle est directement placée sous les ordres du commandant du groupe SA de Berlin-Brandenburg (Wolf-Heinrich von Helldorff, qui sera remplacé en mars par Karl Ernst). Peu après, des unités de police auxiliaire seront créées également dans d'autres régions. |
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24 février |
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H. Göring sépare la police politique de l'administration de la police, et la place sous sa propre compétence en tant que ministre de l'Intérieur de Prusse[53]. Le 21 avril, il décrètera que la police auxiliaire formée par le SS est exclusivement rattachée à la police politique. Le 26 avril sera édictée pour la Prusse la loi sur l'instauration d'un office secret de police d'état [über die Errichtung eines Geheimen Staatspolizeiamtes], qui établit une administration centrale de police régionale subordonnée directement au ministre de l'intérieur de Prusse. |
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27 février |
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Le soir, un incendie se déclare dans le bâtiment de l'assemblée nationale (le Reichstag), qui détruit notamment le salle principale[54]. Il s'agit d'un incendie volontaire. Un individu, Marinus van der Lubbe, est arrêté sur les lieux. H. Göring déclare immédiatement que Lubbe aurait déclenché l'incendie à l'instigation du KPD. |
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28 février |
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Est édicté le décret du président pour la protection du peuple et de l'état [zum Schutz von Volk und Staat]. Cf. le texte du décret: ►. Ce décret abroge jusqu'à nouvel ordre un certain nombre d'articles de la constitution, et rend admissible: des limitations de la liberté individuelle, du droit à la libre expression, y compris la liberté de presse, du droit d'association et de réunion, des atteintes au secret de courrier, poste, télégraphe et téléphone, ordonnances sur des perquisitions et confiscations ainsi que limitations de la propriété aussi en dehors des limités fixées par ailleurs par à cet égard par la loi. [Citation dans l'original ►.] Est édicté également le décret du président contre la trahison contre le peuple allemand et les activités subversives de haute trahison [gegen Verrat am Deutschen Volke und hochverräterische Umtriebe]. Cf. le texte du décret ►. |
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L'organe du KPD Rote Fahne est interdit pour une durée indéterminée[55]. Le numéro qui était paru le 27, aura été le dernier à paraître légalement, jusqu'à la fin de la dictature national-socialiste. De même, le dernier numéro de l'organe du SPD Vorwärts parait le 28[56]. Il sera ensuite soumis à des mesures d'interdiction continuelles. |
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Article paru le 4 mars 1933 dans l'organe de l'ADGB Gewerkschaftszeitung, sur la session du bureau confédéral de l'ADGB tenue le 28 février 1933 (extraits)[57] |
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[...] Les représentants des syndicats exprimèrent leur répugnance et leur indignation au sujet des incendiaires. [...] Ils voient dans cet incendie criminel non seulement un attentat contre le siège du parlement, mais une attaque contre le parlementarisme en général. Les syndicats allemands et leurs membres appartiennent aux gardiens les plus fidèles de la démocratie et de l'ordre parlementaire. Ils répudient de la façon la plus catégorique les actes terroristes et ils sont aussi certains d'être suivis dans cette conception par les travailleurs et travailleuses. Les représentants des unions sont conscients du fait que la situation politique actuelle pose des exigences inouïes à l'éducation et la discipline éprouvée des travailleurs. Or les travailleurs allemands, de même que c'est le devoir des directions d'unions, garderont leur sang-froid aussi dans les conditions difficiles actuelles et ne se laisseront pas détourner de leur lutte légitime contre tous les dangers pour les libertés constitutionnelles. [Citation dans l'original ►.] |
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fin janvier à début février |
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Durant la période de fin janvier à début février, des grèves ont lieu pour protester contre le gouvernement national-socialiste[58]. Le 31 janvier, à Hambourg les travailleurs portuaires ainsi que les marins se mettent en grève. En février des travailleurs se mettent en grève à Chemnitz, Düsseldorf, Hannover, Harburg, Lübeck, Staßfurt et Tangermünde. |
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février |
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À Dortmund le préfet de police Karl Zörgiebel (SPD) fait intervenir des unités de police contre une manifestation organisée par le KPD; des participants sont arrêtés[59]. Zörgiebel interdit les manifestations et rassemblements organisés par le KPD en plein air. À Hambourg, durant le mois de février, plus de 75 cadres du KPD sont arrêtés sur ordre du préfet de police Adolf Schönfelder (SPD). Au début du mois, les députés locaux du SPD interdisent une manifestation de l'organisation Bannière du Reich. À Stettin, le 5 février, le Front de Fer organise une manifestation qui rassemble 25 000 participants de divers partis et organisations. Le préfet de police, membre du SPD, interdit aux représentants du SPD à prononcer des interventions à cette manifestation, au motif qu'y participent des communistes. La police tente de disperser la manifestation. |
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[1]. Article rédigé durant la deuxième moitié de décembre 1932.
http://www.kommunisten-online.de/historie/sozialfaschismus.htm.
E. Kolb: Umbrüche deutscher Geschichte 1866/71, 1918/19, 1929/33, S. 367 (Bibliographie ►)
R. Hilferding (Hg.): Die Gesellschaft - Jahrgang 1933 - Heft 1, (Bibliographie ►)
[2]. http://192.68.214.70/blz/web/100083/10.html
http://www.ksta.de/html/artikel/1195817009155.shtml.
http://www.nrhz.de/flyer/beitrag.php?id=12156
[3]. http://www.lwl.org/westfaelische-geschichte/portal/Internet/input_felder/seite1_westf_bild.php?urlID=330.
[4]. http://www.digam.net/dokument.php?ID=3708.
[5]. D. Kahn: Die Steuerung der Wirtschaft durch Recht im nationalsozialistischen Deutschland - das Beispiel der Reichsgruppe Industrie, S. 67 (Bibliographie ►)
http://www.digam.net/dokument.php?ID=3708.
[6]. J. Goebbels: Eine historische Darstellung in Tagebuchblättern vom 1. Januar 1932 bis zum 1. Mai 1933, S. 235 f. (Bibliographie ►)
http://www.digam.net/dokument.php?ID=3709.
[7]. H. A. Winkler: Weimar 1918‑1933, p. 570 (Bibliographie ►)
http://192.68.214.70/blz/web/100083/10.html
[10]. http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1953_2.pdf.
[11]. http://www.digam.net/dokument.php?ID=3712.
http://www.digam.net/expo/grossindustrie/ksg45.pdf
[12]. K. Drobisch, G. Wieland: System der NS-Konzentrationslager - 1933‑1939, S. 22 (Bibliographie ►).
[15]. http://www.glasnost.de/hist/ns/19330130protokoll.html.
H. Michaelis, E. Schraepler (Hg.): Ursachen und Folgen - Vom deutschen Zusammenbruch 1918 und 1945 bis zur staatlichen Neuordnung Deutschlands in der Gegenwart - Band 9 - Das dritte Reich - Die Zertrümmerung des Parteienstaates und die Grundlegung der Diktatur, S. 5 (Bibliographie ►).
[16]. http://www.teachsam.de/geschichte/ges_deu_ns_33-45/ns_33-34/ns_machtueb/quel/machtueb_quell_2.htm
http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f1027.html.
IML beim ZK der SED (Hg.): Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Band 5 - Von Januar 1933 bis Mai 1945, (Bibliographie ►).
[17]. http://geschichte.verdi.de/stichworte/1933/0130.
ADGB (Hg.): Gewerkschafts-Zeitung - Jahrgang 43 (1933) , S. 65 (Bibliographie ►).
http://www.sassenbach-gesellschaft.de/app/download/6155783986/Heft+1+-+Theodor+Leipart.pdf?t=1339244402
[18]. W. Ruge, W. Schumann (Hg.): Dokumente zur deutschen Geschichte - Band 8 - 1929‑1933, (Bibliographie ►).
http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f1027.html
[20]. http://library.fes.de/spdpdalt/19330131.pdf.
[21]. http://geschichte.verdi.de/stichworte/1933/0131.
[22]. http://www.nrhz.de/flyer/beitrag.php?id=12156
Blätter für deutsche und internationale Politik - Band 27 - Ausgaben 1‑4, (Bibliographie ►)
[23]. ADGB (Hg.): Gewerkschafts-Zeitung - Jahrgang 43 (1933), (Bibliographie ►)
http://geschichte.verdi.de/stichworte/1933/0131/data/sitzung_adgb_31_01_33.pdf
http://www.sassenbach-gesellschaft.de/app/download/6155783986/Heft+1+-+Theodor+Leipart.pdf?t=1339244402
[24]. H. Hauptmann (Hg.): Dokumente zur Geschichte der Arbeiterbewegung in Nürnberg - Von der Errichtung der Diktatur bis zur Kapitulation des faschistischen Deutschland 1933‑1945, (Bibliographie ►)
[25]. http://www.kommunisten-online.de/historie/sozialfaschismus.htm.
http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f1029.html
A. Sywottek: Geschichtswissenschaft in der Legitimationskrise - Ein Überblick über die Diskussion um Theorie und Didaktik der Geschichte in der Bundesrepublik Deutschland 1969-1973, (Bibliographie ►)
[28]. http://der-fuehrer.org/reden/deutsch/33-2-1.htm.
H. Michaelis, E. Schraepler (Hg.): Ursachen... - Band 9, S. 15 (Bibliographie ►).
[31]. http://www.antiquariat-osthoff.de/php/antiqnet/antiksearch.php?datenbank=buecher&gebiet=Faschismus&id=19.
Blätter für deutsche und internationale Politik - Band 27 - Ausgaben 1‑4, p. 82. (Bibliographie ►)
[32]. K. Steiger: Kooperation, Konfrontation, Untergang - Das Weimarer Tarif- und Schlichtungswesen während der Weltwirtschaftskrise und seine Vorbedingungen, p. 254. (Bibliographie ►)
[34]. http://www.kommunisten-online.de/historie/sozialfaschismus.htm.
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[36]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f1036.html
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[38]. http://www.teachsam.de/geschichte/ges_deu_ns_33-45/ns_33-34/ns_machtueb/inf_txt/deu_ns_machtueb_2_1.htm
[39]. W. Ribbe (Hg.): Die Lageberichte der Geheimen Staatspolizei über die Provinz Brandenburg und die Reichshauptstadt Berlin 1933 bis 1936 - Band 1 - Der Regierungsbezirk Potsdam, (Bibliographie ►).
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[47]. La liste est composée à partir de plusieurs sources. Friedrich Springorum jr., dans une lettre adressée le 21 février 1933 à Paul Reusch (cf. Friedrich-Ebert-Stiftung (Hg.): Archiv für Sozialgeschichte - Band 13 Bibliographie ►), indique 27 comme nombre de participants, ce qui correspond au total des noms recensés ici.
[48]. Hamburger Stiftung für Sozialgeschichte des 20. Jahrhunderts (Hg.): Das Daimler-Benz-Buch - Ein Rüstungskonzern im “Tausendjährigen Reich”, (Bibliographie ►).
[49]. Internationaler Militärgerichtshof (Hg.): Der Nürnberger Prozess gegen die Hauptkriegsverbrecher vor dem Internationalen Militärgerichtshof - Band 12 - 18. April‑2. Mai 1946, S. 624 (Bibliographie ►)
http://www.zeno.org/Geschichte/M/Der+Nürnberger+Prozeß/Hauptverhandlungen/Einhundertundneunzehnter+Tag.+Donnerstag,+2.+Mai+1946/Nachmittagssitzung
[51]. K. Drobisch, G. Wieland: System..., S. 22 (Bibliographie ►).
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[52]. http://www.gedenkstaette-papestrasse.de/geschichte/sa-feldpolizei.htm.
[53]. J. E. Schulte: Konzentrationslager im Rheinland und in Westfalen 1933‑1945, S. 52. (Bibliographie ►).
[54]. http://www.kommunisten-online.de/historie/reichstagsbrand.htm.
http://www.zlb.de/projekte/kulturbox-archiv/brand/bahar-kugel.htm
http://library.fes.de/spdpd/1988/880223.pdf
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http://www.hintergrund.de/20080228180/globales/terrorismus/vor-75-jahren-brannte-der-reichstag.html
http://www.triller-online.de/g0007.htm
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http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44532
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[56]. http://archiv.spd-berlin.de/geschichte/geschichte-der-parteizeitungen/vorwaerts-zur-geschichte-einer-parteizeitung/.
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W. Luthardt (Hg.): Sozialdemokratische Arbeiterbewegung und Weimarer Republik - Materialien zur gesellschaftlichen Entwicklung 1927‑1933 - Band 1, (Bibliographie ►)