Allemagne 1918‑1939
Jusqu'en octobre 1918
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Programme adopté par le congrès du SPD tenu à Erfurt en 1891 |
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Du 22 au 27 mai 1875 se tient à Gotha le congrès de fondation du “Parti ouvrier socialiste d'Allemagne” (“Sozialistische Arbeiterpartei Deutschlands”, SAPD), constitué par la fusion entre l'Association ouvrière générale allemande (Allgemeiner Deutscher Arbeiterverein, ADAV) et le Parti ouvrier social-démocrate allemand (Sozialdemokratische Deutsche Arbeiterpartei, SDAP). Un programme est adopté. En 1878 le chancelier du Reich Otto von Bismarck fait adopter la “loi relative aux socialistes” (“Sozialistengesetz”) qui interdit et soumet à la répression les activités politiques d'orientation socialiste. En 1890 cette loi n'est plus prorogée. Du 12 au 18 octobre de cette année, le SAPD tient un congrès à Halle (Sachsen-Anhalt). Il change son nom en “Parti social-démocrate d'Allemagne” (“Sozialdemokratische Partei Deutschlands”, SPD) et adopte de nouveaux statuts. Du 14 au 20 octobre 1891, le SPD tient un congrès à Erfurt. Un projet de programme avait été élaboré par Karl Kautsky (pour la partie concernant les principes généraux) et Eduard Bernstein (pour la partie concernant les revendications politiques pratiques). Après avoir été publié en août-septembre, ce texte, avec quelques modifications, avait a été approuvé par la commission de programme présidée par Wilhelm Liebknecht; il est adopté par le congrès. Cf. le texte du “Programme d'Erfurt” ►. Du 17 au 23 septembre 1905 se tient à Jena un congrès du SPD. Est adoptée notamment une résolution au sujet de la grève de masse politique (cf. ci-dessous). Du 23 au 29 septembre 1906 se tient à Mannheim un congrès du SPD. Est adoptée notamment une résolution concernant les rapports mutuels entre le parti et les syndicats (cf. ci-dessous). Elle fait référence à une résolution au sujet de la grève de masse politique qui avait été adoptée par le congrès des syndicats d'Allemagne tenu du 22 au 27 mai 1905 à Cologne (cf. ci-dessous). |
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Résolution adoptée par le congrès du SPD tenu à Jena du 17 au 23 septembre 1905 (extraits) [1] |
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Résolution au sujet de la grève de masse politique [Cette résolution a été soumise par August Bebel et adoptée avec 287 voix contre 14 et 2 abstentions.] En ce qui concerne l'effort des classes et puissances dominantes, de priver la classe ouvrière d'une influence légitime sur l'ordre publique des choses dans le cadre de la communauté ou, pour autant qu'elle a déjà atteint une telle influence par le truchement de ses représentants dans les corps représentatifs parlementaires, de lui ravir celle-ci et de rendre ainsi la classe ouvrière dépourvu de droits et impuissante, politiquement et économiquement, le congrès considère que s'impose la prise de position selon laquelle le devoir impératif de la classe ouvrière dans son ensemble est de s'opposer par tous les moyens à sa disposition à toute attentat contre ses droits, autant en termes de droits de l'homme et de droits civiques, et d'exiger continuellement l'égalité complète des droits. [...] En conséquence de quoi, le congrès déclare que notamment en cas d'un attentat contre le droit de vote universel, égal direct et secret, ou contre le droit de coalition, le devoir de la classe ouvrière dans son ensemble est d'employer énergiquement pour la défense tout moyen considéré comme approprié. Comme l'un des moyens de lutte le plus efficaces, pour repousser un tel crime politique envers la classe ouvrière ou pour conquérir un droit fondamental important pour sa libération, le congrès considère le cas échéant "l'emploi le plus complet de la grève de masse". Cependant, pour que l'emploi de ce moyen de lutte devienne possible et le plus efficace possible, il est inéluctable et nécessaire d'étendre le plus amplement l'organisation politique et syndicale de la classe ouvrière, et d'instruire et éclairer de manière incessante les masses par la presse ouvrière et l'agitation verbale et écrite. [...] Chaque camarade du congrès est tenu, si pour sa profession existe une organisation syndicale ou peut être fondée, d'y adhérer et de soutenir les objectifs et les buts des syndicats. Mais chaque membre d'un syndicat ayant une conscience de classe a aussi le devoir de rejoindre l'organisation politique de sa classe - la social-démocratie - et d'agir en faveur de la diffusion de la presse social-démocrate. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Résolution adoptée par le congrès syndical tenu à Cologne du 22 au 27 mai 1905[2] |
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Résolution au sujet de la grève de masse politique [Cette résolution a été soumise par Theodor Bömelburg et adoptée contre 7 voix.] Le cinquième congrès syndical allemand estime comme un devoir impérieux des syndicats, d'une part qu'ils favorisent au mieux de leurs forces l'amélioration de toutes les lois sur lesquels repose leur existence et sans lesquelles ils ne sont pas en mesure de remplir leurs tâches, et d'autre part qu'ils combattent en toute fermeté toutes les tentatives d'amputer les droits existants du peuple. La tactique en cas de combats nécessaires de ce type, elle aussi tout autant qu'une quelconque autre tactique, doit s'adapter selon les circonstances respectives. C'est pourquoi le congrès considère comme devant être récusées toutes les tentatives de vouloir fixer, par la propagande en faveur de la grève de masse politique, une tactique déterminée; il recommande aux classes laborieuses organisées, de contrer énergiquement de telles tentatives. Le congrès considère que la grève générale, telle qu'elle est soutenue par des anarchistes et des gens sans la moindre expérience dans le domaine de la lutte économique, est hors de question; il met en garde les classes laborieuses contre l'éventualité qu'elles se laissent détourner, en reprenant à leur compte et en diffusant de telles idées, du travail méticuleux quotidien pour le renforcement de l'organisation ouvrière. [Citation dans l'original ►.] |
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Résolution adoptée par le congrès du SPD tenu à Mannheim du 23 au 29 septembre 1906 (extraits) [3] |
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Résolution au sujet de la grève de masse politique et du rôle des syndicats [Cette résolution a été adoptée avec 386 voix contre 5.] Le congrès confirme la résolution du congrès de Jena au sujet de la grève de masse politique et, suite au constat que la résolution du congrès syndical de Cologne n'est pas en contradiction avec la résolution de Jena, il considère toute dispute sur le sens de la résolution de Cologne comme réglée. Le congrès recommande encore une fois de la façon la plus formelle de prendre en considération les résolutions qui exigent le renforcement et l'élargissement de l'organisation du parti, la diffusion de la presse du parti, et l'adhésion des camarades du parti aux syndicats ainsi que celle des membres des syndicats à l'organisation du parti. Dès que le comité exécutif considère que se présente la nécessité d'une grève de masse politique, il doit se mettre en rapport avec la commission générale des syndicats et prendre toutes les mesures qui soient requises afin de mettre en oeuvre l'action avec succès. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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“Syndicats libres” [“Freie Gewerkschaften”] |
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Après la non-prorogation de la “loi relative aux socialistes” (“Sozialistengesetz”) en 1890, se constitue une structure syndicale ouvrière selon une orientation socialiste, rassemblée dans le cadre de la “Commission générale des syndicats d'Allemagne” (“Generalkommission der Gewerkschaften Deutschlands”)[4]. Déjà le 18 aout 1889, à l'occasion des assises de délégués des mineurs de la Ruhr tenues à Dorstfeld (depuis juin 1914 rattaché à Dortmund, Nordrhein-Westfalen), avait été fondée la “Fédération pour la préservation et la promotion des intérêts des mineurs en Rhénanie et Westphalie” (“Verband zur Wahrung und Förderung der bergmännischen Interessen in Rheinland und Westfalen”), appelée par la suite “Ancienne fédération” (“Alter Verband”)[5]. Durant les assises allemandes de mineurs tenues en 1890 à Halle (Sachsen-Anhalt), l'organisation devient “Fédération de mineurs allemands” (“Verband deutscher Bergleute”), ultérieurement nommée “Fédération des mineurs d'Allemagne” (“Verband der Bergarbeiter Deutschlands”). Du 1er au 6 juin 1891 se tient à Francfort-sur-le-Main le congrès des travailleurs de la métallurgie[6]. Est constitué la “Fédération générale allemande de travailleurs de la métallurgie” (“Allgemeiner deutscher Metallarbeiterverband”, DMV). Jusqu'à la période précédant la 1e guerre mondiale, le DMV intègrera progressivement près de la moitié des syndicats de la branche[7]. En 1930, seuls les chaudronniers [Kupferschmiede] et l'Union centrale des chauffeurs de chaudières et machinistes (Zentralverband der Heizer und Maschinisten) resteront à l'écart du DMV. Du 14 au 18 mars 1892 se tient à Halberstadt le premier congrès syndical organisé par la Commission générale[8]. Il approuve l'adoption d'une structure centralisée basée sur des unions formées par des accords de coopération. La question de la formation de fédérations par industrie reste ouverte, ce qui signifie la reconnaissance du DMV. Avec le temps s'établit la coutume de se référer à ces organisations comme “syndicats libres” [“Freie Gewerkschaften”], pour les distinguer d'une part des Associations de métier (Gewerkvereine) dites de Hirsch et Duncker (fondés en 1869 par Max Hirsch et Franz Duncker), et d'autre part des syndicats chrétiens qui se sont constitués à partir de 1899. En juillet 1919, les “syndicats libres” se constitueront en “Fédération syndicale générale allemande” (“Allgemeiner Deutscher Gewerkschaftsbund”, ADGB). Puis deux fédérations distinctes se formeront tout en restant liées à l'ADGB[9]. En novembres 1920 les syndicats “libres” d'employés ‑ existant au sein de l'ADGB ou en dehors ‑ se réunissent dans l'“Union générale libre d'employés” (“Allgemeiner freier Angestelltenbund”, AfA-Bund). En ce qui concerne les fonctionnaires, existe depuis décembre 1918 l'“Union allemande de fonctionnaires” (“Deutscher Beamtenbund”, DBB) qui affirme sa neutralité vis-à-vis des partis politiques, mais en juin 1922 est créé l'“Union générale de fonctionnaires allemande” (“Allgemeiner Deutscher Beamtenbund”, ADB) qui est proche de l'ADGB. Ainsi la désignation “syndicats libres” vise l'ADGB, l'Afa-Bund et l'ADB. |
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Fédération des Associations de métier allemandes (Verband der Deutschen Gewerkvereine - Hirsch-Duncker) |
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En mai 1869 est fondée la “Fédération des Associations de métier allemandes” (“Verband der Deutschen Gewerkvereine ‑ Hirsch-Duncker”)[10]. Elle a pour objectif le règlement pacifique des conflits de travail au moyen d'arbitrages. Elle a des affinités avec le Parti progressiste allemand (Deutsche Fortschrittspartei, DFP) fondé en 1861. |
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Syndicats chrétiens |
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Les syndicats chrétiens formés à partir de 1894 se réunissent à l'issue des congrès de Francfort-sur-le-Main, tenu en 1900, et de Krefeld, tenu en 1901: ils constituent la “Fédération générale des syndicats chrétiens d'Allemagne” (“Gesamtverband der christlichen Gewerkschaften Deutschlands”)[11]. Elle a des affinités avec le Parti du centre allemand (Deutsche Zentrumspartei, Zentrum) fondé en 1870. Dans le cadre du mouvement syndical chrétien est constituée, le 1er janvier 1920, la “Fédération générale de syndicats de fonctionnaires et d'employés d'état allemands” (“Gesamtverband Deutscher Beamten- und Staatsangestelltengewerkschaften”), peu après renommé en “Fédération générale de syndicats de fonctionnaires allemands” (“Gesamtverband Deutscher Beamtengewerkschaften”, GDB)[12]. Le 8 octobre 1926 la partie du GDB qui rassemble les fonctionnaires s'intègre au DBB, tandis que le reste rejoint la “Fédération générale d'employés des transports et d'état allemands” (“Gesamtverband deutscher Verkehrs- und Staatsbediensteter”) lors de sa création, dans le cadre du DGB, le 14 décembre 1926. |
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Bergbau-Verein (1858) |
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Le 17 décembre 1858 est créée l'“Association pour les intérêts miniers dans le district Oberberg-Dortmund” (“Verein für die bergbaulichen Interessen im Oberbergamtsbezirk Dortmund”), dénommée communément “Association minière” (“Bergbau-Verein”)[13]. |
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Verein deutscher Eisenhüttenleute (1860) |
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En 1860 est créée l'“Association technique pour l'industrie sidérurgique (“Technischer Verein für Eisenhüttenwesen”) ‑ qui en 1880 sera transformée en “Association d'industriels de la sidérurgie” (“Verein deutscher Eisenhüttenleute”) ‑, avec siège à Düsseldorf[14]. Elle comporte les sections suivantes: Eisenhütte Oberschlesien (Gleiwitz, aujourd'hui Gliwice en Pologne), Eisenhütte Südwest (Saarbrücken); Eisenhütte Düsseldorf. |
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Deutscher Handelstag (1861) |
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Le 13 mai 1861 est créée à Heidelberg la “Fédération des chambres de commerce allemande” (“Deutscher Handelstag”), en tant que représentation générale du commerce et de l'industrie[15]. |
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Verein zur Wahrung der gemeinsamen wirtschaftlichen Interessen in Rheinland und Westfalen (1871) |
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En 1871 est créée l'“Association pour la préservation des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie” (“Verein zur Wahrung der gemeinsamen wirtschaftlichen Interessen in Rheinland und Westfalen”)[16]. Elle est désignée communément comme “Langnam-Verein” (“Association au nom à rallonge” ‑ mais la même expression est parfois aussi utilisée pour l'Association pour la préservation des intérêts de l'industrie chimique d'Allemagne créée en 1877). |
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Verein Deutscher Eisen- und Stahlindustrieller (1874) |
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Le 13 décembre 1873 est décidée la fondation d'une “Association d'industriels du fer et de l'acier allemands” (“Verein deutscher Eisen- und Stahlindustrieller”)[17]. Le 15 avril 1874 le “Zollvereinsländischer Eisenhütten- und Bergwerksverein”, créé en 1852, se dissout et se reconstitue immédiatement comme “Groupe Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands” (“Nordwestliche Gruppe des Vereins deutscher Eisen- und Stahlindustrieller”), avec siège à Düsseldorf. Ce groupe est étroitement lié à l'Association pour la préservation des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie fondée en 1871. Peu après se constitue également le Groupe Silésie ‑ nommé plus tard Groupe Est ‑ avec siège d'abord à Königshütte (Chorzów, aujourd'hui en Pologne) puis à Kattowitz (Katowice, aujourd'hui en Pologne), et les deux tiennent le 21 octobre l'assemblée générale constitutive de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands, avec siège à Berlin. Le 16 mars 1875 est constitué le Groupe Allemagne du Centre à Chemnitz, le 11 mai le Groupe Allemagne du Nord à Berlin. Le 19 juin se forme un Groupe Allemagne du Sud à Munich, le 28 juillet un Groupe Allemagne du Sud-Ouest à Strasbourg, le 18 octobre 1876 un Groupe Allemagne du Centre-Ouest à Francfort. En 1881 ces deux derniers s'intègrent dans le Groupe Sud avec siège à Mainz, tandis qu'en 1882 se réforme un Groupe Sud-Ouest à Saarbrücken réunissant des industriels de la Saar, de Lorraine et de Luxemburg. |
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Centralverband Deutscher Industrieller (1876) |
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Le 15 février 1876 est créée l'“Union centrale d'industriels allemands” (“Centralverband Deutscher Industrieller”, CDI)[18]. L'initiative vient en particulier d'industriels du secteur minier (notamment le Groupe Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands créée en 1874) et du secteur textile. Le 25 avril 1877 le Comité exécutif général de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands décide l'adhésion de cette Association à l'Union centrale. Une première assemblée générale de l'Union centrale se tient le 16 juin 1877, puis une autre les 21 et 22 février 1878. |
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Verein zur Wahrung der Interessen der Chemischen Industrie Deutschlands (1877) |
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En novembre 1877 est créée l'“Association pour la préservation des intérêts de l'industrie chimique d'Allemagne” (Verein zur Wahrung der Interessen der Chemischen Industrie Deutschlands”)[19]. Cette association est parfois désignée comme “Langnam-Verein” (“Association au nom à rallonge” ‑ mais cette expression se réfère principalement à l'Association pour la préservation des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie créée en 1871). Sa constitution est motivée par le fait que l'Union centrale d'industriels allemands créée en 1876 agit en faveur d'une politique protectionniste, ce qui ne convient pas aux industriels de la chimie en question. |
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Ausstands-Versicherungs-Verband (1890) |
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Le 13 février 1890 est créée, en liaison avec l'Association minière datant de 1858, l'“Union d'assurance antigrève” (“Ausstands-Versicherungs-Verband”, AVV)[20]. Ainsi les entreprises minières de la Ruhr s'engagent à maintenir une position commune face à leurs travailleurs. |
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Verein zur Wahrung der wirtschaftlichen Interessen der Eisen- und Stahl-Industrie von Elsaß-Lothringen und Luxemburg (1895) |
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Le 10 septembre 1895 est créée l'“Association pour la préservation des intérêts économiques de l'industrie du fer et de l'acier d'Alsace-Lorraine et de Luxembourg” (“Verein zur Wahrung der wirtschaftlichen Interessen der Eisen- und Stahl-Industrie von Elsaß-Lothringen und Luxemburg”), avec siège à Metz[21]. Elle est indépendante de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands créée en 1874. |
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Bund der Industriellen (1895) |
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En novembre 1895 est créée la “Ligue des industriels” (“Bund der Industriellen”, BdI)[22]. Elle se différencie de l'Union centrale d'industriels allemands créée en 1876, dans la mesure où elle est principalement composée d'entreprises moyennes et petites. |
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Verband Sächsischer Industrieller (1902) |
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En 1902 est créé le l'“Union d'industriels saxons” (“Verband Sächsischer Industrieller”), en tant qu'union régionale au sein de la Ligue des Industriels créée en 1895[23]. |
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Hauptstelle deutscher Arbeitgeberverbände (1904) |
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Le 12 avril 1904 est créé l'“Office central des Unions d'employeurs allemandes” (“Hauptstelle der deutschen Arbeitgeberverbände”)[24]. À la différence des associations d'industriels, les unions d'employeurs visent à regrouper ces derniers indépendamment des distinctions entre branches. L'Office central est caractérisé par des rapports de voisinage avec l'Union centrale d'industriels allemands créée en 1876. |
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Verein Deutscher Arbeitgeberverbände (1904) |
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Le 23 juin 1904 est créée l'“Association d'Unions d'employeurs allemandes” (“Verein Deutscher Arbeitgeberverbände”)[25]. Elle se différencie de l'Office central des Unions d'employeurs allemandes créé la même année, dans la mesure où elle est principalement implantée dans l'industrie de transformation composée surtout d'entreprises moyennes et petites. Elle est caractérisée par des rapports de voisinage avec la Ligue des industriels créée en 1895. |
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Vereinigung der Deutschen Arbeitgeberverbände (1905) |
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Le 5 avril 1905, l'Office central des Unions d'employeurs allemandes et l'Association d'Unions d'employeurs allemandes, créés tous les deux en 1904, constituent ensemble la “Fédération des Unions d'employeurs allemandes” (“Vereinigung der Deutschen Arbeitgeberverbände”)[26]. |
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Arbeitgeberverband des Vereins Deutscher Eisen- und Stahlindustrieller (1905) |
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En 1905 est créée l'“Union d'employeurs de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands” (“Arbeitgeberverband des Vereins Deutscher Eisen- und Stahlindustrieller”)[27]. Le Groupe Nord-Ouest de l'Association en question avait créé en 1904 l'“Union d'employeurs pour la région du Groupe Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands” (“Arbeitgeberverband für den Bezirk der nordwestlichen Gruppe des Vereins deutscher Eisen- und Stahlindustrieller”), appelée communément “Arbeitnordwest”. |
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Schutzverband gegen Streikschäden, Gesellschaft des Vereins deutscher Arbeitgeberverbände zur Entschädigung bei Arbeitseinstellungen, Gesellschaft des Verbandes sächsischer Industrieller zur Entschädigung bei Arbeitseinstellungen (1906) |
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En 1906 les deux regroupements d'unions d'employeurs ‑ l'Office central des Unions d'employeurs allemandes, et l'Association d'Unions d'employeurs allemandes ‑, créent des caisses d'assurance antigrève, respectivement l'“Association de protection contre préjudices pour grève” (“Schutzverband gegen Streikschäden”), et la “Société de l'Association d'Unions d'employeurs allemandes pour le dédommagement en cas de suspension du travail” (“Gesellschaft des Vereins deutscher Arbeitgeberverbände zur Entschädigung bei Arbeitseinstellungen”)[28]. Par ailleurs est créée la “Société de l'Union d'industriels saxons pour le dédommagement en cas de suspension du travail” (“Gesellschaft des Verbandes sächsischer Industrieller zur Entschädigung bei Arbeitseinstellungen”). Cette dernière entretient d'abord un lien avec la Société de l'Association sous forme de réassurance, mais en 1911 elle modifie sa structure et se constitue sous le nom d'“Association de protection d'industrie” (“Deutscher Industrieschutzverband”) comme organisme indépendant à l'échelle du pays. |
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Zechenverband (1908) |
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Le 22 janvier 1908 est créée l'“Association de mines” (“Zechenverband”), avec siège à Essen[29]. C'est une union d'employeurs pour la région industrielle de Rhénanie-Westphalie, se situant dans la prolongation de l'Union d'assurance antigrève datant de 1890; elle est ainsi étroitement liée à l'Association minière créée en 1858. |
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Hansabund für Handel und Gewerbe (1909) |
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En 1909 est créée la “Ligue pour Commerce et Manufacture” (“Hansabund für Handel und Gewerbe”), réunissant principalement des petites entreprises de transformation finale venant de l'Union centrale d'industriels allemands[30]. |
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Vereinigung Deutscher Arbeitgeberverbände (1913) |
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En 1913 l'Office central des Unions d'employeurs allemandes et l'Association d'Unions d'employeurs allemandes fusionnent pour créer la “Fédération d'Unions d'employeurs allemands” (“Vereinigung Deutscher Arbeitgeberverbände”, VDAV)[31]. Parallèlement, fusionnent également les organismes d'assurance antigrève correspondants ‑ l'Association de protection contre préjudices pour grève, et la Société de l'Association d'Unions d'employeurs allemandes pour le dédommagement en cas de suspension du travail ‑ sous le nom de “Centrale pour l'assurance-grève près la Fédération d'Unions d'employeurs allemands” (“Zentrale für Streikversicherung bei der Vereinigung der deutschen Arbeitgeberverbände”). En 1920, après une tentative avortée de rassembler cette Centrale avec l'Association de protection d'industrie faisant suite à la Société de l'Union d'industriels saxons, existent donc deux organismes principaux d'assurance antigrève: la Centrale pour assurance pour grève (associée à la Fédération d'Unions d'employeurs), et l'Association de protection d'industrie (associée à l'Union d'Industriels saxons). |
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Le Reichstag était le Parlement, d'abord de la Fédération d'Allemagne du Nord [Norddeutscher Bund] créée en 1867, puis de l'Empire allemand [Deutsches Reich] constitué en 1871. Le terme désignera également par la suite le Parlement dans le cadre de la constitution adoptée le 31 juillet 1919. Dans le système fédératif allemand, les entités réunies dans l'état fédéral (le Reich, littéralement Empire) sont les Länder (singulier Land, littéralement pays). Les parlements respectifs sont le Reichstag et le Landtag. Du point de vue de l'étymologie, les origines de Tag et du terme utilisé en français Diète se rencontrent: Tag signifie jour, et Diète dérive du mot latin de même signification dies. Le Reich est gouverné par un président du Reich [Reichspräsident] ainsi qu'un gouvernement du Reich [Reichsregierung], lequel est composé de ministres [Reichsminister] et dirigé par un chancelier du Reich [Reichskanzler]. Les Länder sont gouvernés par un gouvernement régional [Staatsministerium], lequel est composé de ministres [Staatsminister] et dirigé par un premier ministre [Ministerpräsident]. Berlin, Brême et Hambourg constituent des cas spécifiques: ce sont des Stadtstaaten [littéralement états-ville], c'est-à-dire des villes qui ont un statut de Land. Dans ce cadre, le parlement est désigné par le terme d'Abgeordnetenhaus [chambre de députés] (pour Berlin) ou Bürgerschaft [Bürger signifie citoyen] (pour Brême et Hambourg), et le gouvernement est nommé Senat. N.B.: De façon informelle, dans toute la chronologie, il est fait référence aux niveaux "national" ‑ le Reich ‑, et "régional" ‑ les Länder. Les principaux partis politiques, outre le Sozialdemokratische Partei Deutschlands (Parti social-démocrate d'Allemagne, SPD), le Unabhängige Sozialdemokratische Partei Deutschlands (Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne, SPD) et le Kommunistische Partei Deutschlands (Parti communiste d'Allemagne, KPD), sont les suivants: Bayrische Volkspartei (Parti populaire bavarois, BVP), fondé le 12 novembre 1918. Deutsche demokratische Partei (Parti démocratique allemand, DDP) fondé le 20 novembre 1918. Il succède au FVP et inclut aussi des ex-membres du NLP. Deutsche Volkspartei (Parti populaire allemand, DVP), fondé le 15 décembre 1918. Il est considéré comme le successeur du NLP. Deutsche Zentrumspartei (Parti allemand du Centre, Zentrum), fondé en 1870. Deutschnationale Volkspartei (Parti populaire national-allemand, DNVP), fondé le 24 novembre 1918. Il est considéré comme successeur, partiellement, du Deutsch-Konservative Partei (Parti conservateur-allemand, DKP) qui avait été fondé en 1876 et qui rejoint en 1918 le DNVP, ainsi que du NLP. Au sujet du DNVP, on parle parfois du Deutschnationale Partei, mais il ne faut pas le confondre avec le Deutschnationale Partei der Tschechoslowakei (Parti national-allemand de Tchécoslovaquie) fondé en 1919. Fortschrittliche Volkspartei (Parti populaire progressiste, FVP), fondé en 1910, et qui cesse d'exister en novembre 1918. Nationalliberale Partei (Parti national-libéral, NLP), fondé en 1866, et qui cesse d'exister en novembre 1918. Note: La traduction des noms des partis pose quelques problèmes sémantiques. Syntaxiquement, “Volkspartei” correspond à “Parti du peuple” et “Völkische Partei” à “Parti populaire”. Cependant, en allemand, “völkisch” en tant qu'adjectif ne correspond pas simplement à “Volk”, mais comporte une nuance rattachée à “Volkstum”, qui signifie "caractéristiques d'une nation". Sont adoptées ici notamment les traductions suivantes. Volkspartei par Parti populaire (ce qui correspond à la traduction habituelle de Arbeiterpartei par Parti ouvrier). völkisch par national-populaire. |
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Juillet-aout |
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Déclarations de guerre: 28 juillet: de l'Autriche-Hongrie à la Serbie 1er aout: de l'Allemagne à la Russie 3 aout: de l'Allemagne à la France; entrée de troupes allemandes en Belgique (pays neutre) 4 aout: de la Grande-Bretagne à l'Allemagne 6 aout: de la Serbie à l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie à la Russie 11 aout: de la France à l'Autriche-Hongrie 13 aout: de l'Angleterre à l'Autriche- Hongrie 23 aout: du Japon à l'Allemagne. |
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Mai |
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Déclarations de guerre: 23 mai: de l'Italie à l'Autriche-Hongrie 28 mai: de l'Italie à l'Allemagne. |
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Au début de l'année se forme au sein du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), autour de Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, un groupe opposé à l'orientation du parti. Il est d'abord désigné, d'après sa publication périodique, comme groupe “l'Internationale” (“Die Internationale”). À partir de 1916, il diffuse illégalement des articles sous la forme des “Lettres de Spartakus” (“Spartakusbriefe”), et est dénommé désormais “Groupe Spartakus” (“Spartakusgruppe”). À l'occasion d'une conférence nationale tenue le 11 novembre 1918, il adoptera la désignation “Ligue Spartakus” (“Spartakusbund”). |
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28 juin |
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À Berlin, en solidarité avec K. Liebknecht est organisée une grève dans les entreprises d'armement[32]. Liebknecht avait été inculpé devant un tribunal de guerre après l'organisation, le 1er mai, d'une manifestation pour la paix à Berlin, il sera condamné à 4 ans et 1 mois de prison. Il y a 55 000 grévistes, et des manifestations se déroulent dans différents lieux de la ville. L'action avait été préparée par un groupe d'“hommes de confiance d'entreprise” [“Betriebsvertrauensleute”] de la Fédération allemande des travailleurs de la métallurgie (DMV) en coopération avec des membres oppositionnels au sein du SPD et avec le Groupe Spartakus. À partir de décembre 1918, ce groupe d'hommes de confiance sera connu publiquement sous le nom de “Revolutionäre Obleute”[33]. Ce sont des militants syndicaux qui ont pour objectif de supplanter l'appareil syndical composé de fonctionnaires, par des militants non détachés du travail et dont le mandat repose sur le contact direct avec la base. Vers la fin de 1917 sera formée une direction avec à sa tête Richard Müller (USPD), et après l'arrestation de celui-ci en janvier 1918, d'Emil Barth (USPD). Les autorités militaires exercent une répression sévère. 29 militants, dont Rosa Luxemburg, sont soumis à l'incarcération préventive, de nombreux participants dont R. Müller sont envoyés au service militaire forcé. À Brême (Bremen), à la même occasion, les travailleurs du chantier naval AG Weser se mettent en grève[34]. |
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25 juillet |
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Le SPD et la Commission générale des syndicats tentent de contrarier le développement de la mobilisation. Une déclaration est publiée dans le quotidien du parti, le Vorwärts (En Avant), et distribuée comme tract, mettant en garde les travailleurs. |
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Déclaration du comité exécutif du SPD et de la Commission générale des syndicats, 25 juillet 1916 (extraits)[35] |
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[...] Dans des tracts anonymes qui au cours des derniers mois ont été diffusés autour du parti et des syndicats, on tente de semer la haine et la méfiance contre les hommes de confiance élus par les travailleurs eux-mêmes. Contre des hommes qui depuis de nombreuses années se trouvent à la tête des organisations de la classe ouvrière allemande, est formulé le reproche qu'ils abandonnent les principes socialistes, qu'ils passent outre les résolutions de congrès allemands et internationaux, qu'ils pratiquent la trahison envers le parti, et davantage. On pourrait ne pas prêter attention à ces suspicions et invectives violentes, si les masses travailleuses n'étaient pas en même temps incitées à des actes irréfléchis et si n'était pas opéré la propagande sans scrupules en faveur de grèves et d'actions de masse, à l'égard desquelles les syndicats et le parti social-démocrate se trouvent dans l'obligation de refuser toute responsabilité. [...] Nous constatons expressément que le Parti social-démocrate et la direction du mouvement syndical n'ont rien en commun avec cette propagande; elle est l'oeuvre d'individus. Où est-ce que cela devrait mener, si les masses travailleuses entreprenaient des actions qui sont déclenchées par des personnes non sollicités, de leur propre chef et vainement? Les conséquences d'une telle façon d'agir irréfléchie, chacun devrait l'assumer individuellement, car ni le Parti ni les syndicats ne pourraient intervenir ici en soutien. Nous considérons donc comme notre devoir de mettre formellement en garde les masses travailleuses à l'égard des menées des apôtres de protestations et de la grève générale, oeuvrant dans l'obscurité de l'anonymat. [...] Celui qui participe aux menées putschistes d'individus dépourvus du moindre sentiment de responsabilité ou tentent d'y gagner d'autres, celui-là ne sert ni le mouvement ouvrier ni la cause de la paix, mais contribue plutôt au prolongement de la guerre. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Est publiée la loi sur le service auxiliaire patriotique [Gesetz über den vaterländischen Hilfsdienst] appelée aussi loi sur le service civil obligatoire [Zivilzwangsdienstgesetz]. (Cf. le texte ►.) Elle impose aux hommes âgés de 17 à 60 ans n'effectuant pas le service militaire, une obligation de travailler pour une entreprise dont l'activité contribue à la conduite de la guerre[36]. Pour sa mise en oeuvre est créé un office de guerre [Kriegsamt] placé sous la direction du lieutenant général Wilhelm Groener, qui est également nommé adjoint du ministre de la guerre prussien (il sera demis de ces fonctions en aout 1917). En vue du règlement d'éventuels litiges, sont instaurés des comités de travailleurs [Arbeiterausschüsse] et des bureaux de conciliation [Schlichtungsstellen] paritaires. (Des antécédents des comités de travailleurs existaient dans le cadre de la loi des mines bavaroise [Bayerisches Berggesetz] de 1900 et de celle prussienne [Preußisches Berggesetz] de 1905.) |
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Mars |
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À Brême (Bremen), une grève éclate au chantier naval AG Weser. |
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6 avril |
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Déclaration de guerre des USA à l'Allemagne. |
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Du 6 au 8 avril se tient le congrès de fondation du “Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne” (“Unabhängige Sozialdemokratische Partei Deutschlands”, USPD), constitué par des anciens membres du SPD qui en avaient été exclus, comme l'ensemble des opposants, le 18 janvier. Par distinction vis-à-vis de l'USPD, le SPD est alors désigné comme Parti social-démocrate majoritaire d'Allemagne (Mehrheits-Sozialdemokratische Partei Deutschlands, MSPD). Le Groupe Spartakus décide de s'intégrer à l'USPD. |
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À Berlin, une grève éclate en rapport avec la pénurie de vivres[37]. 217 000 grévistes de 319 entreprises, dont l'ensemble des travailleurs d'AEG (51 800), demandent une amélioration de l'approvisionnement[38]. L'action avait été préparée par le groupe oppositionnel au sein de la DMV. La grève est décidée le 15 avril au cours d'une assemblée générale de la DMV de Berlin. Parallèlement il y des cessations de travail à Leipzig (Sachsen) avec 30 000 participants, à Magdebourg (Sachsen-Anhalt), Kiel (Schleswig-Holstein), ainsi que des grèves de moindre ampleur dans d'autres villes. Cette action se termine le 18, mais 25 000 grévistes poursuivent avec des revendications politiques concernant la paix, la démocratisation et l'arrêt de la répression. Des assignations au service militaire forcé sont mises en oeuvre le 20, ce qui entraine la reprise générale du travail. Des députés de l'USPD qui plaident en faveur de la poursuite de l'action sont inculpés pour haute trahison. Dans le cadre de la répression déclenchée contre les ouvriers en lutte, le maréchal Hindenburg fait publier une lettre dans laquelle on peut lire entre autre "que toute cessation de travail si insignifiante qu'elle puisse paraître, signifie un affaiblissement irresponsable de notre force défensive et représente pour moi une faute inexpiable envers l'armée et en particulier l'homme dans la tranchée qui en conséquence devrait verser son sang". (Cf. ci-dessous.) Le lieutenant général W. Groener, commandant militaire, fait placarder la lettre en complétant l'attaque: "Une canaille, celui qui fait grève tant que nos armées font front à l'ennemi." (Cf. ci-dessous.) |
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Résolution des ouvriers de Leipzig en grève, 16 avril 1917[39] |
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Les personnes réunies mandatent l'administration locale des ouvriers de la métallurgie de Leipzig, en y associant des représentants du Parti social-démocrate indépendant, d'envoyer une délégation pour rencontrer le chancelier et de présenter au gouvernement les revendications suivantes: 1. Approvisionnement suffisant de la population en aliments et charbon à bas prix. 2. Une déclaration du gouvernement montrant qu'il est prêt à la conclusion immédiate de la paix, en renonçant à toute annexion ouverte ou cachée. 3. Levée de l'état de siège et de la censure. 4. Levée immédiate de toutes les entraves au droit de coalition, association et réunion. 5. Abrogation immédiate de la loi ignoble relative au travail forcée. 6. Libération immédiate des détenus et condamnés pour des délits politiques, annulation des procédures pénales politiques. 7. Liberté civique complète, droit de vote universel, égal, secret et direct, pour l'élection à tous les corps publics dans le Reich, dans les états fédéraux et dans les communes. [...] En vue de la représentation effective des intérêts des ouvriers, les personnes réunies invitent tous les groupes de professions à envoyer des représentants, afin de former ensemble avec les représentants des travailleurs de la métallurgie et du Parti social-démocrate indépendant, un conseil d'ouvriers. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Lettre du chef d'État-major maréchal général de campagne [Generalfeldmarschall] Paul von Hindenburg au lieutenant général Wilhelm Groener, chef de l'Office de guerre [Kriegsamt], 17 avril 1917 (extraits)[40] |
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[...] Je considère comme mon devoir d'attirer l'attention de votre excellence sur le fait, qu'eu égard à la bataille en cours sur le front ouest, la production à plein niveau de matériel de guerre de toute sorte constitue la tâche qui prime sur toutes les autres, et que toute cessation de travail si insignifiante qu'elle puisse paraitre, signifie un affaiblissement irresponsable de notre force défensive et représente pour moi une faute inexpiable envers l'armée et en particulier l'homme dans la tranchée qui en conséquence devrait verser son sang. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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À Berlin, où dans une partie des entreprises le travail a repris, se tient une assemblée des travailleurs de Knorr-Bremse en grève[41]. Selon un rapport établi par la police, ils formulent les revendications suivantes: 1. Libération de Liebknecht; 2. libération des personnes se trouvant en détention préventive; 3. abrogation de la loi sur les associations; 4. liberté totale en matière d'activité politique; 5. alimentation suffisante par la sécurisation des vivres; 6. levée de l'état de siège; 7. Terminaison de la guerre sans réclamations de dédommagements ni conquêtes. Le rapport de police indique qu'il est décidé de former "à partir des travailleurs de chaque grande entreprise un dénommé conseil d'ouvriers, qui seul serait habilité ensuite à négocier avec le gouvernement". [Citation dans l'original ►.] |
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Lettre des directions syndicales au lieutenant général Wilhelm Groener, chef de l'Office de guerre [Kriegsamt], 26 avril 1917[42] |
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[...] Des cessations de travail, à l'heure actuelle, doivent être évitées; la préservation et la sécurité du Reich se trouvent en premier lieu. Après toutes les manifestations de la part des adversaires de l'Allemagne il est hors de doute pour les hommes ayant la maturité politique, que non pas la diminution mais l'élévation de la force de résistance d'Allemagne peut nous apporter une paix prompte. Là où cette prise de connaissance politique fait défaut, au moins la compassion pour nos fils et frères qui mettent en jeu leur vie sur les fronts devrait nous tenir à l'écart d'actions susceptibles de paralyser la force des combattants. [...] Il a été tenté, par des gens irresponsables - heureusement sans succès - de mettre au service de fins politiques les cessations de travail des travailleurs fabricant des armes et munitions. [...] Nous attirerons constamment l'attention sur le fait que ceux qui affaiblissent la force de résistance de nos troupes par la réduction arbitraire des livraisons de moyens de défense, ceux-là pêchent contre notre pays. Cependant, d'autre part, doit être fait tout ce qui est exigé pour conserver la capacité productive du travail au pays. Si de tous les côtés sont remplis les devoirs avec le sérieux profond qu'exige le temps actuel, alors notre peuple allemand endurera ces semaines extrêmement graves de la terrible guerre mondiale. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Appel du lieutenant général Wilhelm Groener, chef de l'Office de guerre [Kriegsamt], 27 avril 1917 (extraits)[43] |
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Aux travailleurs de l'armement! [...] N'avez-vous pas lu la lettre de Hindenburg? "Une faute inexpiable assume celui qui fait la fête dans le pays, au lieu de travailler. C'est par votre faute que nos hommes en uniforme devraient verser leur sang." Qui ose braver l'appel de Hindenburg? Une canaille, celui qui fait grève tant que nos armées se trouvent face à l'ennemi. [...] Les pires ennemis se trouvent parmi nous. Ce sont les pusillanimes et ceux, encore largement pires, qui appuient l'instigation à la grève. Ceux-là doivent être stigmatisés devant tout le peuple, ces traitres à la patrie et à l'armée. Un lâche celui qui écoute leurs paroles. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Appel de la Commission générale des Syndicats d'Allemagne et du Comité exécutif du SPD en vue du 1er mai, 27 avril 1917 (extraits)[44] |
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[...] Car nos frères en Artois et dans la Champagne ne nécessitent pas seulement des mots de reconnaissance, mais des armes et munitions, pour qu'ils puissent résister au choc de leurs adversaires de guerre. La classe ouvrière allemande doit leur livrer ces moyens de défense du pays et du foyer, et elle le fera. C'est pourquoi les travailleurs allemands, cette année encore comme les deux précédentes, renonceront à la cessation du travail le 1er mai, de même que le font les travailleurs anglais et français, et comme c'est le cas, selon des informations provenant de Petersburg, des travailleurs russes qui ont eux aussi décidé de s'abstenir de cesser le travail le 1er mai. Malheureusement il y a la tentative, au moyen de la diffusion de tracts, d'amener les travailleurs à une grève de manifestation politique ou une "grève générale révolutionnaire" le 1er mai. Ces tracts n'émanent pas du parti socialiste. Même le député Dittmann des socialistes indépendants le 23 avril au comité du Reichstag pour la loi du service auxiliaire, et son collègue de groupe Ledebour le 24 avril au plenum du Reichstag, ont refusé toute responsabilité pour l'action soutenue par les tracts. Celle-ci doit donc émaner de gens qui n'ont rien en commun avec la classe ouvrière. Des cessations de travail à des fins de manifestation politique sont actuellement irresponsables et doivent être condamnées vivement. Quiconque demande une telle action, assume une faute grave, envers ceux qui se trouvent au champ de bataille, les masses travailleuses et les femmes et enfants dans le pays, qui aspirent à une paix prompte. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Tract du Groupe Spartakus, avril 1917 (extraits)[45] |
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[...] c'est la tâche la plus pressante de procéder à la création d'une organisation spéciale de masse des travailleurs berlinois, pour la lutte en faveur de la paix. Les travailleurs impliqués de chaque entreprise devraient alors élire leurs délégués. Les délégués devraient instaurer un comité auquel devrait être conférée la direction de la lutte de masse et des actions de masse. Travailleurs! Camarades! C'est la seule voie qui conduit au but: par la lutte, la grève de masse vers la victoire! Et pour cela est avant tout nécessaire une organisation de lutte. Malgré les erreurs commises la grève de masse des 15‑17 avril est et reste une page glorieuse et un jalon dans l'histoire du prolétariat socialiste allemand. Sans l'état de siège - plutôt malgré lui - sans lois coercitives et discipline militaire une armée de prolétaires de plus de 300 000 travailleuses et travailleurs - ce qui correspond à une force de 10 corps d'armée - s'est mobilisée d'elle-même dans une unanimité et un ordre merveilleux. Les récits embarrassés dans la presse bourgeoise, la peur bleue du gouvernement, le message mensonger du dieu des impérialistes, Hindenburg, sont la meilleure preuve du degré auquel les ennemis de la classe ouvrière craignent la nouvelle arme. Le principe de l'action de masse autonome, proscrit et haï par les instances au sein du mouvement ouvrier officiel, a effectué une percée sur toute la ligne et a vaincu; des perspectives nouvelles immenses s'ouvrent pour le mouvement ouvrier en Allemagne. Ce fut le premier assaut de masse des masses travailleuses allemandes ayant une conscience de classe. Le 1er mai suivra le deuxième assaut. Travailleurs! Préparez-vous pour le 1er mai! Ce jour-là le travail dans les ateliers et les fabriques devra cesser complètement! En avant pour la lutte pour la paix, la liberté, le pain! Homme du travail, réveille-toi! Et prend connaissance de ton pouvoir! Toutes les roues s'arrêtent, si ton bras puissant le veut! À bas la guerre! À bas le gouvernement! [Citation dans l'original ►.] |
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2 septembre |
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Est fondé le “Parti allemand de la patrie” (“Deutsche Vaterlandspartei”, DVLP, souvent appelé en français Parti de la patrie allemande). Les principaux dirigeants sont le Grand Amiral [Generaladmiral] Alfred von Tirpitz et Wolfgang Kapp, qui occupe un poste de haut fonctionnaire [Generallandschaftsdirektor] en Prusse orientale. |
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Le 15 janvier avait débuté en Autriche, à Wiener Neustadt, une grève politique de masse pour la paix et la démocratie, qui s'était étendue à travers toute la monarchie d'Autriche-Hongrie[46]. Cette grève se répercute également sur l'Allemagne. Le 10 janvier l'USPD publie une déclaration dans laquelle on lit notamment[47]: [...] Hommes et femmes du peuple travailleur! Il n'y a pas de temps à perdre! Après tous les horreurs et souffrances menace un nouveau malheur extrêmement grave notre peuple, toute l'humanité! Seulement une paix sans annexions et contributions sur la base du droit à l'autodétermination des peuples peut nous en sauver. L'heure est venue, de lever votre voix pour une telle paix! Maintenant vous avez la parole! [Citation dans l'original ►.] Le Groupe Spartakus appelle à la grève politique de masse, et insiste sur la nécessité de constituer des conseils d'ouvriers clairement délimités vis-à-vis des réformistes, notamment dans un tract dont voici des extraits[48]: [...] Avant de quitter les entreprises, nous devons créer pour nous une représentation librement élue selon le modèle russe et autrichien avec pour tâche de diriger cette lutte et celles à venir. [...] Les hommes de confiance [ainsi élus] des entreprises doivent se réunir immédiatement dans chaque localité et se constituer en conseil d'ouvriers. [...] [Citation dans l'original ►.] À Berlin, le 27 janvier, des délégués des entreprises de la ville représentant le groupe des “hommes de confiance”, sur proposition de leur président, R. Müller, décident la proclamation de la grève générale. Le 28, première journée de grève, se constitue le conseil d'ouvriers de Grand-Berlin [Groß-Berliner Arbeiterrat] composé de 414 hommes de confiance d'entreprise élus. Un comité d'action de 11 membres présidé par Müller est formé, auquel participent les députés de l'Assemblée nationale (Reichstag)[49] Hugo Haase, Georg Ledebour et Wilhelm Dittmann (pour l'USPD) ainsi que Friedrich Ebert, Philipp Scheidemann et Otto Braun (pour le SPD). Dans Grand-Berlin il y a environ 500 000 grévistes, et le mouvement s'étend à Kiel (Schleswig-Holstein), Hambourg (Hamburg), Leipzig (Sachsen), Braunschweig (Niedersachsen), Cologne (Nordrhein-Westfalen), Breslau (Niederschlesien) (aujourd'hui Wroclaw, Pologne), Munich (Bayern), Nürnberg (Bayern), Mannheim (Baden-Württemberg), Magdebourg (Sachsen-Anhalt), Halle (Sachsen-Anhalt), Bochum (Nordrhein-Westfalen), Dortmund (Nordrhein-Westfalen) et d'autres villes. En tout, il y a environ un million de grévistes, notamment dans les usines d'armement, les chantiers navals et les mines. En Bavière, le SPD sous Erhard Auer s'efforce à freiner le mouvement. À Nürnberg il finit par se joindre à l'appel de grève, il y a 40 000 grévistes. À Munich, les 28 et 29 janvier, le SPD appelle à des assemblées de travailleurs dans les entreprises d'armement. Contre l'avis des orateurs du SPD, le dirigeant de l'USPD Kurt Eisner peut intervenir chez Krupp et chez Rapp-Motorenwerke. Les “hommes de confiance” décident que la grève débute le 31 janvier. Un cortège de manifestants des travailleurs de Krupp se rend devant les autres grandes entreprises au nord de Munich, ce qui produit une extension des grèves. En tout environ 9000 travailleurs des entreprises d'armement de Munich se joignent à la grève. À Hambourg, le 28 janvier, les travailleurs du chantier naval Vulkan-Werft se mettent en grève, suivis le 29 par les 400 travailleurs de l'usine d'armement Eisengießerei Michaelsen à Altona et le 30, par 1000 autres, de l'usine d'ameublement Holsatia-Werke Neumanns Holzbearbeitungsfabriken AG, de la Ottensener Eisenwerk AG et de l'usine de machines Maschinenfabrik Firma Hermann Bauermeister[50]. Malgré la menace que les grévistes soient immédiatement réquisitionnés pour le service militaire, le 31 se mettent encore en grève à Altona les travailleurs des entreprises Fabrik Conz-Elektrizitäts-Gesellschaft, Eisenwerk Seidler & Spielberg et Maschinenfabrik Gutmann. Le mouvement est réprimé par la force. À Berlin, il y a plusieurs morts. Le soir du 31 janvier, est déclaré l'état de siège renforcé sur Berlin, avec des tribunaux de guerre d'exception. Le 1er février, le général commandant soumet sept grandes entreprises de Berlin, dont Borsig et AEG, au commandement militaire et donne l'ordre de la reprise du travail pour le 4 février. Des arrestations sont effectuées en masse, Leo Jogiches, dirigeant du groupe Spartakus, ainsi que W. Dittmann, de l'USPD, sont arrêtés. Les directions des entreprises établissent des listes nominatives de travailleurs actifs politiquement, ceux-ci seront envoyés au front par milliers. Uniquement pour la Maschinenbaufirma Schwartzkopff 1400 travailleurs sont ainsi frappés. À Munich, K. Eisner est arrête dans la nuit au 1er février, il restera en prison pendant huit mois et demi. Le député SPD Johannes Timm réussit à obtenir la reprise du travail le 3 février[51]. Le comité d'action décide d'arrêter la grève le 4. |
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Appel du Groupe Spartakus, janvier 1918 (extraits)[52] |
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[...] Ou bien le gouvernement doit périr, ou le peuple allemand est inéluctablement voué à la perte. Il n'y a pas d'espoir et il n'existe pas de moyen d'obtenir par la force la conclusion de la paix de ce gouvernement et des classes impérialistes qui l'appuient. Seulement le renversement de ce gouvernement, seulement l'écrasement du pouvoir de la Bourgeoisie, en d'autres mots seulement la révolution populaire et la république populaire en Allemagne seraient en mesure d'amener la paix générale dans le délai le plus court. Car devant la République allemande, les états occidentaux actuellement menacés par notre semi-absolutisme et impérialisme devront aussi, sous la pression des travailleurs de ces pays, déposer immédiatement les armes. La révolution prolétarienne en Allemagne signifie la révolution ouvrière dans le monde entier. Donc à bas la paix séparée! Paix générale et république en Allemagne! Voilà l'objectif sur lequel nous tenons fixé notre regard en engageant le combat. Prolétaires allemands! Nous vous appelons à la première passe d'armes dans ce combat. Préparez-vous pour la grève de masse générale dans les jours qui viennent! [...] Mais avant tout faites en sorte que la nouvelle de la grève de masse pénètre au front, dans les tranchées et y trouve un écho puissant, que les permissionnaires partout fassent cause commune avec les travailleurs, assistent aux réunions de grévistes et participent aux actions de rue. Travailleurs! Il s'agit de lutter, pas de manifester! [...] Il ne s'agit pas de manifester notre volonté, mais d'imposer notre volonté. [...] Le travail ne devra pas être repris, jusqu'à ce que nos revendications suivantes soient satisfaites: 1. Levée immédiate de l'état de siège, de la censure et de toutes les autres entraves à l'égard de la presse. 2. Liberté d'association et de réunion sans entraves. 3. Droit de coalition et de grève sans entraves. 4. Abrogation de la loi relative au travail forcée. 5. Libération de tous les condamnés et détenus pour activité politique, annulation de tous les procès politiques. Ce sont des revendications minimum, dont l'obtention par la force nous devra d'abord procurer la liberté nécessaire afin d'engager de pleine force sur toute la ligne le combat pour la paix et la république. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Résolution du bureau national [Parteiausschuß] du SPD, 30 janvier 1918 (extraits)[53] |
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Le comité national constate que le mouvement de grève actuel n'est pas dirigé contre la défense nationale et ne veut pas favoriser les objectifs d'un impérialisme ennemi. Il résulte d'un sentiment profond de dépit qui a été suscité par les difficultés d'approvisionnement en vivres et la pression de l'état de siège. [...] Puisque tous les conseils et mises en garde de la part du Parti social-démocrate se sont perdus sans être entendus, un éclatement de cet état d'esprit parmi le peuple devint inévitable. Par l'entrée dans la direction de grève, de députés social-démocrates des deux groupes la pleine garantie était apportée pour maintenir le mouvement sur des voies régulières et pour l'amener rapidement à un terme sans préjudice pour la collectivité. Une condition préalable était que le gouvernement renonce à des mesures de force et satisfasse des revendications qui sont reconnues comme justifiées par une majorité écrasante de la population. Au lieu de prendre cette voie, le gouvernement, sous des prétextes formelles mesquines, a refusé de négocier avec les travailleurs représentant les grévistes. Il a en même temps toléré que des organes qui lui sont subordonnés ont procédé avec des mesures répressives acharnées contre le mouvement. [...] La conséquence fut que la grève s'étend continuellement de façon explosive à des groupes additionnels et passe continuellement à des localités additionnelles, en étant dépourvue de toute régulation et contrôle. La responsabilité de cette évolution des choses incombe à ces instances qui avant l'éclatement de la grève et durant sa poursuite ont persisté dans leur refus d'écouter la voix de la raison, et dont la politique vise manifestement à obtenir une paix imposée par la force contre la propre population. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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31 janvier |
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À Wilhelmshaven (Niedersachsen) se déroule une manifestation des travailleurs des chantiers navals, en faveur de la paix, la liberté, l'entente entre les peuples et l'abolition de la loi électorale en Prusse distinguant trois classes[54]. À Brême (Bremen), éclate une grève au chantier naval AG Weser. Elle est dirigée contre le mauvais approvisionnement, et demande la démocratisation et une entente pour la paix. La grève cesse le 3 février. |
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Résolution d'une conférence de représentants des comités directeurs des confédérations générales syndicales, 1er février 1918 (extraits)[55] |
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Les représentants des syndicats sont unanimement de l'avis qu'en ce qui concerne les grèves politiques actuelles, la responsabilité est à attribuer en premier lieu aux circonstances de politique intérieure et à l'attitude du gouvernement. Les syndicats se tiennent à l'écart de ces grèves, leurs directions n'y participent d'aucune manière. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Lettre de la Commission générale des syndicats au chancelier, accompagnée de la résolution ci-dessus, 4 février 1918 (extraits)[56] |
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[...] Nous voulons aussi à cette occasion encore une fois souligner particulièrement, que la répétition du regrettable mouvement de grève peut être évité le plus surement en ce que soit tenu compte des désirs et plaintes justifiés des travailleurs. [Citation dans l'original ►.] |
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Tract du Groupe Spartakus, février 1918 (extraits)[57] Flugblatt der Spartakusgruppe, Februar 1918 |
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[...] Travailleuses et travailleurs! À l'état de siège renforcé, nous répondons par la lutte renforcée, décuplée. À titre de représentants des masses travailleuses berlinoises, le gouvernement veut nous imposer la commission générale des syndicats, les messieurs Bauer, Legien et consorts, c'est-à-dire ces propres assistants, qui durant la guerre l'ont accompagné au bout du monde. Avec indignation et mépris, nous récusons cette tentative présomptueuse et sournoise de recours à des moyens inaptes. Le seul représentant autorisé des masses travailleuses berlinoises en lutte, est le conseil d'ouvriers berlinois librement élu, et si le gouvernement ne reconnait pas nos représentants, nous répondons à cette provocation par la non-reconnaissance du gouvernement et de ses organes, par la lutte des masses par tous les moyens contre sa politique de force brutale. [...] Alors maintenant il s'agit non pas de négocier, mais d'agir! [...] Travailleurs! Il ne doit pas y avoir d'arrêt dans le mouvement. Faisons en sorte qu'il fasse tache d'huile, marchons vers l'avant dans notre lutte. N'attendons pas tout du conseil d'ouvriers et son comité d'action. Le salut ne vient pas d'en haut. Il repose dans les masses elles-mêmes, dans leur lutte immédiate. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Récit fait par Ph. Scheidemann (extraits)[58]: Le 28 janvier 1918, tôt le matin arriva au comité directeur du Parti social-démocrate l'information que dans de nombreuses entreprises berlinoises s'étaient produit des cessations de travail. Puis apparurent, se succédant rapidement, des délégations de travailleurs de beaucoup d'entreprises, composées de membres de notre parti; ils apportèrent des informations sur le mouvement qui faisait rapidement tâche d'huile, et formulèrent le souhait que le comité directeur du Parti social-démocrate détache des représentants dans la direction de grève, ce qui sans doute serait d'une grande importance pour le bon déroulement de la grève, laquelle y compris selon leur conviction était devenue nécessaire. Nous rétorquions que la grève s'était produite sans une quelconque intervention du parti ou des syndicats; les travailleurs des entreprises concernées par la grève avaient déjà envoyé des délégués, lesquels s'étaient constitués en "conseil d'ouvriers" qui avait élu une direction de grève et posé des revendications politiques déterminées. Nous disions qu'au vu de ces faits, il serait trop nous demander d'assumer une responsabilité après coup. La question des travailleurs si nous serions prêts à envoyer une délégation à la direction de grève au cas où l'assemblée de délégués des grévistes elle-même nous adresserait la demande, reçut après une discussion détaillée une réponse positive. Il entrait dans nos considérations de maintenir le mouvement sur des voies ordonnées et de l'amener en bloc aussi rapidement que possible à son terme au moyen de négociations avec le gouvernement. Suite à quoi une commission des représentants de travailleurs qui s'étaient présentés devant nous, se rendit à l'assemblée des délégués siégeant à ce moment-là, afin de soumettre la motion demandant que soient intégrés à la direction de grève des représentants du Parti social-démocrate. [...] Le vote avait désormais comme résultat environ 360 voix pour et seulement environ 40 contre la motion. Entrèrent alors au comité d'action de l'assemblée de délégués outre les 11 délégués de travailleurs déjà élus et les trois députés (indépendants) Dittmann, Haase et Ledebour, trois membres du comité directeur du Parti social-démocrate: Braun, Ebert, Scheidemann. L'entrée s'effectua sous la condition, exprimée vis-à-vis des délégués ouvriers de notre parti, que le comité d'action soit élargi conformément à la grande extension de la grève qui s'était produite entretemps, c'est-à-dire qu'il soit reformé selon un esprit de parité et que soit rendue possible une délibération renouvelée relative aux revendications déjà posées. [Citation dans l'original ►.] Fin 1924 se tiendra à Magdeburg (Sachsen-Anhalt) un procès intenté par F. Ebert au rédacteur d'un journal qui l'avait accusé de haute trahison en rapport notamment avec son attitude durant la grève de janvier. Voici deux extraits des déclarations faites à ce procès[59]: Témoignage au procès de Magdeburg en 1924, de Ph. Scheidemann (extraits)[60]: [...] La grève éclata sans que nous en ayons su quoi que ce soit. Sur le souhait le plus pressant de nos camarades de parti, contraints à faire grève avec les autres, nous sommes entrés dans la direction de la grève avec l'intention explicite d'amener le plus rapidement possible la grève à un terme, de procéder à la tentative de d'arriver à une entente par des négociations avec le gouvernement. [...] Si nous n'étions pas entrés au comité de grève, alors vraisemblablement le tribunal ne pourrait pas siéger aujourd'hui, et alors selon ma conviction bien arrêtée, la guerre et tout le reste aurait été foutu déjà en janvier. [...] Par ailleurs existait le danger de l'effondrement total et de l'apparition d'une situation à la russe. Par notre façon d'agir la grève a été terminée rapidement et tout a été orienté vers un cours régulier. À vrai dire, on devrait nous être reconnaissant, au lieu de nous insulter. [Citation dans l'original ►.] Témoignage au procès de Magdeburg en 1924, de F. Ebert (extraits)[61]: [...] Je n'ai pas demandé que soit repris le travail. Je ne le pouvais pas, étant donné l'agitation qui régnait à l'époque parmi les grévistes. Si je l'avais fait quand même, j'aurais seulement jeté de l'huile sur le feu. [...] Je suis entré à la direction de grève avec l'intention déterminée de mener la grève le plus rapidement à un terme et d'éviter des dommages pour le pays. [Citation dans l'original ►.] |
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Mai |
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Dans la région minière de la Haute-Silésie, des ouvriers migrants polonais se mettent en grève[62]. Ils revendiquent des conditions de travail et des salaires identiques à ce qui est appliqué aux travailleurs allemands. |
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26 juin |
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En Haute-Silésie se produisent de nouveau des grèves[63] |
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1er juillet |
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Dans les mines de charbon de Haute-Silésie, plus de 2000 laveuses de minerai entament une grève[64]. Celle-ci dure jusqu'au 7 septembre. |
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25 juillet |
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À Geestemünde/Nordenham (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen) 54 membres des équipages de navires de pêche (matelots et chauffeurs) se mettent en grève[65]. La grève cesse le 30 juillet. |
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À Bremerhaven/Geestemünde/Lehe (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen), durant l'année, la Fédération des travailleurs des transports [Transportarbeiterverband] organise deux grèves[66]. L'une, auquel participent 200 travailleurs, touche 20 entreprises et dure quatre jours. L'autre, auquel participent 1430 travailleurs, touche 55 entreprises et dure une semaine. |
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9 septembre |
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Dans la région minière de Haute-Silésie, les autorités militaires instaurent l'état de siège afin de juguler les grèves et mouvements de protestation[67]. |
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21 septembre |
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Le Général Ernst Ludendorff, qui est l'adjoint du maréchal Paul von Hindenburg au Commandement suprême de l'Armée [Oberste Heeresleitung, OHL], demande que soit établi un gouvernement parlementaire et que celui-ci soit chargé de procéder à une offre d'armistice, sur la base du programme en 14 points formulé par le président US Woodrow Wilson. |
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3 octobre |
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Des modifications de la constitution sont décidées, elles seront adoptées le 26 octobre par le Reichstag (Assemblée nationale) et le 28 par le Bundesrat (Conseil fédéral)[68]. Elles stipulent entre autre que le chancelier doit disposer de la confiance du Reichstag et qu'il doit assumer la responsabilité des actes politiques d'importance de l'Empereur [Kaiser]; par ailleurs les déclarations de guerre aussi bien que les traités de paix sont soumis à l'approbation du Reichstag et du Bundesrat. Le Prince Max von Baden est nommé Chancelier du Reich [Reichskanzler]. |
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Dans un premier temps Ph. Scheidemann se prononce contre la participation au gouvernement, mais l'avis favorable de F. Ebert prime; Scheidemann et Gustav Bauer (SPD) sont nommés secrétaires d'état dans un gouvernement composé de membres du Parti progressiste du peuple (Fortschrittliche Volkspartei), du Parti allemand du centre (Deutsche Zentrumspartei) et du SPD[69]. |
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4 octobre |
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L'Allemagne transmet une offre d'armistice au président US W. Wilson. |
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Appel du Comité exécutif du SPD, 17 octobre 1918 (extraits)[70] |
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[...] L'Allemagne est sur la voie de l'état autoritaire vers l'état populaire. [...] L'Allemagne et le peuple allemand sont exposés au danger de devenir la victime de la soif de conquête des chauvins et politiciens conquérants anglo-français. Ce que nous avons déclaré le 4 aout 1914: "À l'heure du danger nous n'abandons pas notre patrie", est valable aujourd'hui à un degré plus élevé. Jamais de la vie, le peuple allemand ne se résignera à une paix de rapine, d'humiliation et de violation de ses intérêts vitaux. Ce n'est que pour préserver notre pays et sa vie économique de l'effondrement, que des représentants de notre parti ont assumé le sacrifice et sont entrés au gouvernement. [...] En outre, toutes les menées au moyen d'une phraséologie révolutionnaire bolchévique de la part de personnes irresponsables en désarroi, qui tentent d'ameuter les travailleurs en vue de grèves et manifestations, actuellement vaines, contre le gouvernement ‑ ces menées rendent plus difficile la paix et la démocratisation de l'Allemagne et, fût-ce peut-être non intentionnel, font le jeu des fauteurs de guerre et ennemis de la démocratie, panallemands. Les masses travailleuses ayant une conscience de classe doivent refuser qu'on se serve d'eux comme bélier de la contrerévolution et comme assistant des politiciens impérialistes adeptes de la force se trouvant des deux côtés du front. Le renouveau interne de l'Allemagne ne peut pas s'effectuer en amenant un chaos bolchévique, en déchainant la guerre civile qui en plus du flot de sang qui coule aux fronts, en plus du malheur tombé sur le peuple allemand, amènerait malheurs supplémentaires et flots de sang supplémentaires, qui ne ferait qu'augmenter détresse et misère, et qui exciterait la soif de conquête de nos ennemis. Non, comme l'ont toujours déclaré les représentants autorisés du Parti social-démocrate, c'est par la voie du bouleversement pacifique que nous voulons effectuer la transition du système politique vers la démocratie et celle de la vie économique vers le socialisme. Nous sommes sur la voie vers la paix et la démocratie. Toutes menées putschistes contrecarrent cette voie, servent la contrerévolution. Au vu de l'aurore de la paix et de la liberté les masses travailleuses ayant une conscience de classe, au front et à l'arrière, ne doivent pas se laisser entrainer à des actes irréfléchis, qui en fin de compte ne ferait que servir aux ennemis du peuple. Jusqu'à la paix proche et aussi après la conclusion de la paix, des jours difficiles nous attendent encore. Nous devons les surmonter, nous pouvons les surmonter en gardant la certitude que l'avenir appartient à la réconciliation des peuples, à la démocratie et au socialisme! [Citation dans l'original ►.] |
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23 octobre |
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Le président US W. Wilson, dans une note, pousse au passage radical à un système parlementaire et à la limitation des pouvoirs des princes et des militaires dans l'Empire allemand. En outre, il insiste sur des conditions d'armistice visant à rendre impossible une reprise de combats de la part de l'Allemagne. Le commandement suprême de l'armée allemande s'y oppose et veut poursuivre le conflit armé. |
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26 octobre |
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M. v. Baden impose le congédiement d'E. Ludendorff en tant que Grand Quartier-maitre [Generalquartiermeister] (son successeur est le Lieutenant général W. Groener). |
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Les “hommes de confiance” décident de se constituer en conseil d'ouvriers[71]. Ils acceptent qu'y participent trois membres du groupe Spartakus, K. Liebknecht, Wilhelm Pieck et Ernst Meyer. (Liebknecht et Luxembourg avaient été incarcérés en juin 1916. K. Liebknecht avait été libéré de la prison le 22 octobre, suite à une mesure d'amnistie; Rosa Luxemburg le sera seulement le 9 novembre.) |
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30 octobre |
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À Wilhelmshaven (Niedersachsen), malgré l'offre d'armistice transmise par l'Allemagne aux puissances ennemies, à partir du 15 octobre la flotte allemande se rassemble pour sortir en direction de la Manche[72]. De la part des marins, les réactions de rejet de la poursuite de la guerre s'accentuent. Le 27, une partie des équipages descendus à terre ne rejoignent pas les navires à la fin des permissions. Le 29, alors que la sortie en mer est imminente, sur deux navires les chaudières sont mises hors feu. Dans la nuit au 30 octobre, des mutineries éclatent sur plusieurs navires. Le commandant de la flotte, l'amiral Franz von Hipper, fait arrêter 500 marins. Mais le projet de sortie en mer doit être abandonné. |
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Octobre |
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Dans la région minière de Haute-Silésie, durant le mois, une vague d'arrestation frappe les activistes du mouvement de grève[73]. Le tribunal militaire de Beuthen (Bytom, aujourd'hui en Pologne) condamne près de 1600 personnes. |
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En juillet 1918, Hans von Raumer ‑ l'un des dirigeants de l'Association générale de l'industrie électrotechnique allemande (Zentralverband der deutschen elektrotechnischen Industrie) créée en mars 1918 ‑ discute avec des représentants de l'industrie de transformation finale, au sujet d'une éventuelle coopération avec les syndicats[74]. Au cours d'aout, des dirigeants syndicaux de la Fédération pour la préservation et la promotion des intérêts des mineurs en Rhénanie et Westphalie, à savoir Hermann Sachse et Otto Hue, prennent contact avec Hugo Stinnes (l'un des principaux représentants de l'industrie de l'énergie et des mines, cf. ►), et début octobre a lieu un entretien entre Hue et Stinnes. Le 2 octobre une autre réunion dans la même perspective se tient avec la participation d'August Müller (SPD, sous-secrétaire d'État à l'Office de guerre pour l'alimentation), entre d'une part Raumer, et d'autre part le président de la Commission générale des syndicats, Carl Legien (SPD), ainsi que son adjoint Gustav Bauer (SPD) et Alexander Schlicke (SPD, président du DMV). Le 9 octobre à Düsseldorf se tient une réunion entre des représentants du Groupe Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands, dont H. Stinnes, Albert Vögler (directeur général de Deutsch-Luxemburgische Bergwerks- und Hütten‑AG), Alfred Hugenberg (président du directoire de Krupp-Werke, cf. ►), Ewald Hilger (directeur général de Vereinigte Königs- und Laurahütte AG). Un rapport de Jacob Wilhelm Reichert (directeur de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands) expose les craintes concernant des bouleversements révolutionnaires. Stinnes et Vögler sont chargés d'entamer des négociations avec les syndicats. Le 12 octobre les quatre syndicats des travailleurs des mines (Fédération pour la préservation et la promotion des intérêts des mineurs en Rhénanie et Westphalie, Associations de métier chrétiennes des travailleurs des mines, Associations de métier Hirsch-Duncker, Fédération professionnelle polonaise) adressent à l'Association de mines ‑ patronale ‑ une demande de rencontre. Le 18, H. Stinnes s'entretient avec O. Hue, Georg Reichel (président adjoint du DMV) et Karl Spiegel (dirigeant local du DMV). Le 26 à Düsseldorf, ont lieu des négociations qui aboutissent à une amélioration des conditions de salaire et de travail des mineurs dans la région de Rhénanie-Westphalie. Le 22 octobre des négociations à Berlin réunissent syndicats et industriels. Pour ces derniers participent Carl Friedrich von Siemens (président du conseil d'administration de Siemens-Schuckertwerke GmbH), Walther Rathenau (président de AEG), Felix Deutsch (directeur d'AEG), Anton von Rieppel (membre du conseil d'administration de Maschinenfabrik Augsburg-Nürnberg, MAN) et Ernst von Borsig (membre de la direction de Firma August Borsig; président de la Fédération d'industriels du métal de Berlin). Pour les syndicats participent C. Legien, G. Bauer, A. Schlicke et Theodor Leipart (président de la Fédération des travailleurs du bois). Par la suite H. Stinnes rejoint la délégation des industriels. La liaison entre les industriels de Berlin et de Rhénanie-Westphalie est assurée par Borsig, A. Hugenberg, A. Vögler, et aussi Stinnes. À la fin d'octobre ce dernier négocie à Berlin avec Legien, Schlicke, Leipart, Adam Stegerwald (président du comité exécutif général des syndicats chrétiens), Gustav Hartmann (président de la Fédération générale des Associations de métier allemandes ‑ Hirsch-Duncker), Anton Höfle (Zentrum, directeur de l'Association de techniciens allemande). Ces négociations aboutiront le 15 novembre à la signature d'un accord stipulant notamment la reconnaissance des syndicats comme représentation compétente du personnel, et accompagné de la constitution d'un organisme sur des bases paritaires, appelé communément “Communauté centrale de travail” (cf. ►). |
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Tract du Groupe Spartakus, Octobre 1918 (extraits)[75] |
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[...] Travailleurs et soldats! Les prochains objectifs de votre lutte doivent être: 1. Libération de tous les détenus civils et militaires. 2. Abolition de tous les états particuliers et suppression de toutes les dynasties. 3. Élection de conseils d'ouvriers et de soldats, à cette fin élection de délégués dans toutes les usines et unités de troupes. 4. Établissement immédiat de contacts avec les autres conseils d'ouvriers et de soldats. 5. Investiture d'un gouvernement composé des membres mandatés par les conseils d'ouvriers et de soldats. 6. Jonction immédiate avec le prolétariat international, en particulier avec la république ouvrière russe. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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[1]. http://klaus-j-becker.de/docs/ArtikelMannheimerAbkommen.pdf
IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Reihe 1 - Band 4 - März 1889‑Juli 1914, S. 156 (Bibliographie ►)
SPD (Hg.): Protokoll über die Verhandlungen des Parteitages der Sozialdemokratischen Partei Deutschlands (17.‑23. September 1905) , S. 142-143 (Bibliographie ►)
http://library.fes.de/parteitage/pdf/pt-jahr/pt-1905.pdf
[2]. http://klaus-j-becker.de/docs/ArtikelMannheimerAbkommen.pdf;
IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 1 - Band 4, S. 146 (Bibliographie ►)
Generalkommission der Gewerkschaften Deutschlands (Hg.): Protokoll der Verhandlungen des fünften Kongresses der Gewerkschaften Deutschlands (22.‑27. Mai 1905) (Bibliographie ►)
http://library.fes.de/parteitage/pdf/pt-jahr/pt-1906.pdf
SPD (Hg.): Protokoll über die Verhandlungen des Parteitages der Sozialdemokratischen Partei Deutschlands (23.‑29. September 1906), S. 137 (Bibliographie ►)
[3]. http://klaus-j-becker.de/docs/ArtikelMannheimerAbkommen.pdf;
IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 1 - Band 4, S. 193 (Bibliographie ►)
SPD (Hg.): Protokoll über die Verhandlungen des Parteitages der Sozialdemokratischen Partei Deutschlands (23.‑29. September 1906), S. 305 (Bibliographie ►)
http://library.fes.de/parteitage/pdf/pt-jahr/pt-1906.pdf
[4]. http://www.gbv.de/dms/sub-hamburg/252700228.pdf;
A. Wende: "Gliederung und Stärke der deutschen Gewerkschaften", Jahrbücher für Nationalökonomie und Statistik, 120. Band ‑ III. Folge, 65. Band, p. 42 (Bibliographie ►).
[5]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/tit00148/00148023.htm;
http://www.igbce.de/portal/binary/com.epicentric.contentmanagement.servlet.ContentDeliveryServlet/site_www.igbce.de/static_files/PDF-Dokumente/IG%2520BCE/fd6ee1e9d64ce2fce16955cbc5bf21ca.pdf
[6]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/tit00148/0014802a.htm.
[7]. http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44766
[8]. http://www.fes.de/archiv/adsd_neu/inhalt/stichwort/gewerkschaftskongress.htm.
[9]. H. Potthoff: Der Allgemeine Deutsche Gewerkschaftsbund in der Weimarer Republik, S. 27-30 (Bibliographie ►).
[10]. http://www.jura.uni-mainz.de/Dateien/Laubinger_Beamtenorganisationen_und_Gesetzgebung.pdf
[12]. http://www.jura.uni-mainz.de/Dateien/Laubinger_Beamtenorganisationen_und_Gesetzgebung.pdf
R. Bölling: Der Deutsche Lehrerverein 1918–1933 (Bibliographie ►).
[13]. http://www.archive.nrw.de/LAV_NRW/jsp/bestand.jsp?archivNr=421&tektId=93.
[14]. H. Krueger: Die freien Interessenvertretungen von Industrie, Handel und Gewerbe in Deutschland, S. 15- (Bibliographie ►).
O. Johannsen: Geschichte des Eisens (Bibliographie ►).
[16]. http://www.ruhrbarone.de/ruhrland-sucht-ruhrbaron/.
[17]. H. Booms (Hg.): Findbücher zu Beständen des Bundesarchivs - Band 10, S. V; (Bibliographie ►).
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A. Knips: Deutsche Arbeitgeberverbände der Eisen- und Metallindustrie, 1888–1914, S. 38 (Bibliographie ►).
W. Albers (Hg.): Handwörterbuch der Wirtschaftswissenschaft - Band 8, S. 166 (Bibliographie ►).
[18]. H. A. Bueck: Der Centralverband Deutscher Industrieller - Band 1 - 1876‑1901, S. 177-. (Bibliographie ►).
[19]. R. Uhrich: Stoffschutz, S. 29; (Bibliographie ►).
W. Kulemann: Die Berufsvereine - Abteilung 1 - Band 2, (Bibliographie ►).
[20]. http://www.archive.nrw.de/LAV_NRW/jsp/bestand.jsp?archivNr=421&tektId=93
http://www.archive.nrw.de/LAV_NRW/jsp/bestand.jsp?archivNr=421&tektId=91
[22]. A. Knips: Deutsche Arbeitgeberverbände der Eisen- und Metallindustrie..., S. 40 (Bibliographie ►).
[24]. http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44818
[25]. http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44818
[26]. http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44818
[29]. http://www.archive.nrw.de/LAV_NRW/jsp/bestand.jsp?archivNr=421&tektId=91
[30]. A. Knips: Deutsche Arbeitgeberverbände der Eisen- und Metallindustrie..., S. 41 (Bibliographie ►).
[31]. St. Tilly: Industrieller Arbeitsmarkt 1900‑1929 - Deutschland und Italien im Vergleich, S. 61. (Bibliographie ►).
[32]. http://www.fr-online.de/in_und_ausland/politik/dokumentation/?em_cnt=1281016.
[33]. http://jungle-world.com/artikel/2008/46/29750.html.
IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Reihe 2 - Band 2 - November 1917‑Dezember 1918, (Bibliographie ►).
[34]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=48.
[35]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Reihe 2 - Band 1 - Juli 1914‑Oktober 1917, S. 423-424 (Bibliographie ►).
[36]. http://www.aventinus-online.de/no_cache/persistent/artikel/7654/.
[37]. http://www.fr-online.de/in_und_ausland/politik/dokumentation/?em_cnt=1281016.
[38]. http://www.berlinstreet.de/ackerstrasse/acker15.
[39]. IML beim ZK der SED (Hg.): Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Band 2 - Vom Ausgang des 19. Jahrhunderts bis 19177, S. 494-495 (Bibliographie ►).
[40]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 1, S. 626-628 (Bibliographie ►).
F. Purlitz (Hg.): Der Europäische Krieg in aktenmäßiger Darstellung - 6. Band - 2. Hälfte - April‑Juni 1917, S. 760 (Bibliographie ►).
[41]. K. Mammach: Der Einfluss der russischen Februarrevolution und der Grossen sozialistischen Oktoberrevolution auf die deutsche Arbeiterklasse - Februar 1917‑Oktober 1918, S. 40-41 (Bibliographie ►).
D. Fricke, R. Knaack (Hg.): Dokumente aus geheimen Archiven - Band 4 - Berichte des Berliner Polizeipräsidenten zur Stimmung und Lage der Bevölkerung in Berlin 1914‑1918, S.199 (Bibliographie ►).
[42]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 1, S. 626-628 (Bibliographie ►).
F. Purlitz (Hg.): Der Europäische Krieg... - 6. Band - 2. Hälfte, S. 786 (Bibliographie ►).
[43]. H. Michaelis, E. Schraepler (Hg.): Ursachen und Folgen - Band 1, S. 205 (Bibliographie ►).
F. Purlitz (Hg.): Der Europäische Krieg... - 6. Band - 2. Hälfte, S. 761 (Bibliographie ►).
[44]. Schulthess' europäischer Geschichtskalender - Band 58 - Teil 1, S. 462 (Bibliographie ►).
H. Michaelis, E. Schraepler (Hg.): Ursachen und Folgen - Band 1, S. 206 (Bibliographie ►).
[45]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 1, S. 618 (Bibliographie ►).
E. Meyer (Hg.): Spartakus im Kriege - Die illegalen Flugblätter des Spartakusbundes im Kriege, S. 166 (Bibliographie ►).
[46]. http://www.nikolaus-brauns.de/Januarstreiks.htm;
http://www.nikolaus-brauns.de/streik_gegen_krieg.html.
http://www.geschichte-pirna.de/Novemberrevolution..htm [sic], également http://www.geschichte-pirna.de/Novrevemberrevolution.pdf [sic].
[47]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 2 - November 1917‑Dezember 1918, S. 61 (Bibliographie ►).
[48]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 2, S. 71 (Bibliographie ►).
[49]. Le Reichstag était le Parlement, d'abord de la Fédération d'Allemagne du Nord [Norddeutscher Bund] créée en 1867, puis de l'Empire allemand [Deutsches Reich] constitué en 1871. Le terme désignera également par la suite le Parlement dans le cadre de la constitution adoptée le 31 juillet 1919.
[50]. http://altona-nord.spd-hamburg.de/geschichte/1918.php. Lien périmé, une copie ici ►.
http://agora.sub.uni-hamburg.de/subhh/cntmng?type=pdf&did=c1:11265
[51]. http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44619.
[52]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 2, S. 67 ff (Bibliographie ►).
E. Meyer (Hg.): Spartakus im Kriege - Die illegalen Flugblätter des Spartakusbundes im Kriege, S. 186 (Bibliographie ►).
[54]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=48.
[55]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 2, S. 96 (Bibliographie ►).
[56]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 2, S. 96 (Bibliographie ►).
[57]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 2, S. 98 ff (Bibliographie ►).
E. Meyer (Hg.): Spartakus im Kriege - Die illegalen Flugblätter des Spartakusbundes im Kriege, S. 193 (Bibliographie ►).
[59]. IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 2, S. 18 (Bibliographie ►).
IML beim ZK der SED (Hg.): Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Band 3 - Von 1917 bis 1923, S. 28 (Bibliographie ►).
[65]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=48.
[66]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=48.
[68]. http://www.stmuk.bayern.de/blz/web/100025/a25v2a.html.
[69]. http://www.glasnost.de/autoren/behrend/rezen-reitzle.html.
[70]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/tit00148/00148045.htm.
IML beim ZK der SED (Hg.): Dokumente und Materialien... - Reihe 2 - Band 2, S. 251 (Bibliographie ►).
[71]. http://jungle-world.com/artikel/2008/46/29750.html.
http://wildetexte.blogsport.de/2009/10/05/ernst-meyer-als-fuehrungsmitglied-von-gruppe-internationalespartakusbund-vor-und-waehrend-der-novemberrevolution/
G. Engel, B. Holtz, I. Materna (Hg.): Gross-Berliner Arbeiter- und Soldatenräte in der Revolution 1818/1919 - Band 1, Bd1 S. XII (Bibliographie ►).
[72]. http://www.klausdede.de/index.php?content=weserundjade&sub=48.
[74]. G. Engel, B. Holtz, I. Materna (Hg.): Gross-Berliner Arbeiter- und Soldatenräte in der Revolution 1818/1919 - Band 1, S. 743 (Bibliographie ►).
F. Zunkel: Der Kampf um die Wirtschaftsordnung in Deutschland 1914‑18, S. 176- (Bibliographie ►).
W. Ruge: Deutschland von 1917 bis 1933, S. 51 (Bibliographie ►).
Th. Leipart: Carl Legien, S. 106 (Bibliographie ►).