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À Paris se tient une conférence des Puissance Alliées vainqueurs
sur la question des réparations.
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Est édicté le décret sur l'achèvement de la démobilisation
économique [Verordnung über die Beendigung der
wirtschaftlichen Demobilmachung][1].
Le 12 novembre 1918 avait été créé l'office national
pour la démobilisation économique [Reichsamt für die
wirtschaftliche Demobilmachung]. Le décret du 18 février charge
le gouvernement de mettre fin rapidement aux comités de démobilisation [Demobilmachungsausschüsse] et aux fonctions de commissaires
de démobilisation [Demobilmachungskommissare].
Il stipule:
Les instructions des ministères du Reich et des autres
administrations basées sur les facultés concernant la démobilisation
économique cessent d'être en vigueur à la date du 31 mars 1922, pour
autant qu'une échéance plus rapprochée n'est pas fixée par la loi ou par des
instructions particulières.
[Citation dans l'original ►.]
L'échéance du 31 mars 1922 sera reportée à plusieurs
reprises:
Loi sur la
prolongation de la durée de validité des décrets de démobilisation [über Verlängerung der Geltungsdauer von
Demobilmachungsverordnungen], du 30 mars
1922,
Loi sur la
prolongation..., du 26 octobre 1922,
Loi sur la
prolongation de la durée de validité..., du 23 mars 1923 et
Décret sur la
prolongation..., du 29 octobre 1923, édicté sur la base de la loi
d'habilitation [Ermächtigungsgesetz] du
13 octobre 1923.
Au fur et à mesure le nombre de décrets de démobilisation
concernés diminue.
Cf. 3 octobre 1923 ►.
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À Londres se tient une conférence des Puissances Alliées vainqueurs
sur la question des réparations.
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Dans le cadre de la conférence de Londres, les Puissances
Alliées exigent, sous menace de sanctions, que le gouvernement allemand
accepte les dispositions qui avaient été fixées durant la conférence de
janvier à Paris, ou qu'il soumette une contreproposition convenable[2].
Le gouvernement allemand refuse.
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Les négociations entre les Puissances Alliées et l'Allemagne
sont rompues.
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Des troupes des Puissance Alliées occupent les ports du Rhin
Duisburg, Duisburg-Ruhrort, Düsseldorf (Nordrhein-Westfalen)[3].
Ces localités seront évacuées le 25 aout 1925.
Avec l'occupation, la frontière entre les territoires
occupés (Rheinland) et le reste du territoire du Reich
se transformera en frontière douanière[4].
Les territoires d'Allemagne de la rive gauche du Rhin seront occupés par
des troupes des Puissances alliées victorieuses, ainsi que les têtes de
pont Mainz, Koblenz et Cologne.
Néanmoins la souveraineté de l'état allemand restera préservée. Les alliés
laissent l'administration et les tribunaux français poursuivre leur
travail, mais les soumettent à un contrôle par les autorités militaires,
qui tiennent pouvoir d'édicter des décrets, tandis que les décrets édictés
par le Reich ou la Prusse nécessitent l'aval des autorités d'occupation.
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Le président de la province prussienne Sachsen, Otto Hörsing (SPD), en accord avec le ministre de
l'Intérieur de Prusse Carl Severing (SPD), fait
intervenir des unités de la police de protection [Schutzpolizei]
dans les localités industrielles du district Merseburg
(Sachsen-Anhalt)[5].
Dans cette région d'Allemagne centrale (Merseburg, Halle, Leuna, Mansfelder Land), sont installés des grandes entreprises,
notamment de l'industrie chimique, métallurgique et minière[6].
L'action avait été discutée notamment au cours d'une conférence convoquée
par Hörsing, à laquelle avaient participé des
dirigeants de district, des maires, des commandants de la police de
protection, les directeurs de l'usine Leunawerk, des
mines de cuivre [Kupferschiefer], des groupes minières
de lignite de l'Allemagne du centre, ainsi que des propriétaires fonciers
de la région[7].
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Appel du président [Oberpräsident]
de la province prussienne Sachsen, Otto Hörsing (SPD) du
16 mars 1921[8]
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Les grèves sauvages, vols et pillages sont relayés ces
derniers temps par des brigandages effectués seul ou en bande, la terreur
et les déprédations, chantages et les actes de coups et blessures. [...]
Des motifs insignifiants sont utilisés pour faire cesser le travail à des
milliers de travailleurs pendant plusieurs jours, contre la volonté des
syndicats. Des manifestations sans objectif ni but sont organisées, et
finalement des bandes armées dirigées par des hommes irresponsables
obtiennent par chantage l'engagement de l'entrepreneur de payer le temps
non travaillé. De façon illégale, des rassemblements sont organisés dans
les ateliers pendant les heures de travail, et si l'entrepreneur ne veut
pas payer le salaire pour le temps de réunion, tout de suite la grève est
déclarée et la terreur la règne au plus haut point. À chaque grève sauvage,
les travailleurs compréhensifs et raisonnables se trouvent exposés à la
terreur par les bâtons et les armes, et sont tenus éloignés du travail. Ces
actes et grand nombre d'autres, à la limite de la folie, sont couronnés par
le fait que les conseils d'entreprise légaux sont injuriés, déposés et
remplacés par dénommés comités d'action. Dans toutes les localités de la
région industrielle, non seulement des gens situés à droite, mais aussi des
travailleurs situés tout à fait à gauche ont déclaré que ces menées
seraient l'oeuvre de parti communiste. J'ai toujours
contesté cette idée. Ce n'est pas le parti communiste en tant que tel, mais
ce sont des criminels internationaux, peut-être même des indicateurs et
provocateurs, qui prétendent être des communistes, des éléments qui
eux-mêmes commettent des vols, y compris à main armée, et vivent sans
travail, cachés. Dans l'intérêt de la plus grande partie des travailleurs
eux-mêmes, mais aussi dans l'intérêt de l'agriculture, de l'industrie, du
commerce et de toutes les activités économiques il faut mettre un terme à
la situation actuelle. C'est pourquoi j'ai ordonné que dans les jours
prochains des fortes contingents de police seront stationnés dans de
nombreuses localités de la région industrielle, pour accomplir les tâches
mentionnées. La police ne s'immiscera ni dans les affaires politique ni
dans celles syndicales, vis-à-vis de la population elle fera preuve de la
plus grande indulgence. Mais envers ceux qui font obstacle à ce qu'elle
accomplisse son devoir ou s'opposent ouvertement à elle, ou rendent sa
tâche impossible au moyen de l'instigation de la population que ce soit en
paroles ou par des écrits, contre ceux-là la police procèdera avec la même
sévérité et fermeté que contre des criminels.
[Citation dans l'original ►.]
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•
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En Sachsen-Anhalt, les unités de la police de
protection mobilisées par le président O. Hörsing
interviennent dans différentes localités: Eisleben, Hettstedt, Schafstädt, Teutschenthal et Ammendorf, ensuite Nebra,
Laucha, Mücheln et
Schraplau[9].
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L'organisation du KPD pour Halle-Merseburg (Sachsen-Anhalt)
lance un appel à la grève générale[10].
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La grève s'étend sur l'ensemble de la région minière de Mansfeld-Eisleben
(Sachsen-Anhalt)[11].
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Est publiée la loi sur la mise en oeuvre
des articles 177, 178 du Traité de Paix [Gesetz zur
Durchführung der Art. 177, 178 des Friedensvertrages][12].
Il vise à satisfaire les exigences contenues dans les décisions de la
conférence de Paris du 29 janvier, selon lesquelles la dissolution des
organisations d'autodéfense [Selbstschutzorganisationen]
doit être traitée par voie législative à l'échéance du 15 mars, et sa
mise en pratique être achevée au 30 juin. (Cf. ci-dessous,
24 juin.)
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•
|
Est publiée la loi de défense [Wehrgesetz],
qui a été élaborée pour fixer un cadre législatif à la structure de la
nouvelle armée, en conformité avec le protocole sur les questions
militaires [Protokoll über die militärischen Fragen]
adopté à Spa en juillet 1920[13].
Elle sera modifiée par une loi entrant une vigueur le 15 juin.
Cf. le texte de la loi ► ►.
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•
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À Hambourg, à partir du 19 mars, le KPD appelle
à l'occupation des entreprises et au renversement du gouvernement[14].
Le 23, deux grands chantiers navals sont occupés, mais une
intervention de la police met fin à cette action. Les affrontements causent
16 morts.
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À l'usine BASF de Merseburg (Sachsen-Anhalt), au
cours d'une assemblée du personnel à laquelle assistent 18 000
travailleurs, est proclamée la grève générale[15].
Il est décidé de mettre en oeuvre la défense par les
armes de l'entreprise contre la police de protection.
La "Badische Anilin- und Sodafabrik
Ammoniakwerk Merseburg" a été établie en mai 1916 en tant que
filiale de la BASF[16].
La production débute en 1917. En janvier 1921 l'usine fusionne avec le Werk Oppau de la BASF au sein de la "Ammoniakwerk
Merseburg Oppau GmbH". L'usine, qui se trouve à proximité de Leuna, est couramment appelée Leuna-Werk.
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•
|
Un décret du président instaure l'état d'exception civil dans
la Province Saxe (province de l'état de Prusse)[17].
Cf. le texte du décret ►.
L'état d'exception dans la Province Saxe sera levé
partiellement le 28 juin, puis complètement le 1er septembre 1921[18].
Le président de la Province Saxe, O. Hörsing,
est nommé commissaire civile [Zivilkommissar][19].
Le président du district Merseburg est chargé de la direction concernant la
répression de l'insurrection[20].
À cette fin, il dispose des unités de la police de Merseburg.
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•
|
Des décrets du président instaurent l'état d'exception civil
dans le district Groß-Hamburg y compris les
parties se trouvant en Prusse[21].
La mesure sera levée le. 3 juin
Cf. le texte des décrets: ► ►.
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•
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Le KPD, de Berlin, lance un appel à la grève générale au
niveau national[22].
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•
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À Eisleben (Sachsen-Anhalt) des affrontements
armés ont lieu autour de l'hôtel de ville[23].
Il y a plus de 20 morts.
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•
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Les unités de police engagées depuis le 24 mars dans le
district Merseburg (Sachsen-Anhalt), après avoir avancé par Sandersleben
et Hettstedt, atteignent la ligne Mansfeld-Kloster Mansfeld[24].
Les insurgés occupent Leuna, y compris les
routes d'accès et la gare. À Querfurt, ils
occupent le siège du gouvernement. À Bitterfeld,
une grève générale est appliquée.
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|
•
|
Dans la région industrielle de Rheinland-Westfalen,
un appel à la grève générale lancé la veille est partiellement suivi[25].
Les Syndicats libres diffusent un contre-appel. À Remscheid démarre
une grève générale. Les équipes de la mine Werhofen
ont cessé le travail. À Essen, un certain nombre de mines sont en
grève.
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•
|
À Hambourg, environ 1500–2000 insurgés occupent la Dynamit-Fabrik Geesthacht, environ 10 km au sud-est de
Bergedorf, an der Elbe, et la gare[26].
Des insurgés ont pris position dans les environs de Grand-Hambourg, à
savoir à Lauenburg et Bergedorf.
L'état d'exception instauré le 24 mars est étendu à
l'ensemble du territoire de Hambourg à l'exception du district de Ritzebüttel, ainsi qu'aux districts prussiens de Stormarn et Lauenburg[27].
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•
|
La police de protection occupe les districts Eisleben
et Mansfeld (Sachsen-Anhalt)[28].
Elle investit des positions autour du Leuna-Werk.
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|
•
|
Des décrets du président établissent la possibilité
d'instaurer des tribunaux d'exception[29].
Ces décrets remplacent celui édicté le 30 mai 1920.
Cf. le texte des décrets: ► ►.
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|
•
|
Dans le district Merseburg
(Sachsen-Anhalt), la police de protection appuyée par l'armée occupe le Leuna-Werk[30].
Plusieurs dizaines de travailleurs sont tués. Des affrontements armés ont
lieu près d'Ammendorf, au sud-est de Halle. L'armée
intervient également dans la répression des insurgés dans le district Liebenwerda.
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|
•
|
Un décret du président instaure l'état d'exception civil
pour la partie non occupée du district Düsseldorf et les districts Münster
et Arnsberg (Nordrhein-Westfalen)[31].
La mesure sera levée le 3 mai.
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|
•
|
À Brême (Bremen) démarre
une grève dans les chantiers navals AG Weser[32].
Le conflit s'accentuera durant l'été. Le 7 septembre la direction
fermera l'entreprise aux 1500 employés ne participant pas à la grève.
Le mouvement cessera le 3 octobre.
|
|
Appel de la direction des
insurgés du district de Mansfeld, fin de mars 1921 (extraits)[33]
|
•
|
Le peuple travailleur du district de Mansfeld a assumé
lui-même le pouvoir politique et m'a nommé commissaire politique. En vertu
de cette nomination, j'ordonne:
Tous les chefs d'administration et de commune sont
désormais exclusivement sous mes ordres et n'ont pas à suivre les
instructions venant d'une quelconque autre instance, les Landräte
ou d'autres administrations antérieures.
[...] Des réquisitions de nature quelconque n'ont lieu
que sur instruction de ma part. Les pillages sont passibles de la peine de
mort.
[...] Les travailleurs portent l'entière responsabilité
pour la mise en oeuvre de mes instructions. Une
quelconque résistance contre le pouvoir de la classe ouvrière sera brisé
par tous les moyens. [...]
Le commissaire politique pour le district de Mansfeld.
[Citation dans l'original ►.]
|
|
•
|
Dans le district Merseburg
(Sachsen-Anhalt), le dernier groupe d'insurgés est vaincu près de Beesenstadt[34].
La grève générale et les actions armées prennent fin. Ce mouvement a
entrainé la mort d'environ de 150 travailleurs, environ 3 500
sont arrêtés, dont près de 3 000 seront condamnés à de peines de
prison.
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|
•
|
À Brême (Bremen), une grève
éclate parmi les tailleurs. Elle se termine le 21 avril.[35].
|
|
•
|
Le 27 avril, la commission des réparations avait fixe
le montant des réparations à 132 milliards de mark-or[36].
Du 29 avril au 5 mai se tient à Londres une conférence des
Puissances Alliées vainqueurs. Des contrepropositions allemandes sont
repoussées, les pourparlers rompus. Le 5 mai, les Alliés posent un
ultimatum exigeant l'exécution rapide du traité de paix (désarmement) et
l'acceptation des dispositions de réparation. Au cas où un milliard ne
serait pas payé avant 25 jours, ils menacent de procéder à
l'occupation de la Ruhr.
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|
•
|
Par décret du président l'état d'exception civil instauré le
29 mars pour la partie non occupée du district Düsseldorf et
les districts Münster et Arnsberg, est levé.
Cf. le texte du décret ►.
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|
•
|
À Zaborze (Haute-Silésie)
(aujourd'hui partie de Zabrze, en Pologne), des conseils d'entreprise
dirigés par les communistes constituent le conseil central d'ouvriers pour
la Haute-Silésie[37].
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|
•
|
Un traité commercial est conclu entre l'Allemagne et la
République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR)[38].
Il concerne en premier lieu l'établissement de représentations commerciales
mutuelles dans les deux pays. De fait, il implique cependant une
reconnaissance diplomatique de la RSFSR.
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•
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Le Reichstag se prononce, avec 220 voix contre 172,
en faveur de l'acceptation du plan de réparations fixé par la conférence de
Londres le 5 mai[39].
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•
|
Un décret du président instaure des peines de prison ou
pécuniaires en cas de constitution de formations militaires non autorisées.
Cf. le texte du décret ►.
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•
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À Brême (Bremen), une grève
éclate parmi les travailleurs de la construction. Elle se termine le
20 juin.[40].
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•
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L'état d'exception civil instauré dans le district Grand-Hambourg
le 24 mars est levé.
Cf. le texte du décret ►.
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•
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Un décret du président qui lève l'état d'exception civil
instauré le 24 mars dans la Province Saxe, est publié. Il
entrera en vigueur le 28 juin.
Cf. le texte du décret ►.
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•
|
Pour satisfaire les exigences des Puissances Alliées
victorieuses, le gouvernement allemand notifie des mesures concernant la
dissolution des gardes civiles [Einwohnerwehren] en
Bavière, ainsi que des gardes locales et les gardes de frontière [Orts- und Grenzwehren] encore subsistant en Prusse de l'Est
(en Prusse la dissolution des gardes civiles avait déjà été mise en oeuvre,
à quelques exception temporaires près, à partir du 10 avril 1920).
Cf. le texte des notifications ► ►.
Est également notifiée la mesure de saisie définitive des
armements militaires détenus par la population civile.
Cf. le texte de la notification ►.
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•
|
Une assemblée des membres du NSDAP
désigne Adolf Hitler pour succéder à Anton Drexler
comme président du parti[41].
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•
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À Nordenham (Niedersachsen), une
grève éclate à la Midgard Deutsche Seeverkehrs-AG,
à laquelle participent 600 travailleurs[42].
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•
|
Le traité de paix de Berlin est signé par l'Allemagne et les
USA[43].
Il reprend un certain nombre de dispositions du Traité de Versailles, que les
USA n'avaient pas ratifié.
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•
|
À Brême/Bremerhaven (Bremen),
les 290 employés publics de l'administration des ports entament une
grève. Elle se termine le 1 septembre[44].
Le gouvernement fait intervenir le secours technique [Technische
Nothilfe][45].
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•
|
L'ancien ministre des Finances Matthias Erzberger meurt
victime d'un attentat perpétré par des militants d'extrême droite[46].
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•
|
Un décret du président pour la protection de la république [zum Schutz der Republik] instaure l'état d'exception dans
le Reich[47].
Cf. le texte du décret ►.
Il dispose notamment que le ministre de l'Intérieur est
habilité à ordonner l'interdiction de publications imprimées périodiques
ainsi que de réunions, assemblées, manifestations, susceptibles de mettre
en danger la constitution. Il sera republié dans une version modifiée, le
28 septembre (cf. à cette date). Il sera abrogé le 23 décembre.
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•
|
Des décrets du président lèvent l'état d'exception dans la Province
Saxe qui avait été instauré le 24 mars, ainsi que celui en Prusse
de l'Est (District militaire 1 [Wehrkreis 1]),
qui avait été instauré le 23 juillet 1920[48].
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•
|
À Berlin, les employés de la ville se mettent en grève
pour la journée[49].
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•
|
À Görlitz se tient un congrès du SPD[50].
Le 23 septembre, il adopte un nouveau programme[51].
Le programme stipule entre autre:
Dans la république démocratique elle [la classe ouvrière]
dispose de la forme d'état dont la préservation et le renforcement est une
nécessité indispensable pour sa lutte libératrice. [...] En vue de la
protection de la liberté conquise, le parti social-démocrate est décidé à
recourir jusqu'aux moyens ultimes. Elle considère la république
démocratique comme la forme d'état irrévocablement établie par le
développement historique, et toute attaque contre elle comme une atteinte
aux droits vitaux du peuple.
[Citation dans l'original ►.]
Cf. le texte du programme: ►.
Pour une comparaison entre ce programme et le programme qu'il remplace,
cf. ►
L'une des questions débattues concerne l'hypothèse d'un
gouvernement de grande coalition. Par 290 voix contre 67 le
congrès adopte une résolution confirmant une telle perspective (cf. ci-dessous)[52].
Cette résolution constitue une modification des positions formulées au
congrès précédent, en octobre 1920, dans la mesure où à l'époque il était
affirmé "qu'une coalition élargie vers la droite n'est pas compatible
avec les intérêts de la classe ouvrière". (Cf. ►)
Néanmoins, les caractéristiques fondamentales de l'orientation restent les
mêmes. La différence principale réside dans le fait que maintenant,
contrairement au congrès de 1920, la socialisation n'est plus mentionnée
comme objectif. Au sujet des rapports avec les autres partis, la résolution
de 1920 précisait: "Il ne peut être question de coopération avec un
parti qui ne se place pas fondamentalement et réellement sur le terrain de
la forme d'état républicaine." De façon similaire, la résolution
actuelle pose comme condition pour le choix d'éventuels partenaires de
coalition: "Reconnaissance et défense de la république". Ce qui
change, c'est la façon d'évaluer les partis à l'aune de ce critère.
L'intervention d'Eduard Bernstein en
faveur d'un changement d'approche est instructive à cet égard. Il explique
notamment[53]:
La république doit accomplir de grandes tâches. Le Parti
populaire allemand constitue une force sociale, elle est à vrai dire le
parti de la bourgeoisie allemande. Derrière elle se tient la finance
allemande, la grande industrie allemande et l'intelligence en Allemagne.
Nous devons tenter de faire en sorte que ce parti roule pour la république.
[Citation dans l'original ►.]
Ph. Scheidemann approuve également cette perspective[54]:
Que nous pouvons entrer dans un gouvernement uniquement
avec des partis qui respectent la constitution, cela est évident. Mais est-ce
que cela veut dire que nous pouvons entrer dans un gouvernement uniquement
avec des partis qui ont approuvé la constitution? Je dis: non. Car sinon
une alliance avec l'USP serait après tout aussi impossible, et pourtant
nous leur avons proposé à plusieurs reprises par conviction sincère,
d'entrer avec nous au gouvernement. Comme les Indépendants, de même le
Parti populaire allemand a refusé la constitution. Pour nous, il ne doit
pas être déterminant, ce qu'un parti a fait auparavant, mais ce qu'il est
prêt à faire. [....] Nous devons donc à chaque constitution d'un
gouvernement établir un certain programme minimum. Des partis qui sont
prêts à accepter un tel programme et de nous accorder certains ministères,
ne peuvent être exclus durablement de la participation au gouvernement.
[Citation dans l'original ►.]
La
politique vue à travers l'expression artistique:
Sur un de ses tableaux, George Grosz illustre l'évènement ►.
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Résolution adoptée par le
congrès du SPD tenu à Görlitz du 18 au 24 septembre 1921
(extraits)[55]
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•
|
La social-démocratie ne doit [...] pas attendre jusqu'à
ce qu'elle soit capable d'assumer seule tout le pouvoir de gouvernement,
mais doit tenter de mettre dans la balance, dès avant ce moment, son
pouvoir politique pour la sauvegarde de la forme d'état républicaine,
démocratique, afin de se rapprocher ainsi de la réalisation de ses
objectifs socialistes. [...] Dans ce but, la social-démocratie est prête à
coopérer au gouvernement avec d'autres partis, dans le Reich et dans les Länder, si avec ces partis une entente est possible sur un
programme de travail qui comprend les exigences minimales suivantes:
Reconnaissance et défense de la république.
Sauvegarde du droit d'autodétermination démocratique du
peuple au niveau du Reich, de l'état et des communes.
Démocratisation de l'administration et républicanisation
de la Reichswehr et des organes de police.
Sauvegarde et élargissement de la juridiction sociale.
Politique d'entente entre les peuples.
Respect loyal du diktat de paix dans les limites de notre
capacité, et obtention des charges qui en découlent, en premier lieu par le
recours le plus large possible à la propriété [...]
[Citation dans l'original ►.]
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•
|
À Berlin, 2000 chauffeurs de taxi se mettent en
grève[56].
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•
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Depuis la publication du décret du 29 aout instaurant
l'état d'exception dans le pays, le gouvernement de Bavière refuse
d'appliquer ce texte, argüant du principe d'autonomie[57].
En Bavière, est en vigueur sur la base du droit régional, depuis le
4 novembre 1919, un état d'exception dont les dispositions sont peu
compatibles avec le décret présidentiel. Le 25 septembre, un compromis
est conclu (le “Protocole de Berlin” [“Berliner Protokoll”])
qui aboutit d'une part à ce que le décret au niveau national est republié
le 28 septembre dans une version modifiée, et d'autre part à ce que le
gouvernement de Bavière lève l'état d'exception régional avec effet au
31 octobre.
Cf. le texte du décret ►.
Notamment, le décret du 29 aout faisait référence à des
actes de violence contre des "représentants de la forme d'état
républicaine-démocratique" ["Vertreter der
republikanisch-demokratischen Staatsform"], ce qui dans celui
du 28 septembre est remplacé par "personnes de la vie
publique" ["Personen des öffentlichen Lebens"][58].
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•
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À Berlin les serveurs des brasseries démarrent un
mouvement de grève[59].
Presque tous les établissements sont touchés. Le mouvement se terminera le
5 novembre.
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•
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Le 12 novembre 1920 avait été constitué par le DAP une
“section gymnastique et sport” [“Turn- und Sportabteilung”]
chargée des missions de service d'ordre[60].
Cette structure intègre des anciens membres des gardes civiles et du
corps-franc Oberland. À cet égard, Ernst Röhm
(capitaine actif et officier d'état-major dans la VIIe division
bavaroise de la Reichswehr) et Hermann
Ehrhardt (ex-commandant de la Brigade de Marine II) jouent un
rôle important. Le 5 octobre, l'association prend le nom de “section
d'assaut” [“Sturmabteilung”] (SA).
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À Blexen (aujourd'hui dans Nordenham) (Niedersachsen) éclate une grève dans le chantier
naval Schiffswerft
J. Frerichs & Co. AG[61].
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À Geestemünde/Lehe
(aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen), les
serveurs dans les hôtels, restaurants et cafés entament une grève à
laquelle participent 116 employés sur un total de 178. La grève
se termine le 10 décembre[62].
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•
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Des négociations ont lieu entre une commission syndicale des
chemins de fer [Reichsbahn] et le gouvernement au
sujet d'une plateforme revendicative adoptée précédemment par les syndicats
concernés[63].
Les représentants de l'ADGB renoncent finalement à demander
satisfaction des revendications.
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•
|
L'ADGB exposera rétrospectivement (en
février 1922) les raisons pour sa position concernant les revendications aux
chemins de fer de la manière suivante[64]:
Les organisations qui ont mené des négociations avec le
gouvernement au sujet des revendications du 3 décembre, se sont laissé
convaincre que les revendications sont impraticables. Elles auraient couté
au Reich 60 milliards de Mark, c'est pourquoi elles ont été
abandonnées.
[Citation dans l'original ►.]
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•
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Le président abroge le décret pour la protection de la
république du 29 aout[65].
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