Allemagne 1918‑1939

1928‑1929

Écrit:
janvier 2013


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1928

 

9 janvier

 

À l'initiative de Paul Reusch, un certain nombre de dirigeants de l'industrie lourde se rencontrent pour constituer une instance informelle de coordination et de centralisation de fonds, dans l'objectif de la promotion des intérêts de leur secteur d'activité[1]. L'association est désignée communément par le terme “Ruhrlade” (“tiroir pour la Ruhr”). Les autres membres sont

Erich Fickler, président du conseil d'administration et directeur général de la Harpener Bergbau AG

Karl Haniel, président du conseil d'administration de la Gute-Hoffnungs-Hütte (GHH)

Peter Klöckner, Klöckner & Co. OHG

Arthur Klotzbach, membre du directoire du  groupe Krupp

Gustav Krupp, président du conseil de surveillance de la Fried Krupp AG

Ernst Poensgen, président adjoint du comité de direction de la Vereinigten Stahlwerke AG

Paul Silverberg, président du conseil de surveillance de la Rheinische AG für Braunkohlenbergbau und Brikettfabrikation (RAG)

Friedrich Springorum jr, président du conseil d'administration de la Eisen- und Stahlwerke Hoesch AG

Fritz Thyssen, directeur de la August-Thyssen-Hütte

Albert Vögler, président du conseil de surveillance de la Vereinigten Stahlwerke AG

Fritz Winkhaus, directeur général du Köln-Neuessener Bergwerksverein, qui fusionnera en 1930 avec Hoesch

Plus tard, Carl Friedrich v. Siemens et Friedrich Flick seront associés comme "invités".

 

 

Friedrich Flick

 

En 1917 Friedrich Flick devient président du conseil d'administration de la Charlottenhütte AG[2]. À la fin de la guerre il procède à des achats d'actions de cette société, en 1920 il arrive à détenir la majorité et au cours des années suivantes il accroit sa participation jusqu'à 95 %. Au cours des années 1920 il étend son consortium dans le secteur du charbon et de l'acier, en particulier à travers des participations dans des usines sidérurgiques en Haute-Silésie.

En 1926 Flick participe à la constitution de la Vereinigte Stahlwerke AG (en abrégé VStAG). Initialement, il en contrôle environ 20 % du capital. Il est membre du conseil de surveillance et du comité de direction. La même année est constituée la Mitteldeutsche Stahlwerke AG (“Mittelstahl”) qui intègre des entreprises contrôlées par Flick: La Mittelstahl est une filiale de la VStAG, Flick est actionnaire principal et président du conseil de surveillance. Par la suite, à travers des manoeuvres de restructuration de ses propres sociétés et des acquisitions d'actions d'autres entités composant la VStAG, Flick contrôle 51 % du capital de la Gelsenkirchener Bergwerks-AG (en abrégé GBAG), et celle-ci contrôle 56 % du capital de la VStAG.

 

 

Gustav Krupp

 

En 1902, Bertha Krupp hérite l'entreprise sidérurgique familiale, laquelle est transformée en 1903 en société par actions, Fried. Krupp AG[3]. Après son mariage en 1906 avec Gustav von Bohlen und Halbach, celui-ci est autorisé officiellement à s'appeler Krupp von Bohlen und Halbach afin que la continuité de nom de l'entreprise soit assurée. En 1909, Krupp devient président du conseil de surveillance.

Krupp participe à la fondation, en 1928, du “Bund zur Erneuerung des Reiches” (“Ligue pour la refonte du Reich”).

 

 

Ernst Poensgen

 

Ernst Poensgen est, à partir de 1905, membre du comité de direction de la Düsseldorfer Röhren- und Eisenwalzwerken AG. En 1910, la société fusionne avec la Phoenix AG für Bergbau und Hüttenbetriebe à Hörde. Poensgen est membre du comité de direction. En 1926 il participe à la fondation de la Vereinigten Stahlwerke AG (VStAG), dans laquelle est intégrée la Phoenix. Il est président adjoint du comité de direction de la VStAG.

 

 

Paul Reusch

 

En 1905 Paul Reusch entre au comité directeur de la Gutehoffnungshütte (GHH) à Oberhausen, en 1909 il en devient président. Il met en oeuvre l'extension de l'entreprise à travers diverses acquisitions: notamment la Maschinenfabrik Augsburg-Nürnberg (MAN) en 1921. En 1942 il abandonnera la direction de la GHH, suite à des conflits internes à l'entreprise, allant de pair avec des pressions exercées par les autorités politiques.

Reusch occupe diverses fonctions de direction dans les organismes d'employeurs, notamment:

président adjoint de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands (VDESI) (1922-1929);

président de l'Association pour la préservation des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie (1924 à 1930);

membre du présidium de l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI) (1923 à 1933).

Reusch participe à la fondation, en 1928, de la Ligue pour la refonte du Reich.

 

 

Carl Friedrich von Siemens

 

Cf. .

 

 

Paul Silverberg

 

Cf. .

En 1926 Paul Silverberg devient président du conseil de surveillance de la Rheinische AG für Braunkohlenbergbau und Brikettfabrikation (RAG), dont il était auparavant directeur général. À partir de 1927 il est président du conseil d'administration de la Harpener Bergbau AG. Il quittera ces fonctions en 1933.

Silverberg occupe de nombreux autres postes dirigeants, parmi lesquels on peut mentionner les suivants (en 1927): Charlottenhütte, RWE (président adjoint), Deutsche Bank, HAPAG, Norddeutscher Lloyd, Deutsche Maschinenfabrik AG (DEMAG), Metallgesellschaft, Mitteldeutsche Stahlwerke, Vereinigte Stahlwerke, Siemens.

En 1929 Silverberg adhère au DVP. Il participe aux activités de la Ligue pour la refonte du Reich. En 1927 il devient président adjoint de l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI).

 

 

Friedrich Springorum jr

 

Friedrich Springorum sénior occupe à partir de 1898 des postes de direction au sein de la Eisen- und Stahlwerke Hoesch AG, notamment de 1919 à 1933 président du conseil de surveillance.

Fritz Springorum junior, fils de Friedrich, occupe à partir de 1917 des postes de direction au sein de la Eisen- und Stahlwerke Hoesch AG, notamment président (passagèrement président adjoint) du conseil d'administration de 1925 à 1937, puis président du conseil de surveillance en 1937‑1938.

F. Springorum jr est membre du DNVP. Il participe à la fondation, en 1928, de la Ligue pour la refonte du Reich.

 

 

Friedrich Thyssen

 

En 1898 Friedrich Thyssen entre à l'entreprise de son père, August-Thyssen-Hütte. Après la mort de celui-ci en 1926, il prend la direction de la société. En 1928 il devient président du conseil de surveillance des VStAG (jusqu'en 1935).

En 1923 Thyssen adhère à l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI). Il participe à la fondation, en 1928, de la Ligue pour la refonte du Reich. Il est membre du DNVP.

 

 

Albert Vögler

 

En 1905 Albert Vögler est embauché à la Hüttenwerk Dortmunder Union. En 1910 Hugo Stinnes acquiert cette entreprise et l'intègre dans la Deutsch-Luxemburgische Bergwerks- und Hütten-AG. En 1912 Vögler entre au conseil d'administration de la Deutsch-Lux, puis en 1917 il est nommé président du comité de direction.

En 1920 est formé la Rheinelbe-Union, un groupement d'intérêts [Interessengemeinschaft] entre Deutsche-Lux et GBAG; l'union devient Siemens-Rheinelbe-Schuckert-Union lorsque s'y joint aussi la Siemens-Schuckertwerke GmbH; en 1921 s'y ajoute le Bochumer Verein für Bergbau und Gußstahlfabrikation. Vögler y détient une position dirigeante. Lors de la constitution de la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG) en 1926, Vögler devient président du conseil de surveillance. La VStAG réunit le groupe Thyssen, la Gelsenkirchener Bergwerks-AG, la Deutsch-Luxemburgische Bergwerks- und Hütten-AG, le Bochumer Verein für Bergbau- und Gußstahlfabrikation, les Rheinische Stahlwerke.

De 1925 à 1927 Vögler est président du conseil de surveillance du Rheinisch-Westfälisches Kohlensyndikat, comme successeur d'Emil Kirdorf.

En 1918 Vögler participe avec H. Stinnes à la constitution du DVP, en 1920 il est élu à l'assemblée nationale, mais en 1924 il quitte le parti.

Lors de la constitution en 1919 de l'Union nationale de l'industrie allemande (RDI), Vögler devient membre du présidium.

Vögler participe à la "Wirtschaftsvereinigung" créée en 1919 en tant qu'organe de fédération des entités du groupe édifié par Alfred Hugenberg. La coopération s'amenuise vers 1925.

Dans le cadre de l'instauration, le 13 janvier 1919, des conseils de mine dans la région industrielle de la Rhénanie-Westphalie, Vögler est nommé représentant des entrepreneurs pour la question de la socialisation.

Vögler participe à la fondation, en 1928, de la Ligue pour la refonte du Reich.

 

 

Janvier-février

 

En janvier est prononcée une sentence arbitrale concernant l'industrie de la métallurgie dans la province Sachsen et en Anhalt[4]. Les employeurs l'acceptent, mais dans un certain nombre d'entreprises débutent des grèves auxquelles participent 50 000 travailleurs, notamment environ 6000 à Dessau dans les usines de la fabrication de machines: Berlin-Anhaltische Maschinenbau-AG in Dessau (Bamag-Dessau), Carl Köckert Fabrik für Eisenbau, R. Becker & Co. GmbH, Dessauer Waggonfabrik AG, Junkers Motorenbau GmbH, Eisengießerei und Maschinenfabrik G. Polysius OHG, Askania-Werke AG. L'hostilité du DMV a pour effet que le ministre du travail H. Brauns ne valide pas la sentence. Les employeurs imposent un lockout aux travailleurs dans le secteur couvert par l'Union d'industriels de la métallurgie de l'Allemagne du Centre (Verband Mitteldeutscher Metall-Industrieller), ensuite l'Union générale d'industriels de la métallurgie allemands (Gesamtverband Deutscher Metallindustrieller) menace d'un lockout général concernant les 750 000 travailleurs de la métallurgie. Les instances de conciliation se saisissent du litige, rendent une sentence arbitrale, que Brauns valide d'autorité, contre l'avis négatif des deux parties. Cette intervention termine le conflit au bout de plus de 5 semaines.

 

 

 

 

Le 12 décembre 1927 le DMV initie vis-à-vis de l'Union d'industriels de la métallurgie berlinois (VBMI) une demande de négociation concernant la catégorie des mécaniciens outilleurs[5]. Le VBMI refuse de signer un accord de profession. Les mécaniciens outilleurs décident la grève. Le président de la commission de conciliation intervient d'office. La tentative de conciliation échoue. La grève des mécaniciens outilleurs est ajournée dans un premier temps en attendant la fin du conflit en cours dans l'industrie métallurgique d'Allemane du Centre. Finalement, le 27 février environ la moitié des 4000 mécaniciens outilleurs de Berlin se mettent en grève. Toutes les grandes usines à l'exception d'AEG sont concernées. Le 28, le VBMI décide de fermer les usines touchées par la grève. Le président de la commission de conciliation entreprend une nouvelle tentative de médiation. Sa proposition est rejetée par les employeurs. Le 5 mars les usines sont fermées, ce qui impose le lockout à environ 60 000 travailleurs. Le président de la commission de conciliation, Körner, constitue un tribunal arbitral. Le 7, une sentence arbitrale est prononcée. Elle est acceptée par le VBMI, mais rejetée par les syndicats. Les employeurs demandent que la sentence soit validée d'autorité. Le DMV Berlin élargit le mouvement de grève en incluant de nouvelles usines, notamment AEG. Le conciliateur Rudolf Wissel ne valide pas la sentence, mais constitue d'office un bureau de conciliation, lequel rend une sentence arbitrale le 10. La Fédération des travailleurs de la métallurgie rejette aussi cette sentence, et le VBMI ne prononce pas de déclaration d'acceptation. Le conciliateur renvoie le litige au ministre du travail H. Brauns. Celui-ci, le 12, valide la sentence d'autorité, contre l'opposition du DMV. La reprise du travail intervient le 14.

 

 

28 février

 

Est édicté le décret sur les conventions collectives, les comités de travailleurs et d'employés et la conciliation relative aux litiges du travail [über Tarifverträge, Arbeiter- und Angestelltenausschüsse und Schlichtung von Arbeitsstreitigkeiten] dans une nouvelle version. Il entrera en vigueur, avec force de loi, le 1er mars.

Cf. le texte du décret .

Ce décret modifie le décret de même intitulé du 23 décembre 1918, qui avait déjà été modifié une première fois le 31 mai 1920, puis le 23 janvier 1923.

 

 

31 mars

 

L'interdiction du NSDAP pour Berlin-Brandenburg prononcée le 6 mai 1928 est levée, de même que, peu après, pour Cologne (Nordrhein-Westfalen) et Neuwied (Rheinland-Pfalz)[6].

 

 

14 avril

 

Un conflit est en cours dans les mines de charbon de la Ruhr, au sujet des salaires et des horaires de travail[7]. Les fédérations des travailleurs des mines pour la région revendiquent l'introduction de l'équipe de 7 heures sous terre et 8 heures en surface, ce que les employeurs refusent. Le 14 avril est prononcée une sentence arbitrale, elle est rejetée autant par le l'Association de mines (Zechenverband) (union des employeurs des mines de la Ruhr) que par les syndicats. Le ministre du travail H. Brauns entreprendra des négociations avec les syndicats, mais ces propositions sont rejetées par les syndicats libres. De leur côté les employeurs feront savoir qu'aucune des solutions proposées par Brauns n'est acceptable de leur point de vue. Le 23 avril, Brauns validera la sentence arbitrale d'autorité. Elle inclut les dispositions suivantes:

1) La durée du travail pour les travailleurs en surface [über Tage], pour autant qu'ils sont en rapport direct avec l'extraction, s'élève à 8 heures. La durée du travail dans les autres activités de surface en continue [durchgehende Tagesbetriebe] s'élève à 9 heures et demie à partir du 1er mai 1928, 9 heures à partir du 1er aout 1928. 2) L'ensemble des salaires d'équipe et d'apprenti augmentent de 8 %. En cas d'augmentation des prix du charbon, l'accord sur les salaires peut être dénoncé avec un délai de préavis d'un mois, autrement une dénonciation est exclue jusqu'au 31 mars 1929.

 

 

Avril

 

Une sentence arbitrale intervient dans l'industrie métallurgique de Sachsen[8]. Le DMV la rejette et déclenche un mouvement de grève auquel participent 22 000 travailleurs. Les employeurs imposent un lockout à 150 000 travailleurs de la métallurgie. Le mouvement se termine suite à la validation d'autorité de la sentence arbitrale, malgré l'hostilité du DMV.

 

 

20 mai

 

Des élections au Reichstag ont lieu. Les résultats pour les partis arrivant en tête sont les suivants: SPD 31,16 % des voix, DNVP 14,87 %, DZP 12,42 %, KPD 11,00 %. Le NSDAP obtient 2,44 %.

SPD

153

DNVP

73

Zentrum

61

KPD

54

DVP

45

NSDAP

17

...

 

Total

491

Pour les gouvernements de cette législature (jusqu'aux élections du 14 septembre 1930), cf.  .

 

 

28 juin

 

Est formé un gouvernement de grande coalition, sous la direction de Hermann Müller (SPD). Au nouveau gouvernement appartiennent des représentants du SPD, du DDP, du Zentrum, du BVP et du DVP, ainsi que l'ancien général impérial Wilhelm Groener (sans parti) en tant que ministre de la défense. Rudolf Hilferding, Carl Severing et Rudolf Wissell (tous SPD) assument respectivement les fonctions de ministres des Finances, de l'Intérieur et du Travail.

W. Groener remplace Otto Geßler qui avait occupé le poste de ministre de la défense dans tous les gouvernements successifs depuis avoir succédé à Gustav Noske (SPD) en mars 1920. Geßler était membre du DDP mais suite à la décision du DDP de ne pas participer à un gouvernement de coalition, il avait quitté ce parti en décembre 1926 pour rester ministre[9].

La dernière participation du SPD au gouvernement datait de 1923 lorsque le parti participait au gouvernement Gustav Stresemann (DVP), qu'il avait cependant quitté le 23 novembre 1923.

 

 

3‑7 septembre

 

L'ADGB tient un congrès à Hambourg[10]. Fritz Naphtali présente son livre "La démocratie économique - sa nature, sa voie et son objectif" ["Wirtschaftsdemokratie - Ihr Wesen, Weg und Ziel"].

 

 

16 septembre

 

Au cours d'une session de la Société des Nations à Genève, est décidée l'instauration d'une commission indépendante d'experts financiers chargée d'élaborer des propositions pour résoudre la question des réparations[11]. Elle siègera à partir du 11 février 1929 à Paris, sous la présidence d'Owen Young, avec la participation d'experts de France, Italie, Belgique, Japon, Allemagne, USA.

 

 

1er octobre

 

Le 17 juillet, l'association des industrielles du textile (Verein der Textilindustriellen) de München-Gladbach/Rheydt avait décidé d'éliminer toutes les rémunérations correspondant au travail à la pièce, pour autant qu'elles excédaient les tarifs conventionnels[12]. Finalement, les deux parties dénoncent les conventions en vigueur. Les syndicats refusent les positions présentées par les employeurs, et ces derniers, le 1er octobre, déclarent un lockout touchant 45 000 travailleurs et travailleuses de München-Gladbach et ses environs. Au même moment, une grève est en cours dans les entreprises du textile à Düren, et les employeurs réagissent également avec un lockout, qui concerne 5000 autres travailleurs et travailleuses. Les 15 et 16 octobre, des sentences arbitrales seront prononcées pour mettre un terme à ces deux conflits.

 

 

Depuis le printemps des négociations sont en cours dans le secteur des chantiers navals de l'Allemagne dur Nord[13]. À deux reprises une sentence arbitrale avait été prononcée. Elles avaient été refusées par les deux parties. Finalement, le 1er octobre débute un mouvement de grève auquel participent 45 000 travailleurs concernés. Le DMV revendique notamment le passage de la durée hebdomadaire du travail de 52 à 48 heures. Environ 42 000 travailleurs participent à l'action. Une sentence arbitrale sera prononcée. Elle sera rejetée par les employeurs, et le 27 décembre les travailleurs le rejetteront également par une consultation de la base résultant dont le résultat donne 91 % de voix négatives. Le 3 janvier 1929 le ministre du Travail R. Wissel la validera d'autorité. La durée du travail hebdomadaire est fixée à 50 heures.

 

 

12 octobre

 

À Brême (Bremen) se débute une dans les usines de filature et de tissage de jute[14]. Elle se terminera le 17.

 

 

16 octobre

 

Le 16 aout le KPD avait décidé d'initier une procédure de plébiscite (Volksbegehren) contre la construction d'un navire de guerre de type dit "croiseur cuirassé A" ["Panzerkreuzer A"], prévue dans le budget de la défense depuis 1927, et approuvée par le gouvernement (auquel participe le SPD) le 10 aout[15]. Le plébiscite se déroule du 3 au 16 octobre. 1,2 millions de voix sont récoltées, ce qui reste largement au-dessous du pourcentage nécessaire pour un référendum.

 

 

26 octobre

 

Dans le secteur de la métallurgie de la Ruhr, des négociations avaient eu lieu à l'approche de l'expiration, au 30 octobre, de la durée de la sentence arbitrale du 15 décembre 1927. Une sentence arbitrale avait été rendue par le conciliateur Wilhelm Joetten. Mais les employeurs du Groupe Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier brusquent la situation en annonçant le 15 octobre le licenciement de l'ensemble des travailleurs, au nombre d'environ 213 000, à l'échéance du 1er novembre[16]. Les syndicats demandent que la sentence arbitrale soit validée d'autorité. Le ministre du travail R. Wissel entame de nouvelles négociations, qui échouent également. Une nouvelle sentence arbitrale est prononcée. Elle est acceptée par les syndicats et Wissell la validera d'autorité, le 31 octobre. Les employeurs imposent néanmoins le lockout et contestent la décision devant le tribunal du travail de Duisburg qui leur donnera raison le 12 novembre, puis les syndicats feront appel devant le tribunal du travail du Land à Düsseldorf et obtiendront un jugement favorable le 24. Les employeurs auront alors recours au tribunal du travail du Reich. En attendant l'issue judiciaire, le gouvernement du Reich, le 28, charge le ministre de l'Intérieur C. Severing d'une médiation. Celui-ci, le 2 décembre, obtiendra que les deux parties se déclarent prêtes d'avance à accepter sa décision à venir, et que les employeurs révoquent le lockout. Ainsi, le 3, se termine le lockout. La sentence arbitrale de Severing sera prononcée le 21 décembre. Elle réduit notamment à 57 heures la durée du travail hebdomadaire de la partie du personnel travaillant auparavant selon une durée régulière de 60 heures.

La décision du tribunal du travail interviendra le 22 janvier 1929 (cf. à cette date).

 

 

31 octobre

 

L'Union d'employeurs de l'industrie textile saxonne (Verband von Arbeitgebern der Sächsischen Textilindustrie) dénonce les conventions collectives en vigueur[17]. Les employeurs demandent une procédure de conciliation. Deux sentences arbitrales seront prononcées respectivement le 27 novembre et le 6 décembre. Elles seront validées d'autorité par le ministre du travail.

 

 

31 octobre

 

En Westfalen, après la dénonciation par les employeurs des conventions salariales en vigueur, les deux parties demandent une procédure de conciliation[18]. Une sentence arbitrale sera prononcée le 20 novembre. Elle est refusée par les employeurs mais validée d'autorité par le ministre du travail, le 3 janvier.

 

 

9 décembre

 

À Berlin se déroule une manifestation de la Ligue rouge de combattants du Front, organisée après l'assassinat d'un militant communiste par des membres de la SA, le 30 novembre[19]. La manifestation rassemble environ 4000 personnes, la police intervient, au cours des affrontements un membre de l'organisation réactionnaire “Ordre jeune-allemand” (“Jungdeutscher Orden”) est blessé mortellement.

 

 

13 décembre

 

Le préfet de police de Berlin Karl Zörgiebel (SPD) interdit pour un temps indéterminé les manifestations et rassemblements en plein air[20]. Sous une forme modifiée, la mesure restera en vigueur jusqu'au 3 juin 1929.

 

 

1929

 

6 janvier

 

A. Hitler désigne le chef adjoint de propagande Heinrich Himmler, comme dirigeant du SS[21].

 

 

22 janvier

 

Le tribunal du travail du Reich, qui avait été saisi au sujet de la sentence arbitrale prononcée le 26 octobre 1928 concernant secteur de la métallurgie de la Ruhr, rend sa décision[22]. Il déclare que les dispositions concernant la sentence arbitrale, contenues respectivement dans le décret sur le système de conciliation du 30 octobre 1923 et dans la deuxième décret d'application, du 29 décembre 1923, se contredisent. Il annule le passage correspondant du deuxième décret, qui admet les décisions de ballotage [Stichentscheide], dits "sentences arbitrales unipersonnelles" ["Ein-Mann-Schiedssprüche"], ou décision du président de la chambre de conciliation seul [Alleinentscheid des Schlichtungskammervorsitzenden].

Cependant, un décret du 9 janvier 1931 réintroduira cette procédure sous une forme légèrement modifiée.

 

 

23 janvier

 

Un mouvement de grève débute dans l'usine d'aciérie et de laminoir [Stahl- und Walzwerk] de l'AEG à Hennigsdorf près de Berlin[23]. Il n'est pas soutenu par le DMV. Les grévistes sont environ 300, mais l'employeur impose le lockout à l'ensemble des 1700 travailleurs. La lutte est menée en lien avec des actions de solidarité au-delà de l'entreprise. Le mouvement prendra fin le 30 avril.

 

 

1er mars

 

Le ministre de la défense W. Groener établit l'office ministériel (Ministeramt), qui rassemble toutes les instances directement rattachées au ministère, à l'exception du domaine du budget[24]. La direction est attribuée à Kurt von Schleicher, promu major général pour l'occasion.

 

 

9‑10 mars

 

Les 9 et 10 mars se tient à Berlin un Congrès antifasciste international, convoqué à l'initiative notamment de Henri Barbusse, membre du PCF, et Wilhelm Münzenberg, membre du KPD.

Un article dans l'organe du SPD Vorwärts (29 mars) explique le refus du SPD de participer à ce congrès, en affirmant[25]:

La lutte contre le fascisme ne peut pas être menée dans un front avec les pères du fascisme. Les bolchéviques ne sont pas seulement les géniteurs du fascisme au sens historique, ils n'ont pas seulement fait grandir le fascisme respectivement le semi-fascisme par leur folle politique putschiste en Italie, Hongrie, Bulgarie etc., ils sont aussi idéologiquement les meilleurs appuis du fascisme, car ils lutte dans un front avec lui contre la démocratie.

[Citation dans l'original .]

 

 

21 mars

 

Le ministre de l'intérieur de Prusse A. Grzesinski étend à toute la Prusse l'interdiction des manifestations et rassemblements prononcée le 13 décembre 1928 par le président de police de Berlin K. Zörgiebel[26]. Il transmet à la presse, pour diffusion, un appel à ce sujet, et adresse à l'administration une circulaire rappelant ces directives. (Cf. ci-dessous.)

 

 

Circulaire du ministre de l'intérieur de Prusse Albert Grzesinski (SPD), 23 mars 1929 (extraits)[27]

 

Ces derniers jours j'ai fait diffuser par la presse l'appel ci-dessous:

La liberté d'association et de réunion ainsi que le droit à la libre expression, garantis par la constitution, font progressivement l'objet d'abus, marqués par une méconnaissance totale de leur signification et de leur but. [...] Je réitère donc aujourd'hui une fois de plus très sérieusement ma mise en garde à toutes les organisations politiques, unions et aux dirigeants des partis politiques qui leur sont proches, et je demande aussi instamment à la presse concernée, de contribuer également de leur côté à la pacification de la vie publique par le renoncement au style excitant les esprits et sapant l'autorité de l'état qu'ils considèrent pourtant eux-mêmes comme requise, de sorte que les différends politiques soient de nouveau réglés sous des formes raisonnables et que des gens d'opinion différente ne soient pas incommodés par leurs adversaires politiques. Au cas où il se trouverait que cette ultime tentative de protéger l'activité politique des citoyens dans le cadre des lois contre toute entrave et de réprimer la dénaturation de la lutte politique par l'emploi de moyens violents, se perde sans être entendue, alors, pour le bien de la population pacifique et désireuse de paix, je procèderai impitoyablement contre les organisations radicales par tous les moyens à ma disposition. Ce faisant, je ne reculerai pas devant la dissolution d'unions et associations qui en même temps ont la forme de partis politiques. Par arrêté de ce jour, j'ai fourni aux administrations policières en Prusse des instructions strictes en ce sens. [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

26 mars

 

Est édicté le décret sur l'horaire de travail dans l'industrie du ciment [über die Arbeitszeit in der Zementindustrie"].

Cf. le texte du décret .

Ce décret constitue le dernier d'une série, qui introduisent une règlementation des horaires de travail pour les travaux pénibles [Schwerarbeiter] selon la journée de huit heures[28]. Cf. également les dates 20 janvier 1925, 9 février 1927 et 16 juillet 1927.

 

 

27 avril

 

Le préfet de police de Berlin K. Zörgiebel confirme dans une déclaration officielle l'interdiction des manifestations et rassemblements prononcée le 13 décembre 1928[29], en menaçant ceux qui pourraient passer outre[30]:

Car je suis décidé à imposer l'autorité de l'état à Berlin par tous les moyens à ma disposition.

[...]

Ainsi selon la volonté des communistes, le 1er mai dans les rues de Berlin le sang doit couler! Or cela ne doit pas arriver.

[Citation dans l'original .]

 (Paru entre autre dans le Vorwärts, 28 avril.) Ces déclarations visent précisément les organisations communistes qui affirment leur volonté de manifester à l'occasion de la journée du 1er mai.

 

 

Extraits d'articles de l'organe du SPD, Vorwärts[31]

 

19 avril:

Le KPD veut des morts [...] il appelle à provoquer des heurts.

20 avril:

Le KPD a besoin de cadavres! Il souhaite des tirs le 1er mai.

29 avril:

200 morts le 1er mai: plans criminels des communistes.

[Citations dans l'original .]

 

 

1er‑3 mai

 

À Berlin, le “Comité de Mai des travailleurs berlinois” (“Maikomitee der Berliner Arbeiterschaft”) constitué le 12 avril, avait publié, le 26, un appel à manifester le 1er mai malgré l'interdiction[32]. Des manifestations et rassemblements sont organisés le 1er mai, ils se prolongent jusque dans la nuit du 3 au 4 mai. La police procède à une répression violente en faisant l'usage d'armes et de voitures blindées. Le 3 au matin est instauré l'état d'exception dans les quartiers de Wedding et Neukölln (cf. ci-dessous). Cette mesure sera levée le 6. Le bilan des affrontements est de plus de 30 morts, et plus de 1200 personnes arrêtées.

À Berlin, les grèves de protestations en réaction à la répression mobilisent environ 25 000 travailleurs; ailleurs, dans la Ruhr, à Hambourg et dans d'autres villes, le nombre des participants s'élève à environ 50 000 travailleurs. Des manifestations sont organisées notamment à Bielefeld, Bottrop, Breslau, Düsseldorf, Essen, Gelsenkirchen, Hambourg, Cologne, Munich, München-Gladbach, Rheydt, Solingen.

Le 2 mai, le gouvernement de Prusse interdit l'organe du KPD, Rote Fahne; d'abord pour 3 semaines (cf. ci-dessous), puis après une bref reparution, de nouveau le 25 mai pour 4 semaines (cf. ci-dessous)[33]. Le 3, le gouvernement de Prusse décide la dissolution de la Ligue rouge de combattants du Front (RFB) (cf. ci-dessous), la mesure est exécutée le 6. Les jours suivants l'organisation est également interdite en Bavière, Saxe, Hambourg, Lippe-Detmold, Mecklenburg-Strelitz, d'autres gouvernements régionaux sont plus réticents. Finalement, sur demande de C. Severing, après la tenue le 10 mai d'une conférence nationale des ministres de l'intérieur régionaux, l'interdiction du RFB est prononcée au niveau national[34].

Ainsi, le RFB sera contraint à se maintenir définitivement dans la clandestinité.

 

 

Interdiction du Rote Fahne, 2 mai 1929[35]

 

Par la présente j'interdis les journaux "Die Rote Fahne" et "Das Volksecho" sur la base des §§ 7 chiffre 4, et 21, pour une durée de trois semaines jusqu'au 23 mai compris, parce que ces journaux, par leur façon d'écrire ont soutenu dans les actes les efforts du Parti communiste d'Allemagne de saper la forme d'état républicaine, déterminée par la constitution.

[Citation dans l'original .]

 

 

Instauration de l'état d'exception à Berlin, Karl Zörgiebel, 3 mai 1929[36]

 

Afin d'éliminer les centres de troubles Wedding et Neukölln, dans lesquels la soirée passée et durant la nuit encore des heurts graves se sont produits, j'ai pris les mesures suivantes:

De 9 heures du soir jusqu'à 4 heures du matin, toute circulation dans les rues énumérées ci-dessous est interdite. [...] Il est interdit de s'attarder dans les couloirs, halls et entrées. Durant les heures indiquées, les fenêtres donnant côté rue doivent rester fermées. En outre durant les heures indiquées, dans les pièces situés côté rue les lumières ne doivent pas être allumées. Les habitants qui ne respectent pas ces instructions s'exposent au danger que les fenêtres puissent être prises comme cible de tirs venant de la rue, de la part de la police.

Durant la journée, dans les quartiers concernés et les rues désignées, ainsi que dans les couloirs, les halls et les entrées, personne ne doit rester sur place. La police veillera particulièrement à ce que personne ne reste dans la rue plus longtemps qu'absolument nécessaire. Des personnes qui se déplacent dans la rue sans destination déterminée seront arrêtées. Il est interdit que trois personnes ou plus se déplacent ensemble. [...] Les personnes qui ne respectent pas ces dispositions risquent leur vie.

[Citation dans l'original .]

 

 

Dissolution de la Ligue rouge de combattants du Front (RFB), Albert Grzesinski, 3 mai 1929[37]

 

Sur la base du § 14 en lien avec le § 4 chiffre 4 et 5 de la loi pour la protection de la république du 21 juillet 1922, et 2 juin 1927*, du § 1 de la loi du 22 mars 1921 en lien avec le décret d'application de la loi du 12 février 1926 et sur la base du § 2 de la loi sur les associations [Reichsvereinsgesetz] du 19 avril 1908 en lien avec le § 129 du code pénal, pour le territoire de l'état libre Prusse et avec l'accord du gouvernement du Reich, le Rote Frontkämpferbund e. V. y compris le Rote Jugendfront et le Rote Marine avec toutes ses installations est dissous, cela parce qu'il ressort de son comportement que son but est en contradiction avec les dispositions légales mentionnées.

Selon § 18 de la loi pour la protection de la république et § 3 de la loi du 22 mars 1921, les biens des organisations concernées seront saisis et confisqués au profit du Reich. [...]

[Citation dans l'original .]

* Loi pour la protection de la République [Republikschutzgesetz] du 21 juillet 1922 dans la version du 2 juin 1927.

 

 

Évènements 4‑6 mai[38]

 

4 mai (Rapport de police):

Durant la journée de vendredi et la nuit au samedi ont été hospitalisés dans les hôpitaux de la ville, et sont ensuite décédés dans les hôpitaux: [suivent les identités de sept personnes, tous atteintes de balles dans l'abdomen.] En outre trois personnes ont été tuées directement. Les hôpitaux respectivement les postes de secours ont accueilli 29 blessés. Ainsi le nombre de tués a atteint 25.

6 mai (Rapport de police):

Le préfet de police communique:

"[...] Ma mise en garde contre l'éventualité de se rendre dans la zone interdite, et mon avertissement que quiconque ne suit pas les instructions données risquerait sa vie, ont été ignorés par différentes personnes, lesquelles ce faisant ont subi des dommages corporels. [...] Il n'a pas été possible de déterminer de quel côté a été tiré le coup mortel. [...]"

Décision du Tribunal d'Instance de Dresde, 13 mai 1929:

Dans l'affaire pénale contre les auteurs inconnus de la brochure "Journées de mai ensanglantées à Berlin" [...] pour haute trahison, menace à la paix publique, par la présente est ordonnée la saisie de la brochure visée ci-dessus.

[...]

Ainsi est écrit entre autre feuille 27:

"Zörgiebel a agi sur ordre de la social-démocratie. Le crime de Zörgiebel n'était pas le crime d'un homme isolé. Autant précisément cet homme qui, comme Noske, semble représenter le type de l'ancien feldwébel prussien, apportait toutes les caractéristiques nécessaires pour son rôle chien sanguinaire ‑ la brutalité sans scrupule comme la grossièreté bornée, obtuse ‑, autant le problème du sang ouvrier versé des journées de mai berlinoises n'est pas simplement un problème Zörgiebel."

[...]

Feuille 29:

"[...] Le communistes n'ont pas besoin de jouer au cache-cache avec leurs intentions. Le Parti communiste est un parti révolutionnaire, et il ne fait pas de mystère du fait que son objectif est le renversement de l'ordre capitaliste et l'instauration de la dictature prolétarienne comme condition préalable pour le socialisme."

[Citations dans l'original .]

 

 

Interdiction du Rote Fahne, Karl Zörgiebel, 26 mai 1929 (extraits)[39]

 

Par la présente, sur la base des § 7 et § 21 de la loi pour la protection de la république du 21 juillet 1922 j'interdis le journal "Die Rote Fahne" ainsi que ses feuilles associées "Das Volksecho" et le "Volkswacht" pour une durée de 4 semaines jusqu'au 22 juin 1929 compris. [...]

Raisons:

Dans le n° 104 du "Rote Fahne" du 25 mai 1929 [...] est exposé ce qui suit:

"[...] Le Parti communiste en tant qu'avant-garde des masses exploitées et opprimées déclare en plein public que les assassinats de la part de Zörgiebel du 1er au 3 mai inaugurent une nouvelle étape de la lutte de classe, dans laquelle la brutalité sans scrupules du social-fascisme qui agit au service du système capitaliste, condamné à la mort par l'histoire, se heurtera à la détermination inébranlable et à la volonté de sacrifice de la classe ouvrière. Il annonce fort et ouvertement que le renversement par la force de l'état bourgeois peut seul mettre un terme à tous les horreurs du régime capitaliste, à l'exploitation des masses par millions et aux atrocités de la guerre impérialiste qui s'approche."

[...]

[Citation dans l'original .]

 

 

26‑31 mai

 

Le SPD tient un congrès à Magdeburg[40].

 

 

Discours d'ouverture Otto Wels au Congrès du SPD, mai 1929 (extraits)[41]

 

[...] Aujourd'hui le Parti social-démocrate est effectivement devenu le facteur prépondérant dans la vie publique de l'Allemagne. La position de la population ouvrière dans l'état et sa position par rapport à l'état ont subies un changement. La démocratie politique a été conquise. [...] Du parti d'opposition le plus fort nous sommes devenus, selon la volonté clairement exprimée de plus d'un tiers du peuple allemand, des électeurs allemands nous sommes devenus le parti de gouvernement le plus fort. Par ce succès a été créée la situation dans laquelle nous nous trouvons depuis, y qui nous place devant de nouvelles tâches. Nos efforts, notre lutte, que ce soit dans l'opposition ou au gouvernement, visent invariablement à la défense, à la promotion des intérêts des masses travailleuses d'Allemagne, vise invariablement au socialisme. [...] Évidemment au gouvernement nos moyens et voies de lutte sont autres que dans l'opposition. [...] Nous le savons, la reprise du gouvernement ensemble avec d'autres partis nous impose des limites plus restreintes dans notre liberté d'action, mais nous savons aussi que cela n'est pas seulement le cas pour notre parti mais que cela découle de la coopération avec d'autres partis gouvernementales et que cela inclut l'avantage pour nous que d'autres grands partis doivent aussi ensemble avec nous porter le poids de la responsabilité pour le destin du peuple, que donc eux aussi et pas seulement nous seuls sommes entravés dans notre agitation. [...] Il n'y a personne parmi nous qui ne préfèrerait saluer la formation d'un gouvernement socialiste plutôt que l'obligation pour le parti de consentir à la formation d'un gouvernement. Mais aujourd'hui le fait est que la question ne se présente pas devant nous dans le sens si nous gouvernons volontiers ou à contrecoeur, si nous consentons volontiers ou à contrecoeur à une coalition, sous la forme de liens étroits ou lâches. Actuellement, la structure politique, parlementaire, économique et sociale de l'Allemagne est telle que la question de savoir ce que nous préférons, est devenue tout à fait secondaire. Par contre est placée au premier plan la question de savoir ce que nous devons faire. [...] Nous ne nous trompons pas un seul instant à sujet: les partis bourgeois avec lesquels  nous nous trouvons dans des relations de coalition, n'ont aucun intérêt à des succès politiques et économiques du Parti social-démocrate en tant que tel, donc pas non plus à un succès d'un gouvernement dirigé par des social-démocrates. Dans la coalition également, nous nous trouvons dans une lutte défensive difficile. Car il y avait, et il y a toujours la tentative, y compris de la part des milieux des partis avec lesquels nous sommes réunis au gouvernement, d'amener la situation financière difficile vers un assaut général contre la politique sociale et avant tout contre l'assurance-chômage. Nous social-démocrates voyons dans l'assurance-chômage non seulement le soutien envers les plus faibles économiquement, les chômeurs, nous y voyons aussi, pour les travailleurs ayant un emploi, une protection contre la pression salariale, un moyen pour l'élévation des salaires et du pouvoir d'achat des larges masses du peuple. [...] Par conséquent l'assurance-chômage est une affaire qui concerne non seulement les chômeurs mais l'ensemble de la population travailleuse. L'assurance-chômage est une des conquêtes les plus importantes du prolétariat allemand dans la période d'après-guerre. [...] Dans la société capitaliste personne, qui que ce soit, n'est à l'abri des répercussions d'une crise économique. Par conséquent demain ou après-demain l'assurance-chômage peut tomber sur n'importe qui, y compris celui qui aujourd'hui se berce de la sécurité trompeuse d'une existence économique hors danger. Par conséquence la social-démocratie, dans l'opposition ou au gouvernement, luttera pour une transformation saine de la situation économique. Elle rejoint pleinement la revendication des syndicats libres en vue de la démocratisation de l'économie, qui ne peut-être, dans son achèvement, rien d'autre que le socialisme. [...] Seulement celui qui est aveugle politiquement peut méconnaitre que la social-démocratie a réussi, même dans la situation difficile actuelle, non seulement à parer aux attaques, au bénéfice des plus faibles, mais aussi à conquérir une série de progrès qui ne se seraient certainement pas produits sous le bloc bourgeois [...]. [...] Alors qu'après l'effondrement de 1918 la politique de coalition était pour la social-démocratie une nécessité pour préserver l'état tout court, pour édifier la nouvelle forme d'état et mettre sur les rails la politique internationale de la réconciliation et de l'entente, alors qu'en l'année de 1923 l'unique sauvetage pour surmonter la catastrophe de l'inflation était la coalition qui après avoir rempli ses tâches les plus urgentes devait fatalement se rompre, alors il est avéré aujourd'hui que la politique du bloc bourgeois a produit en mai 1928 la fuite des masses abandonnant les partis bourgeois. Tenant compte des masses les partis bourgeois ont été contraints à la coalition avec la social-démocratie. [...] Ainsi pour nous social-démocrates la politique de coalition n'est devenue qu'une forme nouvelle de la lutte difficile pour la démocratie, pour sa consolidation, pour imposer nos objectifs, et c'est de ce point de vue à grande échelle que le congrès ici à Magdeburg doit aussi considérer les problèmes actuels de la politique de notre parti, et déterminer ses tâches pour l'avenir. Ici s'applique le mot de Hilferding de Kiel: nous devrions cesser à considérer la politique de coalition comme une sorte de suspension de la lutte de classe, une sorte de paix politique! Il est indéniable que le système parlementaire traverse une période difficile. Dans de grands pays il a été remplacé par un système de dictature, que celle-ci soit fasciste ou bolchévique. Alors il s'agit pour nous en Allemagne d'agir en étant particulièrement conscients de nos responsabilités. Cela s'applique en particulier pour nous en Allemagne où le régime démocratique est encore jeune et se trouve exposé au poids de l'émiettement croissant des partis. Nous ne pouvions pas nous soustraire à la coopération dans le gouvernement, car autrement un gouvernement parlementaire n'aurait tout simplement pas vu le jour. [...] Non, notre tâche est de renforcer la démocratie et de protéger la république. Si les ennemis de la république réussissaient à infliger à la démocratie en Allemagne des dommages graves à tel point qu'un jour il ne resterait plus d'autre issue que la dictature, alors, camarades du Parti, que Stahlhelm, que les national-socialistes, que leurs frères communistes de Moscou sachent une chose: la social-démocratie et les syndicats en tant que représentants de la grande masse du peuple allemand, solidement uni dans leurs organisations, conscients de leurs responsabilités dans l'action, et en maintenant une discipline inébranlable, sauraient aussi manier la dictature malgré leur position fondamentalement démocratique. Le droit à la dictature leur incomberait à eux seuls, et à personne d'autre, et c'est chez eux et eux seuls que se trouverait la garantie pour un retour à la démocratie après avoir surmonté des difficultés que nous n'appelons pas de nos voeux.

[Citation dans l'original .]

 

 

7 juin

 

Le 6‑7 mai, Owen Young avait remis au comité d'experts constitué le 16 septembre 1928, un mémorandum[42]. Le 7 juin, ce plan est signé à Paris. Il fixe le montant total des réparations à environ 115 milliards de Reichsmark dont le paiement s'étale sur 58 ans. Les contrôles et contraintes inclus dans le plan Dawes sont abandonnés, de sorte que l'Allemagne recouvre sa souveraineté en matière de politique économique et financière.

 

 

16 juillet

 

Le ministre de la défense W. Groener ordonne le licenciement des membres du NSDAP travaillant dans les entreprises qui lui sont rattachées[43].

 

 

23 juillet

 

La loi pour la protection de la république édictée le 21 juillet 1922 cesse d'être en vigueur.

 

 

1er‑4 aout

 

Le NSDAP tient à Nürnberg son 4e congrès[44]. Le 3 aout, est décidé la création de l'“Organisation de cellules d'entreprise national-socialiste” [“Nationalsozialistische Betriebszellen-Organisation”] (NSBO), en tant que regroupement de tous les membres du parti au sein des entreprises. Cette décision reflète la pression exercée par des responsables des régions industrielles. La direction du parti reste réticente, et la création officielle n'interviendra que le 1er janvier 1931.

 

 

6‑31 aout

 

À La Haye (Pays-Bas) des délégations de Grande Bretagne, France, Allemagne, Belgique, Italie et Japon tiennent une conférence au sujet de la mise en oeuvre du Plan Young ainsi que de l'évacuation de la Rhénanie[45]. Le 31 aout un protocole final est adopté, qui est cependant conçu comme un accord intermédiaire ne clôturant pas la conférence, censée se poursuivre. Le protocole stipule l'adoption de principe du Plan Young de la part de tous les pays parties prenantes, qui cependant pour la plupart maintiennent des réserves déterminées. Il prévoit le début de l'évacuation de la deuxième zone de la Rhénanie pour septembre et son achèvement en décembre. L'évacuation de la troisième zone devra être achevée au plus tard le 30 juin 1930, c'est-à-dire cinq ans avant l'échéance fixée initialement par le Traité de Versailles (10 janvier 1935). Le protocole sera approuvé le 3 septembre par le gouvernement allemand.

 

 

Aout

 

L'union des poseurs de canalisations et aides (Vereinigung der Rohrleger und Helfer) de Berlin ‑ qui avait été exclue du DMV en mars ‑ appelle à une grève à laquelle participent plus de 1000 travailleurs[46]. Les employeurs répondent par un lockout général qui touche 3000 travailleurs. Le mouvement se terminera à la fin du mois d'octobre.

 

 

20 septembre

 

À Brême (Bremen) se déroule une grève des travailleurs des brasseries[47]. Il se termine le même jour à la suite d'une sentence arbitrale acceptée par les travailleurs.

 

 

9 octobre

 

Le ministre de l'intérieur de Prusse A. Grzesinski décrète la dissolution des formations de l'organisation Stahlhelm dans les régions de Rheinland et Westfalen[48]. Le “Stahlhelm - Bund der Frontsoldaten” (“Casque d'acier - Ligue des soldats du front”) avait été fondé le 25 décembre 1918 à Magdeburg par deux militaires, Franz Seldte et Theodor Duesterberg, d'abord comme représentant des intérêts économiques et sociaux des soldats revenant du front[49]. Le 21 septembre 1919 avait été constitué une organisation du Stahlhelm au niveau du Reich. La mesure de dissolution sera levée le 16 juillet 1930, suite notamment à la pression exercée par le président Paul von Hindenburg.

 

 

12 octobre

 

Est édictée loi de modification de la loi sur les agences pour l'emploi et l'assurance-chômage, qui modifie la loi concernée du 16 juillet 1927.

Cf. le texte du décret .

 

 

10 novembre

 

À Wesermünde/Bremerhaven (Bremen), débute une grève des employés du tramway, à laquelle participent 350 travailleurs sur un total de 400[50]. La grève se terminera le 13.

 

 

19 novembre

 

Le ministre de la défense W. Groener publie un décret qui établit que les membres ou sympathisants déclarés du NSDAP n'ont pas les qualités requis pour appartenir à l'armée (cf. ci-dessous)[51].

 

 

Décret du ministre de la défense Wilhelm Groener, 19 novembre 1929 (extraits)[52]

 

Il ne peut être sujet du moindre doute que le NSDAP travaille à la décomposition de la Wehrmacht. Sous couvert du "National" ce parti travaille consciemment contre l'état et son gouvernement et tente de saper le moyen de pouvoir de l'état, la Wehrmacht, afin de pouvoir le moment venu mettre en oeuvre d'autant plus facilement ses plans de haute trahison [...] Il est incompatible avec le serment que les membres de la Wehrmacht ont prêté sur la constitution, s'ils sympathisent avec un parti qui s'est donné comme objectif le renversement de cette constitution. Pour de tels soldats il n'y a pas de place dans les rangs de la Wehrmacht! Qui pense ne pas pouvoir rester au-dessus des partis [...] doit demander sa mise en congé. Elle doit lui être accordée [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

29 novembre

 

Les dernières troupes d'occupation quittent Koblenz et l'évacuation de la deuxième zone de la Rhénanie est ainsi achevée[53].

 

 

Novembre

 

À l'usine de textile Recenia Wirk- u. Webwarenfabrik AG à Hartmannsdorf (Sachsen) débute un mouvement de grève[54]. L'action n'est pas soutenue par la fédération de la branche. Les employeurs portent plainte contre les grévistes au motif de rupture des conventions collectives. Le jour du procès, est organisée devant le tribunal d'instance de Chemnitz une manifestation à laquelle participent des milliers de chômeurs de Chemnitz et de ses environs. Un affrontement avec la police se produit, cinq ouvriers sont tués. Des manifestations de protestation ont lieu à Chemnitz et dans d'autres villes de Saxe. Le gouvernement régional instaure l'état de siège simple [kleiner Belagerungszustand]. La grève sera réprimée en février 1930, les dirigeants de la lutte sont licenciés, des participants aux manifestations sont condamnés pour violation de la paix publique et émeute [Landfriedensbruch und Aufruhr].

 

 

30 novembre ‑ 1er décembre

 

À Berlin se tient le 1er congrès national de l'“Opposition syndical révolutionnaire” [“Revolutionäre Gewerkschaftsopposition”] (RGO), structure constituée par le KPD au sein de l'ADGB[55].

 

 

21 décembre

 

Durant la deuxième moitié de l'année, les difficultés chroniques de l'état de faire face à ses obligations financières s'étaient accentuées considérablement[56]. Le ministère des finances est continuellement contraint d'avoir recours à des crédits à court terme. Il est mis en difficulté par des divergences avec le DVP et le président de la Banque nationale [Reichsbank] Hjalmar Schacht. Ce dernier demande la démission du ministre des Finances, R. Hilferding. Le 20 décembre, celui-ci présente sa démission au gouvernement, lequel l'accepte le 21.

 

Notes



[1]R. Hachtmann: Geschichte der Generalverwaltung der Kaiser-Wilhelm-Gesellschaft, S. 165 (Bibliographie )

[2] http://www.whoswho.de/templ/te_bio.php?PID=2100&RID=1

Th. Ramge: Die Flicks, (Bibliographie )

J. Bähr, B. Gotto: Der Flick-Konzern im Dritten Reich, (Bibliographie )

H. Berghoff, J. Kocka, D. Ziegler: Wirtschaft im Zeitalter der Extreme, (Bibliographie )

[3]. http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/KruppBohlenHalbachGustav/

http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/KruppAlfred/

http://www.thyssen.com/de/konzern/geschichte_grfam_k1.html

http://www.thyssen.com/de/konzern/geschichte_grfam_k4.html

U. Hörster‑Philipps (Hg.): Wer war Hitler wirklich?, Grosskapital und Faschismus 1918-1945 - Dokumente, S. 67 (Bibliographie )

[4]. H.‑H. Hartwich: Arbeitsmarkt, Verbände und Staat 1918‑1933, p 149- (Bibliographie )

http://e-pub.uni-weimar.de/volltexte/2007/934/pdf/Ulla_Machlitt.pdf

[5]. H.‑H. Hartwich: Arbeitsmarkt..., p. 118-120 (Bibliographie )

[6]. P. Bruppacher: Adolf Hitler... - Teil 1, (Bibliographie )

[7]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/ma3/ma32p/kap1_1/kap2_216/para3_1.html

http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/ma3/ma32p/kap1_1/kap2_223/para3_1.html

[8]. H.‑H. Hartwich: Arbeitsmarkt..., p 151 (Bibliographie )

[9]. http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/GesslerOtto/

[10]. http://library.fes.de/gmh/main/pdf-files/gmh/1975/1975-07-a-435.pdf

[11]. R. Wiegand: Die Sozialdemokratie in der Novemberrevolution, S. 88 (Bibliographie )

http://192.68.214.70/blz/web/100083/100083kapitel1.pdf

http://www.landesarchiv-bw.de/sixcms/media.php/120/43143/Archivnachrichten_35_Quellen_34_kl.pdf

[12]P. Weber: Gescheiterte Sozialpartnerschaft - gefährdete Republik?, (Bibliographie )

[13]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=53

http://werften.fischtown.de/archiv/arbeiterbewegung1.html

BGA Bd 24 S. 73 (Bibliographie )

[14]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=53

[15]. http://pdf.zeit.de/1994/21/panzerkreuzer-a.pdf

[16]. H. A. Winkler: Weimar..., S. 341 (Bibliographie )

I. Steinisch: Der Kampf..., p. 527 (Bibliographie )

H.‑H. Hartwich: Arbeitsmarkt..., p 151-152 (Bibliographie )

[17]P. Weber: Gescheiterte Sozialpartnerschaft..., (Bibliographie )

[18]K. Wiegmann: Textilindustrie und Staat in Westfalen 1914‑1933, S. 237 (Bibliographie )

[19]. http://archiv2007.sozialisten.de/politik/publikationen/kpf-mitteilungen/view_html/n8/pp1/bs1/zid18971

http://archiv2007.sozialisten.de/politik/publikationen/kpf-mitteilungen/view_html?zid=18971&bs=1&n=8

[20]. http://www.luise-berlin.de/kalender/jahr/1928;

M.‑L. Ehls: Protest und Propaganda - Demonstrationen in Berlin zur Zeit der Weimarer Republik, p. 149 (Bibliographie )

[21]. C. Schmitz‑Berning: Vokabular des Nationalsozialismus, S. 591 (Bibliographie )

[22]. H. A. Winkler: Weimar..., S. 341 (Bibliographie )

K. Steiger: Kooperation, Konfrontation, Untergang - Das Weimarer Tarif- und Schlichtungswesen während der Weltwirtschaftskrise und seine Vorbedingungen, p. 139 (Bibliographie )

[23]W. Müller: Ziele und Grenzen der "Revolutionären Gewerkschafts-Opposition" (RGO) in Deutschland 1928 bis 1933, S. 93- (Bibliographie )

IML beim ZK der SED (Hg.): Beiträge zur Geschichte der Arbeiterbewegung - Band 24, S. 73 (Bibliographie )

[24]. J. Hürter: Wilhelm Groener (1928-1932), S. 82 (Bibliographie )

[25]. http://www.trend.infopartisan.net/trd1108/t071108.html

http://www.kommunisten-online.de/historie/sozialfaschismus.htm

IML beim ZK der SED (Hg.): Beiträge zur Geschichte der Arbeiterbewegung - Band 31, S. 168 (Bibliographie )

[26]. http://www.luise-berlin.de/bms/bmstxt99/9905proc.htm

http://geb.uni-giessen.de/geb/volltexte/2008/6611/pdf/nieParteimitglied.pdf

M. Lau: Pressepolitik als Chance - staatliche Öffentlichkeitsarbeit in den Ländern der Weimarer Republik, S. 297 (Bibliographie )

J. Wachtler: Zwischen Revolutionserwartung und Untergang - die Vorbereitung der KPD auf die Illegalität in den Jahren 1929-1933, S. 34 (Bibliographie )

M.‑L. Ehls: Protest..., p. 149-150 (Bibliographie )

[27]E. R. Huber (Hg.): Dokumente zur deutschen Verfassungsgeschichte - Band 3 - 1918‑1933, S. 397 (Bibliographie )

[28]. E. Reidegeld: Sozialpolitik..., (Bibliographie )

[29]. http://www.luise-berlin.de/bms/bmstxt99/9905proc.htm

[30]Historische Kommission zu Berlin (Hg.): Internationale wissenschaftliche Korrespondenz zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Band 22, (Bibliographie )

W. Pieck: Gesammelte Reden und Schriften - Band 4, S. 186 (Bibliographie )

[31]. http://www.die-linke-wedding.de/wp-content/uploads/2010/02/Seiten-aus-uffn-wedding-mai-081.pdf

[32]. http://www.luise-berlin.de/bms/bmstxt99/9905proc.htm

http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/mu2/mu21p/kap1_2/kap2_197/para3_1.html

http://www.nikolaus-brauns.de/Blutmai.htm

http://www.trend.infopartisan.net/trd0509/t040509.html

[33]L. Schirmann: Blutmai Berlin 1929, 288 (Bibliographie )

[34]H. A. Winkler: Arbeiter und Arbeiterbewegung in der Weimarer Republik - Band 2 - 1924‑1930, S. 678 (Bibliographie )

[35]. http://nemesis.marxists.org/neukrantz-barrikaden-am-wedding20.htm

IML beim ZK der SED (Hg.): Zur Geschichte der Kommunistischen Partei Deutschlands, (Bibliographie )

[36]. http://nemesis.marxists.org/neukrantz-barrikaden-am-wedding20.htm

[37]. http://nemesis.marxists.org/neukrantz-barrikaden-am-wedding20.htm

E. R. Huber (Hg.): Dokumente zur deutschen Verfassungsgeschichte - Band 3 - 1918‑1933, S. 399 (Bibliographie )

[38]. http://nemesis.marxists.org/neukrantz-barrikaden-am-wedding20.htm

[39]. http://nemesis.marxists.org/neukrantz-barrikaden-am-wedding20.htm

[40]http://library.fes.de/parteitage/pdf/pt-jahr/pt-1929.pdf, (Bibliographie )

SPD (Hg.): Sozialdemokratischer Parteitag 1929 - Protokoll (26.‑31. Mai 1929)

[41]. http://www.kommunisten-online.de/historie/sozialfaschismus.htm

W. Dickhut: Proletarischer Widerstand gegen Faschismus und Krieg - Band 2, (Bibliographie )

SPD (Hg.): Sozialdemokratischer Parteitag 1929 - Protokoll (26.‑31. Mai 1929), S. 10-18 (Bibliographie )

http://library.fes.de/parteitage/pdf/pt-jahr/pt-1929.pdf

[42]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/mu2/mu21p/kap1_2/para2_200.html

http://www.landesarchiv-bw.de/sixcms/media.php/120/43143/Archivnachrichten_35_Quellen_34_kl.pdf

http://elib.uni-stuttgart.de/opus/volltexte/2002/1101/pdf/young.pdf

[43]. O. Plöckinger: Adolf Hitlers "Mein Kampf" 1922‑1945, S. 218 (Bibliographie )

[44]. P. Bruppacher: Adolf Hitler... - Teil 1, p. 181; (Bibliographie )

K. Pätzold, M. Weissbecker: Geschichte der NSDAP, (Bibliographie )

M. Rösch: Die Münchner NSDAP 1925‑1933, (Bibliographie )

[45]. http://elib.uni-stuttgart.de/opus/volltexte/2002/1101/pdf/young.pdf

[46]W. Müller: Ziele und Grenzen der "Revolutionären Gewerkschafts-Opposition" (RGO) in Deutschland 1928 bis 1933, S. 104- (Bibliographie )

[47]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=54

[48]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/mu2/mu22p/kap1_1/kap2_77/para3_1.html

http://library.fes.de/spdpdalt/19300715.pdf

[49]. http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44618

[50]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=54

[51]J. Förster: Die Wehrmacht im NS-Staat, S. 15  (Bibliographie )

F. L. Carsten: Reichswehr und Politik, 1918-1933, S. 349 (Bibliographie )

[52]F. L. Carsten: Reichswehr und Politik, 1918-1933, S. 349 (Bibliographie )

[53]. http://www.landeshauptarchiv.de/index.php?id=350

H. A. Winkler: Weimar..., S. 348 (Bibliographie )

[54]IML beim ZK der SED (Hg.): Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Band 3 - Von 1917 bis 1923, S. 225 (Bibliographie )

Jahrbuch für Wirtschaftsgeschichte, Ausgaben 1‑2, S. 163 (Bibliographie )

[55]. http://library.fes.de/gmh/main/pdf-files/gmh/1979/1979-08-a-509.pdf

[56]. G. Schulz: Zwischen Demokratie und Diktatur - Band 2 - Deutschland am Vorabend der grossen Krise, p. 463-464 (Bibliographie )