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Pour le secteur minier de la Ruhr, le
12 novembre 1930 une sentence arbitrale appuyée par les employeurs
avait confirmé la règlementation en vigueur concernant l'allongement des
horaires de travail [Mehrarbeit], en maintenant
jusqu'au 30 septembre 1931 la durée du travail existante[1].
Par contre, le 28 novembre, l'Association de mines (Zechenverband,
union des employeurs des mines de la Ruhr) avait dénoncé les conventions
collectives salariales à la fois pour les travailleurs et les employés
techniques et commerciaux. Le 3 décembre il avait décidé qu'il
annoncera le 15 janvier 1931 le licenciement des 300 000
travailleurs des mines à l'échéance du 31 janvier, en indiquant qu'il
leur proposera de nouveaux contrats avec une baisse de salaire de
10 %. Le 29 décembre les employeurs avaient demandé au
conciliateur pour Westfalen Max Brahn de déclarer
l'échec des négociations. Le 30, l'Association de mines avait donné
instruction aux entreprises de préparer le congédiement du personnel.
Ainsi, le 1er janvier, il n'y a plus de convention
collective salariale. Dans beaucoup de localités, des grèves éclatent, sans
le soutien de l'ADGB.
Le 2 janvier, sans le soutien de l'ADGB,
débute un mouvement de grève dans 33 mines, auquel participent dès le
départ environ 45 000 mineurs, nombre qui s'accroit par la suite.
Quelques jours plus tard, des travailleurs des mines de Haute-Silésie se
mettent en grève en solidarité avec les mineurs de la Ruhr. Des grèves de
solidarité sont également organisées par les travailleurs des ports de
Duisburg et Düsseldorf. Des unités armées de la police interviennent,
causant des morts.
Le 5 janvier, le ministre du travail Adam
Stegerwald (Zentrum) se rend dans la Ruhr, mais
n'obtient aucun résultat. Une nouvelle procédure de conciliation est mise
en oeuvre sous la présidence de M. Brahn,
elle échoue. Les actions de grève se poursuivent, notamment dans le secteur
de Duisburg. La participation s'élève jusqu'à 80 % du personnel.
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Suite à des conflits internes à la SA, Adolf Hitler avait
personnellement prise en main la direction de l'organisation, le
2 septembre 1930[2].
Le 5 janvier il nomme Ernst Röhm en tant que chef d'état-major [Stabschef], tout en restant lui-même dirigeant suprême de
la SA [Oberster SA-Führer]. Dès lors, la SA tend de
nouveau vers un développement en tant qu'unité paramilitaire.
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Est édicte le décret du président sur le règlement de
litiges de conciliation d'intérêt public [über die Beilegung
von Schlichtungsstreitigkeiten öffentlichen Interesses].
Cf. le texte du décret ►.
Ce texte stipule que le conciliateur mandaté par le ministre
du travail doit, sur ordre du ministre, nommer deux assesseurs
indépendants, venant s'ajouter aux assesseurs représentant respectivement
les employeurs et les travailleurs[3].
Si le bureau de conciliation ainsi composé n'arrive pas à une décision
majoritaire, une décision est prise en excluant les représentants des
employeurs et des travailleurs. La durée de vigueur du décret est fixée
jusqu'au 31 juillet.
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Dans le cadre du conflit du secteur minier de la Ruhr,
un bureau de conciliation présidé par M. Brahn se
réunit[4].
En absence de consensus, les représentants des employeurs et des
travailleurs sont écartés, conformément au décret du 9 janvier. Brahn et les deux assesseurs indépendants rendent une
sentence arbitrale fixant une baisse de salaire de 6 %.
Employeurs et travailleurs rejettent la sentence. Le 12, le ministre
du travail A. Stegerwald valide la sentence
d'autorité. De façon similaire le litige concernant les salaires des
employés commerciaux du secteur sera également tranché par une sentence
arbitrale de Brahn allant dans le même sens.
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Intervention de Joseph Goebbels
(NSDAP) à l'assemblée nationale, 5 février 1931
(extraits)[5]
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Vis-à-vis de ce système, nous ne ressentons aucune
responsabilité. L'opposition national-socialiste n'a
de responsabilité que vis-à-vis du peuple allemand, et au sujet de la
volonté du peuple allemande, nous n'avons aucune crainte. [...] Le
mouvement national-socialiste a exprimé par la voix de son dirigeant qu'il
est légal. Or cela signifie; selon la constitution nous sommes seulement
tenus à la légalité de la voie, cependant pas à la légalité de l'objectif.
Nous voulons conquérir le pouvoir légalement. Mais ce que nous allons faire
de ce pouvoir, une fois que nous le détenons, c'est une autre histoire.
[...] Système, idées et hommes doivent tomber et doivent céder la place à
un véritable gouvernement populaire, un véritable système populaire.
[Citation dans l'original ►.]
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Sous l'impulsion de la RGO, se constitue le “Einheitsverband
der Bergarbeiter Deutschlands” (“Fédération unitaire des
travailleurs des mines d'Allemagne”)[6].
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À Danzig (Gdańsk, aujourd'hui en Pologne), sous
l'impulsion de la RGO, se constitue le “Einheitsverband der
Seeleute, Hafenarbeiter und Binnenschiffer” (“Fédération unitaire
des marins, travailleurs des ports et bateliers”)[7].
À Hambourg, le 12 février, au cours d'une assemblée à laquelle
assistent 2000 personnes, est prise une décision dans le même sens.
Durant le mois de février, d'autres groupes locaux sont créés à Brême et à
Stettin (Pommern) (Szczecin, aujourd'hui en Pologne).
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L'ex-président de la Banque nationale [Reichsbank] Hjalmar Schacht et Fritz Thyssen,
président du conseil de surveillance de la Vereinigte
Stahlwerke AG, rencontrent Adolf Hitler, Hermann Göring et Joseph
Goebbels[8].
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L'assemblée nationale rejette, avec 292 voix ‑ SPD,
Zentrum, DVP, WP, CSVD, KVP, BVP, DStP, VR, DBP ‑,
contre 220, les motions de censure contre le gouvernement Heinrich
Brüning (Zentrum), soumises par le NSDAP
et le KPD[9].
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L'assemblée nationale adopte, avec les voix du SPD, une
modification du règlement de l'Assemblée[10].
Des propositions de loi en ayant des répercussions sur le budget ne seront
recevables que si elles incluent les mesures de financement nécessaires.
Les motions visant à constater si le gouvernement jouit de la confiance de
l'assemblée nationale ‑ confiance exigée par l'article 54
de la constitution, qui stipule que l'absence de confiance entraine
nécessairement la démission ‑ doivent être libellées en
désignant explicitement le ou les membres du gouvernement visés.
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En Bavière, l'Union d'industriels de la métallurgie
bavaroise (Verband Bayerischer Metallindustrieller)
impose le lockout à 40 000 travailleurs du secteur, dans l'objectif de
généraliser la durée de travail hebdomadaire de 54 heures et
d'appliquer une baisse des salaires de 15,5 %[11].
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Le KPD soumet à l'assemblée nationale une motion de censure contre
le gouvernement[12].
Elle est rejetée par 299 voix ‑ SPD, Zentrum,
DVP, WP, Deutsches Landvolk, CSVD, KVP, BVP, DStP, VR,
DBP ‑, contre 54 (KPD). (Le NSDAP et
le DNVP continuent encore à ne pas participer aux sessions, attitude qu'ils
avaient adoptée depuis le 10 février.)
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En mars, le bureau confédéral [Bundeszuschuß]
de l'ADGB se prononce en faveur de l'introduction
durable de la durée du travail hebdomadaire de 40 heures, comme mesure
contre le chômage[13].
Le 17 mars, l'assemblée nationale adopte une résolution préconisant
l'adoption d'une mesure législative qui, "afin de soulager le marché
du travail, prescrive la semaine de travail de quarante heures" [14].
[Citation dans l'original ►.]
Le 30 mai, le président de l'ADGB Theodor Leipart (SPD) adressera au chancelier
H. Brüning un appel à ce sujet.
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Intervention de Peter
Graßmann (SPD), à l'assemblée nationale, 12 mars 1931 extraits)[15]
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L'automne de l'année dernière, nous avons encore pensé la
semaine de 40 heures comme une mesure d'urgence. Je suis suffisamment
honnête pour vous dire qu'au vu du développent de l'ensemble de l'économie
dans le monde entier nous considérons la semaine de 40 heures comme un
état permanent inéluctable. Les équipements techniques dans le monde entier
ont créé une efficacité industrielle respectivement l'on accru à tel point,
qu'aujourd'hui la journée de huit heures est largement dépassée. [...] Nous
sommes conscients qu'avec cette revendication et sur la voie vers cet
objectif, nous rencontrerons la résistance la plus vive. Mais cela ne nous
dispense pas nous tous de la nécessité, contrairement au jugement
individualiste antérieur concernant l'économie et l'industrie, de nous
habituer de penser dans l'avenir collectivement, collectivement en ce que
l'intérêt personnel de l'individu doit passer à l'arrière-plan par rapport
au bienêtre général. [...] Mais je pense que personne ne peut contester
sérieusement qu'actuellement et pour un certain temps, au vu de la détresse
de pays entiers, voire du monde entier, ces dits dirigeants de l'économie
ont partout échoué et doivent tolérer que l'état, la collectivité prennent
la place de l'initiative privée, pour sauver la masse de ses citoyens du
naufrage. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Notes du directeur ministériel Viktor von Hagenow au sujet d'un entretien du chancelier
H. Brüning avec des représentants du groupe à l'assemblée nationale du
SPD, 17 mars 1931 (extraits)[16]
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•
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Le député Dr. Breitscheid [...] Des
déclarations du chancelier du Reich il déduit que, si la social-démocratie
ne plaide pas pour un ajournement du Reichstag, cela signifierait une crise
de cabinet. Il ne voit toujours pas pourquoi on ne pourrait pas se réunir
brièvement à la Pentecôte. Car il faut quand même réfléchir à ce que
signifie pour les social-démocrates l'éventualité
qu'il n'y ait pas de Reichstag jusqu'ne octobre. La social-démocratie
n'émettrait pas de réserves contre des pouvoirs dictatoriaux, mais elle
devrait savoir d'abord ce que le gouvernement veut. Il est impossible qu'il
présente au groupe parlementaire des informations générales telles qu'ils
ont été fournies aux dirigeants social-démocrates
aujourd'hui au cours de l'entretien. [...] En vue du congrès du parti du
31 mai le député Breitscheid formula encore une
fois la demande insistante de ne pas rendre à la social-démocratie la
situation difficile outre mesure.
Le député Wels souligna qu'on ne pourrait pas faire
comprendre à la masse des travailleurs un ajournement jusqu'en automne. On
devrait aussi se mettre psychologiquement en disposition de sorte que les
dirigeants social-démocrates puissent obtenir un
certain succès au congrès. On tient constamment compte du Parti populaire.
La social-démocratie n'est pas entièrement soumise au Parti populaire. Tout
attrait effectif de la social-démocratie se perdrait si elle consentait
sans plus à un ajournement jusqu'en automne. Dans l'intérêt de l'état
démocratique il serait impératif qu'on prenne mieux en compte les souhaits
de la social-démocratie, dans la question de l'ajournement aussi.
[Citation dans l'original ►.]
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Intervention du ministre de la
défense Wilhelm Groener (sans parti) à l'assemblée nationale,
19 mars 1931 (extraits)[17]
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•
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Fondamentalement, c'est un droit d'honneur de chaque
Allemand de servir la patrie en tant que soldat. Malheureusement nous
sommes contraints de fixer des limites pour certaines personnalités.
Celles-ci doivent cependant être maintenues aussi étroites que possible.
Pour des raisons politiques, doivent être refusés uniquement de tels
prétendants pour lesquels il est avéré qu'ils ont eu des activités de
nature hostile à la constitution, donc aussi à la défense. Des impairs de
dirigeants ou membres de groupements à titre individuel ne peuvent donc pas
être un motif pour l'exclusion de tous les membres de tels groupements ou
partis, puisqu'à cet égard presque tous les groupements, qu'ils s'appellent
Stahlhelm ou Reichsbanner, sont à
tous les coups des pêcheurs. [...] membres de partis et groupements qui
selon leur programme ou leur attitude effective sont disposés à modifier la
constitution par des mesures de force. Des partisans d'un tel courant sont
impossibles comme soldats. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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•
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Kurt von Schleicher (sans parti), qui
dirige l'office ministériel de la Reichswehr,
rencontre E. Röhm, dirigeant de la SA[18].
Ils conviennent que des national-socialistes pourront
participer aux cours de formation dans le cadre des unités de la protection
des frontières, sans être poursuivis en justice à ce sujet.
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L'assemblée nationale décide de fixer la date de la
prochaine session au 13 octobre[19].
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À Brême (Bremen) se déroule
un mouvement de grève dans les menuiseries de construction et d'ameublement[20].
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Est édicté le décret du président pour la lutte contre des
actes de violence politiques [zur Bekämpfung politischer
Ausschreitungen].
Cf. le texte du décret ►.
Il sera remplacé par le décret contre des actes de
violence politiques du 14 juin 1932.
Est édicté également la loi contre l'utilisation illégale
d'armes [gegen Waffenmißbrauch].
Cf. le texte de la loi ►.
Le décret pour la lutte contre des actes de violence
politiques sera complété, le 30 mars, par deux décrets d'application.
Cf. le texte des décrets ► ►.
Les discussions durant l'élaboration du décret portaient
notamment sur deux points[21].
D'une part, le projet de texte envisageait comme motif
d'interdiction de rassemblements le suivant: "que dans le but de
combattre la forme d'état déterminée par la constitution, ou dans le cadre
d'actes visant à ce but, des organes, institutions, offices ou
fonctionnaires dirigeants de l'état font l'objet d'insultes ou de
dénigrements malveillants" ["daß zur oder bei
Bekämpfung der verfassungsmäßig festgestellten Staatsform Organe,
Einrichtungen, Behörden oder leitende Beamte des Staates beschimpft oder
böswillig verächtlich gemacht werden"]. Le ministre de la
justice Curt Joël (sans parti) se prononça pour la suppression de la
formule "dans le but de combattre la forme d'état déterminée par la
constitution, ou dans le cadre d'actes visant à ce but". Le ministre
de l'intérieur Joseph Wirth (Zentrum)
et les représentants de la Prusse étaient de l'avis contraire, au motif
qu'ainsi on prêterait le flanc à des attaques de la part de ministres national-socialistes qui pourraient alléguer que les
ministres et membres de l'administration tentent à titre individuel de se
soustraire à des critiques.
D'autre part, le projet de texte proposait un paragraphe
imposant à la presse périodique la publication, à la demande d'une instance
gouvernementale, de répliques en rapport avec des informations parues. Le
ministre de l'intérieur de Prusse Carl Severing (SPD)
se prononça contre cette disposition, en argüant qu'elle toucherait
fortement les intérêts de la presse dans son ensemble, et que l'objectif
visé peut être atteint au moyen d'interdictions sur la base de la loi sur
la protection de la république.
Le texte effectivement adopté ne contient ni la partie de
phrase mentionnée, relatif à l'interdiction de rassemblements, ni le
paragraphe concernant le droit de réplique[22].
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Notes du secrétaire d'état Hermann Pünder au sujet d'un entretien du chancelier
Heinrich Brüning avec des députés à l'assemblée nationale du SPD,
29 avril 1931 (extraits)[23]
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Hilferding souligne que le SPD ne souhaite nullement que
l'éventuelle adoption de décrets d'urgence soit repoussée jusqu'après le
congrès du parti prévu pour le 31 mai. Le SPD demande instamment que
le gouvernement démente officiellement de telles informations, puisque
autrement la direction du parti serait mise fortement en difficulté
vis-à-vis du congrès. Selon Hilferding le SPD, face à d'éventuels décrets
d'urgence, demeure totalement étranger et sans influence, et ne peut
laisser surgir l'apparence, comme si existeraient des éléments de ses
intentions cachés devant les membres du parti. Brüning s'engage à procéder
le cas échéant aux démentis en question.
[Citation dans l'original ►.]
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Le préfet de police de Berlin Albert
Grzesinski (SPD) annonce qu'il lèvera l'interdiction de
manifestations pour le 1er mai[24].
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Lettre du ministre de la
défense Wilhelm Groener (sans parti) au major général
à la retraite Gerold von Gleich, 26 avril 1931
(extraits)[25]
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Il exprime l'avis
qu'à l'époque d'aujourd'hui la dite dictature voilée avec
le assentiment du parlement présente beaucoup d'attrait.
[Citation dans l'original ►.]
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À Bremerhaven/Wesermünde (Bremen), des travailleurs de la société maritime Reederei Ebeling subissent un lockout, parce qu'ils ont
participé à la manifestation des syndicats le 1er mai[26].
Le conflit se terminera le 11.
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•
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Dans le secteur des mines de la Ruhr, des
négociations de conciliation ont lieu au sujet des horaires de travail[27].
Le 6 mai, le conciliateur M. Brahn rend une
sentence arbitrale que les syndicats acceptent. Il maintient la durée de
sept heures par équipe, et introduit quelques mesures diminuant les frais à
la charge des employeurs en dehors des salaires. La sentence est validée
d'autorité, sur demande des fédérations présentes parmi les mineurs
(Fédération des mineurs, Association de métier des travailleurs des mines
chrétiens, Association de métier des travailleurs des mines Hirsch‑Duncker,
Fédération professionnelle polonaise).
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Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski
interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne,
pour une période de 14 jours[28].
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Un congrès du SPD se tient à Leipzig[29].
Fritz Tarnow présente le rapport au sujet de
"Anarchie économique capitaliste et classe ouvrière" ["Kapitalistische Wirtschaftsanarchie und
Arbeiterklasse"], Rudolf Breitscheid celui
au sujet de "L'élimination du fascisme" ["Die
Überwindung des Faschismus"]. (Cf. ci-dessous.)
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Résolutions adoptées au congrès
du SPD tenu du 31 mai au 5 juin 1931
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•
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Élimination du fascisme (extraits)[30]
Le fascisme a été poussé dans la défensive par la
résistance énergique du Parti social-démocrate. Au prix des sacrifices les
plus lourds de la part de la classe ouvrière et du parti il a été empêché
que les national-socialistes et les national-allemands
s'emparent du pouvoir de gouvernement dans le Reich et en Prusse.
[Citation dans l'original ►.]
Anarchie économique capitaliste et classe ouvrière
(extraits)[31]
La crise économique actuelle fournit encore une preuve
terrible pour l'incapacité croissante du système capitaliste, de mettre en
concordance l'approvisionnement de la société avec les possibilités
d'approvisionnement existantes.
L'humanité peut être libérée de ces contradictions
terribles de l'ordre économique en vigueur, uniquement par l'élimination du
système capitaliste et la réalisation du socialisme. C'est la tâche du
Parti social-démocrate et des syndicats qui lui sont liés, de mener cette
lutte libératrice et d'organiser la classe ouvrière dans ce but.
En cela, le congrès est conscient, que le renversement du
capitalisme ne peut être un acte bref, unique: il se déroule en tant que
procès de transformation dans la lutte continue entre la classe ouvrière
organisée et les puissances économiques du grand capitalisme. La lutte pour
le socialisme ne peut être menée sans que soit en même temps menée la lutte
pour l'amélioration de la situation des travailleurs à l'époque actuelle.
[...]
Le congrès est conscient que la tâche de faire aboutir
ces revendication actuelles de même que la réalisation du socialisme, sont
des questions de pouvoir politique. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Discours d'ouverture prononcé
par Otto Wels au congrès du SPD tenu du 31 mai au 5 juin 1931
(extraits)[32]:
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•
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En Russie règne uniquement la dictature de la
bureaucratie sur le prolétariat et sur les paysans. L'état ouvrier Russie
n'est plus qu'un conte pour enfants crédules. [...] L'économie socialiste présuppose
une maturité du développement économique qui manquait complètement en
Russie, et qui encore aujourd'hui est encore loin d'être atteinte. À cet
état du développement économique correspond un prolétariat, qui n'est pas
mûr pour l'économie socialiste et pour la société socialiste. Le
travailleur russe n'est pas un véritable prolétaire, il lui manque
l'éducation de plusieurs générations du travailleur de l'industrie anglais
et allemand. [...] Cependant maintenant nous voyons en Russie une nouvelle tentative
de rassembler les forces productives du pays sous une forme capitaliste
d'état et nous constatons qu'en Russie les drapeaux rouges du communisme ne
servent qu'à voiler l'économie capitaliste. [...] Bolchévisme et fascisme
sont frères. Ils sont basés sur la force, sur la dictature, quels que
soient leurs efforts de paraitre socialistes et radicaux. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Victor Schiff
(SPD), mai 1931
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•
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Selon Victor Schiff le SPD doit adopter
une attitude de soutien au gouvernement Brüning[33]:
pour sauver le parlementarisme dans cette période de
transition jusqu'à ce que soit surmontée la pire crise économique, et pour
éviter la dictature, inévitable autrement.
[Citation dans l'original ►.]
Cf. également les explications de Rudolf Hilferding dans le
même sens ►.
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Est édicté le deuxième décret du président pour la
consolidation de l'économie et des finances [zur Sicherung
von Wirtschaft und Finanzen] (après celui du 1er décembre
1930).
Cf. le texte du décret ►.
Il introduit de larges mesures d'économie. Il stipule que
sur décret gouvernemental et avec l'approbation de l'assemblée nationale,
la durée du travail hebdomadaire peut être limitée pour des métiers spécifiques
à 40 heures[34].
Cette possibilité sera peu employée. Il complète la loi sur
l'assurance-chômage et les agences pour l'emploi [über die
Arbeitslosenversicherung und die Arbeitsvermittlung] du
16 juillet 1927 par des mesures de promotion du Service de travail
volontaire [Freiwilliger Arbeitsdienst][35].
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Lettre d'August
Heinrichsbauer ‑ un journaliste proche des industriels de
la Ruhr ‑ à Heinrich von Gleichen, éditeur
de l'hebdomadaire Der Ring, 12 juin 1931
(extraits)[36]
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•
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Le noeud de la controverse tourne
autour du type de composition du gouvernement, qui un jour devra suivre, et
devra suivre, au cabinet Brüning. Mon point de vue personnel va dans le
sens que l'opposition nationale, que j'esquisserais par les noms de Hitler, Hugenberg, Seldte, ne pourrait pas supporter
d'assumer la succession immédiate soit directement, soit par des personnes
qui se sont mis en avant comme membres du parti. Dans un premier temps les
tâches à résoudre par le cabinet futur ‑ indépendamment des
détails de la composition personnelle ‑ seront difficiles à tel
point que leur résolution ira de pair avec un maximum d'impopularité. [...]
Personnellement, il me semble que le mieux serait que le cabinet actuel
soit remplacé par un cabinet de personnalités fortes et décidées [...] qui
devraient être proches de la droite nationale et vis-à-vis desquelles la
droite devrait adopter une attitude d'opposition bienveillante (et bien sûr
largement concertée). [...] Or il me semble nécessaire de n'entreprendre au
niveau du Reich aucun pas qui ne soit pas accompagné d'un acte
correspondant en Prusse. [...] Je suis fermement convaincu qu'avec le
temps, tout le système actuel du parlementarisme anonyme, démocratique sera
remplacé par un nouveau système qui sera orienté vers la responsabilité de
dirigeant et la solidarité de leurs équipes, et qui comportera des
références considérables par rapport au fascisme italien, naturellement
sans qu'il faille respectivement doive le copier jusque dans les détails.
Simplement, ce qui compte pour moi, c'est de faciliter la voie à ce futur
système et de ne pas la lui compliquer inutilement.
[Citation dans l'original ►.]
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Un entretien a lieu entre Edmund Stinnes et Adolf Hitler[37].
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•
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Après la mort de Hugo Stinnes en 1924, sa veuve héritait de
sa fortune et ses deux fils Edmund et Hugo jr. deviennent plénipotentiaires[38].
Le groupe accumule des dettes. Hugo Stinnes jr. organise une cessation
d'actifs. En 1926 il transfert une grande partie des fonds restants dans la
Hugo Stinnes Corporation à New York, nouvellement constituée.
Pour Hugo Stinnes, cf. ► ►.
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•
|
Dans le secteur des mines de la Ruhr, le 15 mai,
les employeurs avaient dénoncé à l'échéance du 30 juin la convention
en cours concernant les salaires[39].
Des négociations avaient eu lieu le 15 juin entre le l'Association de
mines (Zechenverband, union des employeurs des mines
de la Ruhr) et les syndicats. En absence d'accord, intervient le
conciliateur M. Brahn. Celui-ci prend en compte
un accord intervenu ce même 15 juin dans le secteur des mines de
Haute-Silésie, qui prolonge jusqu'au 1er octobre les normes de
salaires en cours. Brahn rend une sentence arbitrale
le 20 juin qui prolonge jusqu'au 30 septembre les normes de
salaires en cours dans la région de la Ruhr. Le 26 juin, le ministre
du travail A. Stegerwald validera la sentence
d'autorité.
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•
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La soumission formelle de la Prusse aux autorités au niveau
national est une exigence poursuivie par le DVP, qui participe au
gouvernement national avec le Zentrum mais se trouve
dans l'opposition en Prusse, où le Zentrum fait partie
du gouvernement avec le SPD[40].
En juin 1931 le président du parti Eduard Dingeldey
affirme que les changements d'orientation nécessaires "qui consiste à
se détacher du socialisme" devraient aussi "conduire à une
situation nouvelle en Prusse" et que le DVP attend du chancelier
H. Brüning et du Zentrum que l'assemblée
régionale de Prusse se dissolve elle-même. [Citation dans l'original ►.]
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Le 4 février, l'organisation Casque d'acier avait
initié, en vue de la dissolution de l'assemblée régionale de Prusse,
une procédure selon le dispositif de plébiscite (Volksbegehren)
et référendum (Volksentscheid)[41].
L'action est soutenue par DNVP, NSDAP, DVP ainsi que
quelques organisations parlementaires et extraparlementaires plus petites[42].
Le plébiscite s'était déroulé en avril et avait obtenu 5,9 millions de
signatures, c'est-à-dire plus que la barre des 20 % nécessaires. Le
9 juillet, l'assemblée régionale rejette la demande de dissolution.
Le 21, le KPD décidera de s'associer à la mise en oeuvre
du référendum (Volksentscheid). Pour motiver cette
attitude, le parti demande sous forme d'ultimatum au premier ministre de
Prusse Otto Braun (SPD) et au ministre de l'intérieur de Prusse C. Severing, de lever l'interdiction du RFB, ce à quoi
le gouvernement ne donne pas suite. Le référendum aura lieu le 9 août.
Le résultat est de 9,8 millions de voix (36,9 %), c'est-à-dire la
majorité exigée ne sera pas atteinte.
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Déclaration du gouvernement de
Prusse, 6 aout 1931 (extraits)[43]
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Aux électeurs et électrices de Prusse!
Des partis de droite, le Stahlhelm
et les communistes ‑ des ennemis mortels unis dans un
accouplement anormal appellent au référendum pour la dissolution du Landtag
de Prusse. Des partis dont les partisans fanatiques s'affrontent quotidiennement
dans des agressions et des luttes sanglantes, se retrouvent soudainement
ensemble. Avec la même arme du bulletin "oui" pour le référendum
les deux partis veulent obtenir des choses le plus opposées qu'on puisse
imaginer: les uns une Prusse de soviets imitant les méthodes bolchéviques,
russes, les autres la vielle Prusse hostile au peuple du tort de vote [Wahl-Unrecht] à trois niveaux ou d'un régiment de force
fasciste.
[...] Unis, les extrémistes à gauche et à droite, les national-socialistes et communistes veulent prendre d'assaut
le dernier grand bastion, la citadelle de la démocratie et de la république
en Allemagne: la Prusse. [...] La voie devrait maintenant être libre pour
la réalisation des plans visant à la destruction de tous ces droits pour le
peuple, qui après l'effondrement de 1918 ont finalement donné au peuple la
force et le courage, d'édifier à partir des décombres du vieux Reich
allemand un nouveau, et de préserver ainsi les Allemands de la destruction ‑ autrement
certaine ‑ en tant que peuple possédant son état. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Est édicté le deuxième décret du président pour la lutte
contre des actes de violence politiques [zur Bekämpfung
politischer Ausschreitungen] (après celui du 28 mars 1931).
Cf. le texte du décret ►.
Il sera complété par plusieurs autres textes.
Le 18 juillet est édicté un décret d'application [zur Durchführung der Zweiten Verordnung...].
Cf. le texte du décret ►.
Le 10 aout est édicté un décret de modification [zur Änderung der Zweiten Verordnung...].
Cf. le texte du décret ►.
Le même jour est publié la notification de la nouvelle version
[Bekanntmachung der neuen Fassung der Zweiten Verordnung...].
Cf. le texte du décret ►.
Puis, toujours le 10 aout sont édictés les dispositions
d'application et les lignes conductrices concernant l'usage du décret pour
la lutte contre des actes de violence politiques [Ausführungsbestimmungen
und Richtlinien für die Handhabung der Verordnung des Reichspräsidenten zur
Bekämpfung politischer Ausschreitungen] du 28 mars 1931, du
17 juillet 1931 et du 10 aout 1931.
Cf. le texte du décret ►.
Ce décret pour la lutte contre des actes de violence
politiques sera finalement remplacé par le décret du président contre des
actes de violence politiques [gegen politische
Ausschreitungen] du 14 juin 1932.
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•
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Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski
interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne,
pour une période de 5 jours[44].
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•
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Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski
interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne,
pour une période de 14 jours[45].
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Lettre du ministre de la
défense Wilhelm Groener (sans parti) au ministre de
l'intérieur Joseph Wirth (Zentrum),
14 aout 1931 (extraits)[46]
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•
|
[...] me confortent dans la conviction qu'il est temps de
faire face au danger communiste-bolchévique en Allemagne par des mesures
immédiates et énergiques. [....] L'autorité de l'état souffrirait forcément
les dommages les plus graves si on ne barre pas définitivement la route
très prochainement à toute nouvelle intrigue et acte de violence
communistes. [...] Je pense cependant devoir attirer votre attention sur ce
point, puisque malheureusement je ne peux pas me défaire de l'impression
que les mesures de riposte adoptées jusqu'ici ne correspondent pas à la
menace communiste tandis qu'il importe justement dans la situation
politique et économique actuelle, de mettre un terme à des troubles
internes de façon prévoyante et préventive.
[Citation dans l'original ►.]
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•
|
L'ADGB tient un congrès à
Frankfurt/M[47].
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Lettre de Paul
Reusch au secrétaire général du RDI Ludwig Kastl,
6 septembre 1931 (extraits)[48]:
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|
[...] Je suis de l'avis que monsieur Brüning, après que
les attentes que nous avons placées en lui n'ont pas été satisfaites et
compte tenu du fait qu'il n'a pas le courage de se séparer de la
social-démocratie, doit être combattu de la façon la plus tranchante par le
monde des affaires et le Reichsverband, et que
l'industrie devrait lui exprimer tout à fait ouvertement sa défiance. [...]
En outre je suis de l'avis que nous devrions enfin
modifier notre tactique vis-à-vis des syndicats. L'industrie était jusqu'ici
trop lâche pour engager la lutte avec les syndicats de la façon la plus
tranchante. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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Sur invitation d'Emil Kirdorf,
A. Hitler rencontre Albert Vögler[49].
À la rencontre participent également Ernst Brandi, Ernst
Poensgen, Friedrich Springorum jr., Fritz Thyssen.
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•
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Cf. ►.
En février 1929 Albert Vögler fait
partie de la délégation allemande dans le cadre de la conférence
internationale d'experts à Paris, qui, sous la présidence d'Owen Young,
mène des négociations relatives à la question des réparations. En mai, il
refuse d'approuver le plan élaboré et quitte la délégation.
En 1933‑1934, la Vereinigte Stahlwerke
AG sera réorganisée, avec à la tête une Holding AG. Vögler
est président du comité de direction de la société holding, et il est
membre des conseils de surveillance des filiales. En 1935 il cède son poste
de président du comité de direction à Ernst Poensgen;
en 1936 il devient président adjoint du conseil de surveillance, puis en
1939 il succède à Friedrich Thyssen comme président du conseil de
surveillance.
En 1933 Vögler entrera à l'assemblée
nationale par le biais d'une liste associée au NSDAP,
sans qu'il soit membre du parti. De 1942 à 1945 il occupera le poste de
"dirigeant d'économie de défense" [Wehrwirtschaftsführer].
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•
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Ernst Brandi est, à partir de 1911, membre du conseil
d'administration de la Gelsenkirchener Bergwerks-AG.
En octobre 1927 Brandi est désigné comme dirigeant de
l'Association pour les intérêts miniers dans le district Oberberg-Dortmund
(Verein für die bergbaulichen Interessen im
Oberbergamtsbezirk Dortmund), dénommée communément Association
minière (Bergbau-Verein), et de l'Association de mines
(Zechenverband, union des employeurs des mines de la
Ruhr). Il est également membre de la direction du RDI.
Jusqu'à 1931 il est membre du DVP.
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•
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Cf. ►.
En 1935 il remplace A. Vögler (qui
est par ailleurs président du conseil de surveillance) au poste de
président du comité de direction de la Vereinigten Stahlwerke AG
(VStAG). En octobre 1943 il démissionne de son poste de président du
comité de direction de la VStAG.
À partir de 1930 il est président de l'Association
d'industriels du fer et de l'acier allemands (Verein
deutscher Eisen- und Stahlindustrieller). Cette organisation sera
transformée en 1934 en Groupe d'économie de production de fer (Wirtschaftsgruppe Eisenschaffende Industrie); Poensgen
restant dans sa fonction. Il sera cependant révoqué de ce poste en mai
1942.
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Friedrich
Springorum jr.[53]
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Cf. ►.
De 1930 à 1933 Friedrich Springorum jr
est président de l'Association pour la préservation des intérêts
économiques communs en Rhénanie et Westphalie.
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Cf. ►.
En 1933 Friedrich Thyssen adhèrera au NSDAP[55].
(À ce sujet on trouve aussi la date de 1931. De fait, son épouse Amélie est
entrée au NSDAP le 1er mars 1931. Fritz Thyssen,
après son entrée au parti, a entrepris des démarches pour obtenir un numéro
d'adhérent correspond à l'époque de l'adhésion de son épouse, mais sans
succès.) En novembre 1933 il deviendra député à l'assemblée nationale. En
1939 il quitte l'Allemagne.
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|
•
|
Est édicté le décret du président sur le règlement de
litiges de conciliation d'intérêt public [über die Beilegung
von Schlichtungsstreitigkeiten öffentlichen Interesses] qui reprend
les dispositions de celui du 9 janvier (dont la durée de vigueur avait
été fixée jusqu'au 31 juillet)[56].
Il a une durée de vigueur jusqu'au 10 octobre.
Cf. le texte du décret ►.
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•
|
Dans le secteur des mines de la Ruhr, les
négociations salariales avaient repris le 9 septembre en vue de
l'échéance du 30 septembre[57].
Le 28, l'Association de mines (Zechenverband,
union des employeurs des mines de la Ruhr) décide qu'elle licenciera l'ensemble
des travailleurs si au 30 septembre la convention salariale en cours
expire sans être remplacée. Le jour même, le conciliateur M. Brahn
réunit les représentants des employeurs et des syndicats, puis en absence
d'accord, fait intervenir deux assesseurs indépendants. La décision adoptée
consiste en une baisse des salaires de 7 % ne pouvant être dénoncé
avant l'échéance du 31 janvier 1932. La décision est rejetée par les
employeurs et les syndicats.
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•
|
11 unions d'employeurs, dont le RDI et la Fédération
des Unions d'employeurs allemandes, adressent au gouvernement un mémorandum
(cf. ci-dessous).
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Exigences formulées par
11 unions d'employeurs, 29 septembre 1931 (extrait)[58]
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•
|
1. réduction plus
poussée des missions et des dépenses des pouvoirs publics,
2. une adaptation des
salaires et rémunération à la situation économique régnante,
3. adaptation à ce
qui est économiquement possible, des charges largement trop élevées, et
simplification énergique de l'administration dans tous les domaines de
l'assurance sociale, y compris de l'assurance-chômage,
4. baisse des tarifs
de la Reichsbahn, de la Reichspost
et des entreprises d'approvisionnement au niveau des communes,
5. libération du
marché monétaire allemand de la pression liée aux dettes publiques
pendantes,
6. élimination
définitive de tous les restes de l'économie planifiée.
[Citation dans l'original ►.]
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•
|
Est édicté le deuxième décret du président sur le règlement
de litiges de conciliation d'intérêt public [über die
Beilegung von Schlichtungsstreitigkeiten öffentlichen Interesses]
(après celui du 27 septembre), qui autorise le ministre du travail à
modifier les sentences arbitrales rendues en vertu du premier décret en ce
qui concerne la durée de vigueur, à l'occasion de la validation d'autorité
d'une sentence[59].
Cf. le texte du décret ►.
|
|
•
|
Dans le conflit dans le secteur des mines de la Ruhr,
finalement le ministre du travail impose la sentence arbitrale avec une
durée de vigueur jusqu'au 30 novembre 1931[60].
Fin septembre des grèves éclatent dans l'ouest de la Ruhr,
sans le soutien de l'ADGB. Après l'annonce de la
décision gouvernementale, le 1er octobre, une partie importante des
équipes du matin reste absente, et lors des équipes de midi manquent 3740
travailleurs (6,25 % du total). Les employeurs procèdent à des
licenciements, notamment de membres du Conseil d'entreprise agissant en
faveur de la grève. Dans la journée les fédérations présentes parmi les
mineurs (Fédération des mineurs, Association de métier des travailleurs des
mines chrétiens, Association de métier des travailleurs des mines Hirsch‑Duncker, Fédération professionnelle polonaise)
publient une déclaration qui appelle au respect de la clause de paix
sociale prévu par la procédure d'arbitrage.
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|
•
|
En réaction au mémorandum adressé le 29 septembre par
les employeurs au gouvernement, les syndicats publient un document exposant
leurs revendications (cf. ci-dessous).
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Revendications formulées par
les syndicats, 1er octobre 1931 (extrait)[61]
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•
|
1. sécurisation d'un approvisionnement
suffisant de tous les chômeurs,
2. diminution de la
durée du travail,
3. maintien et
augmentation du pouvoir d'achat des salaires et rémunérations, sécurisation
du droit conventionnel et du système de conciliation d'état,
4. baisse des douanes
avec l'objectif d'ajuster plus fortement les prix et le cout de la vie
allemands au niveau des prix du marché mondial, qui a baissé,
5. relâchement des
ententes monopolistiques sur les prix à tous les niveaux de l'économie,
allant de pair avec un renforcement du contrôle public,
6. surveillance
publique sur les banques avec pour objectif la prévention concernant la
gestion défectueuse du capital et sécurisation de l'utilisation du capital
dans l'économie nationale,
7. réduction intransigeante des salaires et
pensions supérieurs dans l'économie et l'administration.
[Citation dans l'original ►.]
|
|
•
|
À Bremerhaven/Wesermünde (Bremen) débute une grève dans la
fabrique de pierres Kalksandsteinfabrik H. F. Kistner[62].
Elle se terminera le 16.
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•
|
Est édicté le troisième décret du président pour la
consolidation de l'économie et des finances et pour la lutte contre des
actes de violence politiques [zur Sicherung von Wirtschaft
und Finanzen und zur Bekämpfung politischer Ausschreitungen] (après
ceux du 5 juin 1931 et du 17 juillet 1931).
Cf. le texte du décret ►.
Le 19 octobre il sera complété par le décret
d'application du troisième décret pour la consolidation pour la lutte
contre des actes de violence politiques.
Cf. le texte du décret ►.
Le décret sera partiellement remplacé par le décret contre
des actes de violence politiques du 14 juin 1932.
|
|
•
|
Le gouvernement avait tenté de mettre en oeuvre
un projet d'union douanière entre l'Allemagne et l'Autriche[63].
La France, hostile à cette éventualité, avait pris de mesures de rétorsion
financières, provoquant l'échec du projet et l'offre de démission, le
3 octobre, du ministre des affaires étrangères Julius Curtius (DVP).
Le président Paul von Hindenburg saisit l'occasion
pour pousser à un remaniement du gouvernement dans le sens d'une ouverture
vers la droite. Le 9, il congédie les ministres Curtius, J. Wirth (intérieur) et Theodor von
Guerard (transports, Zentrum). Il demande au
chancelier H. Brüning de constituer un gouvernement "entièrement
indépendant" "sans engagements en termes de parti", et si
possible d'obtenir la participation de dirigeants éminents de l'économie[64].
[Citation dans l'original ►.] Sur ce
dernier point Brüning n'aura que peu de succès[65].
Le 10, H. Brüning constitue un nouveau
gouvernement. C. Joël (sans parti) est ministre de la justice, Hermann Warmbold (sans parti, membre du conseil
d'administration de la Badische Anilin- und Soda-Fabrik,
BASF) ministre de l'économie; Gottfried Treviranus
(KVP) qui avait appartenu au précédent gouvernement devient ministre des
transports, Wilhelm Groener (sans parti) continue
comme ministre de la défense mais prend en charge également le ministère de
l'intérieur. Warmbold démissionnera de son poste le
28 avril 1932.
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•
|
Le président P. v. Hindenburg reçoit
A. Hitler et H. Göring[66].
Le même jour, Kurt von Schleicher, qui dirige l'office
ministériel de la Reichswehr, rencontre Hitler, avec
lequel il s'entretiendra de nouveau vers le 22 octobre.
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|
Efforts du SPD en faveur de la
participation à une coalition gouvernementale
|
•
|
Le SPD poursuit ses efforts pour amener H. Brüning vers
une alliance en sa faveur. Ainsi le premier ministre de Prusse
O. Braun (SPD) se montre prêt à soutenir un cumul de la fonction qu'il
occupe avec celle de chancelier du Reich, réforme envisagée au moins depuis
l'été de l'année[67].
Dans cette perspective, en 1932, Braun se déclarera disposé à oeuvrer au sein du SPD en faveur d'un soutien à la
candidature de Brüning comme premier ministre de Prusse aux élections à
l'assemblée régionale d'avril 1932. (Cf. ci-dessous.)
Cf. également la position adoptée en juin 1932 par le
ministre de l'intérieur de Prusse C. Severing
(SPD) ►.
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|
Otto Braun (SPD) au sujet d'un
cumul des fonctions de chancelier du Reich et de premier ministre de Prusse
|
•
|
Mémoires d'O. Braun (extraits)[68]:
[...] Au cours de la crise concernant le ministre de la
finance le chancelier Brüning me fit savoir, qu'il considère comme
opportun, si je chargerais le ministre des finances du Reich Dietrich du
ministère des Finances prussien, de sorte qu'ainsi ces deux ressorts
financiers importants se retrouveraient en une main. Par là serait fait
aussi un pas pratique sur la voie vers la réforme du Reich, et les débats
au sujet du dualisme Reich-Prusse seraient quelque peu contenus. La
tendance de cette proposition m'était tout à fait sympathique, puisqu'elle
correspondait à ma position par rapport au problème de la réforme du Reich
qui, comme il me semblait, dont la solution pouvait être rapprochée de la
façon la plus appropriée en suivant la voie de l'union personnelle dans les
fonctions dirigeantes. Déjà le 3 novembre 1931, lorsque le chancelier
me rendit visite après mon retour du congé de maladie, j'avais fait
comprendre à celui-ci qu'au vu de mon état de santé et du développement
politique dans le Reich, laquelle à l'occasion des élections à venir du
Landtag allait avoir des répercussions aussi en Prusse, j'avais l'intention
de démissionner, si j'avais la garantie que ma démission conduirait à la
fusion des deux fonctions dirigeantes en Prusse et dans le Reich.
J'interviendrai dans mon parti en faveur de son élection comme premier
ministre prussien. Plus tard j'appris que cela ne pouvait pas se faire,
parce que Hindenburg ne voulait pas.
[Citation dans l'original ►.]
Cf. également: lettre d'O. Braun à Arnold Brecht,
29 aout 1932 ►.
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•
|
À l'initiative d'Alfred Hugenberg,
président du DNVP, des représentants d'organisations politiques qui se
conçoivent comme l´"opposition nationale" se rencontrent au cours
d'une réunion publique à Bad Harzburg[69].
Les organisateurs viennent du NSDAP, du DNVP, de
l'organisation Casque d'acier (Stahlhelm), de la Ligue
rurale nationale (Reichslandbund), de l'Union
panallemande et des Unions patriotiques associées d'Allemagne (Vereinigte Vaterländische Verbände Deutschlands, association
constituée en janvier 1923). Parmi les principaux intervenants figurent Hugenberg, A. Hitler, les dirigeants de l'organisation
Casque d'acier Franz Seldte et Theodor
Duesterberg, le président de la Ligue rurale nationale Eberhard von Kalckreuth, l'ex-président de la Banque
nationale [Reichsbank] Hjalmar Schacht, le président de l'Union panallemande Heinrich Claß, et le président de l'Association d'Unions
patriotiques Rüdiger von der Goltz. Schacht, à
l'occasion de la rencontre, adhère au NSDAP.
L'alliance se désagrègera à l'occasion des élections
présidentielles de mars 1932.
|
|
Résolution adoptée à Bad Harzburg au nom du “Front national” (“Nationale Front”),
11 octobre 1931[70]
|
•
|
Depuis des années l'opposition nationale à mis en garde
en vain contre la défaillance des gouvernements et de l'appareil d'état
envers la terreur sanglante du marxisme, le bolchévisme culturel qui avance
et le déchirement de la nation par la lutte de classe, contre l'élimination
planifiée des forces nationales de la direction de l'état, contre une
politique qui, pour ce qui est de l'émasculation politique, économique et
militaire de l'Allemagne dépasse même le diktat de Versailles, contre une
politique qui abandonne l'économie nationale au profit d'utopies d'économie
mondiale, contre une politique de la servilité vis-à-vis de l'étranger, qui
n'a amené ni l'égalité de droits de l'Allemagne ni a préservé l'Est déchiré
d'une irruption guerrière.
Décidés de préserver notre pays du chaos du bolchévisme,
de sauver notre politique par un recours efficace à nos propres moyens du
tourbillon de la banqueroute économique et de contribuer par là à ce que le
monde trouve la paix véritable, nous déclarons: Nous sommes prêts à assumer
la responsabilité dans des gouvernements dirigés sur des positions
nationales, dans le Reich et en Prusse. Nous ne repoussons aucune main qui
s'offre à nous pour une coopération authentiquement honnête. Cependant nous
devons refuser de soutenir d'une façon quelconque le maintien d'un faux
système et la continuation d'une fausse orientation dans un gouvernement
des forces passées, qui n'est national que par camouflage. Tout
gouvernement qui serait formé contre la volonté de l'opposition nationale
unie, doit s'attendre à attitude hostile de notre part. [...]
[Citation dans l'original ►.]
|
|
•
|
Le 13 octobre le chancelier H. Brüning présente à
l'assemblée nationale le nouveau gouvernement[71].
Le KPD et le NSDAP présentent
séparément diverses motions de censure contre le gouvernement et contre
certains ministres, ainsi que des motions demandant la dissolution de
l'assemblée nationale. Les votes ont lieu le 16 octobre[72].
Les deux motions contre le gouvernement dans son ensemble sont rejetées par
295 voix‑ SPD, Zentrum, quelques
députés du DVP, WP, CSVD, KVP, BVP, DStP, VR, DBP ‑, contre 270 ‑ NSDAP, KPD, DNVP, une partie du DVP, Deutsches
Landvolk, SAP). Le résultat du vote concernant la dissolution de
l'assemblée nationale diffère par le fait que le DVP se prononce contre.
À l'issue de la session il est décidé que la session
suivante se tiendra le 23 février 1932, alors que le KPD avait demandé
qu'elle se tienne le 20 octobre[73].
|
|
Déclaration d'investiture du
chancelier Heinrich Brüning (Zentrum) à l'assemblée
nationale, 13 octobre 1931 (extraits)[74]:
|
•
|
C'est pourquoi, mesdames, messieurs, j'ai pris la
décision, parce que je suis arrivé à la conclusion qu'aucune autre voie n'est
possible pour former un gouvernement qui soit encore plus indépendant des
partis que l'a été le cabinet précédent. Je pensais rendre un service au
peuple allemand, après qu'une grande réunion des partis n'est pas possible,
si au moins je poursuivais l'objectif que ce gouvernement, qui se trouve
ici devant vous, n'a pas besoin de tenir compte d'un quelconque parti dans
le sens qu'il compterait dans le cabinet des ministres liés à un parti.
[Citation dans l'original ►.]
|
|
•
|
Le SA organise une cérémonie à Braunschweig,
à laquelle participent environ 100 000 personnes[75].
Des affrontements se produisent entre national-socialistes
et communistes, il y a 2 morts et 60 blessés graves. Sur réclamation du
SPD, le ministère de l'intérieur mène une enquête, mais le ministre W. Groener se contente rapidement des comptes-rendus du
ministre de l'intérieur de Braunschweig Dietrich Klagges (NSDAP).
A. Hitler fera transmettre à Groener ses
remerciements pour son "examen impartial de l'affaire de Braunschweig"[76].
[Citation dans l'original ►.] À ce
sujet, K. v. Schleicher écrira le 4 novembre à Ernst Röhm du
NSDAP en le remerciant pour le matériel que celui-ci
lui avait fait parvenir[77],
à partir duquel j'ai pu me convaincre de façon
irrécusable, que de la part de la direction au niveau du Reich du Parti
ouvrier national-socialiste allemand tout est mis en oeuvre,
pour maintenir le parti sur la ligne proposée par le chef du parti, de la
légalité la plus stricte.
[Citation dans l'original ►.]
|
|
Lettre du ministre de la
défense Wilhelm Groener (sans parti) au major général
à la retraite Gerold von Gleich, 1er novembre
1931 (extraits)[78]
|
•
|
Maintenant Hitler est lié double- et triplement au poteau
de la légalité et doit jeter hors du parti quiconque agit contre son ordre.
Cela prendra sans doute quelque temps jusqu'à ce qu'il ait rejeté les
éléments malpropres et agités. Il veut être en bon rapports avec le
gouvernement Brüning et ne pense pas à aider la bande à Hugenberg
par exemple de venir au pouvoir.
[Citation dans l'original ►.]
|
|
•
|
Un décret du ministre de l'intérieur de Prusse C. Severing remplace les dispositions du décret du
président du Reich pour la lutte contre des actes de violence politiques du
28 mars[79].
Il interdit toute manifestation et rassemblement en plein air. Son
application sera partiellement modifiée à certains moments. Il sera abrogé
formellement le 21 décembre 1932.
|
|
•
|
Les industriels du secteur de la métallurgie de Berlin
avaient dénoncé la convention collective salariale à l'échéance du
1er novembre[80].
Des négociations avaient commencé en octobre. En absence d'un accord le
1er novembre, les employeurs et les syndicats avaient convenu de
prolonger la convention en cours jusqu'au 15 novembre. À la demande du
DMV, une sentence arbitrale est rendue le 9 novembre.
La convention en cours est prolongée jusqu'au 13 décembre, date à
partir de laquelle elle pourra être dénoncée à la fin de chaque semaine de
paie avec un délai de préavis de 14 jours. Une conférence de
représentants syndicaux des entreprises du VBMI accepte la sentence
arbitrale. Les employeurs sont hostiles. Le 19, le conciliateur Rudolf Wissell (ex-ministre du travail) déclarera validera
la sentence d'autorité.
|
|
•
|
En Braunschweig le KPD avait
initié, en vue de la dissolution de l'assemblée nationale, une procédure
selon le dispositif de plébiscite (Volksbegehren) et
référendum (Volksentscheid)[81].
Le référendum est mis en oeuvre le 15 novembre.
Le résultat est insuffisant.
|
|
•
|
Dans le secteur des mines de la Ruhr, l'Association
de mines (Zechenverband, union des employeurs des
mines de la Ruhr) déclare le 16 octobre qu'il dénoncera la convention
salariale[82].
Le 12 novembre il décide de procéder à des licenciements massifs à
l'échéance du 1er décembre. La mesure est annoncée le 15.
Le 17 des négociations ont lieu entre l'Association de mines et les
fédérations syndicales.
|
|
•
|
Dans le cadre du conflit dans le secteur des mines de la Ruhr,
le 7 décembre ont lieu des négociations de conciliation[83].
Le conciliateur décide une diminution des salaires de 10 % à
l'échéance du 1er janvier 1932, ne pouvant être dénoncé avant le
30 avril 1932.
|
|
•
|
Est édicté le quatrième décret du président pour la
consolidation de l'économie et des finances et pour la protection de la
paix intérieure [zur Sicherung von Wirtschaft und Finanzen
und zum Schutze des inneren Friedens] (après ceux du 5 juin
1931, 17 juillet 1931 et 10 octobre 1931).
Cf. le texte du décret ►.
Il stipule une intervention dans les conventions collectives
dans le domaine salariale dans le but d'une large baisse du niveau des
salaires, à l'échéance de janvier 1932[84].
Il stipule une baisse pour les prix règlementés et ceux des marchandises de
marque [Markenwaren]. Il stipule qu'à partir du
1er janvier 1932, le niveau conventionnel des salaires sera celui qui
avait été en vigueur le 10 janvier 1927; les salaires supérieurs de
plus de 10 % à ce niveau ne pourront être baissés de plus de
10 %; les salaires qui n'ont pas été baissés par convention depuis le
1er juillet seront baissés de 15 %. Il est déclaré que toutes les
conventions en cours cesseront d'être en vigueur au plus tard le
30 avril 1932.
Le décret stipule que ces mesures doivent être mises en oeuvre à travers des avenants aux conventions adoptés par
les parties concernées. En absence d'accord entre les employeurs et les
syndicats interviendra une sentence arbitrale prononcée par un
conciliateur.
Il sera partiellement remplacé par le décret contre des
actes de violence politiques du 14 juin 1932.
|
|
•
|
F. Thyssen rencontre A. Hitler. A. Vögler
est également présent[85].
|
|
•
|
Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski
interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne,
pour une période de 8 jours[86].
|
|
•
|
Dans le secteur de la métallurgie de Berlin, le
27 novembre l'organisation des employeurs, le VBMI, dénonce la
convention salariale à l'échéance du 13 décembre[87].
En absence d'accord entre les employeurs et les syndicats, des négociations
ont lieu le 14 décembre avec le conciliateur R. Wissel.
Le 16 décembre celui-ci rend une sentence arbitrale qui ne sera
contestée par aucune des deux parties.
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|
•
|
SPD, l'organisation Bannière du Reich (Reichbanner),
ADGB, Union générale libre d'employés (AfA-Bund) et
des fédérations ouvrières de sport [Arbeitersportverbände]
constituent le “Front de fer” (“Eiserne
Front”)[88].
Il adoptera l'emblème de trois flèches, censé symboliser les trois ennemis
de la démocratie: les mouvements national-socialiste, monarchiste,
communiste[89].
|
|
Article au sujet de la réunion
constitutive du Front de Fer, paru dans le Gewerkschafts-Zeitung,
26 décembre 1931 (extraits) [90]
|
•
|
Le quatrième décret d'urgence et l'assaut fasciste contre
la république ont soudé ensemble les syndicats des travailleurs, employés
et fonctionnaires avec le Parti social-démocrate, les organisations de
sport ouvrières et avec le Reichsbanner Schwarz-Rot-Gold
‑ organisation au-dessus des partis ‑, dans un front
de défense commun. [...]
Theodor Leipart prononça le discours
de bienvenue et d'introduction. [...] Nous luttons contre le décret
d'urgence. Mais une dictature fasciste imposerait au peuple des sacrifices
encore pires par la force sanglante. Nous ne voulons pas provoquer la
guerre civile. C'est pourquoi il est dans l'intérêt des masses de
travailleurs de mettre un terme à la bataille que nous avons menée ces
dernières semaines contre le décret d'urgence, une bataille dans laquelle
il n'y ni vainqueurs ni vaincus. Car les entrepreneurs non plus ne se
sentiront guère comme vainqueurs. Mais même si nous étions les battus dans
la question de la baisse des salaires, alors ce ne serait qu'une
confirmation de la phrase de Friedrich Engels, que toute l'histoire de la
classe ouvrière se présente comme une série de défaites, interrompue de peu
de victoires. Malgré cela notre mouvement est devenu grand et fort. Ce que
maintenant nous devons supporter dans la détresse douloureuse, ne peut
affaiblir notre foi dans l'avenir, ne peut ébranler notre confiance dans la
force de nos organisations, qui devra être employée quand, après la
pression et la contrainte passagères la voie vers la liberté et le progrès
se présentera de nouveau ouverte. [...]
Ensuite parla le député au Reichstag Breitscheid
sur le décret d'urgence. [...] Tout le système des décrets d'urgence est
incompatible avec la démocratie, malheureusement justement maintenant, dans
l'intérêt du parlementarisme, il est inévitable, après que la dernière
élection au Reichstag a amené au Reichstag des partis qui nient le
parlementarisme dans ses principes. C'est pourquoi la social-démocratie a
dû tolérer le cabinet Brüning. [...]
[Citation dans l'original ►.]
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