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Faits & Dates  >  Allemagne 1918‑1939  >  Janvier-septembre 1923

 

 

 

Écrit: janvier 2013

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1923 (janvier-septembre)

 

11 janvier

 

Le 26 décembre 1922 les Puissances alliées vainqueurs avaient constaté, contre la voix du représentant d'Angleterre, un non-accomplissement intentionnel [vorsätzliche Nichterfüllung] des livraisons de bois de la part de l'Allemagne, et notifié cette position aux gouvernements concernés[1]. En se référant à ce constat, les gouvernements français et belge avaient annoncé, le 10 janvier, leur intention d'occuper la Ruhr. Le 11, des troupes françaises et belges entrent dans Essen et Gelsenkirchen (Nordrhein-Westfalen)[2]. Dans les jours suivants, l'occupation sera étendue jusqu'à Bochum et Dortmund (Nordrhein-Westfalen).

Le président et le gouvernement publient un appel "au peuple allemand", qui affirme notamment[3]:

De manière d'autant plus urgente est adressé l'appel à tous les compatriotes: N'aggravez pas le sort des compatriotes les plus durement frappés. Accomplissez avec la volonté droite et la tête claire l'exigence du jour: aucun acte ne doit survenir qui nuise à notre cause juste. Celui qui se laisserait entrainer à faire le jeu de l'ennemi par un acte irréfléchi, se rendrait coupable de la plus grave faute.

[Citation dans l'original .]

La position ainsi annoncée consistera à éviter tout soutien aux forces d'occupation françaises et sera désignée comme celle de la “résistance passive”.

Dans le cadre de la définition du statut du Rheinland par le Traite de Versailles avait été créée la Haute commission interalliée des territoires rhénans (HCITR), composée de commissaires des puissances victorieuses alliées, chargée de fixer la politique d'occupation[4]. C'est un organe civil à laquelle les instances militaires au Rheinland sont subordonnées. Elle peut édicter des décrets impératifs autant pour les troupes d'occupation que pour l'administration allemande.

L'entrée de troupes dans la Ruhr est effectuée sous l'égide de la Mission Interalliée de Contrôle des Usines et des Mines (MICUM)[5]. La MICUM est composée d'ingénieurs délégués de la HCITR, de ministères et de l'industrie privée, mais est indépendant de la HCITR.

 

 

Discours du président du Reich Friedrich Ebert à Karlsruhe, 12 janvier[6]

 

Nous faisons opposition contre les actes sanguinaires, contre l'accablement et la tourmente physiques et mentaux à l'encontre d'une population pacifique, travailleuse et endurant sévèrement, nous appelons le monde en témoin de ce qui arrive quotidiennement dans le territoire occupé comme actes de brutalité, d'arbitraire inhumain. Pour nous, Allemands, cependant, qui sommes tous fils d'une terre mère et d'une patrie, c'est un devoir sacré de rester solidaires envers nos frères et soeurs opprimés, de leur prêter secours quand ils refusent de rendre des services d'esclave aux intrus, de les aider à surmonter les dures jours de domination étrangère. Avec des sentiments de gratitude profonde nous dirigeons nos pensées vers les fonctionnaires, les travailleurs et les entrepreneurs qui avec dévouement fidèle ont mis en jeu leur liberté et leur existence et les mettent en jeu chaque jour de nouveau, afin de faire échouer les atteintes ennemies. Ce qu'ainsi ils ont fait pour le peuple allemand, nous nous en souviendrons toujours! Dans ces journées, où une force étrangère a fait irruption dans notre pays, tout ce qui nous sépare sur le plan de la conception du monde et de l'opinion politique, doit passer au second plan.

[Citation dans l'original .]

 

 

13 janvier

 

Wilhelm Cuno (sans parti), chancelier depuis le 22 novembre 1922, réitère dans un discours à l'assemblée nationale la position exprimée le 11[7]:

Contre la force qui ainsi est exercée contre un peuple sans défense, le gouvernement allemand proteste solennellement devant le monde entier. Il ne peut pas se défendre contre cette force. Mais il n'est pas disposé à se soumettre à cette rupture de la paix ou encore moins à coopérer, comme on voudrait, à la mise en oeuvre des intentions françaises.

[Citation dans l'original .]

Il annonce la suspension des paiements de réparations aux états participants à l'occupation de la Ruhr.

 

 

19 janvier

 

Le ministre des transports Wilhelm Groener (sans parti), donne des instructions au personnel de la Reichsbahn et de l'administration nationale des voies navigables [Reichswasserstraßenverwaltung], interdisant le transport de charbon destiné à la France et à la Belgique[8]. Plus fondamentalement, le gouvernement national en commun avec les gouvernements régionaux adresse des directives aux fonctionnaires dans les territoires occupés[9]:

L'action des gouvernements français et  belge dans la région de la Ruhr constitue une violation grave du droit international public et du Traité d Versailles. Par conséquent les ordres et instructions adressés à des fonctionnaires allemands dans la poursuite de cette action, sont dépourvus de validité juridique. C'est pourquoi les gouvernements du Reich, de Prusse, Bavière, Hessen et Oldenburg donne comme directive de ne donner aucune suite aux instructions des puissances occupantes, mais de respecter les directives de leur propre gouvernement. [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

À Düsseldorf (Nordrhein-Westfalen) les troupes françaises occupent la Reichsbank[10]. Suivra l'occupation de la gare centrale, le 25, et des locaux de la Reichsbahn dans le port et la cour douanière [Zollhof], le 30.

 

 

Appel du syndicat des chemins de fer, 21 janvier 1923 (extrait)[11]

 

[...]

1.   Toute intervention dans l'administration et l'opération de notre chemin de fer doit être stoppée.

2.   Les personnes non habilitées ne doivent pas entrer dans nos bureaux en contravention aux règlements de l'administration.

3.   La surveillance par des militaires armés ne doit pas avoir lieu.

4.   Les salles publiques ne doivent pas être investies par des militaires. Le non-respect de toutes ces règles rend impossible l'exercice règlementaire de notre service.

5.   Que soit respecté le principe: Le chemin de fer allemand aux cheminots allemands!

[...]

Les décrets du ministère des transports sont clairs et nets. Nos collègues doivent les respecter. Si cela n'est pas possible, alors il leur faut cesser le service et abandonner leur poste, jusqu'à ce que les exigences énumérées ci-dessus soient satisfaites.

[Citation dans l'original .]

 

 

23 janvier

 

Est édictée la loi sur la déclaration de la validité générale de conventions collectives [über die Erklärung der allgemeinen Verbindlichkeit von Tarifverträgen].

Cf. le texte de la loi .

Cette loi modifie le décret sur les conventions collectives, les comités de travailleurs et d'employés et la conciliation relative aux litiges du travail du 23 décembre 1918, qui avait déjà été modifié une première fois le 31 mai 1920, et le sera encore le 28 février 1928.

 

 

24 janvier

 

Après l'appel lancé par le gouvernement pour une solidarité financière face à l'occupation de la Ruhr, l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI) prend l'initiative de proposer aux syndicats de créer en commun un fonds destiné au soutien à la population des territoires occupés[12]. Le 24 janvier est ainsi est constitué le dénommé “aide à la Ruhr” [“Ruhrhilfe”]; les travailleurs, employés et fonctionnaires sont sollicités pour contribuer à la hauteur d'un salaire horaire par semaine, les employeurs par le quadruple. La direction de l'ADGB décide avec 33 voix contre 14, de déléguer un représentant pour le comité de gestion de ce fonds. Cependant la réalisation pratique échoue à cause de réticences considérables de la part des organisations locales.

 

 

26 janvier

 

Le gouvernement de Bavière instaure l'état d'exception, qui sera levé le 5 février.

 

 

Intervention de Rudolf Breitscheid (SPD) à l'Assemblée nationale, le 26 janvier 1923 (extraits)[13]

 

Actuellement, dans la riposte à l'attaque sr la région du Ruhr nous nous trouvons aux côtés des partis bourgeois. [...] Nos présupposés dont nous partons en rapport avec notre position, sont d'autres que vos présupposés, et nous ne savons pas si nos objectifs ultimes dans cette riposte sont les mêmes que les vôtres. [...] Nous nous gardons de laisser resurgir de nouveau d'une manière quelconque l'idée de la trêve, car trêve ne signifie rien d'autre que silence d'église.

[Citation dans l'original .]

 

 

27‑29 janvier

 

Le NSDAP tient son premier congrès à Munich[14].

 

 

30 janvier

 

En Saxe, le 14 septembre 1922, le parlement s'était dissout contre les voix du SPD et de l'USPD[15]. Aux élections du 5 novembre 1922, le SPD avait obtenu 41,78 % des voix. Le premier ministre Wilhelm Buck (SPD) avait été reconduit dans son poste à la tête d'un gouvernement SPD minoritaire. Le 30 janvier, une motion de censure introduite par le KPD obtient une majorité. Le gouvernement démissionne mais reste en place à titre provisoire.

 

 

Entre le ministre de l'intérieur prussien Carl Severing (SPD) et le ministre de la défense Otto Geßler (DDP) un accord est conclu par lequel le gouvernement vise à établir un contrôle sur l'organisation des unités militaires non intégrées officiellement dans l'armée[16]. À la suite des difficultés qui se manifestent quant à l'application de l'arrangement dans le sens voulu par Severing, un accord complémentaire sera adopté le 30 juin, fixant des lignes conductrices en la matière.

 

 

4 février

 

Des troupes françaises occupent Offenburg, Appenweier et Bühl (Baden-Württemberg)[17]. Elles évacueront ces localités le 18 aout 1924.

 

 

5 février

 

Dans la Sarre, 72 000 travailleurs des mines ‑ c'est-à-dire la quasi-totalité ‑ se mettent en grève[18]. Le mouvement durera 100 jours. Le 15 mai, le travail reprendra progressivement.

Le 2 mai, la commission gouvernementale de la Sarre avait édicte un décret définissant des mesures répressives contre des actions de grève (cf. ci-dessous).

Note: Le traité de Versailles inclut des clauses concernant la Sarre (articles 45‑50) avec une annexe dont le § 16 instaure une commission chargée du gouvernement de cette région.

 

 

Décret de la commission gouvernementale de la Sarre, 2 mai 1923[19]

 

[...] la commission de gouvernement décrète ce qui suit:

[...] Le § 152 du code des professions de l'artisanat, du commerce et de l'industrie est modifié comme suit:

1.   La formation de piquets de grève de forme quelconque est interdite. Toute infraction est passible d'une peine de prison jusqu'à un an et d'amendes jusqu'à 500 francs.

2.   Quiconque entreprend, par recours à la contrainte corporelle, menace, atteinte à l'honneur ou diffamation

[Citation dans l'original .]

 

 

3 mars

 

Des troupes françaises occupent les ateliers de chemins de fer à Darmstadt (Hessen) et les installations portuaires à Mannheim et Karlsruhe (Baden-Württemberg)[20]. Elles évacueront ces localités le 21 octobre 1924.

 

 

21 mars

 

En Saxe le SPD et le KPD s'étaient mis d'accord le 19 mars, sur un programme d'action commun[21]. Le 21, le gouvernement dirigé par Wilhelm Buck (SPD) qui était resté en place à titre provisoire depuis le 30 janvier, est remplacé par un gouvernement avec Erich Zeigner (SPD) comme premier ministre, soutenu par le KPD.

 

 

31 mars

 

À Essen (Nordrhein-Westfalen), des soldats français interviennent dans l'usine Krupp pour confisquer des véhicules[22]. Les travailleurs réagissent par une grève de protestation. Les soldats ouvrent le feu, 13 travailleurs sont tués.

 

 

Mars

 

En Thüringen, sont constituées des formations de défense prolétariennes[23]. Dans les mois qui suivent, de tels groupes, appelées communément “unités d'intervention prolétariennes” [“proletarische Hundertschaften”] se développeront principalement à Berlin, dans la Ruhr, en Saxe et en Thüringen, avec un effectif total d'environ 250 000 membres.

 

 

10 avril

 

En Saxe, le premier ministre E. Zeigner (SPD) intervient au Landtag, en abordant notamment la question des formations de défense prolétariennes (cf. ci-dessous)[24]. Le développement de telles formations sera confirmé par la direction régionale du SPD le 17 mai.

 

 

Déclaration au Landtag de Sachsen, présentée par le premier ministre Erich Zeigner (SPD) au nom du gouvernement, 10 avril 1923 (extraits)[25]

 

[...]

Tout ce travail nécessaire pour notre reconstruction économique, sociale et culturelle peut être accompli uniquement sur le terrain de la démocratie. Or celle-ci est menacée. [...] Sur toute l'Allemagne se sont répandues de nombreuses organisations qui, de façon cachée ou ouverte, attisent la haine contre la république, contre les travailleurs. Avec amertume nous avons dû constater que la Reichswehr n'est pas resté sans relations étroites avec les organisations réactionnaires, fascistes. [...] Dans cette situation, on ne peut pas en vouloir aux travailleurs si, pour la protection de leurs réunions et installations, de leurs dirigeants, ils ont décidé des mesures de défense contre les actes de violence de la part d'éléments putschistes. Cependant, non seulement les travailleurs et leurs installations sont confrontés à un danger, la république elle-même est menacée, elle lutte pour son existence. Tant que prévaut cette situation, le gouvernement de Sachsen ne peut pas interdire aux partis ouvriers, non, elle doit le saluer, quand les travailleurs se mettent à la disposition des organes de la république, afin de repousser au prix de leur vie, en cas de besoin, toutes les attaques violentes et illégales contre la république, sous la direction de la police d'état. [...] Que ces organisations de défense contreviennent à des dispositions du code pénal, de cela il ne peut être question, car le service d'ordre prolétarien de Sachsen n'est pas armé. [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

13 avril

 

À Mülheim (Nordrhein-Westfalen), des travailleurs investissent l'hôtel de ville, déclarent prendre en main l'administration de la ville et constituent une milice ouvrière[26]. Le 21, la police de protection [Schutzpolizei], avec l'autorisation des forces d'occupation françaises, réoccupera l'hôtel de ville.

 

 

2 mai

 

À Brême (Bremen), une grève a lieu dans l'aciérie Norddeutsche Hütte. Elle se termine le 3 mai[27].

 

 

3 mai

 

À Brême (Bremen), une grève à lieu dans les moulins Rolandmühle[28].

 

 

12 mai

 

Le ministre de l'Intérieur de Prusse Carl Severing (SPD) interdit les “unités d'intervention prolétariennes”[29].

 

 

21‑25 mai

 

À Hambourg se tient le congrès international de socialistes avec des représentants de partis socialistes de 30 pays[30]. Il résulte dans la fondation de l'Internationale ouvrière socialiste (IOS) (Sozialistische Arbeiter-Internationale, SAI).

 

 

23 mai

 

À Bremerhaven et Geestemünde (Bremen), le 1er mai, la convention collective dans le secteur de la pêche en haute mer avait été dénoncée par les armateurs représentés qui veulent imposer une dégradation des dispositions[31]. Le 23, démarre une grève organisée par l'union des transports allemande [Deutscher Verkehrsbund] (antérieurement fédération des travailleurs des transports [Transportarbeiter-Verband]) et la fédération centrale des machinistes et chauffeurs de chaudières [Zentralverband der Maschinisten und Heizer]. À partir du 26, aucun navire ne sort en mer. Environ 1800 travailleurs participent à l'action. Le conflit durera jusqu'à fin juillet.

Durant la même période, ont lieu des grèves à Brême, Hambourg et Emden (Niedersachsen) dans le secteur de la marine marchande[32].

 

 

25 mai

 

L'Union nationale de l'industrie allemande (RDI) adresse au chancelier une déclaration définissant sa position concernant d'éventuelles contributions de l'industrie allemande au paiement des réparations[33]. Le texte formule notamment un certain nombre de conditions en matière d'organisation générale de l'économie. Voici des extraits à ce sujet:

[...]

Assumer la garantie (exclusivement) sur la base de biens de gage publics, ne peut être mis en oeuvre de façon prometteuse, que si les entreprises nationales sont régénérées et gérées de façon durable selon des principes d'économie privée.

[...]

1. L'état doit se tenir par principe à l'écart de la production et distribution de biens privées, ce qui n'empêche pas la lutte la plus sévère contre les prix exorbitants, donc

a) abolition de l'économie de guerre et de l'économie dirigée, y compris la suppression du contrôle du commerce extérieur, pour autant que celui-ci ne soit pas requis pour garantir l'approvisionnement en ce qui concerne un petit nombre de produits vitaux pour l'alimentation de la population et d'autres besoins similaires, et qu'il soit praticable à cet effet.

b) abolition de toutes les règlementations de démobilisation et limitation du pouvoir d'état à l'office d'arbitrage relatif aux différends économiques de portée générale.

2. Préservation du capital de l'entreprise et possibilité de formation nouvelle de capital privé à hauteur appropriée dans le but du maintien et du développement des entreprises [...]

3. Recours intégral à la force de travail disponible pour le relèvement quantitatif et qualitatif de la production, donc accroissement du rendement général. Cela présuppose: Tout en maintenant le principe de la journée de huit heures, élargissement de la liberté de fixation des salaires dans le sens des travaux préparatoires du conseil économique du Reich*, établissement d'une loi sur le temps de travail, en outre libération de l'économie de la charge des salaires improductifs. Adhésion explicite du gouvernement et du peuple à de tels principes ainsi que réalisation immédiate de ceux-ci par tous les facteurs participants ‑ en particulier le gouvernement ‑ sont indispensables. [...]

[Citation dans l'original .]

* Conseil économique du Reich: cf. .

 

 

Fin mai

 

Dans le Ruhr des mouvements de grève massifs des mineurs se développent, notamment à Dortmund, Bochum et Gelsenkirchen[34]. Des affrontements éclatent entre les travailleurs et la police, causant des morts.

 

 

9 juin

 

À Brême (Bremen), une grève démarre dans le chantier naval Vulkan-Werft[35]. Elle se terminera le 14.

 

 

6 juillet

 

À Berlin, débute un mouvement de grève dans les secteurs de la métallurgie et de l'industrie de construction et du bois[36]. Environ 130 000 travailleurs participent à la grève. Elle se terminera le 12.

 

 

17 juillet

 

Est édictée la loi sur réembauches et licenciements dans des parties du territoire national [über Wiedereinstellung und Kündigung in Teilen des Reichsgebiets].

Cf. le texte de la loi .

 

 

8 aout

 

À Hambourg se produit un conflit à Blohm & Voss[37]. Environ 4000 travailleurs de l'entreprise organisent une manifestation, sans l'implication du conseil d'entreprise. Le soir la direction ferme le site. Ainsi le lendemain est appliqué le lockout pour 8000 travailleurs. Sous prétexte de manque de fonds en espèces comme conséquence de l'inflation, l'employeur suspend le paiement des salaires. Le site sera rouvert le 13 aout.

 

 

10 aout

 

Les travailleurs d'imprimerie débutent une grève, qui touche notamment l'impression des billets de banque[38]. À partir de Berlin, le mouvement s'étend à d'autres régions.

 

 

Est édicté un décret du président du Reich pour le rétablissement de la sécurité et l'ordre publics [zur Wiederherstellung der öffentlichen Sicherheit und Ordnung] stipulant notamment la possibilité d'interdiction et de saisie d'imprimés périodiques, sous la compétence exclusive du ministre de l'Intérieur du Reich[39].

 

 

Wilhelm Koenen, président de la fraction du KPD au Reichstag, soumet une motion de censure contre le gouvernement W. Cuno[40].

 

 

À Bremerhaven (Bremen) démarre une grève des lamaneurs[41]. Elle se terminera le 14.

 

 

11 aout

 

Une assemblée plénière de membres des conseils d'entreprise de Berlin, à laquelle assistent environ 12 000 délégués, décide de lancer le jour même la grève générale à Berlin[42].

L'édition du jour du Rote Fahne est saisie[43].

 

 

À Brême (Bremen), une grève a lieu dans la filature Jute-Spinnerei und Weberei Bremen AG [44].

 

 

12 aout

 

La grève générale s'étend au-delà de Berlin, à Hambourg, la Lausitz, Saxe, Thüringen, environ 3,5 millions de travailleurs et employés sont en grève[45]. Le SPD décide de retirer sa confiance au gouvernement et W. Cuno démissionne.

 

 

13 aout

 

À Celle (Niedersachsen) se tient une assemblée à laquelle participent plus de 1000 travailleurs[46]. Il est décidé d'appeler à la grève générale pour le lendemain.

 

 

15 aout

 

En Saxe, la grève générale en tant que telle n'est suivie que partiellement, mais partout dans la province des grèves locales se poursuivent[47].

 

 

Rapport transmis à la chancellerie au nom du président de Saxe, Otto Hörsing (SPD), 15 aout 1923 (Extraits)[48]

 

Monsieur le président Hörsing, à Magdeburg communique au sujet de la situation dans la province de Sachsen ce qui suit:

La situation s'est considérablement améliorée. Il peut être considéré que la propagande communiste en vue de la grève générale a échouée. Le président est intervenu contre ceux qui incitent à la grève et les dirigeants de grève au moyen de nombreuses arrestations. [...] Ont été arrêtés jusqu'à maintenant environ 40 personnes parmi les cercles des fauteurs de troubles et dirigeants communistes. Dans le district de Genthin, des bandes communistes ont tenté hier de déclencher des incendies volontaires. [...] Des colonnes de pilleurs communistes se sont abattues sur le district d'Eisleben, à Merseburg. [...] Les organisations de la garde d'urgence républicaine [cf. ci-dessous] existant dans les entreprises, se sont retournées contre les communistes qui passaient d'un poste de travail à un autre en essayant de forcer à l'interruption des entreprises. Les fauteurs de troubles communistes incitant à la grève ont été chassés respectivement roués de coups par les troupes de défense.

[Citation dans l'original .]

 

 

Formation d'une garde d'urgence républicaine en Saxe

 

En 1922 l'organisation locale [Ortsverein] Magdeburg (Sachsen-Anhalt) du SPD avait décidé de constituer une formation militaire propre[49]. À partir du printemps 1923 celle-ci se développe sous le nom de “garde d'urgence républicaine” [“Republikanische Notwehr”] dans toute la province. En octobre des négociations auront lieu entre le président de la province, O. Hörsing, et les autorités de Berlin au sujet de la question dans quelle mesure la formation pourrait être employée pour renforcer la police de Prusse et l'armée. Dans les mois suivants, de petits contingents seront incorporés à l'armée en tant que volontaires temporaires [Zeitfreiwillige], et 1200 hommes intégrés à la police de protection [Schutzpolizei] de Prusse.

 

 

17 aout

 

À Celle (Niedersachsen) la grève générale débutée le 13 se termine[50].

 

 

Aout

 

Déjà l'année 1920 avait été marquée par diverses manifestations contre la cherté croissante de la vie, entre autre à Aalen et Ulm (Baden-Württemberg), Ravensberg (Mecklenburg Vorpommern), Zwickau (Sachsen), Kiel et Lübeck (Schleswig Holstein), Bremen, Hamburg, Osnabrück (Niedersachsen), Krefeld (Nordrhein-Westfalen), Frankfurt (Hessen)[51]. À partir d'aout 1923 une nouvelle série de ce type d'action se développe, allant de pair avec des manifestations de chômeurs. Entre aout et novembre, auront lieu au moins une bonne centaine de ces actions, particulièrement dans la deuxième moitié d'octobre.

 

 

Description de la situation par le ministre de l'intérieur prussien Carl Severing (SPD), 20 aout 1923 (extraits)[52]

 

[...] repousser le mouvement communiste [...] À Neurode, Zeitz, Gelsenkirchen, Hannover, Aachen et quelques autres localités, à côté de nombreux blessés il y a eu  également un nombre non négligeable de morts.

[Citation dans l'original .]

 

 

Description de la situation dans la région d'Aachen (Nordrhein-Westfalen), 15 aout 1923[53]

 

Le représentant du ministère du Travail pour la région occupée de la rive gauche du Rhin au directoire de la Reichsbank:

Les mineurs se trouvant sans rémunération se sont rendus en masse à la campagne et se déplacent en pillant. La population de la campagne se défend, et des véritables fusillades se sont déjà produites.

[Citation dans l'original .]

Le président [Oberpräsident] d'Aachen au chancelier, par télégramme:

Alimentation population d'Aachen dans la situation actuelle impossible. Échauffourées sanglantes continuelles. Déjà plus de cent morts et blessés. Pillage de tous les magasins et dépôts sans distinction dans et en dehors de la ville. Transports de vivres se voient pillés sur les routes d'arrivée.

[Citation dans l'original .]

 

 

11 septembre

 

En Thüringen était en place depuis le 7 octobre 1921 un gouvernement avec August Frölich (SPD) comme premier ministre, composé de membres du SPD et de l'USPD, toléré dans un premier temps par le KPD[54]. En mai 1923, à l'initiative du KPD, des négociations avaient été menées avec le SPD (qui comprend maintenant les membres de l'ex-USPD, celui ayant décidé de rejoindre le SPD) pour établir une alliance, mais elles avaient échoué. Le 4 aout les partis de droite avaient soumise une motion de censure contre le gouvernement et demandé la dissolution de l'assemblée régionale. Le KPD se joint au SPD pour rejeter la dissolution, mais soumet lui-même une résolution critiquant le gouvernement. Les votes correspondants ont lieu le 12 septembre, l'assemblée retire sa confiance au gouvernement avec les voix de l'opposition de droite et du KPD.

 

 

Hugo Stinnes au sujet de la situation

 

Voici comment Hugo Stinnes s'exprime au sujet de la situation politique, le 12 septembre[55]:

Les cinq dernières semaines n'ont pas été utilisées suffisamment. Dans quinze jours, nous aurons la guerre civile. Le programme de Hilferding ne peut pas l'empêcher. Travailler plus, créer des moyens de paiement, appliquer une Reichsexekution* en Sachsen et Thüringen. Il ne faut pas perdre un seul jour, sinon la rue renversera le cabinet Stresemann.

[Citation dans l'original .]

* “Reichsexekution” désigne un dispositif prévu par la constitution (article 48), qui autorise le président à suspendre temporairement certains droits fondamentaux et à utiliser la force armée. Une Reichsexekution sera effectivement décrétée pour la Saxe, le 29 octobre (cf. ).

Au printemps 1924, alors que se déroule le procès contre Adolf Hitler et d'autres participants à la tentative de putsch de novembre 1923 (cf. ), Stinnes formulera l'appréciation suivante au sujet des inculpés qu'il qualifie de "hommes sympathiques"[56]:

Ce qu'ils voulaient, nous tous le voulions. Ce qu'ils ont fait, n'était pas moralement "mauvais" mais d'une stupidité indescriptible! Avec tellement peu de réflexion qu'il s'en est fallu d'un cheveu qu'ils aient précipité l'Allemagne dans le précipice.

[Citation dans l'original .]

 

 

Hugo Stinnes

 

Cf.  .

Depuis ces débuts comme entrepreneur ‑ la constitution en 1892 de la Fa. Hugo Stinnes GmbH ‑ Stinnes a progressivement édifié un groupe de grandes dimensions, réunissant plus de 1500 entreprises comportant près de 3000 sites, dont les activités vont de l'extraction de matières premières jusqu'à l'élaboration de produits finis. Stinnes décèdera en avril 1924, et le groupe de sociétés se disloquera rapidement.

 

La politique vue à travers l'expression artistique:
Sur quelques-uns de ses tableaux, George Grosz dénonce le rôle joué par Hugo Stinnes  .

 

 

Septembre

 

À partir de la première moitié de septembre, des grèves et affrontements se développent en Baden et le Rheinland[57]. Le 11 septembre les employés des chemins de fer se mettent en grève à Freiburg. Le 14, les ouvriers de l'industrie du textile débutent une grève à Brombach ainsi qu'à l'usine Sarasin à Lörrach, puis à Hagen. S'y joignent les travailleurs de la construction à Leopoldshöhe et finalement l'ensemble des travailleurs de toutes professions à Lörrach. Une manifestation à Lörrach réunit environ 20 000 grévistes.

Les employeurs annoncent des concessions et le 15, les travailleurs de Lörrach reprennent le travail. Cependant, la nuit du 17, des fortes unités de la police de sécurité sont rassemblées à Lörrach, et les employeurs annulent leurs engagements. Des affrontements se produisent, la police tire, et on compte trois morts. Le 18 septembre, le ministre de l'Intérieur de Baden, Adam Remmele (SPD), instaure l'état d'exception à Lörrach, et l'étend le lendemain à toute la région de Baden. Au même moment, une grève générale est en cours à Freiburg, à laquelle se joignent les travailleurs de Lahr. À Lörrach se réunit l'assemblée des conseils d'entreprise et décide de poursuivre la grève générale jusqu'à ce que soient respectés les engagements pris par les employeurs et que soit retirée de la ville la police de sécurité. Des négociations ont lieu, le précédent accord est finalement confirmé, le 24 la police de sécurité se retire et la grève générale se termine.

 

 

Description de la situation en Saxe, 22. septembre 1923[58]

 

[...] Sous la pression de la rue, les fabricants ont du consentir pour la semaine dernière déjà à plus que le double des salaires conventionnels nationaux (15 millions par heure, au lieu de 5,4 millions). Par la force des choses, des licenciements de travailleurs en quantité importante se sont déjà produits. [...] [Les chômeurs] en sont venus, en ayant recours à des unités d'intervention communistes, de contraindre de leur côté les propriétaires d'usines à leur accorder des allocations privées à côté des subventions pour chômeurs de l'état. [...] il faut s'attendre à ce que dans le délai le plus bref, si rien n'est fait, en Sachsen s'étendra le règne de la rue, alias le communisme. [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

25 septembre

 

À Brême (Bremen), une grève débute dans l'aciérie Norddeutsche Hütte[59]. Elle se terminera le 28.

 

 

26 septembre

 

Le chancelier du Reich Gustav Stresemann (DVP), qui a succédé à W. Cuno le 13 aout, annonce la décision prise par le gouvernement, de mettre la fin à la “résistance passive”[60].

 

 

Le gouvernement de Bavière, agitant le spectre d'un renforcement des forces de la gauche radicale au niveau du Reich, et pouvant s'appuyer sur le développement des organisations d'extrême droite dans le Land, instaure l'état d'exception[61]. Le pouvoir exécutif est conféré à Gustav von Kahr (BVP), qui est premier ministre depuis le 29 février 1920, nommé maintenant commissaire général d'état.

Le gouvernement du Reich craint alors un putsch bavarois dirigé contre Berlin et le président du Reich instaure l'état d'exception dans tous le Reich par un décret "concernant les mesures nécessaires pour le rétablissement de la sécurité et de l'ordre publiques" ["betreffend die zur Wiederherstellung der öffentlichen Sicherheit und Ordnung nötigen Maßnahmen"].

Cf. le texte du décret .

Le pouvoir exécutif est conféré au ministre de la défense O. Geßler. Celui-ci charge des commandants militaires de l'application du pouvoir exécutif dans les différents Districts militaires [Wehrkreise][62]. Ainsi notamment le lieutenant général Otto von Lossow pour le secteur du District militaire 7 (Bayern), le lieutenant général Alfred Müller pour le secteur du District militaire 4 (Sachsen à l'exception des districts Erfurt, Sachsen-Anhalt, ainsi que Calvörde qui fait partie de Braunschweig), le lieutenant général Walther Reinhardt pour le secteur du District militaire 5 (Hessen-Nassau, district Erfurt, Hessen, Thüringen, Waldeck, Württemberg, Baden), le lieutenant général Erich von Tschischwitz pour le secteur du District militaire 2 (Pommern, Schleswig-Holstein, Grenzmark Westpreußen, Mecklenburg-Schwerin, Mecklenburg-Strelitz, Eutin qui fait partie de Oldenburg, Groß-Hamburg, Lübeck).

Le gouvernement de Bavière considère que l'état d'exception qu'il a instauré prime sur celui décrété par le président du Reich. Il interdit notamment l'application de la loi pour la protection de la république de juin 1922, en Bavière.

Au niveau du Reich l'état d'exception militaire sera remplacé, le 28 février 1924, par un état d'exception civil.

En Bavière, la loi pour la protection de la république sera remis en vigueur en avril 1924[63], l'état d'exception en Bavière sera levé le 16 février 1925.

 

 

28 septembre

 

En Thüringen, le commandant militaire Reinhardt demande que soient interdits les réunions, rassemblements, manifestations en plein air et que les réunions en salle soient soumises à autorisation[64]. Il demande également qu'il y ait intervention immédiate contre toute action appelant à la grève générale ou à la guerre civile.

Le 30 septembre, le premier ministre de Thüringen A. Frölich publie alors un décret comportant une mesure en ce sens concernant les rassemblements en plein air. Le texte stipule entre autre[65]:

Des affiches qui appellent à la guerre civile doivent être enlevées; tracts, journaux ou d'autres produits de presse qui contiennent des appels à la guerre civile doivent être saisis. [...] Toutes les réunions antirépublicaines dans des locaux fermés et couverts sont interdites, en particulier est interdite l'organisation des dénommées "journées allemandes"*.

* Les "journées allemandes" ["Deutsche Tage"] sont organisées annuellement par le Deutschvölkische Schutz- und Trutzbund (une organisation nationaliste-raciste fondée en février 1919); la première avait eu lieu du 1er au 3 octobre 1920.

Au sujet des appels à la grève générale, le texte précise:

Un appel à la grève générale est passible d'une sanction si se réalisent des actes qui sont passible d'une sanction en rapport avec le décret (voir en particulier le décret du président du Reich du 30 mai 1920). Il en ressort qu'est interdite tout activité visant à bloquer des entreprises vitales [...]

[Citations dans l'original .]

W. Reinhardt précise alors le 3 octobre au sujet des "réunions antirépublicaines"[66]:

Compte tenu de la situation actuelle, sous ce terme tombent toutes les réunions qui se posent comme tâche de provoquer une modification des fondements du droit public sur lesquels est bâtie la constitution du Reich actuelle. Il faudra donc entendre par là par exemple aussi toutes les réunions qui veulent introduire, à la place du système parlementaire, le principe des conseils, par conséquent toute réunion du Parti communiste.

[Citation dans l'original .]

Le 5 octobre, Reinhardt décrète l'interdiction générale de tracts et affiches politiques. Il interdit le Neue Zeitung et le Gothaer Volksblatt, deux organes du KPD.

 

 

30 septembre

 

Dans la Ruhr, les employeurs des mines décident d'appliquer de nouveau la règlementation des horaires de travail d'avant la guerre, à savoir: 8h1/2 y compris la descente et la remontée pour les travailleurs sous terre, et 10h pour ceux travaillant en surface[67]. Ils prévoient de mettre en pratique cette décision à partir du 9 octobre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes



[1]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/cun/cun1p/kap1_2/kap2_37/para3_1.html.

[2]. http://www.deutschegeschichten.de/popup/objekt.asp?OzIID=5554&ObjKatID=106&ThemaKatID=1002.

[3]. H. Michaelis, E. Schraepler (Hg.): Ursachen und Folgen - Band 5 - Die Weimarer Republik 1923, S. 21 (Bibliographie )

[4]. R. Blessing: Die Modernisierung der Aussenpolitik und die deutsch-französischen Beziehungen 1923‑1929, p. 73. (Bibliographie )

[5]. R. Blessing: Die Modernisierung..., p. 102. (Bibliographie ).

[6]F. Ebert: Schriften, Aufzeichnungen, Reden - Band 1 - 1917‑1925 (Bibliographie ).

[7]. http://www.dhm.de/lemo/html/dokumente/cuno/

Rede Frölich: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w1_bsb00000041_00691.html - 696

[8]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/cun/cun1p/kap1_2/kap2_49/para3_5.html.

[9]. H. Michaelis, E. Schraepler (Hg.): Ursachen und Folgen - Band 5, S. 42 (Bibliographie )

[10]. http://www.duesseldorf.de/stadtarchiv/stadtgeschichte/chronik/1923.shtml.

[11]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/cun/cun1p/kap1_2/kap2_49/para3_5.html.

[12]. G. D. Feldman, I. Steinisch: Die überforderte Zentralarbeitsgemeinschaft, S. 106 (Bibliographie ).

H. A. Winkler: Arbeiter und Arbeiterbewegung in der Weimarer Republik - Band 1 - 1918‑1924, S. 557 (Bibliographie ).

[13]. http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w1_bsb00000042_00028.html - 00033

[14]. http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44521.

[15]. E. R. Huber: Deutsche Verfassungsgeschichte seit 1789 - Band 6, S. 805 (Bibliographie ).

[16]. http://www.bernhard-sauer-historiker.de/sauer_marsch_auf_berlin.pdf

C. Severing: Mein Lebensweg - Band 2, S. 129 (Bibliographie ).

J. Nakata: Der Grenz- und Landesschutz in der Weimarer Republik 1918 bis 1933, S. 107  (Bibliographie ).

E. Eimers: Das Verhältnis von Preussen und Reich (1918‑1923), S. 349 (Bibliographie ).

P. Merker: Deutschland, sein oder nicht sein? - Band 1, S. 79 (Bibliographie ).

Texte de l'accord du 30 janvier 1923: cf. J. Nakata (c'est le 30 janvier que l'accord est notifié au président par le ministre de la défense. Il existe une copie datée du 7 février, signé par Ebert, Kuno, Severing et Geßler). Texte de l'accord du 30 juin: cf. C. Severing.

[17]H. Molkenbuhr: Tagebücher 1905 bis 1927, p. 370; (Bibliographie ).

E. R. Huber: Deutsche Verfassungsgeschichte seit 1789 - Band 7, S. 517 (Bibliographie ).

http://www.dhm.de/lemo/html/1923/

[18]L. Bies: Klassenkampf an der Saar 1919‑1935, S. 39 (Bibliographie ).

http://www.hvsn.de/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=109.

[19]. http://www.hvsn.de/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=109.

[20]. H. Molkenbuhr: Tagebücher..., p. 370 (Bibliographie ).

P. Wentzcke: Ruhrkampf - Einbruch und Abwehr im rheinisch-westfälischen Industriegebiet- Band 2, S. 364 (Bibliographie ).

[21]. http://www.tonsplitter.de/22SPDKPD.pdf.

E. R. Huber: Deutsche Verfassungsgeschichte seit 1789 - Band 6, S. 806 (Bibliographie ).

[22]. H. A. Winkler: Arbeiter und Arbeiterbewegung... - Band 1, S. 567 (Bibliographie ).

[23]. IML beim ZK der SED (Hg.): Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Band 3 - Von 1917 bis 1923, S. 391 (Bibliographie ).

http://www.tonsplitter.de/22SPDKPD.pdf;

[24]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/cun/cun1p/kap1_2/para2_131.html.

[25]F. Purlitz (Hg.): Deutscher Geschichtskalender - Band 39 - Januar‑Juni 1923 - Teil 1 - Inland, S. 373 (Bibliographie ).

W. Fabian: Klassenkampf um Sachsen 1918‑1930, S. 136 (Bibliographie ).

[26]. http://www.raeterepublik.de/verpasste_chance_1923.htm.

[27]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=51.

[28]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=51.

[29]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/cun/cun1p/kap1_2/para2_131.html.

[30]. http://library.fes.de/fulltext/sozmit/1943-048.htm.

[31]. http://werften.fischtown.de/archiv/arbeiterbewegung1.html;

http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=51.

[32]. http://www.tonsplitter.de/22SPDKPD.pdf.

[33]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/cun/cun1p/kap1_2/para2_168.html

F. Purlitz (Hg.): Deutscher Geschichtskalender - Band 39 - Januar‑Juni 1923 - Teil 1 - Inland, S. 271 (Bibliographie ).

[34]. http://www.raeterepublik.de/verpasste_chance_1923.htm;

P. Weber: Gescheiterte Sozialpartnerschaft - gefährdete Republik?, S. 576- (Bibliographie ).

[35]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=51.

[36]. http://www.luise-berlin.de/kalender/jahr/1923.htm.

[37]. http://www.nadir.org/nadir/initiativ/ikrg/buch/b_v/kap201.htm

http://www.welt.de/print-welt/article587866/23_Okt_1923.html

O. Mertelsmann: Die Werft Blohm & Voss 1914‑1923, p. 218- (Bibliographie )

[38]. http://www.raeterepublik.de/verpasste_chance_1923.htm.

H. A. Winkler: Weimar 1918‑1933, S. 201 (Bibliographie )

[39]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_2/para2_28.html.

[40]. http://www.luise-berlin.de/kalender/jahr/1923.htm.

H. A. Winkler: Weimar..., S. 201 (Bibliographie )

[41]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=51.

[42]. http://www.raeterepublik.de/verpasste_chance_1923.htm.

[43]. H. A. Winkler: Weimar..., S. 201 (Bibliographie )

[44]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=51.

[45]. http://www.raeterepublik.de/verpasste_chance_1923.htm;

H. A. Winkler: Weimar..., S. 201 (Bibliographie )

[46]. http://www.celle-im-nationalsozialismus.de/texte/celle-zwischen-novemberrevolution-und-waehrungsreform.

[47]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_2/para2_5.html.

[48]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_2/para2_5.html.

[49]. http://www.tonsplitter.de/22SPDKPD.pdf.

[50]. http://www.celle-im-nationalsozialismus.de/texte/celle-zwischen-novemberrevolution-und-waehrungsreform..

[51]. http://bibliothek.wzb.eu/pdf/2004/iv04-504.pdf.

[52]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_2/para2_5.html.

[53]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_2/kap2_3/para3_2.html.

[54]. J. Schwarz: Die linkssozialistische Regierung Frölich in Thüringen 1923, S. 94; (Bibliographie )

H.‑J. Krusch: Linksregierungen im Visier - Reichsexekutive 1923, S. 49 (Bibliographie )

http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/ma1/ma11p/kap1_2/kap2_19/para3_2.html.

[55]. G. D. Feldman: Hugo Stinnes, p. 885 (Bibliographie )

[56]. G. D. Feldman: Hugo Stinnes, p. 929 (Bibliographie )

http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1979_3.pdf

[57]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str2p/kap1_1/para2_38.html

http://www.tonsplitter.de/22SPDKPD.pdf;

IML beim ZK der SED (Hg.): Beiträge zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Band 7, S. 89 (Bibliographie )

[58]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_2/para2_75.html.

[59]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=51.

[60]. E. Kolb: Gustav Stresemann, p. 81. (Bibliographie )

[61]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_2/kap2_83/para3_3.html;

http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44521;

E. Kolb: Gustav Stresemann, p. 81. (Bibliographie )

[62]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_2/kap2_83/para3_3.html.

[63]. http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44521;

http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/ma1/ma11p/kap1_1/para2_2.html.

[64]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str2p/kap1_1/para2_26.html.

[65]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str2p/kap1_1/para2_26.html.

[66]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str2p/kap1_1/para2_26.html.

[67]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_2/para2_95.html;

http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/str/str1p/kap1_2/kap2_111/index.html.