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Est édicté le deuxième décret du président pour la
consolidation de l'autorité de l'état [zur Sicherung der
Staatsautorität], après celui du 13 avril 1932.
Cf. le texte du décret ►.
Il sera remplacé par le décret contre des actes de violence
politiques [gegen politische Ausschreitungen] du
14 juin 1932.
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Le ministre de l'intérieur Wilhelm Groener
(sans parti) tient un discours à l'assemblée nationale pour justifier
l'interdiction de la SA et du SS[1].
Il fait l'objet de vives attaques de la part du NSDAP.
Sous l'effet de cette confrontation, Groener offre sa
démission en tant que ministre de la Reichswehr et se
propose de prendre pleinement en charge le ministère de l'Intérieur dont il
expédie les affaires courantes depuis le 9 octobre 1931. Mais le
président Paul von Hindenburg, au lieu d'entériner
cette solution, insiste que Groener quitte totalement
le gouvernement. Il agit ainsi notamment sous l'influence de Kurt
von Schleicher (sans parti), qui dirige l'office ministériel de la Reichswehr. De fait, Groener gardera
ses fonctions jusqu'à la démission du gouvernement, le 30 mai.
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À l'assemblée nationale, différentes motions de censure sont
soumises au vote[2]:
contre le gouvernement (respectivement par le KPD, le DNVP, le NSDAP); contre le ministre du Travail Adam
Stegerwald (KPD, NSDAP); contre le ministre de
la défense W. Groener (KPD, NSDAP);
contre le ministre des Finances Hermann Dietrich (DNVP, NSDAP);
contre le chancelier Heinrich Brüning (DNVP). Toutes ces motions sont rejetées,
avec des résultats de vote similaires, et en tout cas des votes identiques
en ce qui concerne les principaux partis: KPD, NSDAP,
DNVP, DVP, ainsi que le SAP se prononcent pour, SPD, Zentrum,
BVP contre.
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En Anhalt, est constitué un gouvernement composé
d'Alfred Freyberg (NSDAP) comme
premier ministre et Willi Knorr (DNVP). Ce dernier
quittera son poste le 18 avril 1933, tandis que Freyberg
restera premier ministre jusqu'en 1939.
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En Oldenburg, aux élections à l'assemblée régionale,
le NSDAP obtient 24 sièges sur un total
de 46, le SPD 9, le KPD 2.
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Le gouvernement H. Brüning tient une réunion[3].
Le chancelier annonce que, selon la volonté du président
P. v. Hindenburg ‑ avec lequel il s'était entretenu la
veille ‑, le gouvernement ne devra plus ni édicter de décret-loi
[Notverordnung] ni modifier sa composition. Il avait
observé que cela équivalait à une invitation à démissionner, interprétation
confirmée par le Hindenburg. Le gouvernement démissionne effectivement.
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Au moins depuis avril, K. v. Schleicher était
arrivé à l'opinion qu'il fallait obtenir la collaboration du NSDAP[4].
Les 28 avril et 8 mai il avait eu des entretiens avec Adolf
Hitler, à l'issue desquels il connait les conditions posées par le NSDAP pour tolérer un nouveau gouvernement qui serait formé
après le congédiement de H. Brüning: la dissolution de l'assemblée
nationale, des élections, et l'annulation de l'interdiction de la SA et du
SS.
Le 30 mai, au cours d'une rencontre avec le président
P. v. Hindenburg, A. Hitler réitère ses exigences en vue
d'une "coopération fructueuse avec un nouveau gouvernement formé par
monsieur le président du Reich"[5]:
premièrement la dissolution aussi prompt que possible du
Reichstag et la réélection d'un Reichstag qui corresponde à l'esprit qui
prévaut parmi le peuple, et deuxièmement la levée prompte des décrets
diffamatoires pour le NSDAP, en particulier
l'interdiction de la SA.
[Citation dans l'original ►.]
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Journal de Joseph
Goebbels (NSDAP) (extraits)[6]
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[...]
8 mai 1932
[...] Le Führer a un entretien décisif avec le général
Schleicher; y assistent quelques messieurs du plus proche entourage du
président du Reich. Tout se passe bien. Le Führer leur a parlé de façon
convaincante. Brüning devra tomber déjà dans les jours prochains. Le
président du Reich lui retirera sa confiance. Le plan va dans le sens
d'installer un cabinet présidentiel; le Reichstag sera dissout, toutes les
lois contraignantes devraient tomber, nous obtiendrons la liberté
d'agitation et nous livrerons alors à une oeuvre
magistral de propagande. [...]
13 mai 1932
Nous recevons des nouvelles du général Schleicher. La
crise se poursuit conformément au programme. [...]
18 mai 1932
[...] Il [Brüning] doit tomber, coute que coute. L'action
secrète contre lui se poursuit constamment. [...]
24 mai 1932
[...] Brüning devrait tomber le samedi. [...] Pour nous
le principal est que le Reichstag sera dissout. Pour le reste on verra.
[...]
30 mai 1932
La bombe a éclaté. À 12 heures Brüning a transmis au
président du Reich la démission collective du cabinet. Le système est
engagé dans sa chute. [...]
[Citations dans l'original ►.]
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Considérations de Friedrich Stampfer (SPD), 1947 (extrait)[7]
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La situation parlementaire dans le Reich restait stable
des élections de septembre de l'année 1930 jusqu'au renversement de Brüning
par la camarilla le 30 mai 1932, donc un an trois quarts. Cette
stabilité, un actif inestimable à une époque si tumultueuse, aurait
peut-être pu durer encore longtemps, si elle n'avait pas été détruite par
un jeu d'intrigues extraparlementaires. [...] Pour maintenir ce système,
Brüning avait besoin de la social-démocratie, à laquelle il devait faire
quelques concessions dans les détails, en particulier dans le domaine
social. Cependant la social-démocratie avait besoin du rattachement au
centre bourgeois, si elle voulait tenir la droite éloignée du pouvoir.
[...] Pourtant les social-démocrate aurait préféré cent fois être dans
l'opposition que tolérer, c'était uniquement la conscience de ce que leur
opposition pousserait l'évolution encore beaucoup plus loin à droite, qui
la contraignait à se joindre aux partisans d'un chancelier se plaçant très
loin à droite.
[Citation dans l'original ►.]
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•
|
Le président P. v. Hindenburg reçoit Franz von Papen (Zentrum) pour le charger de former un
nouveau gouvernement qui ne soit pas une émanation des partis[8].
Papen accepte et exprime le souhait que le communiqué de presse utilise la
désignation de "gouvernement du Reich, de la concentration
nationale" ["Reichsregierung der nationalen
Konzentration"].
F. v. Papen annonce aussitôt sa décision de
quitter le Zentrum.
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Le nouveau gouvernement est constitué.
Reichskanzler Franz von Papen, Zentrum (3.6.32
o.P.)
Auswärtiges Konstantin, Freiherr von Neurath,
o.P.
Inneres Wilhelm, Freiherr von Gayl, DNVP
Finanzen ab 2.6.32: Johann Ludwig, Graf
Schwerin von Krosigk, o.P.
Wirtschaft Dr. Hermann Warmbold, o.P.
Justiz Dr. Franz Gürtner, DNVP
Arbeit Dr. Hermann Warmbold, o.P., vorläufig
ab 6.6.32: Dr. Hugo Schäffer, o.P.
Wehr Kurt von Schleicher, o.P.
Verkehr und Post Paul, Freiherr Eltz von
Rübenach, o.P.
Ernährung Magnus, Freiherr von Braun, DNVP
ohne Geschäftsbereich ab 29.10.32: Dr. Franz
Bracht, o.P.
ab 31.10.32: Dr. Johannes Popitz, o.P.
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Déclaration du groupe à
l'assemblée nationale du SPD, 1er juin 1932[9]
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[...] Le groupe social-démocrate à l'assemblée nationale
est décidé de mener la lutte contre toutes les attaques
social-réactionnaires, contre toutes les expérimentations inflationnistes
et contre toutes les attaques à la constitution et la démocratie; elle s'en
tient vis-à-vis du gouvernement en formation à la méfiance la plus stricte
et en tirera toutes les conséquences parlementaires.
[Citation dans l'original ►.]
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Appel de la commission
exécutive du SPD, 1er juin 1932 (extraits)[10]
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•
|
La réaction a dévoilé ses cartes! Le cabinet de la
concentration nationale est le premier gouvernement du Reich depuis 1918,
dans lequel les travailleurs organisés, dans lequel les syndicats des
travailleurs, employés, fonctionnaires, peu importe de quelle orientation,
sont restés sans aucune représentation. [...] La social-démocratie entre
dans l'opposition la plus tranchée à un moment où la démagogie
réactionnaire est contrainte de se démasquer elle-même. Ce qui compte, est
de faire revenir dans le front de la social-démocratie contre la réaction,
également les parties de travailleurs induites en erreur par les
communistes et les nazis. Cela vaut nommément pour ces aveugles et dupés qui
durant des années se laissaient mettre l'idée dans la tête par les
communistes, que la social-démocratie serait "l'ennemi
principal"! [...]
En vain la classe des capitalistes d'Allemagne cherche
son salut chez le fascisme. Tout travail de rapiéçage de la part des
secoureurs capitalistes restera vain. La transformation de l'ordre
économique défaillant, avec pour objectif l'économie collective socialiste
a murie pour devenir la tâche du présent. [...] Le pouvoir des monopoles
doit être brisé, l'influence de l'état sur la production et distribution de
marchandises, sur le système bancaire et de crédit doit être renforcée. La
propriété et le pouvoir de gestion publics doivent être élargies, pour
créer la base de la planification de l'économie collective.
[Citation dans l'original ►.]
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•
|
En Prusse, le 24 mai l'assemblée régionale avait
tenu sa séance constitutive, ce qui a rendu effective la démission du
gouvernement Otto Braun (SPD) annoncée le 26 avril[11].
Il continue à expédier les affaires courantes en attente de la constitution
d'un nouveau gouvernement. Le 3 juin une motion de censure contre le
gouvernement Braun, soumise au vote par le KPD, est adoptée par
225 voix (dont NSDAP, KPD, DNVP) sur un total de
253 voix. Mais une motion soumise par le DNVP visant à remettre en
vigueur le règlement intérieur antérieur à la modification décidée le
11 avril, est rejetée par 211 voix (SPD, KPD, Zentrum,
DStP) contre 202 (NSDAP, DNVP, DVP, CSVd, DHP). Ainsi,
compte tenu de l'impossibilité de constituer un nouveau gouvernement, celui
présidé par Braun reste en place.
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•
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Le président P. v. Hindenburg décrète la
dissolution de l'assemblée nationale[12].
La date des élections sera fixée au 31 juillet.
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Déclaration du gouvernement
dirigé par Franz von Papen, 4 juin 1932[13]
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•
|
Le nouveau gouvernement assume sa fonction dans une des
heures le plus graves de l'histoire de la patrie. [...]
Les gouvernements d'après la guerre ont cru pouvoir
décharger largement le travailleur comme l'entrepreneur des soucis
matériels, par un socialisme d'état toujours plus accentué. Ils ont essayé
de transformé l'état en ne sorte d'institution de bienfaisance [...] Ils
lui ont imparti des tâches que, de par sa nature, il ne pourra jamais
remplir. [...]
En cette dernière heure, il faut porter un coup d'arrêt à
l'usure morale du peuple allemand qui en résulte fatalement, renforcée par
la funeste lutte de classe hostile à la communauté et grossie par le
bolchévisme culturel qui menace de détruire les meilleurs fondements moraux
de la nation comme une poison dévorante. Trop profondément a déjà pénétré
dans tous les domaines culturels de la vie publique la décomposition causée
par les idées marxistes-athées, parce que les forces chrétiennes de l'état
était trop facilement prêtes aux compromis. La pureté de la vie publique ne
peut pas être préservé ou rétablie par la voie des compromis motivés par
le respect de la parité. Une décision claire doit être prise concernant la
question, quelles forces sont disposées à aider à édifier l'Allemagne
nouvelle sur la base des principes immuables de la vision du monde chrétienne.
[...]
Pour toutes ces raisons monsieur le président du Reich
s'est décidé à faire droit à la demande du gouvernement du Reich, de
dissoudre le Reichstag.
La nation est placée devant la décision claire et
univoque, avec quelles forces elle est disposée à emprunter la voie vers
l'avenir. Le gouvernement conduira, en toute indépendance vis-à-vis des
partis, la lutte pour la guérison psychique et économique de la nation,
pour la renaissance de l'Allemagne nouvelle.
[Citation dans l'original ►.]
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•
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En Mecklenburg-Schwerin, aux élections à l'assemblée
régionale, le NSDAP obtient 30 sièges sur un
total de 59, le SPD 18, le KPD 4.
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Le premier ministre de Prusse O. Braun entame un
congé "dans l'intention ferme de ne plus reprendre son poste" ["mit der festen Absicht, nicht mehr in das Amt
zurückzukehren"][14].
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•
|
Le premier ministre F. v. Papen
s'efforce à amener Zentrum, DNVP et NSDAP
à former un gouvernement de coalition en Prusse[15].
Il négocie successivement avec le président du DNVP Alfred
Hugenberg (le 6 juin), avec le NSDAP en
les personnes du président du groupe à l'assemblée régionale Wilhelm
Kube et du président de l'assemblée régionale Hanns
Kerrl (le 7), ainsi qu'avec des représentants du Zentrum
notamment le ministre de l'aide sociale [Wohlfahrtsminister]
de Prusse Heinrich Hirtsiefer. Mais les tentatives
n'aboutissent pas. Le 21 juin, Zentrum et NSDAP décideront de reporter les négociations et l'élection
d'un premier ministre après les élections à l'assemblée nationale.
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Est édicté le décret du président contre des actes de
violence politiques [gegen politische Ausschreitungen].
Cf. le texte du décret ►.
Il remplace une série de décrets dans le même domaine:
décret pour la lutte contre des actes de violence
politiques du 28 mars 1931,
décret pour la lutte contre des actes de violence
politiques du 17 juillet et le décret de modification respectif du
10 aout 1931,
certaines parties du décret pour la consolidation de
l'économie et des finances et pour la lutte contre des actes de violence
politiques du 6 octobre 1931,
certaines parties du décret pour la consolidation de
l'économie et des finances et pour la protection de la paix intérieure du
8 décembre 1931,
certaines parties du décret pour la protection de la paix
intérieure du 17 mars 1932,
décret pour la consolidation de l'autorité de l'état du
13 avril 1932,
décret pour la consolidation de l'autorité de l'état du
3 mai 1932.
Plusieurs régions (Bayern, Baden, Württemberg, Lippe,
Hambourg) ne sont pas favorables à l'autorisation du port d'uniformes stipulée
par le décret[16].
Bayern et Baden maintiennent leurs propres mesures d'interdiction, qui
seront cependant invalidées par le gouvernement le 28 juin.
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Proclamation du bureau
confédéral de l'ADGB, 14 juin 1932[17]
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•
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Le bureau confédéral de la Fédération syndicale générale
allemande [Allgemeiner Deutscher Gewerkschaftsbund] [...] a adoptée la proclamation suivante:
[...]
La déclaration de programme du nouveau gouvernement du
Reich est une déclaration de guerre ouverte à l'ensemble des travailleurs
allemands. [...] La protection et le développement ultérieur de la
constitution de Weimar, que le peuple a proclamée souverainement, est
confié à un gouvernement dont le ministre de la constitution professe
ouvertement la monarchie comme la forme d'état la meilleure. L'esprit de
son programme correspond à cette attitude. C'est l'esprit de la lutte de
classe délibérée par en haut. La lutte de classe prétendument "hostile
à la communauté", qu'on reproche au mouvement ouvrier allemand, n'est
rien d'autre que l'état des choses au niveau de la société, durant le règne
du système capitaliste, qui divise la nation en classes sociales.
L'objectif du mouvement ouvrier est de surmonter ce système, l'élimination
de la division en classes et des luttes de classe. Le mouvement ouvrier a
été et est l'une des grandes énergies créatrices de l'histoire allemande
moderne. Son objectif a été et est, de faire de la masse de travailleurs
comme classe asservie une "classe nationale", un facteur égal en
droits dans la vie de la nation. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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•
|
En Oldenburg est constitué un gouvernement avec Carl Röver (NSDAP) comme premier
ministre. Il occupe également les postes de ministre des Affaires
étrangères, du commerce, des communications. Heinz
Spangemacher (NSDAP) est ministre de la
Justice, des églises et de l'éducation. Julius Pauly (NSDAP) est ministre des Finances, et de l'assistance sociale
[soziale Fürsorge].
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•
|
À Lausanne se tient une conférence internationale sur le
règlement de la question des réparations[18].
Un accord est obtenu selon lequel la dette de l'Allemagne en matière de réparations
est remplacée par un dédommagement à hauteur de 3 milliards de
Reichsmark, payable ultérieurement. Parallèlement les créditeurs cessent
les remboursements des dettes interalliées vis-à-vis des USA. Les paiements
d'amortissement des emprunts liés aux plans Dawes et Young se poursuivent.
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•
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En Hessen, aux élections à
l'assemblée régionale, le NSDAP obtient 32 sièges
sur un total de 70, le SPD 17, le Zentrum 10,
le KPD 7.
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En décembre 1931, A. Hitler avait chargé l'entrepreneur
Wilhelm Keppler, membre du NSDAP,
de constituer un groupe d'experts en économie[19].
À l'issue de la phase de prise de contact avec des personnalités, une
première réunion se tient en juin 1932[20],
du “Studienausschuß für Wirtschaftsfragen” (“Comité d'étude pour des questions d'économie”)
(aussi appelé “Freundeskreis der Wirtschaft” ‑ “Amicale de l'économie”). À cette
association, nommée communément “Keppler-Kreis” (“cercle Keppler”), participent:
Kurt von
Schröder (cosociétaire de la banque J. H. Stein),
Emil
Meyer (directeur au sein de la Dresdner Bank),
Friedrich
Reinhart (membre du conseil d'administration de la Commerz-
und Privatbank AG)[21],
Albert
Vögler (président du conseil d'administration de la Vereinigte
Stahlwerke AG),
Otto
Steinbrinck (fondé de pouvoir général du groupe Flick,
directeur de la Maximilianshütte et de la Mitteldeutsche Stahlwerke AG),
Ewald
Hecker (président du conseil de surveillance de la Ilseder
Hütte AG),
August
Rosterg (directeur général de la Wintershall AG
qui occupe une position prédominante au sein du Kalisyndikat,
un comptoir unique de vente regroupant les mines de potasse),
Heinrich Schmidt (membre
du conseil de surveillance de la Dresdner Bank, conseiller juridique auprès
du Kalisyndikat),
Rudolf
Bingel (membre du conseil d'administration des Siemens-Schuckert-Werke GmbH),
Emil
Helfferich (président du conseil de surveillance de la Hamburg-Amerikanische Paketfahrt AG, en abrégé Hapag),
Hjalmar
Schacht (ex-président de la Banque nationale [Reichsbank]).
À partir de 1933 le chef du SS Heinrich Himmler sera chargé
d'inviter les membres du cercle Keppler aux festivités
officielles du NSDAP, et vers 1936 Fritz
Kranefuß qui est proche de W. Keppler, impulsera
la réorganisation du groupe. Sa composition évolue, il encaisse désormais
des cotisations et intègre un certain nombre de dirigeants du SS[22].
Il est appelé alors “Freundeskreis des Reichsführers SS”
(“Amicale du Reichsführer SS”) ou “Himmlerkreis” (“Cercle Himmler”). On peut noter que vers 1934-1935, Friedrich
Flick y adhèrera.
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Cf. ►.
En 1931 Friedrich Flick acquiert la
majorité du capital de la Mitteldeutsche Stahlwerke AG
(Mittelstahl). Mais sous l'effet de la crise
économique de 1929, le consortium de Flick se trouve
fortement endetté. En 1932 le gouvernement dirigé par Heinrich Brüning
vient à son secours en rachetant les actions de Flick
dans la GBAG pour une somme dépassant le triple de la valeur en bourse.
(l'état devenant ainsi propriétaire d'environ 23 % des actions de la
VStAG.).
En 1934 Mittelstahl fusionnera avec la Charlottenhütte. Par là Flick détient
environ 99 % du capital de Mittelstahl. Puis en
1936 l'état cède sa participation dans la VStAG, et ceci dans des
conditions favorables notamment à Flick. Celui-ci
poursuit l'élargissement de son consortium, qui sera rassemblé en 1937 dans
le cadre de la Düsseldorfer Holdinggesellschaft Friedrich
Flick KG. En 1943 Mittelstahl est transformé en
GmbH.
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Otto Steinbrinck occupe à partir de
1924 des positions de direction dans le consortium de Friedrich
Flick, notamment membre du conseil d'administration de la Mitteldeutsche Stahlwerke AG (Mittelstahl)
(1927) et de la Eisenwerkgesellschaft Maximilianshütte
(1930)[23].
En 1933 il adhèrera au NSDAP. À partir de décembre
1939 il est administrateur du patrimoine de Friedrich Thyssen. Au début de
1940 il devient président adjoint du conseil de surveillance de la Vereinigte Stahlwerke AG.
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Le 14 janvier 1926 est créée la Vereinigte
Stahlwerke AG (en abrégé VStAG), qui réunit les quatre consortiums
suivants de la sidérurgie[24].
Consortium Rheinelbe (c'est-à-dire
les sociétés sidérurgiques de la Siemens-Rheinelbe-Schuckert-Union):
Deutsch-Luxemburgische Bergwerks-
und Hütten AG (en abrégé Deutsch-Lux), à Bochum
Gelsenkirchener Bergwerks-AG
(en abrégé GBAG), à Essen
AG Bochumer Verein für Bergbau
und Gußstahlfabrikation (en abrégé Bochumer Verein),
à Bochum
Consortium Rheinstahl:
Rheinische Stahlwerke (en
abrégé Rheinstahl), à Essen
Consortium Phoenix:
“Phoenix”, AG für Bergbau und
Hüttenbetrieb (en abrégé Phoenix), à Dortmund-Hörde
Vereinigte Stahlwerke van der Zypen
und Wissener Eisenhütten AG (en abrégé van der
Zypen), à Köln‑Deutz
Consortium Thyssen:
le Groupe Thyssen à Duisburg-Hamborn
(c'est-à-dire la AG für Hüttenbetrieb à Meiderich, la Gewerkschaft
August-Thyssen-Hütte, la Gewerkschaft Friedrich
Thyssen, la Gewerkschaft Lohberg, la Gewerkschaft Rhein I et la Firma Thyssen & Co. à Mülheim/Ruhr)
Friedrich Thyssen est président du conseil de surveillance, Albert Vögler président du conseil d'administration (Vögler succède par ailleurs à Emil Kirdorf
comme directeur général de la GBAG). Friedrich Flick
est membre des deux organes, mais il exercera de l'influence surtout dans
ses fonctions de président du conseil de surveillance des principales
sociétés composant la VStAG.
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Déclaration des organisations
syndicales, 20 juin 1932[25]
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Les organisations syndicales centrales soussignées
constatent à l'unanimité que les mesures de démantèlement et les nouvelles
charges contenues dans le décret d'urgence dépassent de loin les pires
craintes que devait nourrir l'ensemble des travailleurs allemands à cause
de la déclaration de programme du gouvernement du Reich. Par là il a engagé
la lutte contre les institutions sociales de l'état, qu'il a désignées
comme "institution de bienfaisance sociale". Cette attaque doit
être ressentie comme une provocation par les syndicats des travailleurs,
employés et fonctionnaires, et repoussée catégoriquement. [...] Les
syndicats savent que la détresse de l'époque exige des sacrifices. Mais
dans l'esprit d'une communauté véritable du peuple ils demandent une
répartition socialement juste de charges inévitables. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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|
Récit du ministre de
l'Intérieur de Prusse Carl Severing (SPD) concernant
un entretien avec le ministre de l'Intérieur du Reich, fin juin 1932
(extrait)[26]
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•
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[...] une conférence des ministres de l'intérieur des Länder, que le nouveau ministre de l'intérieur du Reich Freiherr von Gayl avait convoquée [le 22 juin] [...]
Quelques jours plus tard monsieur von Gayl apparût
chez moi. [...] À ma question si le gouvernement du Reich projetait
effectivement la nomination d'un commissaire du Reich, le ministre de
l'intérieur du Reich répondit de façon vague. J'en retirais néanmoins
l'impression que le gouvernement du Reich ne songeait pas pour l'instant à
la mise en oeuvre d'un tel plan. J'ai conforté le
ministre dans cette idée par des indications répétées concernant
l'organisation et la fidélité au devoir de la police, qui serait à la
hauteur aussi en cas d'actes de violence d'envergure. En toute franchise je
lui ai exposé ensuite mon opinion sur la situation politique d'ensemble.
Après l'élection du 31 juillet le Reichstag serait vraisemblablement
aussi incapable de travailler que le Landtag. Si de cette défaillance résulteraient
des troubles étendus, je pourrais très bien m'imaginer que le Reich, pour
une riposte efficace rassemblerait ses propres moyens de pouvoir avec les
forces de police de l'état membre le plus grand, la Prusse. Cela serait
atteint de la façon la plus appropriée non pas par la nomination d'un
commissaire particulier, mais par une union personnelle entre le ministre
compétent du Reich et de Prusse. J'avais en tête à cet égard l'idée qui
avait été examinée au début de l'automne 1931 par le chancelier du Reich
Brüning, Otto Braun et Otto Wels* [...]
[Citation dans l'original ►.]
* Cf. ►.
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•
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Sont édictés le deuxième décret du président du Reich contre
des actes de violence politiques [gegen politische
Ausschreitungen], après celui du 14 juin 1932, et le décret du
ministre de l'intérieur sur les rassemblements et défilés [über
Versammlungen und Aufzüge]
Cf. le texte des décrets: ► ►.
Ces textes annulent notamment les mesures adoptées par
certaines régions en matière de port d'uniforme et d'interdiction de
manifestations[27].
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À Berlin se tient un “Congrès d'unité contre le fascisme” (“Einheitskongreß gegen den Faschismus”) organisé par le KPD[28].
Il réunit 1 465 délégués, dont 954 sont sans parti,
379 du KPD et 132 du SPD et de l'organisation Bannière du Reich.
L'objectif est de constituer un mouvement d'“Action antifasciste” (“Antifaschistische Aktion”).
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•
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Dans différentes localités se produisent des affrontements
entre national-socialistes, notamment groupes de la
SA, et des militants du KPD et e l'organisation Bannière du Reich[29].
Le bilan de la journée au niveau national est de 27 morts et
181 blessés graves.
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•
|
Le gouvernement approuve la proposition de
F. v. Papen de préparer la nomination d'un commissaire du Reich
pour la Prusse, ainsi qu'un décret d'instauration de l'état d'exception
qui, en cas de résistance des autorités de Prusse soumettre la police de
Prusse directement au commandement du ministre de la défense[30].
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•
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Le ministre de l'Intérieur de Prusse C. Severing
publie un appel demandant à la population de faire preuve d'attitude
pondérée et réservée en matière de conflits politiques[31].
Il donne instruction aux premiers ministres des provinces que les services
de police doivent[32]:
à l'occasion de la déclaration de réunions et défilés en
plein air examiner strictement si des forces de police suffisantes pour la
protection des participants sont disponibles, et dans le cas contraire
édicter une interdiction de l'évènement.
[Citation dans l'original ►.]
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•
|
En Mecklenburg-Schwerin est constitué un gouvernement
avec Walter Granzow (NSDAP) comme
premier ministre. Celui-ci occupe également les postes de ministre des
Finances, de l'agriculture, des domaines et des forêts. Friedrich
Scharf (NSDAP) est ministre de l'Intérieur, de
la Justice ainsi que ministre de l'éducation, de l'art et des questions
religieuses et médicales. Ce gouvernement restera en place après mai 1933.
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•
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Le chancelier F. v. Papen et le ministre de
l'Intérieur Wilhelm von Gayl (DNVP) se rendent chez le
président P. v. Hindenburg et lui soumettent un texte de décret
en vue de la désignation d'un commissaire du Reich [Reichskommissar]
en Prusse[33].
Hindenburg signe, mais la date est laissée en blanc.
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•
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Le ministre de l'Intérieur W. v. Gayl
informe les membres du gouvernement au sujet des pouvoirs qui lui sont
conférés par le décret signé le 13 juillet[34].
Le 18, le maire d'Essen, Franz Bracht (sans
parti), sera présenté au gouvernement comme le commissaire du Reich [Reichskommissar] pour le ministère de l'Intérieur de
Prusse.
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•
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Est édicté le décret sur le Service de travail volontaire [über den Freiwilliger Arbeitsdienst]. Le 2 aout seront
édictées des directives d'application.
Cf. le texte des décrets ► ►.
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Les national-socialistes organisent une
manifestation dans le centre d'Altona
(aujourd'hui partie d'Hambourg), à laquelle participent notamment des
membres du SA en uniforme[35].
Plus de 7000 manifestants arrivent de toute la région de
Schleswig-Holstein. Le cortège se trouve bloqué par les habitants hostiles.
Des tirs éclatent, deux membres du SA sont tués. Des unités de police
d'Altona et de Hambourg interviennent, ils tirent sur les maisons
environnantes. On compte 16 morts et 64 blessés graves.
Un tribunal d'exception juge quatre personnes, communistes,
pour "assassinat en groupe" ["gemeinschaftlicher
Mord"] des deux membres du SA, ils sont condamnés à mort. Les national-socialistes procèderont à l'exécution des condamnés
le 1er aout 1933.
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Le préfet de police d'Altona
(aujourd'hui partie d'Hambourg) Otto Eggerstedt (SPD)
avait autorisé la manifestation des national-socialistes,
malgré le fait que le premier ministre de la province de Schleswig Waldemar Abegg (frère du secrétaire d'état au ministère de
l'intérieur de Prusse Wilhelm Abegg) avait interdit
presque toutes les manifestations politiques pour ce même jour[36].
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Article dans l'organe du SPD Vorwärts, 17 juillet 1920 (extraits)[37]
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Si quelqu'un en Allemagne s'imaginerait que
l'organisation du Front de Fer tolèrerait une abrogation de la constitution
républicaine du Reich allemand, alors ce quelqu'un serait dans une erreur
fatale. [...] Pour que chacun sache à quoi se tenir, nous voulons cependant
aussi mettre en garde ‑ non pas les travailleurs organisés, ils
sont au courant ‑, de ne pas prendre au sérieux pour un motif
quelconque, les appels du KPD à des grèves de protestation et de force de
durée plus ou moins courte. Nous ne laisserons pas s'émousser cette arme
ultime, décisive du prolétariat, par des bousilleurs. Si et quand on doit y
avoir recours, là-dessus décident uniquement les organisations compétentes.
Ils frapperont sans hésitation avec la pleine force de frappe des
organisations, quand seront en jeu les droits fondamentaux et vitaux de la
classe ouvrière.
[Citation dans l'original ►.]
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Est édicté le deuxième décret du ministre de l'intérieur sur
les rassemblements et défilés [über Versammlungen und
Aufzüge], après celui du 28 juin. Le
22 juillet sera édicté le troisième décret du ministre de l'intérieur
sur les rassemblements et défilés, qui modifie légèrement le texte de la
précédente.
Ces décrets instaurent une interdiction générale de
rassemblements et manifestation en plein air à l'exception des
rassemblements organisés dans des enceintes prévus pour une assistance
nombreuse, et soumises à l'achat de billets d'entrée.
Cf. le texte des décrets ► ►.
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Le chancelier F. v. Papen et le ministre de
l'Intérieur W. v. Gayl reçoivent les
ministres de Prusse H. Hirtsiefer (aide sociale [Volkswohlfahrt]), C. Severing
(Intérieur) et Otto Klepper (Finances)[38].
Papen annonce qu'à sa demande le président a édicté un
décret concernant le rétablissement de la sécurité et l'ordre publiques
dans le territoire de Prusse [betreffend die
Wiederherstellung der öffentlichen Sicherheit und Ordnung im Gebiete des
Landes Preußens].
Cf. le texte du décret ►.
La date du 20 a été ajoutée par F. v. Papen à
la main dans l'original.
Ce décret nomme le chancelier du Reich comme commissaire du
Reich pour Prusse [Reichskommissar für das Land Preußen].
F. v. Papen informe qu'il démet de leurs postes le premier
ministre de Prusse O. Braun et le ministre de
l'Intérieur prussien C. Severing, et qu'il charge
F. Bracht avec la direction du ministère de
l'Intérieur.
C. Severing déclare qu'il proteste
énergiquement contre ces mesures et qu'il ne cèdera qu'à la force, ou alors
qu'il quittera son poste s'il était demis par ordre exprès du président du
Reich ou par une décision de l'assemblée régionale.
Immédiatement après cette réunion est édicté un décret du
président du Reich concernant le rétablissement de la sécurité et l'ordre
publiques en Grand-Berlin et la province Brandenburg [betreffend die Wiederherstellung der
öffentlichen Sicherheit und Ordnung in Groß-Berlin und Provinz
Brandenburg]. Ce décret sera abrogé le 26 juillet.
Cf. le texte du décret ►.
Par ce décret, dans le périmètre concerné est instauré
l'état d'exception et la police est soumise au commandant du District
militaire 3 [Wehrkreis 3], lieutenant
général Gerd von Rundstedt, qui obéit aux directives
du ministère de la défense[39].
Le préfet de police Albert Grzesinski (SPD), le
vice-préfet de police Bernhard Weiß et le commandant
de la police de protection [Schutzpolizei] de Berlin, Magnus Heimannsberg, reçoivent leurs lettres de
congédiement. Ils déclarent que les lettres ne sont pas fondées
juridiquement; ils sont arrêtés, puis libérés après avoir signé une déclaration
selon laquelle ils renoncent à effectuer leur fonction. Grzesinski
sera remplacé comme préfet de police par Kurt Melcher[40].
Après la réunion à la chancellerie, H. Hirtsiefer,
C. Severing et O. Klepper se rendent au
ministère de l'Intérieur de Prusse pour une réunion avec les autres
ministres. Sur proposition de Severing il est décidé
d'avoir recours à la Haute Cour constitutionnelle [Staatsgerichtshof].
Dans la soirée, C. Severing, sous
menace d'arrestation, est forcé à quitter les bureaux du ministère de
l'Intérieur. Les autres ministres prussiens sont également congédiés.
Les mesures imposées par le gouvernement du Reich suscitent
une contestation de la part du gouvernement de Bavière qui les considère
comme violant la constitution, et annonce une procédure devant la Haute
Cour constitutionnelle [Staatsgerichtshof][41].
Des protestations similaires seront formulées par les gouvernements de Baden, Württemberg, Hessen,
Lippe et Schaumburg-Lippe.
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Parmi les arguments employés pour rejeter les critiques selon
lesquelles l'action du gouvernement était contraire à la constitution,
figure la référence à l'intervention effectuée en 1932 contre Saxe. Par
exemple un journal écrit, le 21 juillet[42]:
[...] car lui [Severing] ne voudra
quand même pas mettre en doute sérieusement la validité juridique d'une
mesure du président du Reich Ebert, camarade de son propre parti.
[Citation dans l'original ►.]
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Appel du comité exécutif du
SPD, dirigé au parti, 20 juillet 1932 (extraits)[43]
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Au parti!
La social-démocratie dans la lutte pour la liberté!
La lutte pour le rétablissement d'un situation juridique
ordonnée dans la république allemande doit être menée dans un premier
temps, avec toutes les forces, en tant que lutte électoral. Il revient au
peuple allemand, par son verdict puissant le 31 juillet, de mettre un
terme à la situation actuelle qui est issue de l'oeuvre
conjointe du gouvernement du Reich et du Parti national-socialiste. Les
organisations doivent se préparer au plus haut point à la lutte. La
discipline la plus stricte s'impose plus que jamais. Il faut résister à des
paroles excessives venant de côtés non autorisés! Maintenant surtout avec
la force concentrée pour la victoire de la social-démocratie le
31 juillet!
[Citation dans l'original ►.]
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Récit d'Albert Grzesinski
au sujet des évènements du 20 juillet 1932 (extraits)[44]
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Mais quel aurait dû être l'objectif de la lutte? Le
gouvernement prussien avait déjà démissionné depuis mai 1932 par une
décision propre et comme conséquence du résultat des élections au Landtag.
[...] L'organisation de nouvelles élections au Landtag prussien n'aurait
pas amené un résultat différent de celui présent après les élections du
24 avril. On aurait donc pu lutter seulement pour des questions de
personnes. Cela aurait été encore moins justifiable. Sinon on aurait dû
lutter pour l'élimination du parlement tout court, cela aurait été alors un
objectif communiste-bolchévique. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Le KPD s'adresse au SPD avec la proposition d'appeler
ensemble à une grève générale. Le SPD répond négativement[45].
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La nuit, la police occupe les locaux de l'imprimerie de
l'organe du KPD Rote Fahne[46].
Le lendemain le commandant militaire lieutenant général
G. v. Rundstedt prononcera l'interdiction pour une durée de cinq
jours.
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Déclaration du comité de parti [Parteiausschuß] du SPD, 21 juillet 1932 (extraits)[47]
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Le comité de parti du SPD stigmatise devant tout le
peuple allemand et le monde entier la façon de procéder par la force et
contraire à la constitution du gouvernement du Reich contre le gouvernement
prussien. Il exprime aux camarades du gouvernement prussien et au préfet de
police de Berlin la reconnaissance et les remerciements pour leur attitude
digne lors du 20 juillet.
L'intervention par la force, qui a été exigée par les national-socialistes et exécutée par le gouvernement du
Reich a interrompu provisoirement le travail d'édification plein de sens de
responsabilité du Parti social-démocrate vis-à-vis de l'état prussien.
Comme dans le Reich, maintenant aussi en Prusse a été instauré la
domination exclusive d'une mince couche supérieure, et totalement éliminée
toute influence des larges masses travailleuses.
Les dirigeants communistes qui depuis des années, côte à
côte avec les national-socialistes, ont mené la lutte
contre O. Braun et C. Severing,
ont exigé leur renversement, leur destitution, leur mise en état
d'accusation, appellent maintenant à cause de la destitution d'O. Braun et C. Severing à la
grève générale. La classe ouvrière allemande ne se laissera pas prescrire
le choix des moyens et de l'heure de l'action, par des alliés des national-socialistes dans la lutte contre O. Braun
et C. Severing! Il s'agit maintenant de
rassembler dans la pleine activité, discipline et unité toutes les forces
pour la campagne électorale et la victoire de la social-démocratie. Pour
les luttes ultérieures imminentes les organisations doivent être mises en
état de disponibilité maximale. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Appel des syndicats
21 juillet 1932[48]
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Les évènements politiques les plus récentes ont causé une
grande agitation parmi les travailleurs, employés et fonctionnaires
allemands. Malgré tout ils doivent rester circonspects. La situation en
Prusse n'est pas encore tranchée définitivement. Une procédure devant la
Haute Cour de Justice a été engagée. C'est le 31 juillet que le peuple
allemand, en particulier la masse des travailleurs allemands donneront la
réponse décisive. C'est le devoir de toutes les organisations syndicales et
de toutes les couches du peuple, qui se placent sur le terrain de la
constitution et du droit, de faire en sorte par tous les moyens à leur
disposition que l'élection au Reichstag a lieu. Ni la terreur de la rue ni
une quelconque dictature contraire à la constitution devront empêcher que
le 31 juillet le peuple fasse usage de droit suprême. La discipline
exemplaire des travailleurs, employés et fonctionnaires allemands doit être
maintenu debout aussi dans ces jours difficiles quoi qu'il arrive. Nous ne
nous laissons pas prescrire l'heure de l'action par des ennemis des
syndicats.
[Citation dans l'original ►.]
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Article dans l'organe du SPD Vorwärts, 21 juillet 1920 (extraits)[49]
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Oui, à Berlin tout est resté calme, mais qu'ils ne se
trompent pas: c'est grâce uniquement à la circonspection de la direction social-démocrate
et à son sang-froid, uniquement à la discipline admirable des masses
travailleuses de Berlin.
[Citation dans l'original ►.]
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Joseph Goebbels
dans les notes de son journal (extraits)[50]:
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20 juillet 1932
Tout se déroule selon le programme. Bracht
est nommé commissaire du Reich. [...] La Reichswehr se
tient prêt, mais n'a pas besoin d'intervenir directement. Nous sommes
réunis en petit cercle et composons une liste de cadeaux, tous ce que Bracht doit maintenant faire. [...]
21 juillet 1932
Tout avance comme sur des roulettes. [...] Certes des
rumeurs circulent au sujet d'une insurrection imminente du Reichsbanner,
mais tout ça c'est de l'enfantillage. Les rouges on raté leur heure. Elle
ne viendra plus jamais.
[Citation dans l'original ►.]
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Article dans l'organe du SPD Vorwärts, 22 juillet 1920 (extraits)[51]
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Pas de grève en proie à
l'affolement!
Aux travailleurs, employés et fonctionnaires de Berlin!
Une indignation immense, justifiée, s'est emparée des
journaux et des membres de tous les syndicats libres, lorsque le
gouvernement de Prusse, républicain et conforme à la constitution, a été
destitué par le gouvernement Papen, et que des hautes fonctionnaires dans
le pays et à la préfecture de police de Berlin ont été écartés de leurs
fonction par la force. [...] La situation est tendue à l'extrême. Des
provocateurs sont à l'oeuvre! Ils bavardent de grève
générale et d'actions, sans avoir les masses derrière eux. Ils veulent
donner aux pires puissances de la réaction un prétexte à l'intervention
brutale contre le mouvement ouvrier, et pousser les masses de travailleurs
dans un bain de sang. Les élections au Reichstag du 31 juillet doivent
avoir lieu quoi qu'il arrive! Elles doivent amener la défaite du
gouvernement Papen et du national-socialisme. Ne suivez donc pas les
provocateurs, mais suivez la direction de vos syndicats. Les vieux moyens
de lutte syndicaux sont utiles au moment approprié. N'écoutez que nous!
[Citation dans l'original ►.]
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Un décret abroge le décret du président du Reich concernant
le rétablissement de la sécurité et l'ordre publics en Grand-Berlin
et la province Brandenburg [betreffend die Wiederherstellung der öffentlichen Sicherheit und
Ordnung in Groß-Berlin und Provinz Brandenburg] du 20 juillet.
Cf. le texte du décret ►.
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En Prusse, le cabinet des commissaires du Reich
approuve un projet de décret soumis par F. Bracht,
qui admet de nouveau la possibilité pour des fonctionnaires et employés
publics d'être adhérents du NSDAP[52].
Le 3 juillet 1930, le gouvernement de Prusse avait interdit à ces
personnels l'appartenance au NSDAP et également au
KPD.
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Le président édicte le décret pour la consolidation de la
paix intérieure [zur Sicherung des inneren Friedens].
Cf. le texte du décret ►.
Tous les rassemblements politiques en plein air sont
interdits par décret. La mesure est d'abord déclarée jusqu'au 10 aout,
puis le 9 aout elle sera prolongée jusqu'au 31 aout.
Cf. le texte du décret ►.
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Se tiennent des élections au Reichstag
NSDAP
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230
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DNVP
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37
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DVP
|
7
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Zentrum
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75
|
SPD
|
133
|
KPD
|
89
|
Bayrische Volkspartei
|
22
|
...
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Total
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608
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En Thüringen, aux élections au Landtag, le NSDAP obtient 26 sièges sur un total de 61, le
SPD 15, le KPD 10.
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Le préfet de police de Berlin K. Melcher
interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne,
du 31 juillet au 11 aout[53].
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Article de Fritz Geyer (SPD), Neue Blätter für den Sozialismus, 31 juillet 1932
(extrait)[54]
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Plus rien à faire, si l'on ne peut pas étouffer le NSDAP dans l'opposition, il faut l'épuiser au gouvernement.
Ce parti doit se trouver, après l'élection, à la table de négociation dans
le Reich comme en Prusse.
[Citation dans l'original ►.]
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