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Le commandement suprême de l'armée est placé sous l'autorité
du ministère de la guerre prussien. (Cf. ci-dessous.) La mesure est
accompagnée d'une précision selon laquelle le ministère est soumis au
contrôle exercé par le conseil exécutif. Dans la pratique, le Conseil des
mandatés du peuple imposera sa propre prépondérance. Un incident qui se
produira quelques jours plus tard, entre le ministre de la guerre
provisoire, Heinrich Scheüch, et le représentant du
conseil exécutif, le lieutenant [Oberleutnant] Eduard Walz,
est significatif à cet égard[1].
Walz réclame le droit de contresigner tout décret
ministériel, ce que Scheüch refuse; c'est le Conseil
des mandatés du peuple qui finira par imposer sa position.
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Depuis octobre 1918, des négociations avaient été entamées
entre des représentants, d'une part des employeurs et de l'autre des
syndicats (cf. ►).
Les principaux interlocuteurs sont respectivement Hugo Stinnes (un des
principaux membres de la grande bourgeoisie industrielle) et Carl
Legien (SPD, président de la Commission générale des syndicats). Le
15 novembre est signé un accord auquel le Conseil des mandatés du
peuple confère force de loi (cf. ci-dessous). Les syndicats sont reconnus
comme représentation compétente du personnel. En outre les employeurs
s'engagent à ne plus soutenir les “associations d'entreprise” [“Werkvereine”] qu'ils avaient établies pour concurrencer les
syndicats. Pour la mise en oeuvre de l'accord, est
constitué une “commission centrale” [“Zentralausschuß”]
(formellement intitulée “Communauté centrale de travail des employeurs et
employés industriels et commerciaux d'Allemagne” [“Zentralarbeitsgemeinschaft
der industriellen und gewerblichen Arbeitgeber und Arbeitnehmer
Deutschlands”], ZAG) sur des bases paritaires. (Cf. ci-dessous.)
Parallèlement, le conseil exécutif proclame que les
syndicats sont les représentants des intérêts économiques des travailleurs.
Le lendemain, une déclaration complémentaire concernant les comités et
conseils d'ouvriers créés précédemment dans les entreprises est publiée.
(Cf. ci-dessous.)
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À Dresde (Sachsen), le
gouvernement est remplacé par un Conseil des mandatés du peuple composé de
la façon suivante[2]:
Richard Lipinski (USPD), Intérieur
et Affaires étrangères; Friedrich Geyer (USPD),
Finances; Hermann Fleißner (USPD),
Militaire; Wilhelm Buck (SPD), affaires culturelles et éducation [Kultus- und Unterrichtswesen]; Georg
Gradnauer (SPD), Justice; Albert Schwarz (SPD), Travail.
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En 1892 il constitue la Fa. Hugo Stinnes GmbH, avec pour
activité le traitement du charbon ainsi que sa commercialisation.
En 1898 il participe à la constitution de la Rheinisch-Westfälische
Elektrizitätswerk AG (RWE), et en commun avec August Thyssen il
constitue l'AG Mülheimer Bergwerksverein.
En 1901 il constitue la Deutsch-Luxemburgische
Bergwerks- und Hütten AG (Deutsch-Luxemburg), qui se développera
dans les années à venir au moyen de fusions et d'acquisitions.
En 1902 lui et A. Thyssen acquièrent en commun la
majorité des actions de RWE; Stinnes devient président du conseil de
surveillance
En 1910 la Deutsch-Luxemburg acquiert
la Dortmunder Union AG et devient l'un des plus grands
groupes de l'industrie minière d'Allemagne.
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Communiqué du Conseil exécutif
concernant la réorganisation des relations de commandement,
15 novembre 1918[4]
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Afin de pouvoir mettre en oeuvre une
règlementation homogène de la démobilisation, une réorganisation des
rapports de commandement est nécessaire.
À partir de maintenant, les commandements généraux
suppléants, l'état-major général et le commandement suprême de l'armée sont
subordonnés au ministre de la guerre.
Toutes les administrations de commandement militaire
doivent se conformer à ces directives. Le ministère de la guerre ainsi que
les administrations du Reich sont soumis au contrôle du conseil exécutif du
conseil d'ouvriers et de soldats.
[Citation dans l'original ►.]
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Accord entre les grandes unions
d'employeurs et les syndicats des salariés, 15 novembre 1918
(extraits)[5]
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Les grandes unions d'employeurs s'accordent avec les
syndicats des salariés, sur ce qui suit:
1. Les syndicats sont
reconnus comme représentants autorisés des salariés.
2. Toute limitation de
la liberté de coalition des travailleurs et travailleuses est inadmissible.
[...]
6. Les conditions de
travail pour tous les travailleurs et travailleuses doivent être fixées
selon le contexte de la profession concernée, par des accords collectifs
avec les associations professionnelles des salariés. Les négociations à ce
sujet doivent être engagées sans délai et menées à terme au plus vite.
[...]
9. Le maximum du temps
de travail journalier régulier est fixé pour toutes les entreprises à
8 heures. Il est interdit d'appliquer des réductions de salaire à
l'occasion de cette diminution du temps de travail.
10. Pour la
mise en oeuvre de ces accords ainsi que de mesures à
prendre en vue de la règlementation de la démobilisation, du maintien de la
vie économique et de la sécurisation des conditions d'existence des
salariés, en particulier des blessés graves de guerre, est constitué une
commission centrale sur une base paritaire avec des ramifications
structurées par profession.
11. À la
commission centrale incombent en outre les décisions concernant des
questions de fond, dans la mesure où elles surgissent notamment en lien
avec le règlement collectif des rapports salariaux et de travail, ainsi que
la conciliation de différends qui concernent plusieurs groupes de
professions simultanément. Ses décisions ont validité obligatoire pour les
employeurs et les salariés, si elles ne sont pas dans le délai d'une
semaine contestées par une des associations professionnelles respectives en
cause.
[...]
[Citation dans l'original ►.]
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Statuts provisoires de la Communauté
centrale de travail des employeurs et employés industriels et commerciaux
d'Allemagne, 4 décembre 1918 (extrait)[6]
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Imprégnées de la reconnaissance du fait que le relèvement
de notre économie nationale exige le rassemblement de toutes les forces
économiques et spirituelles et une collaboration harmonieuse de toutes les
parties, et imprégnées de la responsabilité qui en découle, les
organisations des employeurs de l'industrie et des petites et moyennes
entreprises et celles des salariés s'associent en une communauté de
travail.
La communauté de travail a pour but la solution, en
commun, de toutes les questions économiques et sociales touchant à
l'industrie et aux petites et moyennes entreprises ainsi que de toutes les
affaires législatives et administratives les concernant.
[Citation dans l'original ►.]
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Communiqué du Conseil exécutif
concernant la représentation des intérêts économiques par les syndicats,
15 novembre 1918[7]
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La représentation des intérêts économiques pour toutes
les personnes employées dans les entreprises de Grand-Berlin est la tâche
des syndicats libres. Le comité de la commission syndicale de Berlin et
environs est habilité à prendre toutes les mesures requises.
[Citation dans l'original ►.]
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Communiqué du Conseil exécutif
concernant la légitimité des comités et conseils d'ouvriers existants
jusqu'à des nouvelles élections les concernant, 16 novembre 1918[8]
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Les différentes notifications du gouvernement du Reich et
des autres administrations, y compris de la commission syndicale de Berlin
sont susceptibles de susciter des malentendus au sujet des droits des
comités respectivement conseils d'ouvriers. Les entrepreneurs considèrent
d'ores et déjà les comités d'ouvriers comme dissous et refusent de leur
accorder le contrôle sur l'entreprise.
Face à cette situation le conseil exécutif du conseil
d'ouvriers et de soldats déclare ce qui suit: Jusqu'à l'élection pour
renouveler les conseils d'ouvriers d'usine, à laquelle sera procédé sous
surveillance des syndicats, les comités de travailleurs existants restent
en vigueur. À ces comités d'ouvriers incombe le droit de contrôle et de
codécision au sujet de toutes les questions surgissant du procès de
production.
[Citation dans l'original ►.]
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À Berlin, au cours d'une réunion du Conseil des
mandatés du peuple, Emil Barth (USPD), représentant
des “hommes de confiance”, propose la création d'une force de sécurité pour
Berlin composée de 10 000 volontaires[9].
Le 17 novembre, le commandant de la ville, Otto Wels (SPD), appelle
les soldats de la garnison de Berlin à se porter volontaires pour la
formation d'une unité nommée “Garde militaire républicaine” [“Republikanische
Soldatenwehr”]. La troupe est finalement placée sous l'autorité de
Wels et d'Anton Fischer (SPD). Sa mission est de maintenir la sécurité et
l'ordre publics. Il n'est pas prévu initialement de former des conseils
dans cette unité, mais après les évènements du putsch du 6 décembre, les
membres de l'unité imposeront la formation d'un conseil de soldats.
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Après la création, le 15 novembre, par le Ministre de
la guerre de Prusse, d'un Commandement suprême de l'armée Protection
patriotique Est [Armee-Oberkommando Heimatschutz-Ost],
le Grand Quartier-maitre [Generalquartiermeister]
lieutenant général Wilhelm Groener donne ordre à cette
instance de constituer des formations de volontaires pour la protection des
régions frontalières à l'est[10].
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À Hambourg, le conseil d'ouvriers et de soldats
décide la tenue d'élections au Bürgerschaft [l'une des
institutions composant le parlement] le 1er avril[11].
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En Mecklenburg-Strelitz est
constitué un conseil central d'ouvriers et de soldats.
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Le Conseil des mandatés du peuple de Berlin décide la
constitution d'une “commission de consultation préalable pour la
socialisation d'entreprises économiques” [“Kommission zur
Vorberatung der Sozialisierung von Wirtschaftsbetrieben”] ou
“commission de socialisation” [“Sozialisierungskommission”]
composée de neuf membres[12].
Les partis politiques sont représentés par: Rudolf Hilferding (USPD), Karl Kautsky (USPD), Heinrich Cunow (SPD), Otto Hue (SPD, dirigeant syndical de
la Fédération pour la préservation et la promotion des intérêts des mineurs
en Rhénanie et Westphalie). À cela s'ajoutent quatre professeurs
économistes: Carl Ballod, Ernst Francke,
Emil Lederer, Robert Wilbrandt.
En outre, participe un représentant de la bourgeoisie industrielle, Theodor Vogelstein. Le SPD avait envisagé d'inclure le président de l'Allgemeinen
Elektrizitätsgesellschaft (AEG),
Walter Rathenau, mais l'USPD avait opposé un véto.
Ultérieurement s'y ajouteront l'économiste autrichien Josef Schumpeter
ainsi que Paul
Umbreits de la
Commission générale des syndicats d'Allemagne. La commission est
chargée d'examiner les possibilités de socialisation dans les différentes
branches d'industries. Elle se réunira une première fois le
5 décembre.
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Dans la région minière de Haute-Silésie, l'armée
expulse vers la Pologne 400 travailleurs polonais considérés
incriminés pour leur activité syndicale[13].
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Philipp Scheidemann
(SPD), membre du Conseil des mandatés du peuple, 18 novembre 1918[14]
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Extraits d'un article paru dans le Vorwärts,
18 novembre 1918:
Pas de prospérité politique ni économique sans assemblée
nationale: voilà ce qui doit être le mot d'ordre pour la direction du
Reich.
Il se prononce en faveur d'une convocation rapide
d'élections afin que l'Allemagne acquière
à nouveau à l'extérieur l'aptitude de négocier, à
l'intérieur l'aptitude aux affaires.
[Citation dans l'original ►.]
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À Brême, le conseil d'ouvriers et de soldats
refuse la convocation d'une assemblée nationale[15].
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Après un appel qui avait été publié le 16 novembre, des
membres respectivement du Parti progressiste du peuple (Fortschrittliche
Volkspartei) et du Parti national-libéral (Nationalliberale
Partei) fondent le “Parti démocrate allemand” (“Deutsche
Demokratische Partei”, DDP).
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L'Union des Associations de métier allemandes (Verband
der Deutschen Gewerkvereine - Hirsch-Duncker) et la Fédération
générale des syndicats chrétiens d'Allemagne (Gesamtverband
der christlichen Gewerkschaften Deutschlands) se réunissent pour
constituer la “Fédération syndicale allemande-démocratique” (“Deutsch-demokratischer
Gewerkschaftsbund”, DDG), qui intègre en outre un certain nombre
d'unions d'employés (Allgemeiner Eisenbahner-Verband,
Deutscher Angestelltenverband, Deutscher Bankbeamtenverein, Deutscher
Gruben- und Fabrikbeamtenverband. Deutscher Privatbeamtenverein,
Deutschnationaler Handlungsgehilfenverband, Gewerkschaft deutscher
Eisenbahner, Kaufmännischer Verband für weibliche Angestellte,
Kaufmännischer Verein de 1858, Reichskartell der Staatsangestellten
Elberfeld), Verband deutscher Handlungsgehilfen Leipzig, Verband deutscher
Privateisenbahnbeamten, Verbündete kaufmännische Vereine für weibliche
Angestellte)[16].
Le 19 mars 1919 elle changera sa dénomination en “Fédération syndicale
allemande” (“Deutscher Gewerkschaftsbund”, DGB).
À l'origine il s'agit d'une alliance dirigée contre les
conseils et les syndicats socialistes. Dans la mesure où ce critère perdra
progressivement sa pertinence ‑ du fait de la stabilisation de
la démocratie parlementaire bourgeoise ‑ se manifestera une
tendance à la séparation. Le 14 novembre 1919 l'Union des Associations
de métier allemandes quittera le DGB, suivi par les autres unions libérales.
Le DGB continuera à réunir les syndicats chrétiens. Le
22 novembre 1919 il adoptera de nouveaux statuts distinguant
respectivement l'“Union générale des syndicats chrétiens d'Allemagne" (“Gesamtverband der christlichen Gewerkschaften Deutschlands”)
réunissant les organisations de travailleurs, l'“Union générale de
syndicats d'employés allemands” (“Gesamtverband Deutscher Angestellten-Gewerkschaften”) et
l'“Union générale de syndicats de fonctionnaires et employés d'état
allemands” (“Gesamtverband
Deutscher Beamten- und Staatsangestelltengewerkschaften”). Cette
dernière changera par la suite son nom en “Union générale de syndicats de
fonctionnaires allemands” (“Gesamtverband Deutscher Beamtengewerkschaften”).
Les syndicats libéraux se réuniront en novembre 1920 dans
l'“Anneau syndical d'Unions de travailleurs et employés allemandes” (“Gewerkschaftsring deutscher Arbeiter- und Angestelltenverbände”).
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Dans la région minière de Haute-Silésie, les équipes de
24 mines de charbon entament une grève[17].
Parallèlement, dans la région de la Ruhr, des tracts sont diffusés qui
appellent les mineurs d'origine polonais de se rassembler à Posen
(Poznań, aujourd'hui en Pologne).
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Dans la Sarre, la France met en oeuvre
l'occupation du territoire et établit une administration militaire
française. Elle ordonne la dissolution des conseils[18].
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Accord
entre le Conseil des mandatés du peuple et du Conseil exécutif,
22 novembre 1918[19]
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La révolution a créé un nouveau droit étatique. Pour la
première période de transition le nouvel état juridique trouve son
expression dans l'accord ci-après entre le conseil exécutif du conseil
d'ouvriers et de soldats de Grand-Berlin et le conseil des mandatés du
peuple:
1. Le pouvoir
politique se trouve dans les mains des conseils d'ouvriers et de soldats de
la république socialiste allemande. Leur tâche est de faire prévaloir et
élargir les conquêtes de la révolution, ainsi que de réprimer la contrerévolution.
2. Jusqu'à ce qu'une
assemblée de délégués des conseils d'ouvriers et de soldats ait élu un
conseil exécutif de la république allemande, le conseil exécutif de Berlin
exerce les fonctions des conseils d'ouvriers et de soldats de la république
allemande en accord avec les conseils d'ouvriers et de soldats de
Grand-Berlin.
3. L'investissement du
conseil des mandatés du peuple par le conseil d'ouvriers et de soldats de
Grand-Berlin signifie le transfert de l'exécutif de la république.
4. La nomination et
révocation des membres du cabinet de la république ayant le pouvoir de
décision et - jusqu'au règlement définitif des rapports étatiques -
également de la Prusse, est effectué par le conseil exécutif central,
auquel revient aussi le droit de contrôle.
5. Avant la nomination
des ministres spécialisés par le cabinet le conseil exécutif doit être
entendu.
Aussitôt que possible se réunira une assemblée au niveau
du Reich, de délégués des conseils d'ouvriers et de soldats. L'échéance
sera annoncée ultérieurement.
En complément de cet accord, qui fixe les rapports
fondamentaux des conseils d'ouvriers et soldats avec le gouvernement du
Reich, devront prochainement être publiées des lignes directrices pour les
conseils d'ouvriers et de soldats.
[Citation dans l'original ►.]
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Communiqué du Conseil exécutif
concernant le transfert du pouvoir exécutif au Conseil des mandatés du
peuple et les lignes directrices pour les conseils d'ouvriers et de soldats
d'Allemagne, 23 novembre 1918 (extraits)[20]
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Aux conseils d'ouvriers et de soldats d'Allemagne!
Le conseil exécutif du conseil d'ouvriers et de soldats,
après concertation avec les mandatés du peuple du Reich et de Prusse, a
transféré à ceux-ci le pouvoir de gouvernement exécutif. Néanmoins il s'est
réservé le droit de contrôle le plus ample sur le gouvernement.
Le gouvernement ne peut remplir ses tâches
d'administration que si ses mesures ne sont pas contrariées par des
empiètements de conseils d'ouvriers et de soldats locaux. Ces conseils
d'ouvriers et de soldats ont eux aussi, dans leur domaine d'activité, le
droit complet de contrôle, ils doivent faire en sorte que les conquêtes
révolutionnaires soient sécurisés et élargies. Cependant ils doivent en
règle générale s'abstenir d'intervenir directement dans l'administration.
[...]
[Citation dans l'original ►.]
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Lignes directrices du Conseil
exécutif pour l'élection et les tâches des conseils d'entreprise,
23 novembre 1918 (extraits)[21]
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Pour la prise en charge des intérêts politiques et
économiques des travailleurs et des employés un conseil d'entreprises est
élu au sein des entreprises. [...]
Tâches des conseils d'entreprises
Les conseils d'ouvriers ont la tâche de régler, ensemble
avec les directions d'entreprise respectivement la direction centrale,
l'ensemble des questions qui concernent les travailleurs et les employés.
Dans ce but, ils délèguent quelques-uns de leurs membres, sans le
consentement desquels la direction d'entreprise respectivement la direction
centrale ne peut prendre aucune décision dans les questions mentionnées.
Toutes les autres question ne sont pas soumises au droit de codécision des
conseils d'entreprise.
Tâches communes des conseils d'entreprise et des
syndicats
Pour faire valoir les intérêts économiques des
travailleurs et des employés, les conseils d'entreprise doivent s'entendre
avec les syndicats libres. Les conseils d'entreprise peuvent entamer des
négociations avec la direction d'entreprise respectivement la direction
centrale. Il doit être rendu compte aux syndicats au sujet de ces
négociations en temps utile et de façon continue. Si les négociations des
conseils d'entreprise avec la direction d'entreprise respectivement la
direction centrale conduisent à des différends, alors les syndicats doivent
être associés, avant que les travailleurs n'entreprennent d'autres
démarches.
Les syndicats doivent aussi de leur côté prendre
l'initiative pour le règlement de questions professionnelles générales. Ils
sont soumis au contrôle du conseil exécutif des conseils d'ouvriers et de
soldats de Grand-Berlin.
Lignes de conduite générales
La socialisation des entreprises ne doit être entreprise
que par le gouvernement socialiste, de façon systématique et organique en
tenant compte de l'ensemble des conditions politiques intérieures et
extérieures.
La question du travail à la tâche ne peut être, pour le
moment, réglé dans le fond, elle doit plutôt être reportée jusqu'à la
reconstruction d'une vie économique réglée.
Pour endiguement du chômage, il ne doit pas y avoir de
licenciements, avant que le temps de travail ne soit réduit à
4 heures. La perte de salaire est réglé au moyen de l'assistance
chômage. Les conseils d'entreprise et comités de travailleurs élus
jusqu'ici exercent leur activité jusqu'à la réalisation d'un réélection des
conseils d'entreprise. Des dispositions sur la mise en oeuvre
des élections seront notifiées. De même aussi les dispositions pour la mise
en oeuvre de l'élection des conseils d'ouvriers.
[Citation dans l'original ►.]
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Est adopté le décret sur la règlementation du temps de
travail des travailleurs professionnels [Anordnung über die
Regelung der Arbeitszeit gewerblicher Arbeiter]. Il sera publié le
26 novembre. (Cf. le texte ►.)
Ce décret fixe huit heures comme horaire journalier.
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Le Parti national-libéral se transforme en “Parti
allemand du peuple” (“Deutsche Volkspartei”, DVP).
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À Saarbrücken (Saarland), le conseil d'ouvriers
et de soldats est dissout par les autorités d'occupation françaises[22].
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Des membres du Parti libre-conservateur (Freikonservative
Partei), du Parti allemand-conservateur (Deutschkonservative
Partei), du Parti allemand de la patrie, de l'Union panallemande (Alldeutscher Verband), du Parti chrétien-social (à l'origine
fondé comme Parti ouvrier chrétien-social) ainsi que d'autres éléments du
courant allemand-populaire (deutschvölkisch) signent
un appel à la fondation d'un nouveau parti, lequel finalement adoptera le
nom “Parti allemand-national du peuple” (“Deutschnationale
Volkspartei”, DNVP)[23].
Parmi les principaux membres du parti, on peut citer Alfred
von Tirpitz, Wolfgang Kapp et Alfred Hugenberg (cf. ci-dessous).
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En Silésie, au cours d'une session du Conseil du
peuple (Volksrat) de Breslau ‑ constitué le
9 novembre ‑, le président du SPD régional Paul
Löbe affirme[24]:
Au cas où un putsch porterait le Groupe Spartakus au
pouvoir à Berlin, alors nous devrions choisir l'indépendance.
[Citation dans l'original ►.]
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De 1909 à 1918 il est président du directoire de Friedrich
Krupp AG à Essen.
À partir de 1913 il est président de la Chambre de
l'industrie et du commerce d'Essen et membre du comité exécutif et de la
commission de la Fédération des Unions d'employeurs allemandes (Vereinigung der Deutschen Arbeitgeberverbände).
À partir de 1916, il édifie un groupe dominant dans le
secteur des média (maisons d'édition, agences d'information, agences de
publicité, services de presse, participations dans la presse, sociétés de
cinéma).
En 1918 il participe à la création du DNVP, dont il sera
président de 1928 à 1933.
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À Stuttgart (Württemberg), la composition du comité
exécutif [Vollzugsausschuß] du conseil d'ouvriers et
de soldats est renouvelée[26].
Sur 15 membres, 4 viennent de l'USPD. Depuis
le 19 novembre, Emil Unfried (Spartakus) avait
remplacé A. Thalheimer comme président du comité
exécutif, maintenant cette fonction est assumée par Hermann
Zernicke (SPD), avec Unfried comme adjoint.
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•
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À Munich (Bavière), le gouvernement de Bavière adopte
des "lignes directrices provisoires pour les conseils d'ouvriers et de
paysans"[27].
Il ressort de ce texte que le pouvoir exécutif est séparé des conseils et
que, contrairement au point de vue défendu par K. Eisner, ceux-ci ne
disposent d'aucun droit de contrôle sur le gouvernement.
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En Haute-Silésie, après une réunion tenue la veille
entre des personnalités favorables à la séparation de la Haute-Silésie
vis-à-vis de la Prusse et des représentants de l'industrie de
Haute-Silésie, est constitué un “Comité de Haute-Silésie” (“Oberschlesisches
Komitee”) ayant pour but d'oeuvrer
en ce sens[28].
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•
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Wilhelm II signe une déclaration officielle
d'abdication en tant qu'Empereur [Kaiser] du Reich et
aussi Roi [König] de Prusse. Le 1er décembre le
prince héritier [Kronprinz] Wilhelm déclarera
également son renoncement à la succession.
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•
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À Munich (Bavière), une session de conseils
d'ouvriers, de soldats et de paysans constitue un comité d'action [Aktionsausschuß] composé de respectivement sept membres de
chacun des trois institutions[29].
Il s'attribue le statut d'autorité suprême de la république de conseils et
le pouvoir de contrôle sur le gouvernement. Dans la pratique, il constitue
un organe de coordination entre les conseils.
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À Brême, le conseil d'ouvriers et de soldats procède
à différents votes[30].
Une motion contre l'assemblée nationale et en faveur de la dictature du
prolétariat est rejetée. Une autre en faveur de l'armement du prolétariat industriel
est adoptée.
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Est adopté le décret sur les élections à l'assemblée
nationale allemande constituante [Verordnung über die Wahlen
zur verfassunggebenden deutschen Nationalversammlung]. (Cf. le
texte ►.)
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À Geestemünde (aujourd'hui
Bremerhaven) éclate une grève dans les chantiers navals de Seebeck et Tecklenborg, avec la participation d'environ
500 travailleurs[31].
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