Allemagne 1918‑1939
Mai-juillet 1932
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3 mai |
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Est édicté le deuxième décret du président pour la consolidation de l'autorité de l'état [zur Sicherung der Staatsautorität], après celui du 13 avril 1932. Cf. le texte du décret ►. Il sera remplacé par le décret contre des actes de violence politiques [gegen politische Ausschreitungen] du 14 juin 1932. |
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10 mai |
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Le ministre de l'intérieur Wilhelm Groener (sans parti) tient un discours à l'assemblée nationale pour justifier l'interdiction de la SA et du SS[1]. Il fait l'objet de vives attaques de la part du NSDAP. Sous l'effet de cette confrontation, Groener offre sa démission en tant que ministre de la Reichswehr et se propose de prendre pleinement en charge le ministère de l'Intérieur dont il expédie les affaires courantes depuis le 9 octobre 1931. Mais le président Paul von Hindenburg, au lieu d'entériner cette solution, insiste que Groener quitte totalement le gouvernement. Il agit ainsi notamment sous l'influence de Kurt von Schleicher (sans parti), qui dirige l'office ministériel de la Reichswehr. De fait, Groener gardera ses fonctions jusqu'à la démission du gouvernement, le 30 mai. |
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12 mai |
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À l'assemblée nationale, différentes motions de censure sont soumises au vote[2]: contre le gouvernement (respectivement par le KPD, le DNVP, le NSDAP); contre le ministre du Travail Adam Stegerwald (KPD, NSDAP); contre le ministre de la défense W. Groener (KPD, NSDAP); contre le ministre des Finances Hermann Dietrich (DNVP, NSDAP); contre le chancelier Heinrich Brüning (DNVP). Toutes ces motions sont rejetées, avec des résultats de vote similaires, et en tout cas des votes identiques en ce qui concerne les principaux partis: KPD, NSDAP, DNVP, DVP, ainsi que le SAP se prononcent pour, SPD, Zentrum, BVP contre. |
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21 mai |
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En Anhalt, est constitué un gouvernement composé d'Alfred Freyberg (NSDAP) comme premier ministre et Willi Knorr (DNVP). Ce dernier quittera son poste le 18 avril 1933, tandis que Freyberg restera premier ministre jusqu'en 1939. |
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29 mai |
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En Oldenburg, aux élections à l'assemblée régionale, le NSDAP obtient 24 sièges sur un total de 46, le SPD 9, le KPD 2. |
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30 mai |
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Le gouvernement H. Brüning tient une réunion[3]. Le chancelier annonce que, selon la volonté du président P. v. Hindenburg ‑ avec lequel il s'était entretenu la veille ‑, le gouvernement ne devra plus ni édicter de décret-loi [Notverordnung] ni modifier sa composition. Il avait observé que cela équivalait à une invitation à démissionner, interprétation confirmée par le Hindenburg. Le gouvernement démissionne effectivement. |
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Au moins depuis avril, K. v. Schleicher était arrivé à l'opinion qu'il fallait obtenir la collaboration du NSDAP[4]. Les 28 avril et 8 mai il avait eu des entretiens avec Adolf Hitler, à l'issue desquels il connait les conditions posées par le NSDAP pour tolérer un nouveau gouvernement qui serait formé après le congédiement de H. Brüning: la dissolution de l'assemblée nationale, des élections, et l'annulation de l'interdiction de la SA et du SS. Le 30 mai, au cours d'une rencontre avec le président P. v. Hindenburg, A. Hitler réitère ses exigences en vue d'une "coopération fructueuse avec un nouveau gouvernement formé par monsieur le président du Reich"[5]: premièrement la dissolution aussi prompt que possible du Reichstag et la réélection d'un Reichstag qui corresponde à l'esprit qui prévaut parmi le peuple, et deuxièmement la levée prompte des décrets diffamatoires pour le NSDAP, en particulier l'interdiction de la SA. [Citation dans l'original ►.] |
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Journal de Joseph Goebbels (NSDAP) (extraits)[6] |
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[...] 8 mai 1932 [...] Le Führer a un entretien décisif avec le général Schleicher; y assistent quelques messieurs du plus proche entourage du président du Reich. Tout se passe bien. Le Führer leur a parlé de façon convaincante. Brüning devra tomber déjà dans les jours prochains. Le président du Reich lui retirera sa confiance. Le plan va dans le sens d'installer un cabinet présidentiel; le Reichstag sera dissout, toutes les lois contraignantes devraient tomber, nous obtiendrons la liberté d'agitation et nous livrerons alors à une oeuvre magistral de propagande. [...] 13 mai 1932 Nous recevons des nouvelles du général Schleicher. La crise se poursuit conformément au programme. [...] 18 mai 1932 [...] Il [Brüning] doit tomber, coute que coute. L'action secrète contre lui se poursuit constamment. [...] 24 mai 1932 [...] Brüning devrait tomber le samedi. [...] Pour nous le principal est que le Reichstag sera dissout. Pour le reste on verra. [...] 30 mai 1932 La bombe a éclaté. À 12 heures Brüning a transmis au président du Reich la démission collective du cabinet. Le système est engagé dans sa chute. [...] [Citations dans l'original ►.] |
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Considérations de Friedrich Stampfer (SPD), 1947 (extrait)[7] |
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La situation parlementaire dans le Reich restait stable des élections de septembre de l'année 1930 jusqu'au renversement de Brüning par la camarilla le 30 mai 1932, donc un an trois quarts. Cette stabilité, un actif inestimable à une époque si tumultueuse, aurait peut-être pu durer encore longtemps, si elle n'avait pas été détruite par un jeu d'intrigues extraparlementaires. [...] Pour maintenir ce système, Brüning avait besoin de la social-démocratie, à laquelle il devait faire quelques concessions dans les détails, en particulier dans le domaine social. Cependant la social-démocratie avait besoin du rattachement au centre bourgeois, si elle voulait tenir la droite éloignée du pouvoir. [...] Pourtant les social-démocrate aurait préféré cent fois être dans l'opposition que tolérer, c'était uniquement la conscience de ce que leur opposition pousserait l'évolution encore beaucoup plus loin à droite, qui la contraignait à se joindre aux partisans d'un chancelier se plaçant très loin à droite. [Citation dans l'original ►.] |
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31 mai |
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Le président P. v. Hindenburg reçoit Franz von Papen (Zentrum) pour le charger de former un nouveau gouvernement qui ne soit pas une émanation des partis[8]. Papen accepte et exprime le souhait que le communiqué de presse utilise la désignation de "gouvernement du Reich, de la concentration nationale" ["Reichsregierung der nationalen Konzentration"]. F. v. Papen annonce aussitôt sa décision de quitter le Zentrum. |
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1er juin |
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Le nouveau gouvernement est constitué. Reichskanzler Franz von Papen, Zentrum (3.6.32 o.P.) Auswärtiges Konstantin, Freiherr von Neurath, o.P. Inneres Wilhelm, Freiherr von Gayl, DNVP Finanzen ab 2.6.32: Johann Ludwig, Graf Schwerin von Krosigk, o.P. Wirtschaft Dr. Hermann Warmbold, o.P. Justiz Dr. Franz Gürtner, DNVP Arbeit Dr. Hermann Warmbold, o.P., vorläufig ab 6.6.32: Dr. Hugo Schäffer, o.P. Wehr Kurt von Schleicher, o.P. Verkehr und Post Paul, Freiherr Eltz von Rübenach, o.P. Ernährung Magnus, Freiherr von Braun, DNVP ohne Geschäftsbereich ab 29.10.32: Dr. Franz Bracht, o.P. ab 31.10.32: Dr. Johannes Popitz, o.P. |
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Déclaration du groupe à l'assemblée nationale du SPD, 1er juin 1932[9] |
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[...] Le groupe social-démocrate à l'assemblée nationale est décidé de mener la lutte contre toutes les attaques social-réactionnaires, contre toutes les expérimentations inflationnistes et contre toutes les attaques à la constitution et la démocratie; elle s'en tient vis-à-vis du gouvernement en formation à la méfiance la plus stricte et en tirera toutes les conséquences parlementaires. [Citation dans l'original ►.] |
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Appel de la commission exécutive du SPD, 1er juin 1932 (extraits)[10] |
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La réaction a dévoilé ses cartes! Le cabinet de la concentration nationale est le premier gouvernement du Reich depuis 1918, dans lequel les travailleurs organisés, dans lequel les syndicats des travailleurs, employés, fonctionnaires, peu importe de quelle orientation, sont restés sans aucune représentation. [...] La social-démocratie entre dans l'opposition la plus tranchée à un moment où la démagogie réactionnaire est contrainte de se démasquer elle-même. Ce qui compte, est de faire revenir dans le front de la social-démocratie contre la réaction, également les parties de travailleurs induites en erreur par les communistes et les nazis. Cela vaut nommément pour ces aveugles et dupés qui durant des années se laissaient mettre l'idée dans la tête par les communistes, que la social-démocratie serait "l'ennemi principal"! [...] En vain la classe des capitalistes d'Allemagne cherche son salut chez le fascisme. Tout travail de rapiéçage de la part des secoureurs capitalistes restera vain. La transformation de l'ordre économique défaillant, avec pour objectif l'économie collective socialiste a murie pour devenir la tâche du présent. [...] Le pouvoir des monopoles doit être brisé, l'influence de l'état sur la production et distribution de marchandises, sur le système bancaire et de crédit doit être renforcée. La propriété et le pouvoir de gestion publics doivent être élargies, pour créer la base de la planification de l'économie collective. [Citation dans l'original ►.] |
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3 juin |
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En Prusse, le 24 mai l'assemblée régionale avait tenu sa séance constitutive, ce qui a rendu effective la démission du gouvernement Otto Braun (SPD) annoncée le 26 avril[11]. Il continue à expédier les affaires courantes en attente de la constitution d'un nouveau gouvernement. Le 3 juin une motion de censure contre le gouvernement Braun, soumise au vote par le KPD, est adoptée par 225 voix (dont NSDAP, KPD, DNVP) sur un total de 253 voix. Mais une motion soumise par le DNVP visant à remettre en vigueur le règlement intérieur antérieur à la modification décidée le 11 avril, est rejetée par 211 voix (SPD, KPD, Zentrum, DStP) contre 202 (NSDAP, DNVP, DVP, CSVd, DHP). Ainsi, compte tenu de l'impossibilité de constituer un nouveau gouvernement, celui présidé par Braun reste en place. |
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4 juin |
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Le président P. v. Hindenburg décrète la dissolution de l'assemblée nationale[12]. La date des élections sera fixée au 31 juillet. |
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Déclaration du gouvernement dirigé par Franz von Papen, 4 juin 1932[13] |
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Le nouveau gouvernement assume sa fonction dans une des heures le plus graves de l'histoire de la patrie. [...] Les gouvernements d'après la guerre ont cru pouvoir décharger largement le travailleur comme l'entrepreneur des soucis matériels, par un socialisme d'état toujours plus accentué. Ils ont essayé de transformé l'état en ne sorte d'institution de bienfaisance [...] Ils lui ont imparti des tâches que, de par sa nature, il ne pourra jamais remplir. [...] En cette dernière heure, il faut porter un coup d'arrêt à l'usure morale du peuple allemand qui en résulte fatalement, renforcée par la funeste lutte de classe hostile à la communauté et grossie par le bolchévisme culturel qui menace de détruire les meilleurs fondements moraux de la nation comme une poison dévorante. Trop profondément a déjà pénétré dans tous les domaines culturels de la vie publique la décomposition causée par les idées marxistes-athées, parce que les forces chrétiennes de l'état était trop facilement prêtes aux compromis. La pureté de la vie publique ne peut pas être préservé ou rétablie par la voie des compromis motivés par le respect de la parité. Une décision claire doit être prise concernant la question, quelles forces sont disposées à aider à édifier l'Allemagne nouvelle sur la base des principes immuables de la vision du monde chrétienne. [...] Pour toutes ces raisons monsieur le président du Reich s'est décidé à faire droit à la demande du gouvernement du Reich, de dissoudre le Reichstag. La nation est placée devant la décision claire et univoque, avec quelles forces elle est disposée à emprunter la voie vers l'avenir. Le gouvernement conduira, en toute indépendance vis-à-vis des partis, la lutte pour la guérison psychique et économique de la nation, pour la renaissance de l'Allemagne nouvelle. [Citation dans l'original ►.] |
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5 juin |
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En Mecklenburg-Schwerin, aux élections à l'assemblée régionale, le NSDAP obtient 30 sièges sur un total de 59, le SPD 18, le KPD 4. |
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6 juin |
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Le premier ministre de Prusse O. Braun entame un congé "dans l'intention ferme de ne plus reprendre son poste" ["mit der festen Absicht, nicht mehr in das Amt zurückzukehren"][14]. |
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Le premier ministre F. v. Papen s'efforce à amener Zentrum, DNVP et NSDAP à former un gouvernement de coalition en Prusse[15]. Il négocie successivement avec le président du DNVP Alfred Hugenberg (le 6 juin), avec le NSDAP en les personnes du président du groupe à l'assemblée régionale Wilhelm Kube et du président de l'assemblée régionale Hanns Kerrl (le 7), ainsi qu'avec des représentants du Zentrum notamment le ministre de l'aide sociale [Wohlfahrtsminister] de Prusse Heinrich Hirtsiefer. Mais les tentatives n'aboutissent pas. Le 21 juin, Zentrum et NSDAP décideront de reporter les négociations et l'élection d'un premier ministre après les élections à l'assemblée nationale. |
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14 juin |
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Est édicté le décret du président contre des actes de violence politiques [gegen politische Ausschreitungen]. Cf. le texte du décret ►. Il remplace une série de décrets dans le même domaine: décret pour la lutte contre des actes de violence politiques du 28 mars 1931, décret pour la lutte contre des actes de violence politiques du 17 juillet et le décret de modification respectif du 10 aout 1931, certaines parties du décret pour la consolidation de l'économie et des finances et pour la lutte contre des actes de violence politiques du 6 octobre 1931, certaines parties du décret pour la consolidation de l'économie et des finances et pour la protection de la paix intérieure du 8 décembre 1931, certaines parties du décret pour la protection de la paix intérieure du 17 mars 1932, décret pour la consolidation de l'autorité de l'état du 13 avril 1932, décret pour la consolidation de l'autorité de l'état du 3 mai 1932. Plusieurs régions (Bayern, Baden, Württemberg, Lippe, Hambourg) ne sont pas favorables à l'autorisation du port d'uniformes stipulée par le décret[16]. Bayern et Baden maintiennent leurs propres mesures d'interdiction, qui seront cependant invalidées par le gouvernement le 28 juin. |
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Proclamation du bureau confédéral de l'ADGB, 14 juin 1932[17] |
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Le bureau confédéral de la Fédération syndicale générale allemande [Allgemeiner Deutscher Gewerkschaftsbund] [...] a adoptée la proclamation suivante: [...] La déclaration de programme du nouveau gouvernement du Reich est une déclaration de guerre ouverte à l'ensemble des travailleurs allemands. [...] La protection et le développement ultérieur de la constitution de Weimar, que le peuple a proclamée souverainement, est confié à un gouvernement dont le ministre de la constitution professe ouvertement la monarchie comme la forme d'état la meilleure. L'esprit de son programme correspond à cette attitude. C'est l'esprit de la lutte de classe délibérée par en haut. La lutte de classe prétendument "hostile à la communauté", qu'on reproche au mouvement ouvrier allemand, n'est rien d'autre que l'état des choses au niveau de la société, durant le règne du système capitaliste, qui divise la nation en classes sociales. L'objectif du mouvement ouvrier est de surmonter ce système, l'élimination de la division en classes et des luttes de classe. Le mouvement ouvrier a été et est l'une des grandes énergies créatrices de l'histoire allemande moderne. Son objectif a été et est, de faire de la masse de travailleurs comme classe asservie une "classe nationale", un facteur égal en droits dans la vie de la nation. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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16 juin |
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En Oldenburg est constitué un gouvernement avec Carl Röver (NSDAP) comme premier ministre. Il occupe également les postes de ministre des Affaires étrangères, du commerce, des communications. Heinz Spangemacher (NSDAP) est ministre de la Justice, des églises et de l'éducation. Julius Pauly (NSDAP) est ministre des Finances, et de l'assistance sociale [soziale Fürsorge]. |
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16 juin - 9 juillet |
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À Lausanne se tient une conférence internationale sur le règlement de la question des réparations[18]. Un accord est obtenu selon lequel la dette de l'Allemagne en matière de réparations est remplacée par un dédommagement à hauteur de 3 milliards de Reichsmark, payable ultérieurement. Parallèlement les créditeurs cessent les remboursements des dettes interalliées vis-à-vis des USA. Les paiements d'amortissement des emprunts liés aux plans Dawes et Young se poursuivent. |
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19 juin |
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En Hessen, aux élections à l'assemblée régionale, le NSDAP obtient 32 sièges sur un total de 70, le SPD 17, le Zentrum 10, le KPD 7. |
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Juin |
En décembre 1931, A. Hitler avait chargé l'entrepreneur Wilhelm Keppler, membre du NSDAP, de constituer un groupe d'experts en économie[19]. À l'issue de la phase de prise de contact avec des personnalités, une première réunion se tient en juin 1932[20], du “Studienausschuß für Wirtschaftsfragen” (“Comité d'étude pour des questions d'économie”) (aussi appelé “Freundeskreis der Wirtschaft” ‑ “Amicale de l'économie”). À cette association, nommée communément “Keppler-Kreis” (“cercle Keppler”), participent: Kurt von Schröder (cosociétaire de la banque J. H. Stein), Emil Meyer (directeur au sein de la Dresdner Bank), Friedrich Reinhart (membre du conseil d'administration de la Commerz- und Privatbank AG)[21], Albert Vögler (président du conseil d'administration de la Vereinigte Stahlwerke AG), Otto Steinbrinck (fondé de pouvoir général du groupe Flick, directeur de la Maximilianshütte et de la Mitteldeutsche Stahlwerke AG), Ewald Hecker (président du conseil de surveillance de la Ilseder Hütte AG), August Rosterg (directeur général de la Wintershall AG qui occupe une position prédominante au sein du Kalisyndikat, un comptoir unique de vente regroupant les mines de potasse), Heinrich Schmidt (membre du conseil de surveillance de la Dresdner Bank, conseiller juridique auprès du Kalisyndikat), Rudolf Bingel (membre du conseil d'administration des Siemens-Schuckert-Werke GmbH), Emil Helfferich (président du conseil de surveillance de la Hamburg-Amerikanische Paketfahrt AG, en abrégé Hapag), Hjalmar Schacht (ex-président de la Banque nationale [Reichsbank]). À partir de 1933 le chef du SS Heinrich Himmler sera chargé d'inviter les membres du cercle Keppler aux festivités officielles du NSDAP, et vers 1936 Fritz Kranefuß qui est proche de W. Keppler, impulsera la réorganisation du groupe. Sa composition évolue, il encaisse désormais des cotisations et intègre un certain nombre de dirigeants du SS[22]. Il est appelé alors “Freundeskreis des Reichsführers SS” (“Amicale du Reichsführer SS”) ou “Himmlerkreis” (“Cercle Himmler”). On peut noter que vers 1934-1935, Friedrich Flick y adhèrera. |
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Friedrich Flick |
Cf. ►. En 1931 Friedrich Flick acquiert la majorité du capital de la Mitteldeutsche Stahlwerke AG (Mittelstahl). Mais sous l'effet de la crise économique de 1929, le consortium de Flick se trouve fortement endetté. En 1932 le gouvernement dirigé par Heinrich Brüning vient à son secours en rachetant les actions de Flick dans la GBAG pour une somme dépassant le triple de la valeur en bourse. (l'état devenant ainsi propriétaire d'environ 23 % des actions de la VStAG.). En 1934 Mittelstahl fusionnera avec la Charlottenhütte. Par là Flick détient environ 99 % du capital de Mittelstahl. Puis en 1936 l'état cède sa participation dans la VStAG, et ceci dans des conditions favorables notamment à Flick. Celui-ci poursuit l'élargissement de son consortium, qui sera rassemblé en 1937 dans le cadre de la Düsseldorfer Holdinggesellschaft Friedrich Flick KG. En 1943 Mittelstahl est transformé en GmbH. |
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Otto Steinbrinck |
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Otto Steinbrinck occupe à partir de 1924 des positions de direction dans le consortium de Friedrich Flick, notamment membre du conseil d'administration de la Mitteldeutsche Stahlwerke AG (Mittelstahl) (1927) et de la Eisenwerkgesellschaft Maximilianshütte (1930)[23]. En 1933 il adhèrera au NSDAP. À partir de décembre 1939 il est administrateur du patrimoine de Friedrich Thyssen. Au début de 1940 il devient président adjoint du conseil de surveillance de la Vereinigte Stahlwerke AG. |
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Albert Vögler |
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Cf. ►. |
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Vereinigte Stahlwerke AG |
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Le 14 janvier 1926 est créée la Vereinigte Stahlwerke AG (en abrégé VStAG), qui réunit les quatre consortiums suivants de la sidérurgie[24]. Consortium Rheinelbe (c'est-à-dire les sociétés sidérurgiques de la Siemens-Rheinelbe-Schuckert-Union): Deutsch-Luxemburgische Bergwerks- und Hütten AG (en abrégé Deutsch-Lux), à Bochum Gelsenkirchener Bergwerks-AG (en abrégé GBAG), à Essen AG Bochumer Verein für Bergbau und Gußstahlfabrikation (en abrégé Bochumer Verein), à Bochum Consortium Rheinstahl: Rheinische Stahlwerke (en abrégé Rheinstahl), à Essen Consortium Phoenix: “Phoenix”, AG für Bergbau und Hüttenbetrieb (en abrégé Phoenix), à Dortmund-Hörde Vereinigte Stahlwerke van der Zypen und Wissener Eisenhütten AG (en abrégé van der Zypen), à Köln‑Deutz Consortium Thyssen: le Groupe Thyssen à Duisburg-Hamborn (c'est-à-dire la AG für Hüttenbetrieb à Meiderich, la Gewerkschaft August-Thyssen-Hütte, la Gewerkschaft Friedrich Thyssen, la Gewerkschaft Lohberg, la Gewerkschaft Rhein I et la Firma Thyssen & Co. à Mülheim/Ruhr) Friedrich Thyssen est président du conseil de surveillance, Albert Vögler président du conseil d'administration (Vögler succède par ailleurs à Emil Kirdorf comme directeur général de la GBAG). Friedrich Flick est membre des deux organes, mais il exercera de l'influence surtout dans ses fonctions de président du conseil de surveillance des principales sociétés composant la VStAG. |
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Déclaration des organisations syndicales, 20 juin 1932[25] |
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Les organisations syndicales centrales soussignées constatent à l'unanimité que les mesures de démantèlement et les nouvelles charges contenues dans le décret d'urgence dépassent de loin les pires craintes que devait nourrir l'ensemble des travailleurs allemands à cause de la déclaration de programme du gouvernement du Reich. Par là il a engagé la lutte contre les institutions sociales de l'état, qu'il a désignées comme "institution de bienfaisance sociale". Cette attaque doit être ressentie comme une provocation par les syndicats des travailleurs, employés et fonctionnaires, et repoussée catégoriquement. [...] Les syndicats savent que la détresse de l'époque exige des sacrifices. Mais dans l'esprit d'une communauté véritable du peuple ils demandent une répartition socialement juste de charges inévitables. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Récit du ministre de l'Intérieur de Prusse Carl Severing (SPD) concernant un entretien avec le ministre de l'Intérieur du Reich, fin juin 1932 (extrait)[26] |
[...] une conférence des ministres de l'intérieur des Länder, que le nouveau ministre de l'intérieur du Reich Freiherr von Gayl avait convoquée [le 22 juin] [...] Quelques jours plus tard monsieur von Gayl apparût chez moi. [...] À ma question si le gouvernement du Reich projetait effectivement la nomination d'un commissaire du Reich, le ministre de l'intérieur du Reich répondit de façon vague. J'en retirais néanmoins l'impression que le gouvernement du Reich ne songeait pas pour l'instant à la mise en oeuvre d'un tel plan. J'ai conforté le ministre dans cette idée par des indications répétées concernant l'organisation et la fidélité au devoir de la police, qui serait à la hauteur aussi en cas d'actes de violence d'envergure. En toute franchise je lui ai exposé ensuite mon opinion sur la situation politique d'ensemble. Après l'élection du 31 juillet le Reichstag serait vraisemblablement aussi incapable de travailler que le Landtag. Si de cette défaillance résulteraient des troubles étendus, je pourrais très bien m'imaginer que le Reich, pour une riposte efficace rassemblerait ses propres moyens de pouvoir avec les forces de police de l'état membre le plus grand, la Prusse. Cela serait atteint de la façon la plus appropriée non pas par la nomination d'un commissaire particulier, mais par une union personnelle entre le ministre compétent du Reich et de Prusse. J'avais en tête à cet égard l'idée qui avait été examinée au début de l'automne 1931 par le chancelier du Reich Brüning, Otto Braun et Otto Wels* [...] [Citation dans l'original ►.] * Cf. ►. |
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28 juin |
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Sont édictés le deuxième décret du président du Reich contre des actes de violence politiques [gegen politische Ausschreitungen], après celui du 14 juin 1932, et le décret du ministre de l'intérieur sur les rassemblements et défilés [über Versammlungen und Aufzüge] Cf. le texte des décrets: ► ►. Ces textes annulent notamment les mesures adoptées par certaines régions en matière de port d'uniforme et d'interdiction de manifestations[27]. |
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10 juillet |
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À Berlin se tient un “Congrès d'unité contre le fascisme” (“Einheitskongreß gegen den Faschismus”) organisé par le KPD[28]. Il réunit 1 465 délégués, dont 954 sont sans parti, 379 du KPD et 132 du SPD et de l'organisation Bannière du Reich. L'objectif est de constituer un mouvement d'“Action antifasciste” (“Antifaschistische Aktion”). |
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Dans différentes localités se produisent des affrontements entre national-socialistes, notamment groupes de la SA, et des militants du KPD et e l'organisation Bannière du Reich[29]. Le bilan de la journée au niveau national est de 27 morts et 181 blessés graves. |
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11 juillet |
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Le gouvernement approuve la proposition de F. v. Papen de préparer la nomination d'un commissaire du Reich pour la Prusse, ainsi qu'un décret d'instauration de l'état d'exception qui, en cas de résistance des autorités de Prusse soumettre la police de Prusse directement au commandement du ministre de la défense[30]. |
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12 juillet |
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Le ministre de l'Intérieur de Prusse C. Severing publie un appel demandant à la population de faire preuve d'attitude pondérée et réservée en matière de conflits politiques[31]. Il donne instruction aux premiers ministres des provinces que les services de police doivent[32]: à l'occasion de la déclaration de réunions et défilés en plein air examiner strictement si des forces de police suffisantes pour la protection des participants sont disponibles, et dans le cas contraire édicter une interdiction de l'évènement. [Citation dans l'original ►.] |
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13 juillet |
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En Mecklenburg-Schwerin est constitué un gouvernement avec Walter Granzow (NSDAP) comme premier ministre. Celui-ci occupe également les postes de ministre des Finances, de l'agriculture, des domaines et des forêts. Friedrich Scharf (NSDAP) est ministre de l'Intérieur, de la Justice ainsi que ministre de l'éducation, de l'art et des questions religieuses et médicales. Ce gouvernement restera en place après mai 1933. |
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Le chancelier F. v. Papen et le ministre de l'Intérieur Wilhelm von Gayl (DNVP) se rendent chez le président P. v. Hindenburg et lui soumettent un texte de décret en vue de la désignation d'un commissaire du Reich [Reichskommissar] en Prusse[33]. Hindenburg signe, mais la date est laissée en blanc. |
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16 juillet |
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Le ministre de l'Intérieur W. v. Gayl informe les membres du gouvernement au sujet des pouvoirs qui lui sont conférés par le décret signé le 13 juillet[34]. Le 18, le maire d'Essen, Franz Bracht (sans parti), sera présenté au gouvernement comme le commissaire du Reich [Reichskommissar] pour le ministère de l'Intérieur de Prusse. |
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Est édicté le décret sur le Service de travail volontaire [über den Freiwilliger Arbeitsdienst]. Le 2 aout seront édictées des directives d'application. |
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Les national-socialistes organisent une manifestation dans le centre d'Altona (aujourd'hui partie d'Hambourg), à laquelle participent notamment des membres du SA en uniforme[35]. Plus de 7000 manifestants arrivent de toute la région de Schleswig-Holstein. Le cortège se trouve bloqué par les habitants hostiles. Des tirs éclatent, deux membres du SA sont tués. Des unités de police d'Altona et de Hambourg interviennent, ils tirent sur les maisons environnantes. On compte 16 morts et 64 blessés graves. Un tribunal d'exception juge quatre personnes, communistes, pour "assassinat en groupe" ["gemeinschaftlicher Mord"] des deux membres du SA, ils sont condamnés à mort. Les national-socialistes procèderont à l'exécution des condamnés le 1er aout 1933. |
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Le préfet de police d'Altona (aujourd'hui partie d'Hambourg) Otto Eggerstedt (SPD) avait autorisé la manifestation des national-socialistes, malgré le fait que le premier ministre de la province de Schleswig Waldemar Abegg (frère du secrétaire d'état au ministère de l'intérieur de Prusse Wilhelm Abegg) avait interdit presque toutes les manifestations politiques pour ce même jour[36]. |
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Article dans l'organe du SPD Vorwärts, 17 juillet 1920 (extraits)[37] |
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Si quelqu'un en Allemagne s'imaginerait que l'organisation du Front de Fer tolèrerait une abrogation de la constitution républicaine du Reich allemand, alors ce quelqu'un serait dans une erreur fatale. [...] Pour que chacun sache à quoi se tenir, nous voulons cependant aussi mettre en garde ‑ non pas les travailleurs organisés, ils sont au courant ‑, de ne pas prendre au sérieux pour un motif quelconque, les appels du KPD à des grèves de protestation et de force de durée plus ou moins courte. Nous ne laisserons pas s'émousser cette arme ultime, décisive du prolétariat, par des bousilleurs. Si et quand on doit y avoir recours, là-dessus décident uniquement les organisations compétentes. Ils frapperont sans hésitation avec la pleine force de frappe des organisations, quand seront en jeu les droits fondamentaux et vitaux de la classe ouvrière. [Citation dans l'original ►.] |
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18 juillet |
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Est édicté le deuxième décret du ministre de l'intérieur sur les rassemblements et défilés [über Versammlungen und Aufzüge], après celui du 28 juin. Le 22 juillet sera édicté le troisième décret du ministre de l'intérieur sur les rassemblements et défilés, qui modifie légèrement le texte de la précédente. Ces décrets instaurent une interdiction générale de rassemblements et manifestation en plein air à l'exception des rassemblements organisés dans des enceintes prévus pour une assistance nombreuse, et soumises à l'achat de billets d'entrée. |
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20 juillet |
Le chancelier F. v. Papen et le ministre de l'Intérieur W. v. Gayl reçoivent les ministres de Prusse H. Hirtsiefer (aide sociale [Volkswohlfahrt]), C. Severing (Intérieur) et Otto Klepper (Finances)[38]. Papen annonce qu'à sa demande le président a édicté un décret concernant le rétablissement de la sécurité et l'ordre publiques dans le territoire de Prusse [betreffend die Wiederherstellung der öffentlichen Sicherheit und Ordnung im Gebiete des Landes Preußens]. Cf. le texte du décret ►. La date du 20 a été ajoutée par F. v. Papen à la main dans l'original. Ce décret nomme le chancelier du Reich comme commissaire du Reich pour Prusse [Reichskommissar für das Land Preußen]. F. v. Papen informe qu'il démet de leurs postes le premier ministre de Prusse O. Braun et le ministre de l'Intérieur prussien C. Severing, et qu'il charge F. Bracht avec la direction du ministère de l'Intérieur. C. Severing déclare qu'il proteste énergiquement contre ces mesures et qu'il ne cèdera qu'à la force, ou alors qu'il quittera son poste s'il était demis par ordre exprès du président du Reich ou par une décision de l'assemblée régionale. Immédiatement après cette réunion est édicté un décret du président du Reich concernant le rétablissement de la sécurité et l'ordre publiques en Grand-Berlin et la province Brandenburg [betreffend die Wiederherstellung der öffentlichen Sicherheit und Ordnung in Groß-Berlin und Provinz Brandenburg]. Ce décret sera abrogé le 26 juillet. Cf. le texte du décret ►. Par ce décret, dans le périmètre concerné est instauré l'état d'exception et la police est soumise au commandant du District militaire 3 [Wehrkreis 3], lieutenant général Gerd von Rundstedt, qui obéit aux directives du ministère de la défense[39]. Le préfet de police Albert Grzesinski (SPD), le vice-préfet de police Bernhard Weiß et le commandant de la police de protection [Schutzpolizei] de Berlin, Magnus Heimannsberg, reçoivent leurs lettres de congédiement. Ils déclarent que les lettres ne sont pas fondées juridiquement; ils sont arrêtés, puis libérés après avoir signé une déclaration selon laquelle ils renoncent à effectuer leur fonction. Grzesinski sera remplacé comme préfet de police par Kurt Melcher[40]. Après la réunion à la chancellerie, H. Hirtsiefer, C. Severing et O. Klepper se rendent au ministère de l'Intérieur de Prusse pour une réunion avec les autres ministres. Sur proposition de Severing il est décidé d'avoir recours à la Haute Cour constitutionnelle [Staatsgerichtshof]. Dans la soirée, C. Severing, sous menace d'arrestation, est forcé à quitter les bureaux du ministère de l'Intérieur. Les autres ministres prussiens sont également congédiés. Les mesures imposées par le gouvernement du Reich suscitent une contestation de la part du gouvernement de Bavière qui les considère comme violant la constitution, et annonce une procédure devant la Haute Cour constitutionnelle [Staatsgerichtshof][41]. Des protestations similaires seront formulées par les gouvernements de Baden, Württemberg, Hessen, Lippe et Schaumburg-Lippe. |
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Parmi les arguments employés pour rejeter les critiques selon lesquelles l'action du gouvernement était contraire à la constitution, figure la référence à l'intervention effectuée en 1932 contre Saxe. Par exemple un journal écrit, le 21 juillet[42]: [...] car lui [Severing] ne voudra quand même pas mettre en doute sérieusement la validité juridique d'une mesure du président du Reich Ebert, camarade de son propre parti. [Citation dans l'original ►.] |
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Appel du comité exécutif du SPD, dirigé au parti, 20 juillet 1932 (extraits)[43] |
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Au parti! La social-démocratie dans la lutte pour la liberté! La lutte pour le rétablissement d'un situation juridique ordonnée dans la république allemande doit être menée dans un premier temps, avec toutes les forces, en tant que lutte électoral. Il revient au peuple allemand, par son verdict puissant le 31 juillet, de mettre un terme à la situation actuelle qui est issue de l'oeuvre conjointe du gouvernement du Reich et du Parti national-socialiste. Les organisations doivent se préparer au plus haut point à la lutte. La discipline la plus stricte s'impose plus que jamais. Il faut résister à des paroles excessives venant de côtés non autorisés! Maintenant surtout avec la force concentrée pour la victoire de la social-démocratie le 31 juillet! [Citation dans l'original ►.] |
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Récit d'Albert Grzesinski au sujet des évènements du 20 juillet 1932 (extraits)[44] |
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Mais quel aurait dû être l'objectif de la lutte? Le gouvernement prussien avait déjà démissionné depuis mai 1932 par une décision propre et comme conséquence du résultat des élections au Landtag. [...] L'organisation de nouvelles élections au Landtag prussien n'aurait pas amené un résultat différent de celui présent après les élections du 24 avril. On aurait donc pu lutter seulement pour des questions de personnes. Cela aurait été encore moins justifiable. Sinon on aurait dû lutter pour l'élimination du parlement tout court, cela aurait été alors un objectif communiste-bolchévique. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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21 juillet |
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Le KPD s'adresse au SPD avec la proposition d'appeler ensemble à une grève générale. Le SPD répond négativement[45]. |
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La nuit, la police occupe les locaux de l'imprimerie de l'organe du KPD Rote Fahne[46]. Le lendemain le commandant militaire lieutenant général G. v. Rundstedt prononcera l'interdiction pour une durée de cinq jours. |
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Déclaration du comité de parti [Parteiausschuß] du SPD, 21 juillet 1932 (extraits)[47] |
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Le comité de parti du SPD stigmatise devant tout le peuple allemand et le monde entier la façon de procéder par la force et contraire à la constitution du gouvernement du Reich contre le gouvernement prussien. Il exprime aux camarades du gouvernement prussien et au préfet de police de Berlin la reconnaissance et les remerciements pour leur attitude digne lors du 20 juillet. L'intervention par la force, qui a été exigée par les national-socialistes et exécutée par le gouvernement du Reich a interrompu provisoirement le travail d'édification plein de sens de responsabilité du Parti social-démocrate vis-à-vis de l'état prussien. Comme dans le Reich, maintenant aussi en Prusse a été instauré la domination exclusive d'une mince couche supérieure, et totalement éliminée toute influence des larges masses travailleuses. Les dirigeants communistes qui depuis des années, côte à côte avec les national-socialistes, ont mené la lutte contre O. Braun et C. Severing, ont exigé leur renversement, leur destitution, leur mise en état d'accusation, appellent maintenant à cause de la destitution d'O. Braun et C. Severing à la grève générale. La classe ouvrière allemande ne se laissera pas prescrire le choix des moyens et de l'heure de l'action, par des alliés des national-socialistes dans la lutte contre O. Braun et C. Severing! Il s'agit maintenant de rassembler dans la pleine activité, discipline et unité toutes les forces pour la campagne électorale et la victoire de la social-démocratie. Pour les luttes ultérieures imminentes les organisations doivent être mises en état de disponibilité maximale. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Appel des syndicats 21 juillet 1932[48] |
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Les évènements politiques les plus récentes ont causé une grande agitation parmi les travailleurs, employés et fonctionnaires allemands. Malgré tout ils doivent rester circonspects. La situation en Prusse n'est pas encore tranchée définitivement. Une procédure devant la Haute Cour de Justice a été engagée. C'est le 31 juillet que le peuple allemand, en particulier la masse des travailleurs allemands donneront la réponse décisive. C'est le devoir de toutes les organisations syndicales et de toutes les couches du peuple, qui se placent sur le terrain de la constitution et du droit, de faire en sorte par tous les moyens à leur disposition que l'élection au Reichstag a lieu. Ni la terreur de la rue ni une quelconque dictature contraire à la constitution devront empêcher que le 31 juillet le peuple fasse usage de droit suprême. La discipline exemplaire des travailleurs, employés et fonctionnaires allemands doit être maintenu debout aussi dans ces jours difficiles quoi qu'il arrive. Nous ne nous laissons pas prescrire l'heure de l'action par des ennemis des syndicats. [Citation dans l'original ►.] |
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Article dans l'organe du SPD Vorwärts, 21 juillet 1920 (extraits)[49] |
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Oui, à Berlin tout est resté calme, mais qu'ils ne se trompent pas: c'est grâce uniquement à la circonspection de la direction social-démocrate et à son sang-froid, uniquement à la discipline admirable des masses travailleuses de Berlin. [Citation dans l'original ►.] |
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Joseph Goebbels dans les notes de son journal (extraits)[50]: |
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20 juillet 1932 Tout se déroule selon le programme. Bracht est nommé commissaire du Reich. [...] La Reichswehr se tient prêt, mais n'a pas besoin d'intervenir directement. Nous sommes réunis en petit cercle et composons une liste de cadeaux, tous ce que Bracht doit maintenant faire. [...] 21 juillet 1932 Tout avance comme sur des roulettes. [...] Certes des rumeurs circulent au sujet d'une insurrection imminente du Reichsbanner, mais tout ça c'est de l'enfantillage. Les rouges on raté leur heure. Elle ne viendra plus jamais. [Citation dans l'original ►.] |
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Article dans l'organe du SPD Vorwärts, 22 juillet 1920 (extraits)[51] |
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Pas de grève en proie à l'affolement! Aux travailleurs, employés et fonctionnaires de Berlin! Une indignation immense, justifiée, s'est emparée des journaux et des membres de tous les syndicats libres, lorsque le gouvernement de Prusse, républicain et conforme à la constitution, a été destitué par le gouvernement Papen, et que des hautes fonctionnaires dans le pays et à la préfecture de police de Berlin ont été écartés de leurs fonction par la force. [...] La situation est tendue à l'extrême. Des provocateurs sont à l'oeuvre! Ils bavardent de grève générale et d'actions, sans avoir les masses derrière eux. Ils veulent donner aux pires puissances de la réaction un prétexte à l'intervention brutale contre le mouvement ouvrier, et pousser les masses de travailleurs dans un bain de sang. Les élections au Reichstag du 31 juillet doivent avoir lieu quoi qu'il arrive! Elles doivent amener la défaite du gouvernement Papen et du national-socialisme. Ne suivez donc pas les provocateurs, mais suivez la direction de vos syndicats. Les vieux moyens de lutte syndicaux sont utiles au moment approprié. N'écoutez que nous! [Citation dans l'original ►.] |
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26 juillet |
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Un décret abroge le décret du président du Reich concernant le rétablissement de la sécurité et l'ordre publics en Grand-Berlin et la province Brandenburg [betreffend die Wiederherstellung der öffentlichen Sicherheit und Ordnung in Groß-Berlin und Provinz Brandenburg] du 20 juillet. Cf. le texte du décret ►. |
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27 juillet |
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En Prusse, le cabinet des commissaires du Reich approuve un projet de décret soumis par F. Bracht, qui admet de nouveau la possibilité pour des fonctionnaires et employés publics d'être adhérents du NSDAP[52]. Le 3 juillet 1930, le gouvernement de Prusse avait interdit à ces personnels l'appartenance au NSDAP et également au KPD. |
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29 juillet |
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Le président édicte le décret pour la consolidation de la paix intérieure [zur Sicherung des inneren Friedens]. Cf. le texte du décret ►. Tous les rassemblements politiques en plein air sont interdits par décret. La mesure est d'abord déclarée jusqu'au 10 aout, puis le 9 aout elle sera prolongée jusqu'au 31 aout. Cf. le texte du décret ►. |
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31 juillet |
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Se tiennent des élections au Reichstag
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En Thüringen, aux élections au Landtag, le NSDAP obtient 26 sièges sur un total de 61, le SPD 15, le KPD 10. |
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Le préfet de police de Berlin K. Melcher interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne, du 31 juillet au 11 aout[53]. |
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Article de Fritz Geyer (SPD), Neue Blätter für den Sozialismus, 31 juillet 1932 (extrait)[54] |
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Plus rien à faire, si l'on ne peut pas étouffer le NSDAP dans l'opposition, il faut l'épuiser au gouvernement. Ce parti doit se trouver, après l'élection, à la table de négociation dans le Reich comme en Prusse. [Citation dans l'original ►.] |
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[1]. H. A. Winkler: Weimar 1918‑1933, S. 464. (Bibliographie ►).
J. Hürter: Wilhelm Groener (1928‑1932), S. 351. (Bibliographie ►)
[2]. Misstrauensanträge Regierung:
KPD: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000137_00720.html
DNVP: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000137_00746.html
NSDAP: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000137_00747.html
Misstrauensanträge Arbeitsminister Stegerwald:
KPD: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000137_00720.html
NSDAP: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000137_00747.html
Misstrauensanträge Reichswehrminister Groener:
KPD: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000137_00721.html
NSDAP: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000137_00747.html
Misstrauensanträge Finanzminister Dietrich:
DNVP: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000137_00746.html
NSDAP: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000137_00747.html
Misstrauensanträge Reichskanzler Brüning:
DNVP: http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000137_00746.html
Abstimmung Misstrauensantrag Regierung
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000130_00627.html - 633.
[3]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/bru/bru1p/kap1_1/para2_7.html
S. U. Herzberger: Die Preußenstaatsstreiche, (Bibliographie ►)
[4]. H. A. Winkler: Weimar..., S. 461. (Bibliographie ►)
E. Kolb: Die Weimarer Republik, p. 143. (Bibliographie ►)
[6]. J. Goebbels: Eine historische Darstellung in Tagebuchblättern vom 1. Januar 1932 bis zum 1. Mai 1933, S. 80 ff (Bibliographie ►)
http://www.digam.net/dokument.php?ID=3687.
[7]. F. Stampfer: Die vierzehn Jahre der ersten deutschen Republik, S. 598 f. (Bibliographie ►)
http://www.digam.net/dokument.php?ID=3603.
[8]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/vpa/vpa1p/kap1_2/para2_3.html.
[9]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f937.html
[10]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f937.html
[11]. S. U. Herzberger: Die Preußenstaatsstreiche, (Bibliographie ►)
H. Möller: Parlamentarismus in Preussen 1919‑1932, p. 558 (Bibliographie ►)
[12]. http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=19320004&seite=00000255
http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=19320004&seite=00000257
[13]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/vpa/vpa1p/kap1_2/para2_7.html
[14]. O. Braun: Von Weimar zu Hitler, S. 396 (Bibliographie ►)
S. U. Herzberger: Die Preußenstaatsstreiche, (Bibliographie ►)
[16]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/vpa/vpa1p/kap1_2/kap2_40/para3_4.html
http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/vpa/vpa1p/kap1_2/kap2_38/para3_6.html
http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44621.
[17]. W. Luthardt (Hg.): Sozialdemokratische Arbeiterbewegung und Weimarer Republik - Materialien zur gesellschaftlichen Entwicklung 1927‑1933 - Band 1, S. 190 (Bibliographie ►)
[18]. W. Albers (Hg.): Handwörterbuch der Wirtschaftswissenschaft - Band 9, S. 139 (Bibliographie ►)
http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44796.
[19]. http://www.deutschegeschichten.de/popup/objekt.asp?OzIID=5587&ObjKatID=106&ThemaKatID=1002
U. Kohl: Die Präsidenten der Kaiser-Wilhelm-Gesellschaft im Nationalsozialismus - Max Planck, Carl Bosch und Albert Vögler zwischen Wissenschaft und Macht, p. 181-182, 200 (Bibliographie ►)
D. Kahn: Die Steuerung der Wirtschaft durch Recht im nationalsozialistischen Deutschland - das Beispiel der Reichsgruppe Industrie, (Bibliographie ►)
R. Kühnl (Hg.): Der Deutsche Faschismus in Quellen und Dokumenten, (Bibliographie ►)
G. Luntowski: Hitler und die Herren an der Ruhr - Wirtschaftsmacht und Staatsmacht im Dritten Reich, (Bibliographie ►)
R. Vogelsang: Der Freundeskreis Himmler, (Bibliographie ►)
H.‑J. Eitner: Hitlers Deutsche - das Ende eines Tabus, (Bibliographie ►)
[20]. La date souvent cité, 18 mai 1932, semble inexact, cf. R. Vogelsang: Der Freundeskreis..., (Bibliographie ►)
[21]. Souvent orthographié de façon erronée Reinhardt, et désigné comme membre du conseil de surveillance, mais Reinhart n'a pris cette fonction qu'en 1934, en abandonnant le conseil d'administration.
[22]. D. Kahn: Die Steuerung..., S. 64 (Bibliographie ►)
R. Vogelsang: Der Freundeskreis..., (Bibliographie ►)
[23]. R. Hachtmann: Wissenschaftsmanagement im"Dritten Reich" - Geschichte der Generalverwaltung der Kaiser-Wilhelm-Gesellschaft, (Bibliographie ►)
G. Ogger: Friedrich Flick der Grosse, (Bibliographie ►)
[24]. U. Kohl: Die Präsidenten..., S. 173 (Bibliographie ►)
J. Bähr, B. Gotto: Der Flick-Konzern im Dritten Reich, (Bibliographie ►)
W. Busch: F. Schupp, M. Kremmer, Bergbauarchitektur, 1919‑1974, S. 53 (Bibliographie ►)
Verein Deutscher Bergleute (Hg.): Glückauf - Band 115 - Ausgaben 7‑12, (Bibliographie ►)
A. Reckendrees: Das "Stahltrust"‑Projekt - Die Gründung der Vereinigte Stahlwerke A.G. und ihre Unternehmensentwicklung 1926-1933/34, (Bibliographie ►)
http://library.fes.de/arbeit/pdf/1930/193003.pdf S. 161
[25]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f944.html
W. Luthardt (Hg.): Sozialdemokratische Arbeiterbewegung... - Band 1, 193 (Bibliographie ►)
[28]. http://www.luise-berlin.de/kalender/jahr/1932.htm.
[29]. G. Schulz: Zwischen Demokratie und Diktatur - Band 3 - Von Brüning zu Hitler 1930‑1933, S. 895 (Bibliographie ►).
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[30]. S. U. Herzberger: Die Preußenstaatsstreiche, (Bibliographie ►).
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[31]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/vpa/vpa1p/kap1_2/kap2_60/para3_4.html.
[32]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/vpa/vpa1p/kap1_2/kap2_60/para3_4.html.
[34]. S. U. Herzberger: Die Preußenstaatsstreiche, (Bibliographie ►).
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[35]. www.dkpbrandenburg.de/index.php?s=file_download&id=13.
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[37]. http://www.kommunisten-online.de/historie/sozialfaschismus.htm.
IML beim ZK der SED (Hg.): Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Band 4 - Von 1924 bis Januar 1933, (Bibliographie ►)
[38]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/vpa/vpa1p/kap1_2/kap2_69/para3_1.html
http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/vpa/vpa1p/kap1_2/para2_70.html.
[40]. http://territorial.de/person/personr.htm.
[41]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/vpa/vpa1p/kap1_2/kap2_73/para3_1.html.
[42]. C. Voigt: Das Reichsbanner schwarz-rot-gold und der rote Frontkämpferbund in Sachsen 1924‑1933, S. 51-59 (Bibliographie ►).
[43]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f959.html
IML beim ZK der SED (Hg.): Geschichte... - Band 4, (Bibliographie ►)
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[44]. http://192.68.214.70/blz/web/100083/09.html
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[46]. IML beim ZK der SED (Hg.): Beiträge zur Geschichte der Arbeiterbewegung - Band 27, (Bibliographie ►).
http://www.luise-berlin.de/kalender/jahr/1932.htm
http://www.antiquariat-osthoff.de/php/antiqnet/antiksearch.php?datenbank=buecher&gebiet=Faschismus&id=19.
[47]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f960.html
H. A. Winkler: Weimar..., S. 499. (Bibliographie ►).
[48]. http://library.fes.de/inhalt/digital/funke/pdf/1932/19320722.pdf.
[49]. http://www.kommunisten-online.de/historie/sozialfaschismus.htm.
H. Karl, E. Kücklich (Hg.): Die antifaschistische Aktion, (Bibliographie ►).