Allemagne 1918‑1939
Janvier-avril 1932
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12 janvier |
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Le KPD désigne Ernst Thälmann comme candidat pour les élections présidentielles qui se tiendront le 13 mars[1]. |
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16 janvier |
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Le préfet de police de Berlin Albert Grzesinski (SPD) interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne, pour une période de 3 jours[2]. |
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26 janvier |
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Par l'entremise de Fritz Thyssen, Adolf Hitler est invité à l'Industrie-Club à Düsseldorf; il tient un discours devant plus de 500 représentants de l'industrie[3]. Le lendemain, Thyssen accueille Hitler, Hermann Göring et Ernst Röhm, en présence d'Albert Vögler et Ernst Poensgen. Des entretiens d'A. Hitler avec des industriels auront lieu par la suite, notamment avec Paul Reusch, les 23 février et 19 mars[4]. |
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Dans son discours (cf. ►.), A. Hitler affirme: Et quand on nous reproche notre intolérance, alors nous nous la revendiquons fièrement ‑ oui, nous avons pris la décision impitoyable d'anéantir le marxisme en Allemagne jusqu'à la dernière racine. [Citation dans l'original ►.] |
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Friedrich Thyssen |
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Cf. ►. |
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Albert Vögler |
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Cf. ►. |
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Ernst Poensgen |
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Cf. ►. |
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Paul Reusch |
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Cf. ►. |
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29 janvier |
Le ministre de la défense Wilhelm Groener (sans parti) édicte un décret selon lequel le service dans l'armée est interdit à ceux qui "dans leur programme ont fait des opinions révolutionnaires et de l'hostilité envers l'état la base permanente de leur parti"; le KPD est désigné nommément en ce sens[5]. (Cf. ci-dessous.) Le décret abroge les ordres du ministère de la défense du 16 juillet 1929 ‑ qui interdit l'embauche de partisans du NSDAP dans les entreprises rattachées à l'armée ‑ et du 10 avril 1930 ‑ qui interdit aux membres de l'armée de participer à des manifestations ou réunions où sont exhibées des insignes national-socialistes. Le 24 février W. Groener interviendra à l'assemblée nationale au sujet du décret[6]. |
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Décret du ministre de la défense Wilhelm Groener (sans parti), 29 janvier 1932 (extraits)[7] |
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I. Les évènements des dernières semaines m'amènent à porter de nouveau à la connaissance de l'armée ma conception sur les dénommées unités de garde. [...] 1. Seules ont légitimité d'exister des unités de garde qui pratiquent les idéaux nationaux et de politique d'état, et qui voient leur tâche principale dans l'entrainement physique et spirituel de leurs membres. 2. Je refuse toute activité militaire des unités, comme jeu de soldat inutile. Là où je rencontre de telles choses, qui en outre sont interdites, j'interviendrai contre elles. 3. Je combattrai toujours de la façon la plus tranchante l'usurpation par les unités de compétences de police ou d'autres compétences d'état. [...] De telles organisations conduisent au bout du compte à des conseils d'ouvriers et de soldats ou des formations révolutionnaires similaires. [...] Fondamentalement, c'est un droit d'honneur de chaque Allemand de servir la patrie en tant que soldat et de protéger ses frontières. Malheureusement je suis contraint de fixer une limite pour certaines personnalités. Celle-ci doit cependant être maintenue aussi étroite que possible. Doivent être refusés uniquement de tels prétendants pour lesquels il est avéré qu'ils ont participé à des activités qui étaient orientées vers la modification par des moyens non autorisés, de la situation conforme à la constitution. Des impairs de dirigeants ou membres de groupements à titre individuel ne peuvent donc pas être un motif pour l'exclusion de tous les membres de tels groupements ou partis. [...] Il en va autrement en ce qui concerne des membres de partis et groupements qui selon leur programme ou leur attitude effective sont disposés à modifier la constitution par des mesures de force. Des partisans d'un tel courant sont impossibles comme soldats. La décision, si un parti doit être considéré comme hostile à la constitution au sens ci-dessus, n'est cependant nullement définitive et fixe. Car les partis aussi changent dans leurs conceptions. L'histoire offre pour cela une série d'exemples. Une exception constituent des partis qui, comme le Parti communiste, ont fait dans leur programme de l'esprit révolutionnaire et l'hostilité envers l'état le fondement permanent de leur parti. [...] [Citation dans l'original ►.] Note: Ce texte reprend notamment des idées exprimées par Groener dans son intervention à l'assemblée nationale le 19 mars 1931 (cf. ►). |
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1er février |
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Un certain nombre de personnalités, rassemblées dans le “comité Hindenburg” [“Hindenburg-Ausschuß”], publient un appel en faveur de la candidature de Paul von Hindenburg aux élections présidentielles[8]. Parmi les signataires figurent Carl Duisberg, Ernst Lemmer (secrétaire général de la Fédération des Associations de métier allemandes), Otto Geßler (DDP jusqu'en 1927, ancien ministre de la défense), Gustav Noske (SPD, également ancien ministre de la défense). |
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Carl Duisberg[9] |
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À partir de 1900, Carl Duisberg est membre du conseil d'administration de la Farbenfabriken vorm. Friedrich Bayer & Co, puis en 1912 il devient président du conseil d'administration. En 1915/1916, Bayer, AGFA, BASF et d'autres fabricants de peintures se réunissent dans un groupement d'intérêt économique [Interessengemeinschaft]. En 1925 est constituée la I.G. Farbenindustrie AG; Duisberg devient président du conseil de surveillance. De 1925 à 1931, Duisberg est président du Reichsverbandes der Deutschen Industrie. |
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Lettre d'Otto Braun (SPD) à Karl Kautsky (SPD), 19 février 1932 (extraits)[10] |
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[...] fait jouer toute mon influence, pour contrarier les intrigues qui étaient combinées pour déjouer la candidature de Hindenburg, à la réalisation de laquelle je travaillais depuis des mois, étant arrivé à la conclusion que par elle seule pouvait être empêchée l'élection d'un président du Reich nazi. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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22 février |
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Depuis le début de l'année, diverses démarches sont entreprises en vue de promouvoir certains candidats pour les élections présidentielles. Le chancelier Heinrich Brüning (Zentrum) tente de gagner l'ensemble de la droite à une candidature de P. v. Hindenburg. Selon ses mémoires, le 6 janvier il propose à A. Hitler le poste de chancelier dans l'hypothèse qu'il se rallie à la candidature de Hindenburg[11]. Cependant, le 11 janvier, Hitler et Alfred Hugenberg s'accordent à écarter cette option. Les partis du “Front de Harzburg” se séparent également au sujet de la candidature[12]. Le 22 février, le DNVP et l'organisation Casque d'acier (Stahlhelm) désignent le dirigeant de cette dernière, Theodor Duesterberg, comme candidat, tandis que le NSDAP annonce la candidature d'A. Hitler. |
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H. Brüning indiquera plus tard qu'il avait envisagé d'aller vers une restauration monarchique à l'issu des élections[13]. Selon ses mémoires, il avait abordé ce sujet durant ses entretiens avec des dirigeants du SPD en automne 1930, et avait rencontré une réaction positive (cf. ci-dessous). Il s'agit de mémoires posthumes et on peut douter de la véracité en ce qui concerne les détails. Le fait est que l'éventualité d'oeuvrer en faveur d'un régime monarchique comme alternative à la dictature national-socialiste, figurait parmi les hypothèses considérées par les uns et les autres (cf. ci-dessous). |
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Récit de Heinrich Brüning de ses entretiens avec les dirigeants du SPD, septembre-octobre 1930 (extraits)[14] |
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La situation de politique étrangère permettrait de former au printemps un cabinet avec la droite. La première condition indispensable à cela était la réélection préalable du président du Reich, la deuxième condition, d'amener ce faisant la droite au gouvernement dans le cadre de la constitution. [...] Je considérai également comme approprié de parler tout à fait ouvertement et librement avec le premier ministre prussien ainsi qu'avec Severing et Hilferding sur la possibilité d'un virage de la politique en janvier. Je leur ai déclaré que, au vu du soutien loyal durant les une et demi années passées, je me sentais obligé de parler à temps à ce sujet avec eux. Lorsque viendrait ce virage, nous nous trouverions déjà au stade de succès assurés en matière de politique extérieure, qui me confèreraient l'autorité de faire front à une tentative de putsch ou une violation de la constitution, même si ce faisant je devrais céder le poste de chancelier du Reich. [...] Les messieurs [...] donnaient à entendre que pour eux, un développement ultérieur jusqu'à la monarchie ne serait pas un obstacle insurmontable. Ils réussiraient à habituer pas à pas leurs masses à cette idée, au cas où se poserait l'alternative: dictature nazi ou monarchie. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Albert Grzesinski (SPD) au sujet d'un régime monarchique |
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Mémoires d'Albert Grzesinski (SPD), rédigés en 1933/1934 (extraits)[15] Hindenburg est monarchiste. Il n'en a d'ailleurs jamais fait mystère. C'est dans la monarchie qu'il voit son idéal. Or le mouvement nationaliste-antisémite-bolchévique de Hitler n'a-t-il pas mis des bâtons dans le roues aux monarchistes allemands en ce qui concerne leurs intentions finales? Il semble presque ainsi. Cependant tout peut encore changer. De par l'attitude outrancière dans tous les domaines, de par l'incapacité de ses dirigeants qui avec le temps se manifeste toujours plus ouvertement, le fascisme en Allemagne s'enlisera fatalement dans un temps prévisible. Viendra alors comme relève la dictature militaire ayant pour objectif la monarchie? Ou le bolchévisme? Voilà la question. Je pense que chaque jour qui passe avec Hitler continuant à gouverner, prépare le bolchévisme en Allemagne. Plus tôt Hitler et son régime tombent, plus faible sera le danger bolchévique pour l'Allemagne et pour le monde. [Citation dans l'original ►.] En 1935, A. Grzesinski oeuvre effectivement en faveur d'un régime monarchique comme alternative à la dictature national-socialiste. Il consulte O. Braun à ce sujet. Celui-ci doute de l'opportunité de la démarche. Grzesinski expose alors ses arguments. Lettre d'A. Grzesinski à O. Braun, 15 novembre 1935 (extraits)[16]: La propagande à partir de l'étranger en faveur d'une monarchie allemande serait aujourd'hui déjà un danger sérieux au plus haut point pour Hitler. Quelles réserves seraient suffisamment importantes pour empêcher la Sopade de se servir de cette propagande? Il faudra compter avec une contrepropagande. Si elle vient de Goebbels, étant donnée la situation en Allemagne telle qu'elle est aujourd'hui elle ne marchera plus. Même pas chez nos gens là-bas, qui aujourd'hui déjà disent: Tous ce qui viendra après Hitler, sera mieux que Hitler. Depuis longtemps on s'est fait à l'idée de la monarchie comme une situation qui donnait aux ouvriers allemands une liberté de mouvement considérable et un certain droit à une volonté propre. [Citation dans l'original ►.] Lettre d'A. Grzesinski à O. Braun, 16 décembre 1935 (extraits)[17] Certes nous sommes pour le socialisme démocratique. Mais si nous n'arrivons pas au but dans la république, mais avançons plus dans une monarchie constitutionnelle, démocratique, alors on devrait emprunter cette voie. [Citation dans l'original ►.] |
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26 février |
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À l'assemblée nationale sont soumises au vote différentes motions[18]: des motions de censure contre le gouvernement (respectivement KPD, NSDAP, DNVP, DVP); des motions de censure contre le ministre de la défense nationale W. Groener (respectivement KPD, DNVP); une motion de censure contre le ministre des Finances, Hermann Dietrich (DNVP); des motions en vue de la dissolution de l'assemblée nationale (respectivement KPD, NSDAP, DNVP). Toutes ces motions sont rejetées, avec des résultats de vote similaires, et en tout cas des votes identiques en ce qui concerne les principaux partis: KPD, NSDAP, DNVP, DVP, ainsi que le SAP se prononcent pour, SPD, Zentrum, BVP contre. Une motion demandant l'abrogation du décret du 29 janvier concernant certaines conditions requises pour servir dans l'armée, est soumise par le KPD. Elle est adoptée, avec principalement les voix du KPD et du SPD, contre les voix notamment de Zentrum, DNVP, DVP, WP, CSVD, KVP, Deutsches Landvolk. Le NSDAP ne participe pas à ce vote. |
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Le comité exécutif du SPD adopte un appel qui se prononce en faveur de l'élection de P. v. Hindenburg[19]. |
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Appel du SPD, 26 février 1932[20] |
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Battez Hitler! Au Parti! Camarades! La tentative de la droite de conquérir le pouvoir gouvernemental au Reichstag, a échoué. Repousser leur assaut sur la présidence du Reich et la tâche suivante. Le 13 mars, le choix porte sur quatre candidats: Hitler, Duesterberg, Hindenburg et Thälmann. Parmi ces candidatures, seules deux sont sérieuses: Hitler et Hindenburg. Le 13 mars le peuple Allemand est placé devant la question si Hindenburg doit rester ou s'il doit être remplacé par Hitler. [...] Contre Hitler! Voilà la consigne du 13 mars. Il n'y a pas de faux-fuyant! Le Parti social-démocrate ne veut pas obscurcir la clarté de cette décision. C'est pourquoi il a renoncé à présenter une candidature pour le premier tour, qui aurait eu pour but de compter les voix. [...] Chaque voix qui est donnée contre Hindenburg, est une voix pour Hitler. Chaque voix qui est arrachée à Thälmann et dirigée vers Hindenburg, est un coup contre Hitler! Les communistes, qui font la propagande pour Thälmann, [...] luttent pour la partie la plus réactionnaire de la bourgeoisie, contre les parties plus progressistes de la bourgeoisie et contre la classe ouvrière. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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1er mars |
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P. v. Hindenburg déclare sa candidature pour les élections présidentielles[21]. |
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6 mars |
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Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne, pour une période de 3 jours[22]. |
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13 mars |
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Les résultats du premier tour des élections présidentielles sont les suivants: P. v. Hindenburg 49,5 %, A. Hitler (NSDAP) 30,1 %, E. Thälmann (KPD) 13,2 %, Th. Duesterberg (Casque d'acier) 6,8 %. La date du deuxième tour est fixée au 10 avril. |
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17 mars |
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Est édicte le décret du président du Reich pour la protection de la paix intérieure [zum Schutze des inneren Friedens]. Cf. le texte du décret ►. Il sera partiellement remplacé par le décret contre des actes de violence politiques [gegen politische Ausschreitungen] du 14 juin 1932. |
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Le 8 mars, le ministre de l'Intérieur W. Groener avait signalé au ministre de Prusse de l'Intérieur Carl Severing (SPD), que selon certaines informations le SA préparait une action armée[23]. Le 17 mars, Severing fait perquisitionner tous les locaux du NSDAP et du SA. Le NSDAP portera plainte devant la Haute Cour constitutionnelle [Staatsgerichtshof] de Leipzig, et l'affaire se terminera par un arrangement consistant à ce que le matériel confisqué soit restitué et que le NSDAP retire sa plainte. |
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24 mars |
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Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne, pour une période de 7 jours[24]. |
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8 avril |
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En Mecklenburg-Strelitz, est constitué un gouvernement régional composé de Heinrich von Michael (DNVP) et Fritz Stichtenoth (NSDAP). Il restera en place jusqu'au 29 mai 1933. |
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10 avril |
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Au deuxième tour des élections présidentielles, P. v. Hindenburg est élu président avec 53 % des voix. A. Hitler obtient 36,8 %, E. Thälmann 10,2 %. |
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12 avril |
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Le parlement régional de Prusse adopte, avec 227 voix contre 2 (220 députés refusant de participer au vote), une modification du règlement d'intérieur[25]. Désormais la majorité absolue est nécessaire pour élire le premier ministre, y compris au cas où aucun candidat n'obtient cette majorité absolue au premier tour (alors que précédemment au deuxième tour la majorité relative était suffisante). |
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13 avril |
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Est édicté le décret du président pour la consolidation de l'autorité de l'état [zur Sicherung der Staatsautorität], qui dissout toutes les formations paramilitaires du NSDAP, notamment le SA et le SS. Cf. le texte du décret ►. Il sera remplacé par le décret contre des actes de violence politiques [gegen politische Ausschreitungen] du 14 juin 1932. |
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L'ADGB tient un congrès extraordinaire à Berlin[26]. Le congrès se prononce en faveur de la mise en oeuvre de travaux dans le secteur de la construction, avec le concours de l'état et en respectant la semaine de 40 heures[27]. Pour coordonner les différentes parties intervenant dans la création d'emplois, une “office centrale pour l'emploi” [“Zentralstelle für Arbeitsbeschaffung”] devrait être instaurée, dans laquelle les syndicats devraient tenir une représentation significative. Cette adoption d'un plan de création d'emplois impliquant des déficits budgétaires pour assurer son financement diverge partiellement de l'orientation du SPD, qui se place dans la perspective d'une "transformation de l'économie" ("Umbau der Wirtschaft"). Notamment, le président adjoint de l'ADGB, Wilhelm Eggert, critique l'absence d'actes en matière de "politique conjoncturelle active" de la part du gouvernement, alors que de fait, une promotion résolue du plan de création d'emplois signifie la fin de la politique de tolérance envers le gouvernement. |
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Lettre du ministre de l'intérieur Wilhelm Groener (sans parti) au major général à la retraite Gerold von Gleich, 2 avril 1932 (extraits)[28] |
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Après-demain les ministres de l'intérieur des Länder plus grands viennent pour une réunion sur la SA. J'ai n'ai aucun doute, que nous viendrons à bout d'eux, je crois déjà maintenant que nous leur avons arraché les crochets à venin. Les déclarations de loyauté à la chaine de la part des dirigeants de la SA se laissent exploiter assez bien tactiquement. La SA mine ainsi elle-même sa raison d'être. Toutefois il y aura encore des semaines difficiles de jeu politique, jusqu'à ce que les élections au Landtag soient passées. Alors il faudra se mettre à rendre les nazi aptes au gouvernement, puisque le mouvement qui certainement croitra encore plus ne peut plus être réprime par la force. Bien entendu les nazis ne devront être nulle part être admis au gouvernement seuls, surtout pas au niveau du Reich. [...] Si les gens allaient mieux du point de vue de l'économie, les fantômes nazis seraient rapidement dissipés. [Citation dans l'original ►.] |
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15 avril |
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Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne, pour une période de 3 jours[29]. |
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17 avril |
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En Saxe, du 2 au 15 décembre 1931 avait été organisée à l'initiative du KPD, en vue de la dissolution de l'assemblée régionale, une procédure selon le dispositif de plébiscite (Volksbegehren) et référendum (Volksentscheid)[30] [31]. Le plébiscite avait récolté 20,5 % de signatures parmi le total de votants potentiels, le seuil exigé étant de 10 %. Le 17 avril, a lieu le référendum, soutenu par KPD, NSDAP, DNVP. La participation est de 38 % alors que le seuil exigé est de 50 %. 96,1 % des votants se prononcent pour la dissolution. |
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24 avril |
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En Prusse, aux élections au Landtag, le NSDAP obtient 162 sièges sur un total de 423, le SPD 94, le Zentrum 67, le KPD 57. |
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En Württemberg, aux élections au Landtag, le NSDAP obtient 23 sièges sur un total de 80, le Zentrum 17, le SPD 14, le KPD 7. |
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En Anhalt, aux élections au Landtag, le NSDAP obtient 15 sièges sur un total de 36, le SPD 12, le KPD 3. |
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En Bavière, aux élections au Landtag, le NSDAP obtient 43 sièges sur un total de 128, le BVP 45, le SPD 20, le KPD 8. |
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À Hambourg, aux élections de l'assemblée locale [Bürgerschaft], le NSDAP obtient 51 sièges sur un total de 160, le SPD 49, le KPD 26. |
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26 avril |
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En Prusse le gouvernement d'Otto Braun (SPD) décide de démissionner[32]. La nouvelle assemblée régionale est convoquée pour le 24 mai (la démission du gouvernement prendra effet à cette date, par son annonce devant l'assemblée régionale). |
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Au sein du SPD, certains considèrent qu'il faudrait accorder au NSDAP des postes gouvernementaux, notamment en ce qui concerne la Prusse[33]. (Cf. ci-dessous.) |
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Article dans l'organe du SPD Vorwärts, 25 avril 1932[34] |
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Sans se soucier des considérations de droit public, il peut être un impératif de sagesse politique, de le laisser [le NSDAP] venir au pouvoir. [Citation dans l'original ►.] |
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Interview donnée par Carl Severing à United Press, 26 avril 1932 (extraits)[35] |
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[...] parce qu'autant dans la social-démocratie que dans le Zentrum s'est accru considérablement l'inclinaison de faire participer désormais aussi les national-socialistes au pouvoir qui jusqu'ici était porté par ces partis seuls. C'est que l'agitation sans scrupules des national-socialistes a trouvé tant de partisans seulement parce qu'ils mettaient sur le dos des partis républicains, la détresse économique accablante, le fardeau des impôts, le chômage, le blocage du commerce et des communications, les réductions de rémunérations et salaires. [...] Il est compréhensible que pour cette raison autant au Zentrum que chez les social-démocrates est présent le souhait de donner désormais aux national-socialistes l'occasion de mettre leurs paroles en accord avec les réalités cruelles. Mais il ne peut naturellement être question d'une participation du NSDAP au gouvernement en Prusse et dans le Reich, qu'en tant que participation [le mot "participation" est souligné dans l'original] au gouvernement, c'est-à-dire en commun avec d'autres partis qui offrent la garantie que les principes de la constitution ne soient pas violés. [Citation dans l'original ►.] |
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Carl Severing dans l'organe du SPD Vorwärts, 30 avril 1932 (extraits)[36]: |
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N'est-ce pas compréhensible, quand se manifeste le vif souhait de donner désormais aux national-socialistes l'occasion de mettre leurs paroles en accord avec les réalités cruelles? Cependant le souhait doit rester assorti d'une condition: Les dégâts qui résulte d'une telle expérimentation ne doit pas être irrémédiable. [Citation dans l'original ►.] |
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Récit de Friedrich Stampfer (SPD) au sujet des négociations en cours durant juillet 1932[37] |
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Entretemps il y avait en Prusse des négociations dans tous les sens. Papen s'entretint avec des national-socialistes, des national-allemands et des gens du Zentrum au sujet de la formation d'une majorité gouvernementale. Et Otto Braun facilita ces négociations, en partant en congé maladie. Il était effectivement malade et en outre convaincu que l'expérimentation d'un gouvernement parlementaire avec les national-socialistes devait être effectuée. [Citation dans l'original ►.] |
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[2]. http://www.antiquariat-osthoff.de/php/antiqnet/antiksearch.php?datenbank=buecher&gebiet=Faschismus&id=19.
[3]. G. Schulz: Zwischen Demokratie und Diktatur - Band 3 - Von Brüning zu Hitler 1930‑1933, (Bibliographie ►)
http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1987_1.pdf S. 167-168.
Le texte de l'intervention d'Adolf Hitler a été publié en 1932 sous forme d'une brochure intitulée "Vortrag Adolf Hitlers vor westdeutschen Wirtschaftlern im Industrie-KIub zu Düsseldorf am 27. Januar 1932". Néanmoins la date réelle de la réunion est le 26 et non le 27. Cf. à ce sujet: A. Hitler: Reden, Schriften, Anordnungen - Band 5 - Teil 2 - Oktober 1932‑Januar 1933, S. 74 (Bibliographie ►)
[4]. http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1972_1.pdf
[5]. H. A. Winkler: Weimar..., p. 446. (Bibliographie ►).
G. Schulz, I. Maurer, U. Wengst: Staat und NSDAP 1930‑1932, (Bibliographie ►)
Reichhardt S. 237 (Bibliographie ►)
[6] http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000130_00217.html
[7]. H. Michaelis, E. Schraepler (Hg.): Ursachen und Folgen - Band 8 - Die Weimarer Republik - Das Ende des parlamentarischen Systems - Brüning‑Papen‑Schleicher 1930‑1933, (Bibliographie ►)
G. Schulz, I. Maurer, U. Wengst: Staat..., (Bibliographie ►)
Schulthess' europäischer Geschichtskalender - Band 73 (1932) - Teil 1, (Bibliographie ►)
[9]. http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/DuisbergCarl/
[10]. http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1960_1.pdf.
[11]. H. A. Winkler: Weimar..., S. 444. (Bibliographie ►)
H. Holborn: Deutsche Geschichte in der Neuzeit, (Bibliographie ►).
[18]. Misstrauensantrag gegen die Regierung NSDAP
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00476.html
Misstrauensantrag gegen die Regierung KPD
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00439.html
Misstrauensantrag gegen die Regierung Oberfohren
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00480.html
Misstrauensantrag gegen die Regierung Dingeldey
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00494.html
Misstrauensantrag gegen Reichswehrminister Groener KPD
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00440.html
Misstrauensantrag gegen Reichswehrminister Groener Oberfohren
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00481.html
Misstrauensantrag gegen Reichsminister Finanzen Dietrich Oberfohren
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00482.html
Antrag Auflösung Reichstag KPD
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00441.html
Antrag Auflösung Reichstag NSDAP
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00477.html
Antrag Auflösung Reichstag Oberfohren
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00483.html
Antrag Aufhebung des Erlasses Groeners vom 29 janvier 1932
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000136_00486.html
Abstimmungsergebnisse
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000130_00392.html - 403.
[20]. http://library.fes.de/spdpdalt/19320226.pdf.
[21]. http://www.dhm.de/lemo/html/dokumente/hindenburg/
[22]. http://www.antiquariat-osthoff.de/php/antiqnet/antiksearch.php?datenbank=buecher&gebiet=Faschismus&id=19.
[24]. http://www.antiquariat-osthoff.de/php/antiqnet/antiksearch.php?datenbank=buecher&gebiet=Faschismus&id=19.
[26]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/anhang.htm.
[27]. http://library.fes.de/pdf-files/bibliothek/schneider/ms25.pdf.
E. Reidegeld: Sozialpolitik in Demokratie und Diktatur 1919‑1945, p. 290 (Bibliographie ►)
[28]. D. Groener‑Geyer: General Groener, (Bibliographie ►)
http://192.68.214.70/blz/web/100083/100083kapitel6.pdf.
[29]. http://www.antiquariat-osthoff.de/php/antiqnet/antiksearch.php?datenbank=buecher&gebiet=Faschismus&id=19.
[31]. http://library.fes.de/inhalt/digital/funke/pdf/1932/19320326.pdf.
http://www.infoseiten.slpb.de/fileadmin/daten/dokumente/Direkte_Demokratie_-_Erfahrungen_und_Perspektiven.pdf.
http://library.fes.de/inhalt/digital/funke/pdf/1932/19320419.pdf.
[33]. S. U. Herzberger: Die Preußenstaatsstreiche, S. 11. (Bibliographie ►).
H. A. Winkler: Weimar..., S. 459. (Bibliographie ►).
[34]. W. Ulbricht: Aus Reden und Aufsätzen - Band 2, p. 344. (Bibliographie ►)
http://www.leipzigs-neue.de/archiv/2004/LN-17-2004.pdf.