Allemagne 1918‑1939

Mai 1933‑décembre 1939

Écrit:
janvier 2013


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1933 (mai-décembre)

 

1er mai

 

Conformément à la loi du 10 avril, est célébrée la fête du travail national [Feiertag der nationalen Arbeit][1]. Adolf Hitler prononce un discours à l'occasion d'un rassemblement organisé à Berlin. L'ADGB appelle les travailleurs à participer aux festivités. (Cf.  .)

 

 

2 mai

 

Dans toute l'Allemagne, la SA et le SS occupent les locaux des syndicats libres, les bureaux, banques, journaux[2]. Les dirigeants sont arrêtés, les biens confisqués, les unions dissoutes.

 

 

3 mai

 

Les syndicats chrétiens s'intègrent au “comité d'action pour la protection du travail allemand” (“Aktionskomitee zum Schutz der Deutschen Arbeit”) dirigé par Robert Ley[3]. Cf. ci-dessous un article paru dans le Zentralblatt der Christlichen Gewerkschaften Deutschlands (Journal central des syndicats chrétiens d'Allemagne). Le DGB et le Hirsch-Dunckersche Gewerkschaftsring suivront la même démarche, le 4 mai[4].

 

 

Bernhard Otte, "Nouvelles voies et nouveaux objectifs" ["Neue Wege und neue Ziele"] (in: Zentralblatt der Christlichen Gewerkschaften Deutschlands), 15 mai 1933 (extraits)[5]

 

[...] la volonté déterminée et sincère du chancelier du Reich et des instances et personnes qu'il a commissionnées, de mettre en oeuvre les mesures en vue de l'organisation du front du travail allemand, de même que la volonté sociale ainsi que la volonté que les travailleurs dans l'état nouveau ne soient pas lésés ‑ su tout cela il n'y a aucun doute. Certes pas d'un jour à l'autre, mais à travers un développement assuré et organique sera créé le mouvement syndical nouveau unitaire, lié solidement à la fois à l'état et au peuple, un mouvement avec des tâches nouvelles et grandes. Les souhaits de certains fauteurs de trouble allant dans le sens de jouir d'une entière liberté dans la fixation des conditions de salaire et de travail, ne se réaliseront pas. Devant nous se tient un état nouveau, créé par le soulèvement national. Cet état veut permettre à toutes les couches et professions du peuple à se mettre en valeur et se développer puissamment. Les droits des différentes couches du peuple devront être préservés de façon juste et sociale, cela cependant sur la base d'un rejet catégorique au plus haut point de la lutte de classe et d'une position sur le plan international qui ne partirait pas des intérêts du peuple allemand. Dans la nouvelle idée de l'état se trouve fondé le fait que tous les évènements de la vie sociale sont intégrés dans l'état comme un tout. Les organisations économiques, elles aussi, font partie de la vie d'état dans son ensemble et doivent s'insérer dans le tout. [...]

Qu'on n'ait pas procédé contre nous de la même manière que contre les syndicats libres, cela tient à la reconnaissance de notre lutte contre le marxisme. Mais en même temps cela se produisit sous l'hypothèse que nous soumettions volontairement et sans condition à Adolf Hitler et au Comité d'action pour la protection du travail allemand, commissionné par lui. [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

4 mai

 

Le comité exécutif [Vorstand] du SPD élu par la conférence nationale qui s'était tenue le 26 avril, se réunit[6]. Trois de ses membres sont désignés pour constituer une direction à l'étranger: Otto Wels, Siegmund Crummenerl, Friedrich Stampfer; suivront également Hans Vogel, Erich Ollenhauer et Paul Hertz. Après un passage en Saarbrücken, il sera finalement décidé, le 21 mai, d'instaurer à Prague le comité exécutif en exil, désigné par l'acronyme Sopade.

Des membres du comité exécutif émigrent en outre Siegfried Aufhäuser, Karl Böchel, Georg Dietrich, Marie Juchacz, Erich Rinner, Wilhelm Sollmann, Emil Stahl.

La direction du Sopade sera constitué de O. Wels, H. Vogel, S. Crummenerl, P. Hertz, E. Ollenhauer, E. Rinner (jusqu'en automne 1933 encore clandestinement en Allemagne) et F. Stampfer.

Le groupe du comité exécutif restant à Berlin comprend notamment Paul Löbe, Ernst Heilmann, Wilhelm Hoegner et Johannes Stelling[7].

 

 

5 mai

 

Un traité de neutralité avait été conclu entre l'Allemagne et l'URSS le 24 avril 1926, puis prolongé pour une durée de trois ans le 24. Juni 1931. Cette prolongation est ratifiée le 5 mai[8].

 

 

10 mai

 

Se tient le premier congrès du Front du travail allemand (Deutsche Arbeitsfront, DAF), placé sous la direction de Robert Ley[9]. Le DAF remplace les syndicats et s'approprie leurs biens.

 

 

La direction locale [Bezirksvorstand] Württemberg du SPD invite les conseillers communaux [Gemeinderäte] social-démocrates à "soutenir la réorganisation de l'Allemagne dans le sens de la révolution nationale" ["die Neugestaltung Deutschlands im Sinne der nationalen Revolution zu unterstützen"].[10].

 

 

17 mai

 

L'assemblée nationale se réunit. A. Hitler présente une déclaration au nom du gouvernement (cf. ci-dessous).

 

 

Le comité exécutif du SPD à l'extérieur se prononce contre la participation des députés social-démocrates à la session de l'assemblée nationale[11]. À la discussion préparatoire du groupe du SPD à l'assemblée participent 65 des 120 qui avaient été élus le 5 mars. F. Stampfer et H. Vogel viennent de Saarbrücken pour présenter la décision du comité exécutif à l'extérieur. Mais le groupe décide par 48 voix contre 17 de participer et de présenter une déclaration. Finalement, après des menaces de représailles de la part du ministre de l'intérieur Wilhelm Frick (NSDAP) durant la session du conseil des sages [Ältestenrat], les 48 députés consentent à approuver la déclaration d'Hitler tout en renonçant à une déclaration au nom du SPD. La question de l'attitude à adopter vis-à-vis du gouvernement entrainera diverses prises de positions par la suite (cf. ci-dessous).

 

 

Au sujet du vote du groupe à l'assemblée nationale du SPD, paraitra un article de F. Stampfer ‑ notamment dans l'Internationale Information für Pressezwecke publié par le secrétariat de l'Internationale ouvrière socialiste (IOS) ‑ qui déclare que la position du groupe a été adoptée sous la pression du gouvernement[12]. Le 29 mai le comité exécutif à l'extérieur du SPD déclarera: "il existe un fossé entre ces députés et les forces dans le parti qui considèrent comme leur devoir de lutter résolument contre A. Hitler" ["zwischen jenen Abgeordneten und den Kräften in der Partei, die es für ihre Pflicht halten, entschieden gegen A. Hitler zu kämpfen, besteht eine tiefe Kluft"][13].

Le 10 juin se tiendra une réunion du groupe à l'assemblée nationale du SPD, au cours de laquelle P. Löbe commente les critiques de la façon suivante[14]:

Löbe exposa qu'il se trouvait malheureusement placé au centre des polémiques par l'article de Stampfer dans la presse socialiste de Prague, dont il n'avait pu voir que des extraits lorsqu'il avait déjà été invité à une audition au ministère de l'intérieur prussien. Sur place, le conseiller ministériel Fischer lui avait fait lecture de l'article et l'avait demandé comment le groupe se situait par rapport à l'affirmation de Stampfer que la décision au Reichstag avait été prise uniquement sous la pression exercée par le gouvernement. Il avait alors rapporté sans ambages au conseiller ministériel les propos menaçants de Frick au conseil des sages* et ajouté qu'humainement c'était sans doute plus que compréhensible que chez les différents membres du groupe, un tel procédé influe considérablement sur la décision personnelle. Cependant d'un point de vue purement objectif, c'est que le groupe s'était prononcé dès avant la session du conseil des sages dans le sens qu'il soutiendrait une politique de paix du gouvernement, à savoir sur la base de sa position de principe. Cela ne signifiait pas un vote de confiance à Hitler, puisque le chancelier avait dit dans la réplique au camarade Wels qu'il n'avait pas besoin de la social-démocratie pour le sauvetage de l'Allemagne**. Pour autant qu'il soit question objectivement de la décision en tant que telle, il (Löbe) n'approuvait pas l'article de Stampfer.

[Citation dans l'original .]

*   Cf. ci-dessus.

** À la session du Reichstag du 23 mars 1933 (cf. à cette date).

Une conférence du SPD tenue à Berlin récusera toute responsabilité pour les déclarations de la direction extérieure et mettra en garde contre le travail illégal[15].

 

 

Déclaration du gouvernement, présentée au Reichstag par Adolf Hitler, 17 mai 1933[16]

 

Quant à l'instant je parle consciemment en tant que national-socialiste allemand, alors je voudrais attester au nom du gouvernement national et de l'ensemble du soulèvement national, que précisément nous et cette jeune Allemagne sommes animés par la compréhension la plus profonde pour les mêmes sentiments et le même esprit ainsi que les droits à la vie fondés, des autres peuples. [...] Tout en étant attachés à notre propre culture traditionnelle dans un amour et une fidélité illimités, nous respectons également les droits nationaux des autres peuples à partir de ce même esprit et voudrions vivre dans des relations de paix et d'amitié. [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

19 mai

 

Est promulguée la loi sur les administrateurs du travail [über Treuhänder der Arbeit].

Cf. le texte de la loi . Le 13 juin sera édicté un décret d'application. Cf. le texte du décret .

Cette loi instaure la fonction d'administrateurs publics qui, en se substituant aux organisations des employeurs et des travailleurs, "règlementent [...] les conditions pour la conclusion d'accords relatifs au travail d'une façon qui engage juridiquement les personnes concernées" ["regeln [...] rechtsverbindlich für die beteiligten Personen die Bedingungen für den Abschluß von Arbeitsverträgen"] et de façon générale "veillent [...] au maintien de la paix au travail" ["sorgen [...] für die Aufrechterhaltung des Arbeitsfriedens"][17].

L'orientation ainsi mise en oeuvre correspond aux souhaits des dirigeants de la grande industrie qui s'efforcent à bloquer la perspective que le DAF se consolide comme institution représentant les travailleurs[18]. Notamment le président du VDESI Ernst Poensgen avait fait jouer son influence en ce sens, par l'intermédiaire du “Keppler-Kreis” constitué en juin 1932 autour de l'entrepreneur Wilhelm Keppler. C'est dans cette même optique que les industriels, notamment Albert Vögler, poussent à la dissolution des unions d'employeurs. Effectivement, le 19 juin, le RDI est transformé en “Section de politique économique” (“Wirtschaftspolitische Abteilung) de l'“État national de l'Industrie allemande” (Reichsstand der Deutschen Industrie, RStDI) nouvellement constitué, auquel est également intégrée la Fédération d'Unions d'employeurs allemands (Vereinigung Deutscher Arbeitgeberverbände, VDAV).

 

 

Otto Wels annonce son retour au bureau de l'IOS, dont il avait démissionné le 30 mars, en déclarant[19]:

Le temps est passé quand nous pouvions espérer sauver quelque chose en évitant des prétextes à des mesures de force.

[Citation dans l'original .]

 

 

21 mai

 

Le comité exécutif en exil du SPD tient une réunion à laquelle participent deux membres du comité exécutif à Berlin, E. Rinner et Max Westphal[20]. Il décide que tous les élus du SPD à l'assemblée nationale et à l'assemblée régionale de Prusse doivent démissionner de leurs mandats. Il décide également de transférer le siège du comité exécutif de Berlin à Prague. En effet, durant le mois de mars le comité exécutif avait adopté une résolution stipulant[21]: "Dans le cas d'une paralyse de l'activité politique ou dans le cas d'une confiscation des institutions du parti par les national-socialistes, le comité exécutif devra transférer son siège à l'étranger." ["Im Fall der Lahmlegung der politischen Arbeit oder im Fall eines nationalsozialistischen Zugriffs auf die Einrichtungen der Partei sollte der Vorstand seinen Sitz ins Ausland verlegen."] Le jour-même le comité exécutif en exil se constitue en tant que Sopade à Prague. Rinner et Westphal sont chargés de réorganiser l'activité du parti en Allemagne.

Les membres du comité exécutif à Berlin de même que les élus rejetteront cette décision. Le 27 mai le comité exécutif en exil confirmera ça position[22]:

Il est de notre conviction que le parti ne doit plus longtemps rester figer dans un stade d'hésitation et d'immobilisme, s'il ne veut pas admettre qu'à la destruction de sa base organisationnelle par le fascisme suive, dans la conscience des travailleurs et du publique au plan mondial, sa démission politique, et s'il ne veut pas laisser exclusivement aux communistes la lutte contre le fascisme.

[Citation dans l'original .]

Le 2 juin, le comité exécutif en exil déclarera en direction de l'IOS que le SPD a transféré son siège à Prague[23]. Quelques jours plus tard, les membres du comité exécutif restés à Berlin démentiront cette déclaration.

 

 

26 mai

 

Est promulguée la loi sur la confiscation du patrimoine des communistes [über die Einziehung kommunistischen Vermögens].

Cf. le texte de la loi .

 

 

18 juin

 

La direction du SPD installée à Prague publie le premier numéro du Neuer Vorwärts [Nouveau Vorwärts] et un appel "Brisez les chaines" ["Zerbrecht die Ketten!"][24].

 

 

19 juin

 

Le groupe autour de P. Löbe, à Berlin, tient une conférence nationale. Elle procède à l'élection d'un nouveau “Direktorium” du SPD, en prenant soin de ne pas désigner des membres juifs[25]. Il est composé de Löbe, M. Westphal, J. Stelling, Franz Künstler, Paul Szillat et ‑ comme seul opposant à l'orientation de Löbe ‑ E. Rinner. Ce comité exécutif affirme détenir seul la direction du parti, et déclare[26]:

"Des camarades de parti allemands qui sont partis à l'étranger, ne peuvent faire aucune déclaration au nom du parti. Concernant tous leurs propos, le parti décline expressément une quelconque responsabilité."

[Citation dans l'original .]

La destitution du comité exécutif en exil est déclarée.

 

 

21 juin

 

Le comité exécutif du SPD à Berlin tient une session, la première et dernière[27]. Ernst Heilmann déclare: "Nous devons continuer à filer le fil de la légalité, tant qu'il peut être encore filé." ["Wir müssen den Faden der Legalität weiter spinnen, solange er weitergesponnen werden kann."] Ernst Schumacher, E. Rinner, Curt Geyer et d'autres expriment leur désaccord à ce sujet.

 

 

22 juin

 

Le ministre de l'Intérieur W. Frick prononce l'interdiction du SPD[28]:

Tout cela m'oblige à arriver à la conclusion de considérer le Parti social-démocrate d'Allemagne comme un parti hostile à l'état et au peuple, qui ne peut plus prétendre à un traitement différent de celui qui a été appliqué envers le Pari communiste.

[Citation dans l'original .]

La justice saisit les biens du SPD[29]. P. Löbe, M. Westphal, F. Künstler et P. Szillat sont arrêtés. J. Stelling est assassiné par des membres de la SA. E. Rinner réussit à s'enfuir à Prague.

 

 

24 juin

 

B. Otte, Jakob Kaiser, Theodor Brauer et Franz Behrens sont nommés parmi les 60 membres de la “Grande convention de travail” [“Großer Arbeitskonvent”] du Front du travail allemand (DAF)[30]. Otte, ainsi que Wilhelm Leuschner de l'ADGB, font partie de la délégation du DAF à la conférence internationale du travail qui se tient à Genève. Le DAF n'obtient pas la reconnaissance par les organisations étrangères. Les 22‑23 juin, un certain nombre de dirigeants des syndicats chrétiens sont alors exclus du DAF et de la convention de travail. Le 24, les syndicats chrétiens sont dissouts et leurs membres intégrés dans le DAF, les locaux syndicaux sont transférés à la NSBO.

 

 

27 juin ‑ 6 juillet

 

Tous les partis encore restés légaux en dehors du NSDAP s'auto-dissolvent[31].

Le 3 mai, le DNVP avait changé son nom en Front national-allemand (“Deutschnationale Front”, DNF). Le 27 juin, il signe un accord d'amitié avec des représentants du chancelier et obtient ainsi la possibilité de se dissoudre sans subir de représailles. Le même jour, en raison de divergences avec A. Hitler, Alfred Hugenberg, président du DNVP, démissionne en tant que ministre de l'économie. Des membres emprisonnés du DNF sont libérés, les membres du parti sont "reconnus comme membres à droits égaux de l'Allemagne nationale" et intégrés au NSDAP. [Citation dans l'original .]

Le 26 juin, l'organisation Casque d'acier est intégré à la SA sous le nom de Ligue des combattants du front NS (“NS-Frontkämpferbund”), ses membres adhèrent au NSDAP.

Le 27 juin le comité exécutif [Vorstand] du DVP décide la dissolution du parti. Le 4 juillet, le président Eduard Dingeldey rend cette décision publique. Lui-même ainsi que quelques autres membres du parti rejoignent le groupe du NSDAP à l'assemblée nationale comme membres associés.

Le 28 juillet, le DDP ‑ divisé depuis 1930 en Deutsche Staatspartei (Parti de l'état allemand) et Radikaldemokratische Partei (Parti radical-démocratique) ‑ décide de se dissoudre.

Heinrich Brüning, depuis mai président du Zentrum, oeuvre en faveur d'une coopération avec le NSDAP. Le concordat [Reichskonkordat] et l'accord donné par le Vatican en ce qui concerne l'interdiction d'activités politiques [parteipolitischen] des ecclésiastiques catholiques vont à l'encontre de ces efforts. Des dirigeants du Zentrum sont arrêtés. Le 5 juillet le parti se dissout. Le BVP avait pris la même décision le 4 juillet.

 

 

14 juillet

 

Est promulguée la loi contre la formation de nouveaux partis [gegen die Neubildung von Parteien].

Cf. le texte de la loi .

Est promulguée la loi sur la révocation de naturalisations et la déchéance de la nationalité allemande [über den Widerruf von Einbürgerungen und die Aberkennung der deutschen Staatsbürgerschaft].

Cf. le texte de la loi .

 

 

15 juillet

 

Dans la Sarre est constitué le Front allemand [Deutsche Front], pour regrouper les forces politiques favorables au rattachement de la Sarre à l'Allemagne[32]. D'abord il s'agit du NSDAP, DNVP, DSVP. Le 13 octobre interviendra un accord entre NSDAP et le Zentrum régional, lequel cesse d'exister en tant que tel pour intégrer le Front.

 

 

Tract du SPD, juillet 1933[33]

 

I. La position de la social-démocratie

1. La tâche révolutionnaire

Le 22 juin le Parti social-démocrate a été interdit par son adversaire national-socialiste. De ce fait toutes les discussions sur mise au pas, tolérance ou coopération sont devenues superflues. Le système de l'état totalitaire, fasciste ne connaît d'autre facteur de la volonté d'état en dehors du parti dominant. Un parti avec les tâches et objectifs de la social-démocratie a donc désormais une légitimité pour exister uniquement s'il constitue un parti révolutionnaire. Il ne peut influer sur la volonté d'état qu'en brisant la volonté du parti au gouvernement. Contre le despotisme il n'y a pas d'opposition parlementaire ou conforme à la constitution, il ne reste plus que le moyen de la révolution! [...]

2. La garantie de l'avenir

Le parti social-démocrate est l'expression d'une puissance formée historiquement, qui est solidement ancrée dans les têtes et les volontés d'hommes. La volonté dirigée vers la liberté, la justice et le socialisme, qui sont indissolublement liés entre eux, ressurgit continuellement de nouveau de la misère née de l'organisation imparfaite de la société humaine, des luttes de classe qu'engendre le développement du système capitaliste. C'est pourquoi la social-démocratie est indépendante en principe indépendante de conjonctures politiques, indépendante de la forme d'état des pays dans lesquels elle agit. Elle lutte pour ses principes éternelles, peu importe s'il lui est permis de se former légalement en parti ou si des régimes despotiques tentent de l'opprimer. [...] Ce qui a de l'importance décisive pour notre avenir n'est donc pas le démantèlement de notre forme de parti passée, mais la question si nous-mêmes provoquons la destruction de notre avenir par des moyens et méthodes propres erronés! Uniquement si nous oublions la tâche historique de la social-démocratie, si nous-mêmes nous écartons de notre ligne historique qui nous est prescrite par la loi de nos idées fondamentales, nous menace la véritable destruction! Alors seulement la représentation des intérêts de classe du peuple travailleurs incomberait aux communistes! C'est pourquoi ce qui est en jeu, c'est de s'opposer au régime actuelle sans compromis aucun! La valeur d'avenir de l'opposition intransigeante réside dans le fait qu'elle nous préserve intègre pour le jour où le régime actuelle se verra arrivé à son terme. Le précepte suprême de cette opposition irréconciliable est: il n'y a rien de commun avec ce régime, ni dans l'idée ni dans la volonté, ni dans l'action! Il n'y a aucune action commune, aucune déclaration commune ‑ même pas sur des choses qui vont de soi! [...] Notre objectif est de renverse le despotisme national-socialiste! Dans cette attitude irréconciliablement révolutionnaire réside la garantie de notre avenir!

3. L'engagement national.

Ceci étant, Cet engagement révolutionnaire et l'engagement national ne se trouvent pas en contradiction l'un avec l'autre! Partant de la conclusion que nationalement le fascisme conduira fatalement au naufrage de l'Allemagne et qu'il précipite le peuple et le pays dans la catastrophe, découle comme devoir suprême le renversement du régime, en vue du sauvetage du peuple et du pays. Derrière l'idéologie bourgeoise et fasciste sur la nation se cache le fait qu'une grande partie du peuple a été séparée de l'état, de l'Allemagne, par la force. Le régime fasciste a exclu les socialistes de la codétermination de la volonté d'état, il leur a ôté la personne morale, il tente de leur soustraire le respect humain et social, il leur vole les droits fondamentaux de la personne! Celui qui ne nous compte pas comme appartenant à la nation, ne peut prétendre qu'il y ait une nation unifiée, une Allemagne unifiée! [...]

II. Les perspectives de la révolution.

[...]

III. La tâche historique de la social-démocratie.

1. La lutte de classe au sein du NSDAP.

[...]

2. La nouvelle forme de lutte social-démocrate.

[...] La nouvelle forme de lutte social-démocrate doit remplir deux tâches. Elle doit être porteuse d'une critique qui dévoile impitoyablement la nature du régime et de ses actes. Deuxièmement, la tâche de la nouvelle forme de lutte social-démocrate est de rassembler et de structurer les forces qui, à l'heure fatidique pour le régime, pourront agir efficacement en vue de son renversement. [...]

3. Le danger communiste.

Le régime de Hitler doit être renversé par la mobilisation des couches les plus larges du peuple. Seul un marxisme grossier aveugle peur s'adonner à l'illusion que la majorité écrasante du peuple allemand est formée de prolétaires, que donc se compte serait d'éveiller dans cette majorité écrasante la conscience de classe prolétarienne et de lui fournir des slogans prolétariens, pour en finir avec le régime. [...] L'existence du parti communiste, le fait qu'incorrigible, il s'accroche à une doctrine erronée rend plus difficile la tâche de la lutte contre le despotisme de Hitler. Il renferme des dangers sérieux pour les perspectives de succès. C'est pourquoi le nouveau front de lutte social-démocrate doit se démarquer résolument vis-à-vis des communistes. Il doit rejeter sur le plan programmatique les objectifs bolchéviques. L'objectif de la grande lutte de libération contre l'état fasciste ne peut pas consister en ce que la prison fasciste soit remplacée par celle bolchévique. Ce qui est en jeu, n'est pas d'inverser le signe de l'esclavage,, mais de secouer les chaines de l'esclavage et de reconquérir la liberté! [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

28 aout

 

Est publiée une première liste de déchéance de la naturalisation, comprenant notamment Rudolf Breitscheid, Albert Grzesinski, Wilhelm Pieck[34].

 

 

21 septembre

 

À Leipzig débute le procès concernant l'incendie du Reichstag[35].

Le 9 mars, Georgi Dimitrov, Blagoï Popov et Vassili Tanev avaient été arrêtés, contre lesquels un mandat d'arrêt avait ensuite été décrété le 31 mars. L'acte d'accusation avait été formulé le 24 juillet.

Le 23 décembre sera prononcé le jugement: Ernst Torgler (du KPD), G. Dimitrov, B. Popov et V. Tanev sont libérés pour cause de manque de preuves. Marinus van der Lubbe est condamné à mort pour haute trahison et incendie volontaire, il sera exécuté le 10 janvier 1934.

Le 27 février 1934, G. Dimitrov, B. Popov et V. Tanev seront expulsés vers l'URSS. E. Torgler restera en détention préventive jusqu'en novembre 1936.

 

 

14 octobre

 

L'assemblée nationale est dissoute, la date des élections est fixée au 12 novembre[36]. Dans toutes les régions, cette dissolution entraine la dissolution des assemblées régionales. Elles ne seront pas renouvelées.

 

 

15 octobre

 

Après l'élection à l'assemblée nationale en 1930, le NSDAP avait chargé Jakob Sprenger de constituer une organisation de fonctionnaires propre[37]. Ainsi avait été créée le 6 septembre 1931 la section de fonctionnaires NS [NS-Beamtenabteilung] avec Sprenger à sa tête et Hermann Neef comme suppléant. Le 15 octobre 1933 Neef annonce que le l'Union allemande de fonctionnaires (Deutscher Beamtenbund, DBB) cesse d'exister et qu'il fusionne avec la section de fonctionnaires NS au sein de l'Union nationale des fonctionnaires allemands (Reichsbund der Deutschen Beamten, RDB) qui désormais regroupe l'ensemble des fonctionnaires. C'est Neef qui en assume la direction.

 

 

12 novembre

 

L'organisation régionale du SPD dans la Sarre tient un congrès extraordinaire et décide de se séparer au plan organisationnel de la direction en exil à Prague[38]. Elle se constitue en “Parti social-démocrate régional de la Saar” (“Sozialdemokratische Landespartei des Saargebiets”)

 

 

1er décembre

 

Est promulguée la loi pour la sauvegarde de l'unité du parti et de l'état [zur Sicherung der Einheit von Partei und Staat].

Cf. le texte de la loi .

Cette loi stipule notamment:

Après la victoire de la révolution national-socialiste c'est le Parti ouvrier national-socialiste allemand qui détient l'idée d'état allemande et est indissolublement uni à l'état.

[Citation dans l'original .]

 

 

1934

 

20 janvier

 

Est promulguée la loi pour le règlement du travail national [zur Ordnung der nationalen Arbeit][39].

Cf. le texte de la loi .

Cette loi stipule notamment:

Dans l'entreprise, les entrepreneurs en tant que dirigeants de l'entreprise, les employeurs et travailleurs comme leurs équipes, travaillent ensemble pour contribuer aux buts de l'entreprise et au profit commun du peuple et de l'état. [...]

Le dirigeant de l'entreprise prend les décisions vis-à-vis de l'équipe dans toutes les affaires de l'entreprise, dans la mesure où elles sont règlementées par la présente loi. [...]

Il doit pourvoir au bienêtre de l'équipe. Celle-ci doit lui rester fidèle sur la base de la communauté dans l'entreprise. [...]

Dans les entreprises comptant habituellement au moins vingt employés, au dirigeant sont associés à titre de conseillers, des hommes de confiance issus de l'équipe. Ils forment avec lui et sous sa direction de conseil de confiance de l'entreprise.

[Citation dans l'original .]

Un certain nombre de lois et décrets sont abrogés, notamment les suivants:

-    La loi sur les conseils d'entreprise [Betriebsrätegesetz], du 4 février 1920, et tous les décrets et dispositions édictés sur la base de cette loi,

-    la loi sur le détachement au conseil de surveillance, de membres du conseils d'entreprise [über die Entsendung von Betriebsratsmitgliedern in den Aufsichtsrat], du 15 février 1922,

-    la loi sur les représentations d'entreprise et unions économiques [über Betriebsvertretungen und über wirtschaftliche Vereinigungen], du 4 avril 1933, à l'exception des articles III et V, et les décrets pris sur la base des dispositions abrogées; ainsi que la loi pour la modification de celle précitée, du 26 septembre 1933,

-    le décret sur les conventions collectives [Tarifvertragsverordnung], du 23 décembre 1918, et les dispositions édictées sur la base de ce décret,

-    le décret sur le système de conciliation [über das Schlichtungswesen] du 30 octobre 1923 et le deuxième décret d'application concernant le décret précité, du 29 décembre 1923,

-    la loi sur les administrateurs du travail [über Treuhänder der Arbeit] du 19 mai 1933 et le décret d'application du décret précité, du 13 juin 1933,

-    le décret concernant des mesures à l'égard d'arrêts et d'interruptions d'entreprises [betreffend Maßnahmen gegenüber Betriebsabbrüchen und -stillegungen], du 8 novembre 1920 dans la version du 15 octobre 1930, et les dispositions édictées sur la base de ce décret,

-    le décret concernant l'interruption d'entreprises qui approvisionnent la population en gaz, eau, électricité [betreffend die Stillegung von Betrieben, welche die Bevölkerung mit Gas, Wasser, Elektrizität versorgen], du 10 novembre 1920.

 

 

La direction en exil du SPD à Prague adopte un programme intitulé "Lutte et objectif du socialisme révolutionnaire ‑ La politique du Parti social-démocrate d'Allemagne" (connu comme “Manifeste de Prague” du Sopade)[40].

Cf. le texte du “Manifeste de Prague” .

 

 

30 janvier

 

Est promulguée la loi sur la réorganisation du Reich [über den Neuaufbau des Reichs].

Cf. le texte de la loi .

Cette loi soumet les Länder directement au Reich. Il confère par ailleurs au gouvernement le pouvoir de définir le droit constitutionnel.

 

 

14 février

 

Est promulguée la loi sur la suppression du Conseil du Reich [über die Aufhebung des Reichsrats].

Cf. le texte de la loi .

 

 

27 février

 

Est promulguée la loi pour la préparation de l'organisation organique de l'économie allemande [zur Vorbereitung des organischen Aufbaues der deutschen Wirtschaft].

Cf. le texte de la loi .

 

 

10 mars

 

Est édicté le deuxième décret d'application de la loi pour le règlement du travail national (du 20 janvier 1934) [zur Durchführung des Gesetzes zur Ordnung der nationalen Arbeit].

Cf. le texte du décret .

Le premier décret d'application avait été édicté le 1er mars.

 

 

20 avril

 

Vers le début de 1934, Heinrich Himmler avait été nommé dirigeant des organes de police dans quasiment tous les provinces, à l'exception de Schaumburg-Lippe (qui s'y ajoutera en juin 1934) et de Prusse[41]. Le 20 avril il est nommé “Chef adjoint et inspecteur” [“Stellvertretender Chef und Inspekteur”] de la police d'état secrète prussienne [Preußische Geheime Staatspolizei], avec Hermann Göring comme “Chef de la police secrète d'état” [“Chef der Geheimen Staatspolizei”].

 

 

24 avril

 

Est promulguée la loi pour la modification du droit pénal et de la procédure pénale [zur Änderung des Strafrechts und des Strafverfahrens].

Cf. le texte de la loi .

 

 

15 mai

 

Est édictée la loi pour la règlementation du recours au travail [zur Regelung des Arbeitseinsatzes][42].

Cf. le texte de la loi .

 

 

30 juin

 

A. Hitler organise l'arrestation d'Ernst Röhm et d'autres dirigeants de la SA[43]. Pour cela il s'appuie sur des unités du SS. Un certain nombre d'arrêtés sont exécutés, dont Röhm. À Berlin, sont éliminés Gregor Strasser, dirigeant du parti en Allemagne du Nord et fondateur de la section berlinoise de la SA, ainsi que Friedrich Ritter von Krausser, dirigeant de la SA [Obergruppenführer], adjoint de Röhm et chef de l'office de direction [Führungsamt] dans le cadre de la direction supérieure de la SA.

Une des raisons du conflit résidait dans la volonté d'E. Röhm de fusionner le Reichswehr et la SA en une armée de milice sous sa propre direction, tout en écartant les généraux de la Reichswehr qu'il considérait comme réactionnaires. Les dirigeants du NSDAP, notamment H. Göring et H. Himmler ainsi que les chefs de la Reichswehr qui lui sont alliés ‑ le général Werner von Blomberg, en particulier le major général Walther von Reichenau, chef de l'office ministériel ‑, saisissent l'occasion pour frapper en même temps l'opposition conservatrice. Sont tués le général Kurt von Schleicher et sa femme; le collaborateur de v. Schleicher, le major général Ferdinand von Bredow, le directeur ministériel et dirigeant de l'action catholique, Erich Klausener, le proche collaborateur du vice-chancelier Franz von Papen, Herbert von Bose, l'ancien premier ministre de Bavière Gustav von Kahr.

La SA sera affaiblie par des mesures de réorganisation, tandis que le SS qui depuis mi-1933 était indépendant de fait, sera le 20 juillet officiellement séparé de la SA et érigé en organisation autonome directement subordonnée à A. Hitler dans le cadre du NSDAP.

En ce qui concerne le Feldjägerkorps (cf. 21 avril 1933), il perdra sa fonction et sera dissout en 1936.

 

 

3 juillet

 

Est promulguée la loi sur les mesures de légitime défense de l'état [über die Maßnahmen der Staatsnotwehr].

Cf. le texte de la loi .

 

 

1er aout

 

Est promulguée la loi sur le chef de l'état du Reich allemand [über das Staatsoberhaupt des Deutschen Reichs].

Cf. le texte de la loi .

Depuis le printemps de l'année, l'état de santé du président Paul von Hindenburg se dégrade. En prévision de sa succession, le gouvernement adopte cette loi qui anticipe la fusion de la fonction de président avec celle du chancelier.

 

 

2 aout

 

Le président P. v. Hindenburg décède. A. Hitler demande au gouvernement d'initier un référendum pour confirmer la loi sur le chef de l'état du Reich allemand du 1er aout[44]. La date du référendum est fixée au 19 aout. Le résultat confirmera la loi.

 

 

24 octobre

 

Est édicté un décret d'A. Hitler sur la nature et l'objectif du Front du travail allemand [über Wesen und Ziel der Deutschen Arbeitsfront] (cf. ci-dessous). Le décret stipule notamment:

Le Front du travail allemand est l'organisation de l'allemand travailleur de la tête et du poing. En son sein sont regroupés à un pied d'égalité en particulier ceux qui appartenaient aux anciens syndicats, aux anciennes unions d'employés et aux unions d'employeurs. [...]

Le Front du travail allemand est une composante du NSDAP dans le sens de la loi pour la sauvegarde de l'unité du parti et de l'état du 1er décembre 1933.

Les dispositions d'un décret pour l'application de la loi pour la sauvegarde de l'unité du parti et de l'état [zur Durchführung des Gesetzes zur Sicherung der Einheit von Partei und Staat], du 29 mars 1935, concerneront entre autre le statut du DAF qui deviendra un groupement rattaché au NSDAP [angeschlossener Verband der NSDAP] et en tant que tel il jouira de la personnalité juridique. Cf. le texte du décret .

Le DAF a pour origine le “comité d'action pour la protection du travail allemand” instauré le 2 mai 1933 comme structure d'unification des syndicats. Mais l'orientation implémentée par la suite lui assigne un périmètre d'activité qui exclut les entreprises. Sur le plan législatif, cela découle d'abord de la loi sur les administrateurs du travail du 19 mai 1933, puis de la loi pour le règlement du travail national du 20 janvier 1934. Des mesures de réorganisation interne du DAF vont dans le même sens. Son fonctionnement est centralisé, éliminant toute possibilité de réunions aux niveaux inférieurs. Plus de 200 000 membres sont écartés, en particulier parmi ceux qui sont venus au DAF par le biais de la NSBO.

Les origines de la NSBO remontent à l'instauration au sein du NSDAP dans le district de Berlin, en 1928, d'un secrétariat aux affaires de travailleurs [Sekretariat für Arbeitnehmerangelegenheiten] dirigé par Reinhold Muchow[45]. En 1931 sur l'initiative de Gregor Strasser fut établie une section nationale de cellules d'entreprise [Reichs-Betriebszellen-Abteilung] auprès de la direction du parti à Munich. Finalement, au cours de la même année, ces organismes furent rassemblés pour constituer la “Nationalsozialistische Betriebszellenorganisation” (“Organisation de cellules d'entreprise national-socialiste”, NSBO). Avec la création du DAF, la NSBO est intégrée dans celui-ci et neutralisée progressivement. En aout 1933 est déclaré l'arrêt du recrutement en faveur de la NSBO, et à la suite de l'affaire dite du putsch de Röhm du 30 juin 1934, les principaux dirigeants sont démis de leur fonctions. Dans le livret d'organisation du NSDAP (Organisationsbuch der NSDAP) publié en 1936 est écrit: "Les tâches et compétences de la NSBO ont été transférées au Front du travail allemand" ["Die Aufgaben und Zuständigkeit der NSBO sind in die Deutsche Arbeitsfront übergegangen."]

La publication Deutsche Führerbriefe liée à l'industrie lourde commente à ce sujet (le 28 aout 1934)[46]:

[Les compétences respectives de NSBO et DAF ne sont] pas clairement délimités à tous les égards [et les deux ont en commun l'objectif] d'empêcher la lutte de classe, au moyen de l'éducation national-socialiste. [...] [L']idée de l'élimination radicale des partenaires organisés pour les négociations collectives [a] sans doute surgie à partir du terrain du Front du travail et non pas de la NSBO, plus ancienne [...] Cependant il parait qu'il y avait des avis différents quant à savoir si la consigne ultime devait être l'élimination complète ou si, peut-être en partant de la NSBO, serait souhaitable ou possible dans l'état national-socialiste également une certaine organisation reliant employeurs et travailleurs, ceci peut-être en confiant en ce que le Front du travail soit assez fort pour empêcher une opposition d'intérêts partiale impliquant la lutte de classe.

[Citation dans l'original .]

Au sujet des Deutsche Führerbriefe, cf. .

 

 

Décret d'Adolf Hitler sur la nature et l'objectif du Front du travail allemand, du 24 octobre 1934[47]

 

Nature et objectif

§1 Le Front du travail allemand est l'organisation de l'allemand travailleur de la tête et du poing. En son sein sont regroupés à un pied d'égalité en particulier ceux qui appartenaient aux anciens syndicats, aux anciennes unions d'employés et aux unions d'employeurs. L'appartenance à une organisation professionnelle, sociopolitique, économique ou idéologique ne remplace pas l'appartenance au Front du travail allemand. Le chancelier du Reich peut disposer que des organisations professionnelles reconnues légalement appartiennent au Front du travail allemand à titre corporatif.

§2 L'objectif du Front du travail allemand est la formation d'une communauté du peuple et de production de tous les Allemands. Il doit faire en sorte que chacun puisse occuper sa place dans la vie économique de la nation, en étant dans un état spirituel et physique qui le rend capable à la plus haute performance et qui garantit par là le plus grand profit pour la communauté du peuple.

§3 Le Front du travail allemand est une composante du NSDAP dans le sens de la loi pour la sauvegarde de l'unité du parti et de l'état du 1er décembre 1933.

[...]

§7 Le Front du travail allemand doit assurer la paix dans le travail en créant chez les dirigeants d'entreprise la compréhension pour les droits justifiés des équipes, et chez les équipes la compréhension pour la situation et les possibilités de son entreprise. [...]

[Citation dans l'original .]

 

 

Circulaire à tous les mandataires [Amtswalter] de la NSBO et de l'union générale des unions de travailleurs allemandes, du 24 mai 1933[48]

 

1. Rapport entre NSBO et syndicats.

Le syndicat et la NSBO sont deux organisations complètement séparées. Le syndicat constitue la représentation économique des travailleurs dans les entreprises, la NSBO la représentation politique.

[...]

[Citation dans l'original .]

 

 

5 novembre

 

Est promulgué la loi pour la règlementation des quêtes publiques et des manifestations de nature similaire [zur Regelung der öffentlichen Sammlungen und sammlungsähnlichen Veranstaltungen].

Cf. le texte de la loi .

 

 

14‑15 novembre

 

L'IOS tient une réunion à Paris[49]. Elle décide que désormais les partis nationaux peuvent déterminer eux-mêmes leur attitude quant à d'éventuels accords avec les partis communistes.

 

 

13 décembre

 

Est promulguée la loi sur le service de travail volontaire [über den Freiwilligen Arbeitsdienst].

Cf. le texte de la loi .

Cf. également 

 

 

20 décembre

 

Est promulguée la loi contre des attaques sournoises envers l'état et le parti et pour la protection des uniformes de parti [gegen heimtückische Angriffe auf Staat und Partei und zum Schutz der Parteiuniformen].

Cf. le texte de la loi .

Est édicté le décret sur la compétence des tribunaux spéciaux [über die Zuständigkeit der Sondergerichte].

Cf. le texte de la loi .

 

 

1935

 

13 janvier

 

Dans la Sarre se déroule le référendum concernant le statut de la région[50]. Une large majorité des votants se prononce en faveur du rattachement à l'Allemagne. Le 18 janvier le Conseil de la Société des Nations entérine la décision en ce sens.

 

 

30 janvier

 

Est promulguée la loi relative aux gouverneurs du Reich [Reichsstatthalter].

Cf. le texte de la loi .

 

 

26 février

 

Est promulguée la loi sur l'introduction d'un livret du travail [über die Einführung eines Arbeitsbuches].

Cf. le texte de la loi .

 

 

4 mars

 

Est édicté le dixième décret d'application de la loi pour le règlement du travail national (du 20 janvier 1934) [zur Durchführung des Gesetzes zur Ordnung der nationalen Arbeit].

Cf. le texte du décret .

Un premier décret d'application avait été publié le 1er mars 1934, puis un deuxième le 10 mars 1934 (cf. à cette date), ainsi que sept autres entre le 28 mars 1934 et le 15 février 1935. Ultérieurement, une série de décrets d'application seront édictés, jusqu'au vingt-deuxième daté du 30 mars 1943[51].

Si dans une entreprise il n'y a pas de représentant de l'Organisation de cellules d'entreprise national-socialiste, ou s'il a un empêchement, alors le dirigeant de l'entreprise établit, en accord avec l'administrateur de l'entreprise représentant le Front du travail allemand, la liste des délégués et de leurs suppléants.

[Citation dans l'original .]

 

 

9 mars

 

La direction en exil du SPD à Prague informe la direction intérieure et les groupes frontaliers au sujet de certaines décisions qui avaient été prises au début de l'année: notamment, Siegfried Aufhäuser et Karl Böchel ont été exclus du comité exécutif, au motif de "tendances organisationnelles particularistes" ["organisatorischer Sonderbestrebungen"]. Durant les discussions au sein du parti au sujet du Manifeste de Prague, Aufhäuser et Böchel avaient publié une prise de position fortement critique, autour de laquelle s'était formé un “groupe de travail de socialistes révolutionnaires” [“Arbeitskreis Revolutionärer Sozialisten”] aboutissant à la constitution de groupe “Revolutionäre Sozialisten Deutschlands” (“Socialistes révolutionnaires d'Allemagne”, RSD). Cependant, celui-ci se réintègrera au Sopade en 1937.

 

 

16 mars

 

Est promulguée la loi pour l'organisation des forces armées [für den Aufbau der Wehrmacht].

Cf. le texte de la loi .

 

 

21 mai

 

Est promulguée la loi de défense [Wehr].

Cf. le texte de la loi .

 

 

26 juin

 

Est promulguée la loi de service national de travail [Reichsarbeitsdienst].

Cf. le texte de la loi .

 

 

1936

 

17 janvier

 

Est édicté le décret sur l'usage des armes des forces armées [über den Waffengebrauch der Wehrmacht].

Cf. le texte du décret .

 

 

8‑14 septembre

 

À Nürnberg se déroule le congrès du NSDAP. Le 10 septembre, Joseph Goebbels prononce un discours sur le thème du bolchévisme.

Cf. le discours .

 

 

La direction en exil du SPD à Prague décide d'engager les membres du parti à refuser tout accord avec le KPD et le Rote Hilfe Deutschlands (Secours Rouge d'Allemagne, RHD)[52]. La décision est communiquée au moyen d'une circulaire diffusée le 24 janvier.

 

 

1937

 

30 janvier

 

Est édicté le décret sur le dirigeant en matière de travail au ministère de l'intérieur [über den Reichsarbeitsführer im Reichsministerium des Innern].

Cf. le texte du décret: .

Est promulgué la loi de prolongation de la loi pour la résorption de la détresse du peuple et du Reich [zur Behebung der Not von Volk und Reich] adoptée le 23 mars 1933.

Cf. le texte de la loi .

 

 

1938

 

4 février

 

Est édicté le décret sur la direction des forces armées [über die Führung der Wehrmacht].

Cf. le texte du décret .

Ce décret modifie de fait la loi de défense [Wehr] du 21 mai 1935. Il stipule notamment:

Dès maintenant, j'exerce moi-même [Adolf Hitler] directement le pouvoir de commandement sur l'ensemble du Wehrmacht.

[Citation dans l'original .]

 

 

30 avril

 

Est édicte le règlement du temps de travail [Arbeitszeitordnung].

Cf. le texte du règlement: .

Le règlement entre en vigueur le 1er janvier 1939. Il permet aux employeurs d'allonger le temps de travail journalier jusqu'à 14 heures.

 

 

 

Dispositifs de service obligatoire développés par les national-socialistes

 

Déjà avant la prise du pouvoir par les national-socialistes, existaient des dispositifs de service volontaire[53]. Avec l'instauration de la dictature, s'accentue le caractère idéologique qui les sous-tend, et qui est accompagné de pressions pour recruter les participants. On peut mentionner notamment le service du travail volontaire [Freiwilliger Arbeitsdienst] et le programme d'aide aux campagnes [Landhilfe-Programm].

À partir de 1935 sont instaurés des services obligatoires généraux qui ne sont plus motivés par des considérations concernant le marché du travail. 1935 le service militaire obligatoire [Wehrpflicht] et le service du travail national obligatoire [Reichsarbeitsdienstpflicht] pour les hommes, 1938 l'année obligatoire dans l'agriculture et à domicile [Pflichtjahr in Land- oder Hauswirtschaft] puis en 1939 le service du travail national obligatoire, pour les femmes. Ultérieurement le service du travail obligatoire pour les femmes est étendu au service d'aide de guerre obligatoire [Kriegshilfsdienstpflicht].

À partir de 1938, commence l'introduction d'obligations de service individuelles. Des particuliers sont assignés à des emplois particuliers, en général dans le cadre du marché du travail. On peut mentionner notamment le service obligatoire [Dienstpflicht], le service d'urgence [Notdienst].

Au-delà de ces dispositifs spécifiques, le principe du service devient un modèle pour les relations de travail en général. Ainsi la notion de marché du travail cède la place à la "mission de travail" ["Arbeitseinsatz"]. La liberté des travailleurs est progressivement limitée, un livret du travail devient obligatoire, et à partir de 1939 les changements d'emploi doivent avoir l'accord des offices du travail [Arbeitsämter]. En outre le recours à des étrangers pour le travail forcé s'étend.

Les mesures législatives sont accompagnées de la pression idéologique, par exemple en matière de santé[54]. Voici ce qui est expliqué dans un "manuel pour éducateurs de jeunes et pour parents", publié en 1941[55]:

Chaque Allemand a le devoir de vivre de telle façon qu'il reste en bonne santé et apte au travail. La maladie est une défaillance. Qui manque souvent au poste de travail pour cause de maladie, est un mauvais ouvrier.

[Citation dans l'original .]

 

 

Appel du comité exécutif en exil du SPD à Paris "Au peuple allemand!" du 14 septembre 1938 (extraits)[56]

 

La guerre se trouve proche au plus haut point, dans cette heure décisive nous déclarons devant le peuple allemand et le monde entier, que le renversement d'Hitler est l'objectif suprême de notre politique. [...] Hitler et le nouveau militarisme allemand forment un tout. La défaite et l'élimination définitive de ce militarisme sont les conditions préalables pour la paix et la réorganisation de l'Europe. Comme force alliée aux côtés de tous les adversaires d'Hitler qui luttent pour la liberté et la culture de l'Europe, nous agirons en ce sens durant la guerre.

[Citation dans l'original .]

 

 

1939

 

Protocol de la session du comité exécutif du SPD en exil, du 26 avril 1939 (extraits)[57]

 

Ollenhauer complète ces communisations et attire l'attention sur le fait que nous sommes posés devant la question si nous devrions donner de nouvelles instructions à nos camarades à l'étranger, pour le cas d'une guerre? Nous avons pris la décision de ne pas aller au-delà de l'appel de septembre*, mais d'avancer plutôt dans l'orientation que nous disons aux camarades qu'il devraient respecter les lois des pays d'accueil et pour le reste lutter pour l'Allemagne contre Hitler.

Tarnow: [...] Au sujet de la question de la participation des émigrants à la guerre il attire l'attention sur les difficultés en résultant. Il préfère que chacun règle la question avec lui-même et considère comme inapproprié d'amener une décision du comité exécutif du parti. Il craint au sujet d'une décision du comité exécutif du parti qu'elle puisse fortement nuire au mouvement et constituerait possiblement un ferment pour une nouvelle légende du coup de poignard. Il conseille pour le cas d'une publication des formulations prudentes et propose de ne mettre rien dans un tel appel qui pourrait être interprété comme si le comité exécutif du parti appellerait à la lutte contre le régime les armes à la main. Il recommande de contourner la réponse à la question si les soldats allemands devrait lutter ou pas. [...] Nous devons nous engager en faveur de la thèse que nous sommes prêts à travailler pour une Allemagne nouvelle, mais nous ne devons pas aller jusqu'à appeler les soldats allemands à déposer les armes et effectuer des actes de sabotage à la conduite allemande de la guerre. [...]

[Citation dans l'original .]

* Cf. 14 septembre 1938. Cet appel sera republié quasiment à l'identique le 10 septembre 1939[58].

 

Notes



[1]. http://www.welt.de/kultur/history/article1950215/Handstreich-der-Nazis-gegen-die-Gewerkschaften.html

[2]. http://www.glasnost.de/hist/ns/nazi2.html

[3]. http://library.fes.de/gmh/main/pdf-files/gmh/1981/1981-12-a-709.pdf

http://library.fes.de/pdf-files/bibliothek/schneider/ms06.pdf

[4]. http://www.jura.uni-mainz.de/Dateien/Laubinger_Beamtenorganisationen_und_Gesetzgebung.pdf

[5]. M. Scharrer (Hg.): Kampflose Kapitulation - Arbeiterbewegung 1933, S. 212- (Bibliographie )

[6]http://www.fes.de/archiv/adsd_neu/inhalt/stichwort/verbot.htm

U. Langkau‑Alex: Deutsche Volksfront 1932‑1939 - Band 1, p. 116-117 (Bibliographie )

[7]. http://www.luise-berlin.de/bms/bmstext/9808proe.htm

[8]. http://germanhistorydocs.ghi-dc.org/docpage.cfm?docpage_id=3384

[9]. S. Berger: Ausgewählte Probleme der deutschen Innenpolitik - Die deutsche Arbeitsfront 1933-1939, S. 4 (Bibliographie )

http://www.dokumentationszentrum-prora.de/infotext_deutsch.pdf

[10]K. Mammach: Die deutsche antifaschistische Widerstandsbewegung 1933‑1939, S. 51 (Bibliographie )

[11]. http://www.fes.de/archiv/adsd_neu/inhalt/ausstellung/historische/widerstand-fuehrer.htm

www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1956_3.pdf

http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f1092.html

[12]E. Matthias, R. Morsey (Hg.): Das Ende der Parteien 1933 - Darstellungen und Dokumente, (Bibliographie )

[13]. http://www.kommunisten-online.de/historie/sozialfaschismus.htm

http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f1092.html

[14]E. Matthias, R. Morsey (Hg.): Das Ende..., (Bibliographie )

[15]. http://www.fes.de/archiv/adsd_neu/inhalt/ausstellung/historische/widerstand-fuehrer.htm

[16]. http://www.zum.de/psm/ns/hitler12_aussen.php

[17]. http://www.bundesarchiv.de/cocoon/barch/0001/k/k1950k/kap1_2/kap2_70/para3_4.html

[18]. D. Kahn: Die Steuerung der Wirtschaft durch Recht im nationalsozialistischen Deutschland - das Beispiel der Reichsgruppe Industrie, S. 158, 164 (Bibliographie )

[19]http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f1094.html

L. J. Edinger: Sozialdemokratie und Nationalsozialismus - der Parteivorstand der SPD im Exil von 1933‑1945, S. 28 (Bibliographie )

A. Ulrich: Politischer Widerstand gegen das "Dritte Reich" im Rhein-Main-Gebiet, S. 36 (Bibliographie )

[20]www.luise-berlin.de/bms/bmstext/9808proe.htm

http://library.fes.de/fulltext/sozmit/einl-02.htm

[21]. H. Lindner: "Erkämpft eure Freiheit! Stürzt Hitler!", (Bibliographie )

[22]. A. Sywottek: Geschichtswissenschaft in der Legitimationskrise - Ein Überblick über die Diskussion um Theorie und Didaktik der Geschichte in der Bundesrepublik Deutschland 1969-1973, (Bibliographie )

M. Geis (Hg.): Widerstand und Exil der deutschen Arbeiterbewegung 1933-1945 - Grundlagen und Materialien, (Bibliographie )

[23]. http://www.fes.de/archiv/adsd_neu/inhalt/stichwort/verbot.htm

[24]. www.luise-berlin.de/bms/bmstext/9808proe.htm

http://ia700503.us.archive.org/15/items/Neuer-Vorwaerts-01/NeuerVorwaerts-SozialdemokratischesWochenblatt1933-06-18-Nr.014S.Scan.pdf

[25]. www.luise-berlin.de/bms/bmstext/9808proe.htm

http://library.fes.de/fulltext/sozmit/einl-02.htm

[26]Schulthess' europäischer Geschichtskalender - Band 74 (1933) - Teil 1, (Bibliographie )

[27]. www.luise-berlin.de/bms/bmstext/9808proe.htm

[28]. http://www.fes.de/archiv/adsd_neu/inhalt/ausstellung/historische/widerstand-fuehrer.htm

http://library.fes.de/fulltext/sozmit/einl-02.htm

[29]. http://www.fes.de/archiv/adsd_neu/inhalt/stichwort/verbot.htm

[30]. http://library.fes.de/pdf-files/bibliothek/schneider/ms06.pdf

http://library.fes.de/pdf-files/bibliothek/schneider/ms06.pdf

http://library.fes.de/gmh/main/pdf-files/gmh/1981/1981-12-a-709.pdf

[31]. http://www.bundestag.de/dokumente/analysen/2008/Das_Ende_der_Parteien.pdf

H.‑U. Thamer: Verführung und Gewalt - Deutschland 1933‑1945, (Bibliographie )

[32]M. Zenner: Parteien und Politik im Saargebiet unter dem Völkerbundsregime 1920‑1935, (Bibliographie )

[33]H. A. Jacobsen, W. Jochmann (Hg.): Ausgewählte Dokumente zur Geschichte des Nationalsozialismus - Band 1, (Bibliographie )

http://archiv.thingnetz.org/frei/Buecher Neuer Vorwaerts 1945/Neuer Vorwaerts - Sozialdemokratisches Wochenblatt 1933-07-09 - Nr. 04 (4 S., Scan).pdf

[34]U. Langkau‑Alex: Deutsche Volksfront 1932‑1939 - Band 3, S. 326 (Bibliographie )

[35]. http://archiv2007.sozialisten.de/politik/publikationen/kpf-mitteilungen/view_html?zid=4706&bs=1&n=9

[36]. http://www.bundestag.de/kulturundgeschichte/geschichte/schauplaetze/kroll_oper/index.html

http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=19330004&seite=00000729

[37]C. Rauh‑Kühne, M. Ruck: Regionale Eliten zwischen Diktatur und Demokratie - Baden und Württemberg 1930‑1952, p. 75 (Bibliographie )

E. Volquardts: Beamtenverbände im Nationalsozialismus - Gleichschaltung zum Zwecke der Ausschaltung aufgrund politischer oder weltanschaulicher Gegnerschaft (Bibliographie )

http://www.jura.uni-mainz.de/Dateien/Laubinger_Beamtenorganisationen_und_Gesetzgebung.pdf

[38]Friedrich-Ebert-Stiftung (Hg.): Archiv für Sozialgeschichte - Band 15, (Bibliographie )

[39]. http://www.bundesarchiv.de/cocoon/barch/0000/k/k1950k/kap1_2/kap2_70/para3_4.html

[40]. http://library.fes.de/fulltext/bibliothek/chronik/band2/e235f1143.html

[41]F. Zipfel: Kirchenkampf in Deutschland 1933‑1945, (Bibliographie )

[42]. http://www2.hu-berlin.de/gemenskap/inhalt/publikationen/arbeitspapiere/ahe_12.html

[43]. http://www.kurt-gossweiler.de/artikel/roehmp-t.htm

http://www.glasnost.de/hist/ns/nazi2.html

http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44621

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http://www.gedenkstaette-papestrasse.de/geschichte/sa-feldpolizei.htm

[44]. http://www.verfassungen.de/de/de33-45/staatsoberhaupt34-v1.htm

http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=19340004&seite=00000751

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http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=19340004&seite=00000757 et suiv.

http://www.dhm.de/lemo/html/nazi/innenpolitik/

[45]H.‑G. Schumann: Nationalsozialismus und Gewerkschaftsbewegung, (Bibliographie )

Arbeitsgemeinschaft Sozialwissenschaftlicher Institute (Hg.): Soziale Welt - Band 35, S. 111 (Bibliographie )

Jahrbuch für Geschichte - Band 26, S. 70 (Bibliographie )

[46]Jahrbuch für Geschichte - Band 26, S. 70 (Bibliographie )

[47]H. A. Jacobsen, W. Jochmann (Hg.): Ausgewählte Dokumente... - Band 1, S. LVIII (Bibliographie )

[48]H. A. Jacobsen, W. Jochmann (Hg.): Ausgewählte Dokumente... - Band 1, S. XCVI(Bibliographie )

[49]U. Langkau‑Alex: Deutsche Volksfront 1932‑1939 - Band 3, S. 330 (Bibliographie )

[50] http://www.saarland.de/4780.htm

[51]A. Buschmann (Hg.): Nationalsozialistische Weltanschauung und Gesetzgebung 1933-1945 - Band 2, (Bibliographie ). Pour les textes respectives des décrets: http://alex.onb.ac.at/tab_dra.htm (en sélectionnant l'année, puis la page indiqué dans Buschmann)

[52]U. Langkau‑Alex: Deutsche Volksfront 1932‑1939 - Band 3, S. 335 (Bibliographie )

[53]. http://www2.hu-berlin.de/gemenskap/inhalt/publikationen/arbeitspapiere/ahe_12.html

[54]. http://www.sozialpolitik.com/webcom/show_article.php/_c-110/_nr-10/i.html

[55]Kitzing, Eberhard: Erziehung zur Gesundheit. Ein Handbuch fur Jugenderzieher und Eltern. Berlin-Wien 1941, S. 326.

http://mahnmal-koblenz.de/Klingenmuenster/Hausarbeit_Klingenmuenster.pdf

W. Wuttke‑Groneberg: Medizin im Nationalsozialismus - ein Arbeitsbuch, (Bibliographie )

[56]IML beim ZK der SED (Hg.): Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Band 5 - Von Januar 1933 bis Mai 1945, S. 504 (Bibliographie )

[57]Friedrich-Ebert-Stiftung (Hg.): Archiv für Sozialgeschichte - Band 15, S. 368- (Bibliographie )

[58]B. Schilmar: Der Europadiskurs im deutschen Exil 1933‑1945, (Bibliographie )