Allemagne 1918‑1939
Avril‑juin 1919
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1er avril |
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Dans la Ruhr, débute la grève générale décidée le 30 mars[1]. |
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3 avril |
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À Augsbourg (Bayern) se tient une réunion de membres de conseils[2]. Une résolution est adoptée en faveur de la république des conseils de Bavière et d'une alliance avec le gouvernement soviétique de Russie ainsi que celui de Hongrie, où la république des conseils a été proclamée le 22 mars. Une délégation se rend à Munich pour discuter de la question avec les instances dirigeantes. Le KPD est opposé à une république des conseils mise en oeuvre avec la participation du SPD. La décision est reportée de 48 heures. |
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À Lehe (aujourd'hui partie de Bremerhaven) (Bremen), des travailleurs du bois de l'entreprise W. Rogge entament une grève qui dure deux jours[3]. |
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À Stuttgart (Württemberg), les affrontements de groupes rebelles avec les unités de sécurité commandées par Paul Hahn, qui ont débuté le 31 mars, se prolongent jusqu'au 3 avril[4]. |
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7 avril |
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En Rhénanie-Westphalie, Carl Severing (SPD) est nommé commissaire du Reich et d'état [Reichs- und Staatskommissar] pour la région[5]. Il fait arrêter les dirigeants de la grève ou leur impose des travaux obligatoires. |
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En Bavière, le 6 avril, le Conseil central constitué le 22 février est réorganisé en tant que “Conseil central révolutionnaire provisoire” [“provisorischer revolutionärer Zentralrat”][6]. Les membres dirigeants sont Ernst Toller (USPD), Erich Mühsam, Gustav Landauer, et sept membres du Conseil d'ouvriers révolutionnaire y sont intégrés; le 8 avril Ernst Niekisch sera remplacé comme président du Conseil central par Toller. Le Conseil central désigne un Conseil de mandatés du peuple [Rat der Volksbeauftragten] de onze membres comme institution responsable devant le Conseil central. Le 7 avril, le Conseil central et le Conseil révolutionnaire d'ouvriers proclament la république des conseils de Bavière. Le Landtag et le gouvernement sont déclarés dissous, les conseils assument l'ensemble du pouvoir et le contrôle de l'administration. Cet évènement est communément désigné comme la "troisième révolution de Munich/Bavière". À cette action participent l'USPD et des anarchistes, mais pas le KPD. La veille déjà, une conférence du SPD au niveau de Bavière s'était prononcée contre l'instauration de la république des conseils. Le gouvernement en place depuis le 17 mars, dirigé par Johannes Hoffmann (SPD), se retire à Bamberg. |
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La commission de socialisation renonce à sa mission, en premier lieu à cause des conflits de compétence ayant entravé ses travaux depuis le début[7]. Le ministre de l'économie Rudolf Wissel acceptera la démission le 10. |
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À Magdeburg démarre une grève générale[8]. Les troupes du général Georg Maercker occupent la ville, des affrontements armés se produisent. L'état de siège est instauré. Le mouvement de grève est ainsi réprimé. |
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Gardes civiles à Magdeburg |
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En février 1919, le ministre de la défense Gustav Noske avait signé un document autorisant Franz Seldte à constituer à Magdeburg une garde civile [Einwohnerwehr]. Depuis décembre 1918, Seldte s'attachait à organiser une organisation regroupant des soldats revenus du front; les 20/21 septembre 1919 se tiendra l'assemblée constitutive au niveau national de l'organisation “Stahlhelm - Bund der Frontsoldaten” (“Casque d'acier - union des soldats du front”). Voici le texte du document[9]: Le détenteur de la présente, Monsieur le propriétaire d'usine lieutenant de réserve Seldte, a l'intentions de mettre en oeuvre pour Magdeburg l'enrôlement d'une garde civile à partir de toutes les couches de la population, en particulier les ouvriers, en accord avec les autorités locales et de préparer l'équipement de celle-ci à l'aide du commandement général IV, AK. La garde civile est rattachée militairement à la Gardekavallerie-Schützendivision. [Citation dans l'original ►.] |
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Mobilisation des corps-francs contre la république des conseils de Bavière |
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Bavière: En février, le ministre de la défense Gustav Noske (SPD) avait donné au colonel Franz von Epp son accord pour la formation d'un corps-franc[10]. Le 26 février, Epp arriva à Ohrdruf (Thüringen) et commença à constituer le “Corps de tirailleurs bavarois” [“Bayerisches Schützenkorps”] (le 18 avril, il sera transformé en “Brigade de tirailleurs bavaroise 21” [“Bayerische Schützenbrigade 21”], et en juin celle-ci sera intégrée dans le Commandement de groupe 4 [Gruppenkommando 4] de la Reichswehr[11]). Le 18 février, Epp quittera Ohrdruf en direction de Munich. Le 19, Rudolf von Sebottendorff sera autorisé à constituer le corps-franc “Oberland” commandé par le capitaine Josef Römer. En tout, sous le commandement du lieutenant général Ernst von Oven (cf. ci-dessous) sont rassemblés des unités de l'armée ainsi que des corps-francs de Prusse, Württemberg et Bavière d'un effectif d'environ 20 000 hommes (les chiffres oscillent entre 15 000 et 35 000)[12]. En font partie notamment, outre les unités déjà mentionnées, le Corps de tirailleurs de cavalerie de garde (nouvelle dénomination de la division de tirailleurs de cavalerie de garde, depuis le 1er avril, en rapport avec son intégration dans la Reichswehr[13]) ‑ commandée par le capitaine Waldemar Pabst ‑, le corps-franc Lützow ‑ commandé par le Major Hans von Lützow ‑, la Brigade de marine II ‑ commandée par le capitaine de corvette Hermann Ehrhardt, le corps de volontaires de Württemberg [Württembergisches Freiwilligenkorps] ‑ commandé par le major général Otto Haas, les troupes de sécurité de Stuttgart ‑ commandées par Paul Hahn. |
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Franz von Epp |
Un certain nombre de membres du corps-franc dirigé par Franz von Epp joueront un rôle important au sein du NSDAP[14]. On peut mentionner les suivants. Rudolf Heß: Il adhère au NSDAP en 1920. Après la prise du pouvoir par les national-socialistes, il occupe un poste de commandement supérieur dans l'organisation paramilitaire “escadron de protection” (“Schutzstaffel”, SS) et est désigné comme “Stellvertreter des Führers” (adjoint du Führer). Ernst Röhm: Il adhère au NSDAP en 1920. En 1924 il est chargé de la direction de l'organisation paramilitaire “section d'assaut” (“Sturmabteilung”, SA). Suite à des désaccords avec l'orientation suivie par A. Hitler il démissionne de ce poste. Il reprend la direction du SA en 1931. En 1934 il est tué au cours d'une opération déclenché par Hitler le prenant comme cible. Gregor Strasser: Il adhère au NSDAP en 1921. En 1933 il démissionne de ses responsabilités au sein du NSDAP. En 1934 il est tué au cours de l'opération déclenché par A. Hitler contre E. Röhm. Otto Strasser (frère de Gregor): Il adhère au NSDAP en 1925. Suite à des désaccords avec l'orientation suivie par A. Hitler, il quitte le parti en 1930. Après la prise du pouvoir par les national-socialistes il émigre. Il poursuit une activité de propagande dénonçant la dictature exercée par Hitler tout en diffusant l'idéologie national-socialiste. |
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von Oven: Ernst, Georg, Burghard |
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Ernst von Oven (1859‑1945) En avril 1919, le ministre de la défense G. Noske charge le général Ernst von Oven du commandement des troupes rassemblées pour faire tomber la République des conseils de Bavière. |
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Georg von Oven (1868‑1938) Le colonel Georg von Oven commande un détachement dans le cadre du corps-franc Hülsen[15]. Il est cousin d'Ernst von Oven. |
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Burghard von Oven (1861‑1934) À partir de 1915, Burghard von Oven occupe un poste au ministère de l'armée de Prusse[16]. En avril 1919, en tant que lieutenant général, il est nommé commandant de la Brigade 15 de la Reichswehr. |
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8 avril |
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À Bochum (Nordrhein-Westfalen) des troupes gouvernementales entrent dans la ville[17]. |
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À Stuttgart (Württemberg), le comité d'action met fin à la grève générale[18]. |
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8‑14 avril |
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À Berlin se tient le 2e congrès national des conseils d'ouvriers, de paysans et de soldats[19]. Y participent 264 délégués, dont 142 membres du SPD et 57 membres de l'USPD. Le KPD n'a pas participé aux élections pour le congrès. À l'ordre du jour figurent notamment la question de la structure de l'Allemagne et le système des conseils [Aufbau Deutschlands und das Rätesystem] (M. Cohen), et la socialisation de la vie de l'économie [Sozialisierung des Wirtschaftslebens] (pour K. Kautsky qui est malade, Luise Kautsky). Une motion soumise par la fraction des soldats, demandant l'instauration d'un conseil national de soldats [Reichssoldatenrat] est adoptée. À la suite d'une proposition du SPD, est décidé d'établir des chambres du travail [Kammern der Arbeit] en tant que complément socialiste de la démocratie. Tous les allemands occupant un travail, répartis selon la profession, doivent avoir droit de vote pour ces institutions, et toute loi doit nécessiter l'approbation de celles-ci. La proposition des délégués de l'USPD, de baser la structure politique et économique de l'Allemagne sur l'organisation des conseils, est rejetée. Le congrès demande l'abolition du recrutement pour les unités armées de volontaires, et l'élection des officiers par les soldats. Concernant le nouveau conseil central, l'USPD demande qu'il soit composé paritairement. Aucun accord n'est trouvé à ce sujet, 21 membres sont élus (16 SPD, 1 DDP, 2 représentant les conseils de soldats, 1 représentant les conseils de paysans, et 1 représentant des syndicats chrétiens); 7 sièges sont tenus à disposition de l'USPD. |
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9 avril |
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À Braunschweig, un comité d'action [Aktionsausschuß] est constitué présidé par August Merges (USPD)[20]. Il lance un appel à la grève générale. Les conseils d'ouvriers et de soldats se joignent au comité d'action et exigent de l'assemblée régionale la révocation de la constitution provisoire de l'état. Le SPD et les partis bourgeois organisent une contre-grève. |
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À Magdeburg (Sachsen-Anhalt), le 6 avril, le président et deux autres membres du conseil de soldats avaient été arrêtés[21]. KPD et SPD avaient appelé à une manifestation et à la grève générale, pour le 7. Des affrontements entre troupes gouvernementales et travailleurs armés s'étaient produits. Le 8, les autorités militaires instaurent l'état de siège. La nuit du 8 au 9, 9000 soldats du Corps volontaire de chasseurs de campagne [Freiwilliges Landjägerkorps] du major général Georg Maercker entrent dans la ville. Finalement la manifestation a lieu le 9, mais après la dispersion, les manifestants subissent des tirs venant des troupes de Maercker. 10 sont tués. Par la suite, les conseils d'ouvrier et de soldats de Magdeburg seront dissous. |
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Dans la Ruhr, les directions des mines et le gouvernement accordent les équipes de 7 heures[22]. |
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10 avril |
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Dans la Ruhr, entre le 10 et le 14 avril la grève mobilise avec plus de 300 000 grévistes au moins 75 % des mineurs[23]. Les syndicats se voient contraints de prendre à leur compte la revendication principale (équipes de 6 heures). |
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À Stuttgart (Württemberg), l'état de siège est levé[24]. Depuis le début des affrontements, le 31 mars, il y a 6 morts. |
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En Haute-Silésie, des affrontements entre travailleurs et troupes se produisent à Friedenshütte (Nowy Bytom, aujourd'hui partie de Ruda Śląska, en Pologne)[25]. |
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12 avril |
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À Dresde (Sachsen) un rassemblement se produit devant le ministère de la guerre, constitué d'invalides de guerre et blessés de l'hôpital militaire de la ville[26]. Ils négocient avec le ministre des affaires militaires Gustav Neuring (SPD) (cf. 10 janvier 1919). Un des soldats commandés par Neuring jette une grenade à main, des manifestants envahissent le bâtiment et trainent Neuring à l'extérieur, il est tué. |
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13 avril |
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En Saxe, le gouvernement régional instaure l'état de siège[27]. La mesure sera confirmée le 24 avril par le gouvernement du Reich. L'état de siège sera levé le 17 avril 1920. |
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En Braunschweig le gouvernement du Reich instaure l'état de siège. Le major général G. Maercker est chargé d'entrer à Braunschweig[28]. Outre son Corps volontaire de chasseurs de campagne, il dispose entre autre du corps-franc commandé par le Major Hans von Lützow et de la Brigade de Marine II, en tout environ 10 000 hommes. L'état de siège sera levé le 5 juin 1919. (Cf. le texte ►.) |
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À Düsseldorf (Nordrhein Westfalen), depuis l'entrée du corps-franc commandé par le capitaine Otto Lichtschlag dans la ville, le 28 février, des affrontements éclatent de manière répétée entre les corps-francs et les rebelles antigouvernementaux[29]. Un combat particulièrement sévère se produit le 13 avril. |
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À Munich (Bayern), une attaque menée par des parties des unités militaires stationnées sur place ainsi que par la Troupe de protection républicaine [Republikanische Schutztruppe] est mise en échec. En novembre 1918 le brigadier [Gefreiter] Alfred Seyffertitz avait créé une formation de service de sécurité volontaire qui avait été reconnue comme telle par le gouvernement le 22 novembre[30]. Par la suite elle avait été développée sous la désignation de “Republikanische Schutztruppe”. Les conseils d'ouvriers et de soldats destituent le Conseil central et confèrent le pouvoir législatif et exécutif à un Comité d'action [Aktionsausschuß] ‑ composé de 15 membres comprenant des représentants du KPD, de l'USPD et du SPD ‑ qui se prononce en faveur du programme des communistes[31]. Le Comité d'action désigne un Conseil exécutif [Vollzugsrat] de 5 membres, présidé par Eugen Leviné, et comprenant par ailleurs Max Levien et Willi Budich (sous le pseudonyme de Dietrich) pour le KPD, ainsi que Ernst Maenner et Wilhelm Duske pour l'USPD. Cet évènement est communément désigné comme la "quatrième révolution de Munich/Bavière". Un appel à la grève général est lancé[32]. En application d'une décision prise le 9 avril par le conseil central, est constituée une armée rouge sous le commandement de Rudolf Egelhofer[33]. L'armement des travailleurs et le désarmement du reste de la population est mis en oeuvre. E. Toller est favorable à l'ouverture de négociations avec le gouvernement Hoffmann, E. Leviné et Egelhofer y sont opposés. Les troupes de l'armée rouge se recrutent parmi les soldats démobilisés et des gardes ouvrières [Arbeiterwehren] formées au niveau des entreprises. Sont également inclus des prisonniers de guerre russes et italiens. L'Armée rouge atteint un effectif d'environ 10 000 hommes. Parmi les commandants se trouvent notamment le commandant suprême R. Egelhofer, le Chef de l'état-major Erich Wollenberg, le commandant des troupes de Dachau E. Toller et son adjoint Gustav Klingelhöfer. |
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14 avril |
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En Bavière, le gouvernement de J. Hoffmann (SPD) demande au gouvernement du Reich un soutien militaire en vue de la liquidation de la république des conseils de Bavière (cf. ci-dessous). Il publie un appel en vue de la formation de Gardes populaires [Volkswehren][34]: "Volontaires, en avant! Accourez pour prendre les armes!" [Citation dans l'original ►.] |
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Dans le secteur de l'industrie métallurgique de Bavière, une convention collective est signée par l'Union d'industriels bavarois de la métallurgie [Verband Bayerischer Metallindustrieller] et la Fédération de travailleurs de la métallurgie allemande [Deutscher Metallarbeiter-Verband][35]. Elle fixe la durée hebdomadaire du travail à 44 heures, alors qu'elle se situe communément à 48 heures dans le reste du pays. |
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À Bremerhaven/Geestemünde (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen) l'ensemble des équipages des navires de pêche entament une grève qui durera jusqu'au 5 mai[36]. |
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15 avril |
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En Braunschweig des négociations aboutissent à l'arrêt de la grève générale[37]. Le gouvernement locale appelle à éviter toute résistance armée (cf. ci-dessous). Le 17 avril, la ville de Braunschweig est occupée par les troupes du général G. Maercker. |
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Appel du conseil des mandatés du peuple de Braunschweig, avril 1919[38] |
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Le danger pour Braunschweig s'approche! Pour peu qu'un seul tir éclate à l'occasion de l'entrée des troupes gouvernementales, cela aura pour conséquence que s'abattra sur la ville de Braunschweig une grande effusion de sang et un destin funeste sans limites. Les travailleurs, les citoyens et toutes les personnes doivent considérer comme leur devoir le plus sacré de ne pas opposer de résistance aux troupes qui approchent. Afin qu'aucun tir n'éclate, intentionnellement ou pas, il est nécessaire qu'immédiatement soient remises toutes les armes qui se trouvent en possession de personnes individuelles. Respectez cette mise en garde! Que personne ne garde une arme à la maison! Chaque arme se trouvant entre des mains non compétentes peut signifier le désastre pour la ville entière. Encore une fois, remettez chaque arme! Remettez les armes à la préfecture de police, Münzstraße, et dans les casernes! Suivez immédiatement cette mise en garde! N'attendez pas une minute! Remettez toutes les armes! [Citation dans l'original ►.] |
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16 avril |
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À Brême (Bremen), débute la grève générale[39]. Y participent les travailleurs des chantiers navals, de la centrale de gaz, des tramways, et autres. |
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En Bavière, l'armée rouge remporte un succès en repoussant les troupes gouvernementales à Dachau[40]. |
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17 avril |
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Le gouvernement publie une loi instaurant un jour férié pour célébrer l'"idée de la paix mondiale, de la Société des Nations et de la protection internationale des travailleurs"; pour l'année 1919 la date est fixée au 1er mai. (Cf. le texte ►.) Les tentatives ultérieures de maintenir de façon permanente le 1er mai comme journée fériée n'aboutiront pas[41]. Ce n'est qu'en Braunschweig, Lübeck, Saxe et Schaumburg-Lippe que la meure perdurera au-delà de 1922. |
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Versions successives de la loi concernant le 1er mai[42] |
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Le 29 mars, le groupe SPD à l'Assemblée nationale décide de demander au gouvernement que le 1er mai 1919 soit déclaré comme journée fériée et qu'y soient associées les revendications concernant la libération par l'Allemagne de tous les prisonniers russes ainsi que celle des prisonniers allemands détenus par les puissances vainqueurs. Le 7 avril, le sous-secrétaire d'état Theodor Lewald soumet au gouvernement un projet de loi en ce sens: Le 1er mai est considéré, dans le sens des stipulations juridiques au niveau du Reich et des Länder comme jour férié universel. [Citation dans l'original ►.] Le 10 avril, est présentée une version remaniée: Le 1er mai est déclaré jour de fête nationale. [...] Le moment est maintenant venu, de satisfaire les souhaits idéels des masses populaires, de pouvoir une fois par an fêter une journée en honneur des grandes idées du bienêtre des travailleurs et de la paix des peuples. [...] Né de la détresse et des souhaits tempétueux de cette époque grave, le jour férié mondial qui va être introduit par la république du Reich allemand doit constituer un signal pour tous les peuples, pour qu'ils cherchent leur mouvement ascendant uniquement par les voies de la culture et civilité en progrès. [Citation dans l'original ►.] Ce texte est effectivement soumis à l'Assemblée nationale. Suite à des désaccords apparaissant durant la discussion, le 15 avril, DDP et SPD introduisent une proposition différente qui sera adoptée. |
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Intervention d'Eduard David (SPD), ministre sans portefeuille, à l'Assemblée nationale, 15 avril 1919 (extraits)[43] |
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Nous demandons un jour férié universel qui doit être dédié aux idéaux élevés de la protection internationale des travailleurs, et de la paix mondiale. Conformément au caractère international de ce jour, sa conversion en journée fériée mondiale doit être visée. Comme jour approprié, la proposition vise le 1er mai. Le 1er mai est un jour de fête naturelle depuis de temps immémoriaux, il porte en lui un idéal culturel élevé: la libération de la corvée d'un temps de travail excessif, en tant que prémisse pour une existence de culture élevée. Le développement économique capitaliste moderne menaçait des millions d'hommes d'atteinte à la santé et d'un état d'asservissement personnel. Contre cela s'est dressée la volonté des masses travailleuses éveillées à la conscience de culture. La loi des moeurs de Kant, selon laquelle l'homme ne doit pas abuser de ses semblables comme pure moyen pour arriver à une fin, s'efforçait d'obtenir reconnaissance. Ces idées élevées étaient à la base de la revendication de la journée de huit heures. La révolution, d'un seul coup, a apporté aux masses travailleuses allemandes la satisfaction de cette revendication. Mais cette revendication, comme toutes les autres revendications sociopolitiques, doit être assurée aussi internationalement. Le 1er mai, jusqu'ici jour férié de lutte des masses travailleuses prolétariennes, doit maintenant devenir un jour de fête universel du peuple. Le sentiment d'égalité des droits et d'égalité de statut social de tous les serviteurs de la communauté du peuple doit être cultivé à cette occasion. Des conflits acharnés sont encore à l'oeuvre entre partis et couches dans notre peuple. Mais la volonté sérieuse de surmonter les contradictions sur la base politique nouvelle, devrait être favorisée par toutes les parties et mise en avant le 1er mai. Un 1er mai fêté dans cet esprit serait un jour de fête du peuple au sens le plus noble du terme. Et encore un deuxième idéal est visé par le 1er mai: l'idéal d'une communauté durable des peuples. C'est aussi pour cela que les masses travailleuses de tous les pays ont manifesté depuis des décennies, le 1er mai. La revendication d'une paix mondiale durablement assurée est devenue aujourd'hui une des revendications le plus urgentes et brulantes de la politique internationale. [...] Le peuple allemand dans sa majorité écrasante est uni dans la volonté de ne plus admettre une guerre. Cependant il en est autrement avec les peuples vainqueurs. Là, sont à l'oeuvre des représentants de la politique de force. Si leurs projets venaient à exécution, alors une paix mondiale durable serait impossible. Uniquement sur la base d'une paix juste, acceptable aussi pour le peuple allemand, peut être créée la garantie de sa durabilité. Cette volonté résolue de l'ensemble du peuple allemand, le 1er mai doit permettre d'en faire prendre conscience à tous les ennemis d'une paix des peuples durable. [Citation dans l'original ►.] |
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Intervention de Karl Hildenbrand (SPD), à l'Assemblée nationale, 15 avril 1919 (extraits)[44] |
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[...] Nous aurions souhaité que tous les partis bourgeois acceptent en commun avec nous la proposition de loi du gouvernement. Pa là nous aurions obtenu que pour les masses travailleuses serait devenu caduc tous motif pour utiliser encore dans l'avenir la voie de la lutte pour faire du 1er mai un jour férié mondial universel. [...] Nous regrettons éminemment qu'il n'a pas été possible d'arriver à l'acceptation unanime dans cette enceinte de la proposition de loi du gouvernement, sans débats sur l'essentiel, et nous regrettons que nous sommes contraints de nous entendre avec les autres partis sur la voie du compromis, pour amener une majorité pour la détermination par voie législative du 1er mai comme jour férié. Pour nous, dans la période actuelle au cours de laquelle la participation de l'ensemble du peuple est nécessaire et toute désunion du peuple est le danger le plus grand pour notre reconstruction, l'important est de bénéficier aussi du 1er mai comme moyen d'unification et de rassemblement de l'ensemble du peuple. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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19 avril |
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À Braunschweig est formée une garde civile régionale [Landeseinwohnerwehr][45]. |
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20 avril |
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À Brême (Bremen) la population hostile aux travailleurs en grève entame une contre-grève, les entreprises, commerces, cinémas, théâtres sont fermés, les médecins y participent également[46]. |
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22 avril |
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À Munich (Bayern), la grève générale est levée[47]. |
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23 avril |
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En Saxe, par voie de décret d'urgence [Notverordnung] le président du Reich instaure l'état de siège. La mesure sera publiée le 26 avril.. Le 13 avril 1920, l'état de siège sera levé avec effet rétroactif au 16 mars 1920. (Cf. le texte ►.) |
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À Brême (Bremen), par voie de décret d'urgence [Notverordnung] le président du Reich instaure l'état de siège à Brême et Vegesack. La mesure sera publiée le 26 avril. L'état de siège sera levé le 9 septembre. (Cf. le texte ►.) |
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À Hambourg, le commandant de Grand-Hambourg, Walther Lamp'l (SPD), instaure l'état de siège à Hambourg, Altona et Wandsbek. La mesure sera confirmée par le gouvernement du Reich le 24 avril. (Cf. le texte ►.) |
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25 avril |
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Le ministre de la défense G. Noske publie un décret constituant la base pour la formation d'organisations d'autoprotection civile [bürgerliche Selbstschutzorganisationen] (couramment appelées Einwohnerwehren)[48]. Notamment, à l'occasion du congrès de représentants des étudiants et des professeurs d'université à Berlin, le 29 avril, Noske appelle les étudiants à rejoindre immédiatement les corps de volontaires et l'armée[49]. |
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En Bavière, le gouvernement Hoffmann instaure la loi martiale à l'est du Rhin, sur la base de la loi sur l'état de guerre du 31 juillet 1914[50]. La loi martiale sera levée par un décret du 19 juillet avec effet au 1er aout. |
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En Haute-Silésie, une manifestation se déroule à Gleiwitz[51]. Elle est réprimée par le corps-franc commandé par Hubertus von Aulock. Il y a des morts parmi les manifestants. Le KPD appelle à préparer une nouvelle grève générale dans la région. Des grèves se développent effectivement d'abord à Gleiwitz (Gliwice, aujourd'hui en Pologne), le lendemain à Zaborze (aujourd'hui partie de Zabrze, en Pologne) et Königshütte (Chorzów, aujourd'hui en Pologne). Durant les jours suivants, le mouvement s'étendra aux mines de la région. |
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26 avril |
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À Brême (Bremen) se produisent des heurts entre grévistes et briseurs de grève dans le secteur du tramway[52]. Le service reprend temporairement mais cesse rapidement de nouveau. La centrale de gaz reprend son fonctionnement, bien que ses travailleurs poursuivent la grève. Les commerces d'alimentation rouvrent. |
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27 avril |
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À Brême (Bremen), la grève générale prend fin, les centrales produisent gaz et électricité, le tramway reprend le service[53]. |
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À Munich (Bayern), une assemblée des conseils d'entreprise et de soldats rejette la motion de confiance soumise par le comité d'action[54]. Celui-ci démissionne en bloc. E. Toller prend la direction d'un comité d'action [Aktionsausschuß] provisoire. Il entame des négociations avec le gouvernement Hoffmann, mais n'accepte pas l'exigence formulée de capitulation sans conditions. |
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28 avril |
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Dans la Ruhr le gouvernement peut considérer que le mouvement est vaincu[55]. |
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À Munich (Bayern), les conseils d'entreprise et de soldats élisent un nouveau comité d'action dont font partie ni les communistes ni E. Toller[56]. L'armée rouge ne reconnait pas son autorité et le gouvernement Hoffmann refuse de négocier avec lui. |
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29 avril |
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En Haute-Silésie, la centrale de Zaborze (aujourd'hui partie de Zabrze, en Pologne) est occupée militairement, l'homme de confiance ‑ qui est membre du KPD ‑ est arrêté. Le commissaire d'état Prusse Otto Hörsing (SPD) publie deux décrets réquisitionnant les travailleurs du district Oppeln (Opole, aujourd'hui en Pologne) pour maintenir en marche les centrales, moyens de transport et usines sidérurgiques. |
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Le chef d'état-major du VIe corps d'armée, le major Ernst Hesterberg, s'entretient avec O. Hörsing et le pousse à signer les deux décrets préparés par le commandement général (cf. ci-dessus)[57]. Selon le récit de Hesterberg à ce sujet, Hörsing hésite, argumentant que les décrets se tourneraient "contre tout son passé social-démocrate" et que lui-même avait été objet d'une amende pour avoir distribué des papiers appelant à une grève. Toujours selon Hesterberg, Hörsing finit par changer d'avis sous l'influence de Heinrich Löffler ‑ membre de la direction de la Fédération des mineurs d'Allemagne à Kattowitz ‑ et du commissaire d'état pour la région industrielle de Westfalen, Carl Severing (SPD) qui a été déplacé temporairement en Haute-Silésie. Et Hesterberg commente[58]: Avec un commissaire d'état comme Hörsing, dans de tels moments, on peut travailler bien sur le plan militaire. Ce qui est laborieux, au préalable, c'est de lui faire oublier ses scrupules politiques. [Citation dans l'original ►.] |
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30 avril |
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À Munich (Bayern), des soldats de la garde rouge fusillent sept membres de l'organisation Thule Gesellschaft[59]. Cette organisation avait été formée en aout 1918 par Rudolf von Sebottendorff et constitue l'un des piliers du mouvement national-socialiste. pour dissuader l'avance des troupes gouvernementales. Des troupes gouvernementales conquièrent Dachau, le point d'appui principal de l'armée rouge[60]. |
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Mai |
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À Bremerhaven/Geestemünde (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen), 83 travailleurs des chantiers navals entament une grève qui durera deux jours[61]. |
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1er mai |
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À Munich (Bayern), le comité d'action se dissout[62]. |
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Des troupes gouvernementales entrent à Munich[63]. Le 2 mai, la ville est occupée, mais dans certains quartiers les combats se prolongeront jusqu'au 8[64]. La campagne de représailles mise en oeuvre par les troupes gouvernementales fera environ 1200 victimes. Egelhofer est assassiné. E. Leviné sera condamné à mort et exécuté en juin. E. Toller sera condamné à cinq ans d'incarcération en juillet. Max Levien réussira à s'échapper[65].
La
politique vue à travers l'expression artistique: |
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Le 1er mai est déclaré jour férié. Cependant, à Berlin, dans les conditions de l'état de siège, les actions restent limitées. Le KPD notamment reste sur ses gardes et évite d'exposer ses dirigeants[66]. En Haute-Silésie, l'état de siège est levé pour la durée de la journée[67]. Des manifestations rassemblent environ 50 000 personnes à Hindenburg (Zabrze, aujourd'hui en Pologne), 20 000 à Beuthen (Bytom, aujourd'hui en Pologne), 10 000 à Gleiwitz (Gliwice, aujourd'hui en Pologne). |
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3 mai |
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En Haute-Silésie, se déroulent des manifestations à l'occasion de l'anniversaire de la constitution de Pologne, de 1791[68]. Est exprimée la revendication visant à "la rédemption de Prusse et la réunion avec nos frères de sang". [Citation dans l'original ►.] Près des trois quarts des mines, avec 80 000 travailleurs, sont en grève. |
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5 mai |
• |
À Leipzig (Sachsen) se tient une session du Grand conseil[69]. Sur initiative du KPD, il adopte une résolution selon laquelle, en cas d'entrée des troupes gouvernementales dans la ville, la grève générale sera déclenchée. |
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7 mai |
• |
À Leipzig (Sachsen) se tient une session plénière du conseil municipal [Stadtverordnete][70]. Des membres de l'USPD soumettent une motion visant à la levée, pour la ville, de l'état de siège instauré en Saxe le 13 avril. La motion est adoptée sous une forme modifiée. |
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• |
Le ministre de la défense G. Noske charge le major général Georg Maercker d'occuper Leipzig[71]. Parmi les unités mises à sa disposition, atteignant un effectif de 18 000 hommes, figurent son propre Corps volontaire de chasseurs de campagne, l'unité commandée par Georg v. Oven comme partie du corps-franc Hülsen, une formation du Corps de tirailleurs de terre du major général Dietrich von Roeder. |
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9‑10 mai |
• |
En réaction au déplacement des troupes gouvernementales venant de Halle en direction de Leipzig (Sachsen), des tracts appelant à la grève générale sont diffusés[72]. Le présidium du Grand conseil publie une déclaration sous le titre "Tromperie vis-à-vis des travailleurs": [...] L'appel à la grève générale n'émane pas de la direction du Grand conseil d'ouvriers et de soldats. Il appelle les travailleurs à ne pas se laisser embrouiller et à ne suivre que les appels de leurs instances autorisées [...] Il n'y a point de troupes de Noske. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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10 mai |
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À Braunschweig les corps-francs quittent la ville[73]. |
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• |
En Haute-Silésie, le commissaire du Reich et de l'état O. Hörsing décrète l'interdiction libellée comme suit[74]: de débattre en public où d'écrire dans la presse, sur la question de la séparation de la Haute-Silésie vis-à-vis du Reich allemand ou de l'établissement de son autonomie. [Citation dans l'original ►.] (Cf. 21 janvier 1919.) |
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11 mai |
• |
À Leipzig (Sachsen), les troupes commandées par le major général G. Maercker occupent la ville[75]. L'action militaire est dirigée en premier lieu contre la garde de sécurité dont dispose le conseil d'ouvriers et de soldats. Maercker instaure la loi martiale, dissout le conseil d'ouvriers et fait procéder à de nombreuses arrestations. |
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13 mai |
• |
À Leipzig (Sachsen), le général G. Maercker constitue un régiment de volontaires temporaires [Zeitfreiwilligenregiment] composé en grande partie par des étudiants de l'université de Leipzig et des fonctionnaires et employés de la ville[76]. Le 23 mai, ce régiment comptera 2000 hommes. |
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14 mai |
• |
À Brême (Bremen) l'état de siège instauré le 23 avril dans Vegesack est levé. (Cf. le texte ►.) |
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15 mai |
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En Haute-Silésie débute un mouvement de grève des mineurs dans le district de Rybnik (aujourd'hui en Pologne), avec pour revendication le rattachement à la Pologne[77]. Il se prolonge jusqu'au 23 mai. Des affrontements avec la police et unités de protection des frontières entrainent 23 morts. |
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17 mai |
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À Stettin (Pommern) (Szczecin, aujourd'hui en Pologne) est instauré l'état de siège. (Cf. les textes ► ►.) |
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2 juin |
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À Bremerhaven/Geestemünde/Lehe (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen), les 130 employés de 13 entreprises du secteur de la construction et de la charpente [Bau- und Zimmererhandwerk] entament une grève qui durera jusqu'au 11 juin[78]. |
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3 juin |
• |
E. Leviné est condamné à mort[79]. Il avait été arrêté le 13 mai suite à une dénonciation par un indicateur. Il sera exécuté le 5 juin. Le 6 juin sera organisé à Berlin et dans le pays une grève générale de 24 heures en signe de protestation. |
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5 juin |
• |
En Braunschweig l'état de siège instauré le 13 avril est levé. (Cf. le texte ►.) |
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10‑15 juin |
• |
À Weimar (Thüringen) se tient un congrès du SPD[80]. |
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19 juin |
• |
À Bremerhaven/Geestemünde (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen) les vanniers [Korbmacher] dans les ports de pêche entament des mouvements de grève qui dans certains cas dureront 26 semaines[81]. |
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20 juin |
• |
Les ministres membres du DDP renoncent à leurs postes, au motif de l'opposition de leur parti au Traité de Versailles. Le chancelier Philipp Scheidemann (SPD) lui-même est hostile au traité. Le gouvernement démissionne. Un nouveau gouvernement est formé le lendemain, le SPD occupant toujours le poste de chancelier (Gustav Bauer). En octobre des ministres DDP entreront de nouveau au gouvernement. |
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21 juin |
• |
En Oldenburg, après l'entrée en vigueur, le 17 juin, de la constitution, est formé un gouvernement de quatre membres, auquel participent le DDP, le Zentrum et le SPD[82]. |
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21‑22 juin |
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À Mannheim (Baden) des mouvements de protestation contre la cherté des denrées alimentaires ont lieu[83]. Durant des affrontements avec la police, il y a 12 morts. |
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23 juin |
• |
À Hambourg, la population découvre l'utilisation de viandes avariées dans une fabrique de conserves. Un mouvement de protestation se développe. |
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24 juin |
• |
À Hambourg, le commandant de Grand-Hambourg Walther Lamp'l (SPD), après avoir instauré le 20 juin l'état de siège dans la zone portuaire [Freihafengebiet] de Hambourg, instaure l'état de siège à Hambourg, Altona et Wandsbek. La mesure sera confirmée par le gouvernement du Reich le 30 juin et publiée le 11 juillet. (Cf. les textes ► ► ►.) |
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• |
À Berlin, une grève des cheminots du district de Berlin paralyse le trafic, au-delà de la région[84]. |
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25 juin |
• |
Le ministre de la défense du Reich G. Noske publie un décret ordonnant de réprimer les révoltes par la force armée (cf. ci-dessous). |
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• |
À Hambourg, au cours du mouvement de protestation déclenché le 23 juin, des manifestants occupent l'hôtel de ville[85]. Le commandant de la ville, W. Lamp'l charge 150 membres de la Section de garde volontaire Bahrenfeld [Freiwillige Wachabteilung Bahrenfeld] de réinvestir le bâtiment. Il y a un mort. |
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• |
W. Lamp'l occupera d'aout à novembre 1919 le poste de commissaire du Reich pour Grand-Hambourg[86]. À Altona, il dirigera l'administration de la police à partir de 1921, puis l'administration du port à partir de 1923, ainsi qu'entre autre l'office du travail [Arbeitsamt]. |
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• |
À Geestemünde (aujourd'hui Bremerhaven) (Bremen) les travailleurs des moulins entament une grève qui durera trois jours[87]. |
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Ordre du ministre de la défense Gustav Noske (SPD), 25 juin 1919[88] |
• |
Les insurrections à Hambourg, les actes subversifs et les excès durant des grèves à Berlin et d'autres localités m'amènent à l'ordre suivant: 1. Les insurrections doivent être écrasées le plus promptement par tous le moyens, si nécessaire par l'usage sans ménagement, de la force des armes. 2. En cas de grèves dans des entreprises d'utilité publique, dont la continuation est vitale pour la communauté, le fonctionnement peut être maintenu par les moyens de la force militaire. La liberté du travail doit être protégée partout. 3. Dans le cas de grèves sur les chemins de fer, l'accomplissement des transports nécessaires doit être obtenu si nécessaire par l'usage de la force des armes. Je me réserve la possibilité d'instaurer la loi martiale renforcée contre des insurrectionnels. [Citation dans l'original ►.] |
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26 juin |
• |
À Berlin, le conseil exécutif est temporairement arrêté par des soldats du Corps de tirailleurs de cavalerie de garde[89]. Le ministre de la défense G. Noske interdit la grève des chemins de fer à Berlin et décrète la réquisition pour le travail, sur la base de la de Prusse sur l'état de siège du 4 juin 1851. |
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27 juin |
• |
Des mouvements de grève se développent dans les secteurs des chemins de fer et de la poste[90]. La Fédération générale des cheminots [Allgemeiner Eisenbahnerverband] pose des revendications salariales en rapport avec les prix élevés des denrées alimentaires. Le 27 juin débutent des négociations entre le gouvernement de Prusse et les syndicats des chemins de fer. Le gouvernement envisage des mesures de subventions[91]. La direction de la grève de la fédération des cheminots déclare qu'elle "persistera dans la grève jusqu'à ce que ses revendications [soient] satisfaites totalement" ["so lange im Streik zu verharren, bis ihre Forderungen restlos erfüllt [seien]"][92]. Hugo Haase et Wilhelm Dittmann, au nom de l'USPD, assurent le chancelier que l'USPD est opposé à l'éventualité d'une grève générale[93]. |
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28 juin |
• |
La Conférence de Paix de Paris siège depuis le début de l'année, sous la présidence de la France et avec la participation de délégués de 32 états[94]. Aucun représentant des pays vaincus n'est admis. La teneur des décisions est dominée par le "conseil des quatre" composé du président US et des chefs de gouvernement de France, Grande-Bretagne et Italie. Le "Traité de Versailles" est signé le 28 juin, par l'Allemagne et 26 Puissances alliées et associées[95]. Les USA ne le ratifieront pas. L'Allemagne perd un septième de son territoire et un dixième de sa population, un tiers de ses ressources en charbon et les trois quarts de ses ressources en minerai de fer. La Haute-Silésie, Posen et la majeure partie de la Prusse orientale sont rattachés à la Pologne. L'Alsace-Lorraine est rattachée à la France. La Sarre restera 15 ans sous contrôle de la Société des Nations, puis sera effectué un référendum. Les territoires à l'ouest du Rhin restent démilitarisés et occupés durant 5, 10, 15 ans. L'Allemagne perd toutes ses colonies. |
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Traité de Versailles, 28 juin 1919 - conditions de paix (extraits)[96] |
• |
Les États-Unis d'Amérique, l'Empire britannique, la France, l'Italie et le Japon, Puissances, désignées dans le présent traité comme les principales puissances alliées et associées, La Belgique, la Bolivie, le Brésil, la Chine, Cuba, l'Équateur, la Grèce, le Guatémala, Haïti, l'Hedjaz, le Honduras, le Libéria, le Nicaragua, le Panama, le Pérou, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, l'État serbe-croate-slovène, le Siam, la Tchéco-Slovaquie et l'Uruguay, Constituant avec les principales puissances ci-dessus les puissances alliées et associées, D'une part; Et l'Allemagne, D'autre part; Considérant qu'à la demande du Gouvernement impérial allemand, un armistice a été accordé à l'Allemagne le 11 novembre 1918 par les principales puissances alliées et associées afin qu'un traité de paix puisse être conclu avec elle; Considérant que les puissances alliées et associées sont également désireuses que la guerre, dans laquelle elles ont été successivement entraînées, directement ou indirectement, et qui a son origine dans la déclaration de guerre adressée le 28 juillet 1914 par l'Autriche-Hongrie à la Serbie, dans les déclarations de guerre adressées par l'Allemagne le 1er Août 1914 à la Russie et le 3 Août 1914 à la France, et dans l'invasion de la Belgique, fasse place à une Paix solide, juste et durable; [...] ont convenu des dispositions suivantes : À dater de la mise en vigueur du présent traité, l'état de guerre prendra fin. [Citation dans le texte officiel en allemand ►.] |
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Traité de Versailles, 28 juin 1919 - Clauses militaires, navales et aériennes (extraits)[97] |
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En vue de rendre possible la préparation d'une limitation générale des armements de toutes les nations, l'Allemagne s'engage à observer strictement les clauses militaires, navales et aériennes ci-après stipulées. [...] Toutes les clauses militaires, navales et aéronautiques qui sont contenues dans le présent traité et pour l'exécution desquelles une limite de temps a été fixée, seront exécutées par l'Allemagne sous le contrôle de Commissions interalliées spécialement nommées à cet effet par les principales puissances alliées et associées. [Citation dans le texte officiel en allemand ►.] |
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Traité de Versailles, 28 juin 1919 - Réparations (extraits)[98] |
• |
Les Gouvernements alliés et associés déclarent et l'Allemagne reconnaît que l'Allemagne et ses alliés sont responsables, pour les avoir causés, de toutes les pertes et de tous les dommages subis par les Gouvernements alliés et associés et leurs nationaux en conséquence de la guerre, qui leur a été imposée par l'agression de l'Allemagne et de ses alliés. Les Gouvernements alliés et associés reconnaissent que les ressources de l'Allemagne ne sont pas suffisantes en tenant compte de la diminution permanente de ces ressources qui résulte des autres dispositions du présent traité, pour assurer complète réparation de toutes ces pertes et de tous ces dommages. [Citation dans le texte officiel en allemand ►.] |
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Traité de Versailles, 28 juin 1919 - Travail (extraits)[99] |
• |
Attendu que la Société des Nations a pour but d'établir la paix universelle, et qu'une telle paix ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale; Attendu qu'il existe des conditions de travail impliquant pour un grand nombre de personnes l'injustice, la misère et les privations, ce qui engendre un tel mécontentement que la paix et l'harmonie universelles sont mises en danger, et attendu qu'il est urgent d'améliorer ces conditions : par exemple, en ce qui concerne la réglementation des heures de travail, la fixation d'une durée maxima de la journée et de la semaine de travail, le recrutement de la main-d'oeuvre, la lutte contre le chômage, la garantie d'un salaire assurant des conditions d'existence convenables, la protection des travailleurs contre les maladies générales ou professionnelles et les accidents résultant du travail, la protection des enfants, des adolescents et des femmes, les pensions de vieillesse et d'invalidité, la défense des intérêts des travailleurs occupés à l'étranger, l'affirmation du principe de la liberté syndicale, l'organisation de l'enseignement professionnel et technique et autres mesures analogues; Attendu que la non adoption par une nation quelconque d'un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d'améliorer le sort des travailleurs dans leurs propres pays; Les hautes parties contractantes, mues par des sentiments de justice et d'humanité aussi bien que par le désir d'assurer une paix mondiale durable, ont convenu ce qui suit : Il est fondé une organisation permanente chargée de travailler à la réalisation du programme exposé dans le préambule. Les membres originaires de la Société des Nations seront membres originaires de cette organisation, et, désormais, la qualité de membre de la Société des Nations entraînera celle de membre de ladite organisation. L'organisation permanente comprendra : 1. Une conférence générale des représentants des membres; 2. Un bureau international du travail sous la direction du Conseil d'administration prévu à l'article 393. [...] Les hautes parties contractantes, reconnaissant que le bien-être physique, moral et intellectuel des travailleurs salariés est d'une importance essentielle au point de vue international, ont établi pour parvenir à ce but élevé, l'organisme permanent prévu à la section I et associé à celui de la Société des Nations. Elles reconnaissent que les différences de climat, de moeurs et d'usages, d'opportunité économique et de tradition industrielle rendent difficile à atteindre, d'une manière immédiate, l'uniformité absolue dans les conditions du travail. Mais, persuadées qu'elles sont que le travail ne doit pas être considéré simplement comme un article de commerce, elles pensent qu'il y a des méthodes et des principes pour la réglementation des conditions du travail que toutes les communautés industrielles devraient s'efforcer d'appliquer, autant que les circonstances spéciales dans lesquelles elles pourraient se trouver, le permettraient. Parmi ces méthodes et principes, les suivants paraissent aux hautes parties contractantes être d'une importance particulière et urgente : 1. Le principe dirigeant ci-dessus énonce que le travail ne doit pas être considéré simplement comme une marchandise ou un article de commerce. 2. Le droit d'association en vue de tous objets non contraires aux lois, aussi bien pour les salariés que pour les employeurs. 3. Le payement aux travailleurs d'un salaire leur assurant un niveau de vie convenable tel qu'on le comprend dans leur temps et dans leur pays. 4. L'adoption de la journée de huit heures ou de la semaine de quarante-huit heures comme but à atteindre partout où il n'a pas encore été obtenu. 5. L'adoption d'un repos hebdomadaire de vingt-quatre heures au minimum, qui devrait comprendre le dimanche toutes les fois que ce sera possible. 6. La suppression du travail des enfants et l'obligation d'apporter au travail des jeunes gens des deux sexes les limitations nécessaires pour leur permettre de continuer leur éducation et d'assurer leur développement physique. 7. Le principe du salaire égal, sans distinction de sexe, pour un travail de valeur égale. 8. Les règles édictées dans chaque pays au sujet des conditions du travail devront assurer un traitement économique équitable à tous les travailleurs résidant légalement dans le pays. 9. Chaque État devra organiser un service d'inspection, qui comprendra des femmes, afin d'assurer l'application des lois et règlements pour la protection des travailleurs. Sans proclamer que ces principes et ces méthodes sont ou complets, ou définitifs, les hautes parties contractantes sont d'avis qu'ils sont propres à guider la politique de la Société des Nations et que, s'ils sont adoptés par les communautés industrielles qui sont membres de la Société des Nations, et s'ils sont maintenus intacts dans la pratique par un corps approprié d'inspecteurs, ils répandront des bienfaits permanents sur les salariés du monde. [Citation dans le texte officiel en allemand ►.] |
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Traité de Versailles, 28 juin 1919 - Arrangement (extraits)[100] |
• |
Arrangement entre les États-Unis d'Amérique, la Belgique, l'Empire Britannique et la France d'une part et l'Allemagne de l'autre, concernant l'occupation militaire de la Rhénanie Sur la base des pouvoirs qui leur ont été conférés par leurs gouvernements, les signataires, conformément à l'article 432 du traité de paix signé aujourd'hui, sont convenus des dispositions suivantes: Article 1. Conformément aux articles 428 ff du traité signé aujourd'hui les forces armées des puissances alliées et associées, à titre de gage pour l'accomplissement par l'Allemagne du dit traité, maintiennent sous occupation les territoires allemandes (telle que cette occupation a été déterminée par l'article 5 de l'accord d'armistice du 11 novembre 1918 et étendue par l'accord additionnel du 16 janvier 1919). Aucun corps de troupes allemand, à l'exception des prisonniers de guerre en cours d'acheminement de retour, n'a accès aux territoires occupés, ni même en circulation de transit, cependant des forces de police, en nombre déterminé par les puissances alliées et associées, peuvent être conservées dans ces territoires aux fins du maintien de l'ordre. Article 2 Est instaurée une administration civile sous la dénomination de "Haute-Commission interalliée de Rhénanie", qui est dénommée dans ce qui suit comme "Haute-Commission"; elle est, si l'accord ne contient pas de dispositions contraires, le représentant suprême des puissances alliées et associées dans les territoires occupés. Elle se compose de quatre membres en tant que représentants de la Belgique, de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis. [...] [Citation dans le texte officiel en allemand ►.] |
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30 juin |
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À Potsdam (Brandenburg), le conseil d'ouvriers et de soldats cesse son activité, du fait que l'assemblée municipale n'accorde plus de ressources financières[101]. |
|
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