Allemagne 1918‑1939
1930
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3‑20 janvier |
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Les délégations de la conférence de La Haye d'aout 1929 se réunissent de nouveau dans cette ville[1]. Le 20 janvier est signé le protocole final. Le 12 mars l'assemblée nationale approuvera, par 270 voix contre 192 et 3 abstentions, la loi sur la conférence de La Haye. Le traité est composé des accords d'aout 1929 et de janvier 1930, du plan Young, ainsi que de diverses annexes. L'ensemble nommé d'abord “nouveau plan” et finalement “plan Young” revêt un statut de droit international. Le 17 mai la commission de réparations le déclarera officiellement comme entré en vigueur. De ce fait cesse l'activité des institutions créées par le plan Dawes d'aout 1924. Toutes les questions financières résultant de la guerre, concernant l'Allemagne et les états signataires, sont considérées comme étant réglées complètement et définitivement. En même temps est instaurée la Banque des règlements internationaux (BRI) dont le capital est souscrit par les banques centrales des sept pays concernés (Grande Bretagne, France, Allemagne, Belgique, Italie et Japon, USA). |
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15 janvier |
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À Berlin, le préfet de police Karl Zörgiebel (SPD) interdit tous les rassemblements et manifestations en plein air[2]. Le KPD avait appelé à un rassemblement pour commémorer l'assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht en janvier 1919. La mesure sera levée le 2 avril. |
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16 janvier |
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En Prusse, le ministre de l'Intérieur Albert Grzesinski (SPD) décrète l'interdiction des rassemblements et manifestations politiques en plein air[3]. La mesure sera levée par son successeur après l'adoption en février de la loi sur la protection de la république. |
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23 janvier |
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En Thüringen, est constitué un gouvernement avec Erwin Baum (Thüringer Landbund) comme premier ministre[4]. Les postes de ministre de l'intérieur et ministre d'éducation nationale [Volksbildung] sont occupés par Wilhelm Frick (NSDAP). Le Wirtschaftspartei (Parti de l'économie, WP) ‑ nommé plus précisément “Reichspartei des deutschen Mittelstandes (Wirtschaftspartei)”, c'est-à-dire “Parti national des classes moyennes allemandes” ‑ participe également au gouvernement. (Le Parti de l'économie avait été constitué en 1920 par la réunion de diverses associations représentant les classes moyennes.) Le 31 mars 1931, l'assemblée régionale votera une motion de censure qui entrainera un remaniement du gouvernement et notamment la démission de W. Frick. |
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28 février |
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Le ministre de l'intérieur de Prusse A. Grzesinski démissionne sous la pression d'attaques de la presse de droite[5]. Il est remplacé par Heinrich Waentig (SPD). |
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Février |
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En 1921, des négociations avaient eu lieu dans le secteur de l'industrie métallurgique de Munich (Bavière)[6]. Suite à une sentence arbitrale, des grèves éclatent en février 1922 dans les principales entreprises de la métallurgie d'abord à Munich, puis à Augsburg et Nürnberg. Des mouvements de solidarité se produisent en Württemberg, Baden et Hessen. À Munich, les 30 entreprises les plus grandes procèdent au lockout. Le mouvement de grève se terminera le 26 mai. |
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18 mars |
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L'assemblée nationale approuve une nouvelle loi pour la protection de la république [zum Schutze der Republik], avec 265 voix contre 150. Elle sera publiée le 25 mars. Cf. le texte de la loi ►. Cette loi stipule qu'elle cessera d'être en vigueur avec l'entrée en vigueur de nouveau code pénal général allemand [Allgemeines Deutsches Strafgesetzbuch] et au plus tard le 31 décembre 1932. Finalement, elle cessera d'être en vigueur le 20 décembre 1932 sous l'effet du décret pour la préservation de la paix intérieure du 19 décembre 1932. |
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Après la constitution, en janvier, d'un gouvernement en Thüringen incluant le NSDAP, le ministre de l'intérieur Carl Severing (SPD) bloque le versement de subventions à la police régionale[7]. |
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27 mars |
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Des débats avaient eu lieu entre les groupes à l'assemblée nationale soutenant le gouvernement dirigé par Hermann Müller (SPD), au sujet de l'assurance-chômage, sur fond de difficultés budgétaires[8]. Le SPD insiste sur le principe d'une augmentation des cotisations et des subventions de l'état, alors que le DVP veut maintenir des limites strictes à cet égard. Cette question s'ajoute à celle concernant la politique fiscale. Le gouvernement avait élaboré un projet de loi à ce sujet, puis Heinrich Brüning (Zentrum) avait soumis aux groupes des partis une proposition de texte de compromis. Le Zentrum, le DVP et le DDP avaient accepté ce dernier, le BVP l'avait rejeté. Le SPD déclare qu'elle accepte le programme dans sa version initiale, mais qu'elle rejette le compromis élaboré par les autres partis. Il se saisit de ces divergences pour mettre fin à sa participation à une grande coalition. Le 27 mars, le gouvernement démissionne. |
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Le premier ministre de Prusse Otto Braun (SPD) au sujet des coalitions gouvernementales |
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Selon l'avis d'O. Braun, la démission du gouvernement de H. Müller est une erreur[9]: Ce n'est pas en courant à côté de la voiture qu'on influe sur le chemin suivi par le gouvernement; on doit rester assis sur le siège du cocher et tenir les rênes. [Citation dans l'original ►.] |
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29 mars |
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En Thüringen, l'assemblée régionale adopte une proposition de loi d'habilitation [Ermächtigungsgesetz] introduite par le ministre de l'Intérieur W. Frick, qui accorde au gouvernement des pouvoirs étendus en matière de réorganisation des institutions[10]. Suivra le 5 avril une déclaration donnant des instructions concernant les mesures policières à mettre en oeuvre "contre la culture nègre, pour l'identité culturelle allemande" (cf. ci-dessous). Le 16 avril seront publiées des recommandations au sujet de la pratique de la prière à l'école, visant à combattre les "forces étrangères à l'espèce et au peuple" qui "depuis longtemps tentent de détruire les fondements spirituels, moraux, religieux de notre peuple" (cf. ci-dessous). Ce dernier texte sera annulé le 11 juillet par la Haute cour constitutionnelle [Staatsgerichtshof für das Deutsche Reich]. Le 22 mai, à l'assemblée nationale, interrogé au sujet du texte sur la prière à l'école, W. Frick expliquera qu'en employant la formulation "forces étrangères à l'espèce et au peuple" il vise les juifs, mais aussi les social-démocrates[11]. |
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Déclaration du ministre de l'intérieur de Thüringen, Wilhelm Frick (NSDAP), "contre la culture nègre, pour l'identité culturelle allemande", 5 avril 1930 (extraits)[12] |
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Contre la culture nègre, pour l'identité culturelle allemande Depuis des années se font sentir dans presque tous les domaines culturels, dans une mesure croissante, des influences de race étrangères, qui sont susceptibles de saper les forces morales de l'identité culturelle allemande. [...] Il est dans l'intérêt de la préservation et du renforcement de l'identité culturelle allemande, de mettre un terme dans la mesure du possible à ces phénomènes de décomposition. Les dispositions du code des professions de l'artisanat, du commerce et de l'industrie offrent une base législative à cet égard. Selon le code des professions, doit être refusée l'autorisation pour l'organisation professionnelle de vaudevilles, de représentations de chant ou de poésie, de foires ou de pièces de théâtre ‑ à moins que ne prévale un intérêt supérieur du point de vue de l'art ou de la science ‑ si concernant le requérant sont connus des faits qui justifient la supposition que les représentations envisagées seraient contraires aux bonnes moeurs. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Recommandations du ministre de l'intérieur de Thüringen, Wilhelm Frick (NSDAP), au sujet de la pratique de la prière à l'école, 16 avril 1930[13] |
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Prière d'école allemande La détresse allemande ne tire son origine qu'en partie des difficultés économiques. Des forces étrangères à l'espèce et au peuple tentent depuis longtemps de détruire les fondements spirituels-morales-religieuses de notre pensée et nos sentiments allemands, afin de déraciner le peuple allemand, et de pouvoir ainsi le dominer plus facilement. Notre peuple allemand ne pourra opposer avec succès une résistance à ces influences dangereuses, que s'il préserve pour soi-même dans la pureté les forces motrices religieuses-morales de sa nature et le transmet à la jeunesse devenant adulte. Par là, aux côtés du foyer familial, incombe à l'école allemande et à ses enseignants une tâche nationale de plus haute importance. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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31 mars |
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Le 28 mars, le président Paul von Hindenburg avait chargé H. Brüning (Zentrum) de la formation d'un gouvernement[14]. Il indique officieusement "que, vu les difficultés parlementaires, il ne considère pas comme approprié de constituer le nouveau gouvernement sur la base de combinaisons de coalition"[15]. [Citation dans l'original ►.] Il exprime le souhait que Wilhelm Groener (sans parti) soit maintenu et que soient inclus Martin Schiele et Gottfried Treviranus. La nomination de Schiele entraine des difficultés, du fait qu'il manifeste l'exigence que soit mis fin au gouvernement de coalition en Prusse présidé par O. Braun (SPD), alors que Brüning ne peut risquer la rupture complète avec le SPD. Hindenburg intervient pour régler ce litige. Le gouvernement est constitué le 31 mars. Il comprend des membres du DDP, du DVP, du Zentrum, du BVP, du WP, du DNVP. Parmi les attributions, on peut citer notamment les suivantes. W. Groener: défense; G. Treviranus: territoires occupés; M. Schiele: alimentation [Ernährung]; Adam Stegerwald (Zentrum): travail. Paul Moldenhauer (DVP, membre du conseil de surveillance de la IG Farben AG) est nommé ministre de l'économie; mais il démissionnera le 19 juin. A. Stegerwald: il avait assumé la présidence de la Fédération syndicale allemande et démocratique (Deutsch-Demokratischer Gewerkschaftsbund) ‑ devenu Fédération syndicale allemande (Deutscher Gewerkschaftsbund) ensuite ‑, lors de sa fondation en novembre 1918. Le lieutenant capitaine à la retraite G. Treviranus: d'abord membre du DNVP, il l'avait quitté en protestation contre l'orientation déployée par Alfred Hugenberg qui est président du parti depuis 1928, et avait formé le 28 janvier l'Union populaire-démocratique (Volkskonservative Vereinigung), avec d'autres ex-membres du DNVP ainsi que des députés du Parti chrétien-national de paysans et gens ruraux (Christlich-Nationale Bauern- und Landvolkpartei, CNBL). Ce dernier parti, connu également comme Gens ruraux allemands (Deutsches Landvolk) avait été constitué le 8 mars 1928. M. Schiele: il est membre du DNVP et un des principaux dirigeants de la Ligue rurale nationale (Reichslandbund). En 1893 avait été constitué le “Bund der Landwirte” (“Ligue des agriculteurs”), qui rassemble des exploitants agricoles. En 1919 avait été constitué le “Deutscher Landbund” (“Ligue rurale allemande”) pour réunir dans une même organisation employeurs et travailleurs de l'agriculture. Le 1er janvier 1921 les deux avaient fusionné pour former le “Reichslandbund” (“Ligue rurale nationale”). |
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À Wesermünde/Bremerhaven (Bremen) débute un mouvement de grève des tailleurs dans les entreprises Ketelsen, Padberg et Beckmann, auquel participent 35 travailleurs[16]. Il se terminera le 10 avril. |
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Déclaration d'investiture du chancelier Heinrich Brüning (Zentrum) à l'assemblée nationale, 1er avril 1930[17] |
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[...] En conformité avec la mission dont m'a chargé monsieur le président du Reich, le nouveau cabinet du Reich n'est pas lié à une coalition. [...] Le cabinet a été formé dans le but de résoudre dans le délai le plus court les tâches qui, selon l'avis général, sont vitales pour le Reich. Il constituera la dernière tentative de mettre en oeuvre cette solution avec ce Reichstag. [...] Sur le plan de la politique intérieure, vu les conditions sociales et économiques critiques et des courants radicaux qui leurs sont liés, notre situation donne lieu à une vigilance particulière. On ne peut traiter ces courants uniquement par le recours à des moyens étatiques, il faut y remédier en première ligne par un travail de reconstruction économique. [...] L'oeuvre de la conciliation entre les différentes professions et couches de la population ne souffre aucun retard. Le Reichstag doit aussi tenir compte de cette idée dans sa prise de position vis-à-vis du nouveau gouvernement du Reich. Seule l'attitude objective et concrète envers ce programme du cabinet assurera l'avenir du peuple allemand. [Citation dans l'original ►.] |
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Intervention de Rudolf Breitscheid (SPD) à l'assemblée nationale, 2 avril 1930 (extraits)[18] |
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[...] Dans l'article 48 [de la constitution du Reich] il est dit que des mesures d'exception peuvent être prises, si dans le Reich allemand la sécurité et l'ordre publics sont considérablement perturbés ou menacés. Nous soulevons la question, si au moment actuel la sécurité et l'ordre publics sont perturbés ou menacés considérablement à tel point, que le paragraphe sur l'exception de l'article 48 doit être employé. Nous répondons à cette question par un non net. [...] Dans la période à venir il n'y aura pas et ne pourra pas avoir des difficultés budgétaires [...] D'ailleurs il y avait un moyen parlementaire, monsieur le chancelier du Reich, de surmonter ces difficultés. Il aurait suffi que vous vous placez comme nous derrière le projet gouvernemental. Avec lui, on pouvait se présenter au parlement. En outre, monsieur le chancelier du Reich, vous savez aussi bien que moi qu'en plus dans tous les cas il y aurait eu ne majorité dans cette maison, qui ensemble avec vous aurait mis en oeuvre la réforme des finances. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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3 avril |
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À l'assemblée nationale, le SPD et le KPD soumettent séparément des motions de censure contre le gouvernement. Elles sont rejetées par 253 voix contre 187 (SPD, KPD, NSDAP)[19]. |
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10 avril |
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Le ministre de la défense W. Groener interdit[20]. une quelconque participation en service ou hors service, de membres de la Reichswehr à des événements ou autres occasion, où se présentent aussi des national-socialistes en uniforme ou sont montrés des croix gammées. [Citation dans l'original ►.] |
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6 mai |
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En Saxe, le dernier gouvernement présidé par le SPD avait été remplacé le 26 juin 1929 par un gouvernement présidé par Wilhelm Bünger (DVP)[21]. Le 18 février 1930 ce gouvernement avait démissionné à la suite d'une motion de censure, soumise par le NSDAP et voté également par SPD, KPD, DNVP et Deutsches Landvolk. Le 6 mai Walther Schieck (DVP) est élu comme premier ministre, mais le 21 une motion de dissolution de l'assemblée régionale, soumise par SPD, KPD et NSDAP est adoptée et la date des élections est fixé au 22 juin. |
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26 mai |
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Dans la Ruhr, le DMV et l'Union des Associations de métier (Hirsch-Duncker) de la métallurgie avaient dénoncé l'accord-cadre en vigueur dans la région du Groupe Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier, à l'échéance du 1er mai[22]. Le 26 mai le conciliateur Max Brahn rend une sentence arbitrale (appelée communément sentence arbitrale d'Oeynhausen, d'après le lieu où les négociations s'étaient déroulées) qui correspond largement aux demandes des employeurs. Les syndicats la rejettent, tandis que les employeurs sollicitent le ministre du travail A. Stegerwald pour la valider d'autorité. Cette validation interviendra le 10 juin. M. Brahn est depuis 1927 conciliateur permanent pour des conflits de travail [Ständiger Schlichter für Arbeitskonflikte] pour la Haute-Silésie et depuis 1928 également pour Westfalen[23]. Il sera aussi nommé en 1932 conciliateur pour Berlin et Brandenburg. |
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6 juin |
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Après la constitution du gouvernement en mars, le nouveau ministre de l'intérieur Joseph Wirth (Zentrum), avait d'abord, le 17 avril, levé le blocage, décidé par son prédécesseur C. Severing, du versement de subventions à la police régionale de Thüringen[24]. Le 6 juin, il décide de nouveau de bloquer les subventions. Thüringen portera plainte à ce sujet contre le Reich devant la Haute cour constitutionnelle. |
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25 juin |
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En Prusse le gouvernement régional décide d'interdire l'adhésion au NSDAP et au KPD à tous les fonctionnaires, en donnant comme motif qu'ils devaient être considérés comme organisations "dont l'objectif est le renversement par la force de l'ordre étatique existant"[25]. (Cf. ci-dessous.) La mesure sera levée, en ce qui concerne le NSDAP, par une décision du gouvernement régional du 27 juillet 1932[26]. |
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Décision du gouvernement de Prusse, 25 juin 1930[27] |
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Selon le développement qu'ont emprunté le Parti ouvrier national-socialiste allemand et le Parti communiste d'Allemagne, les deux partis sont à considérer comme organisations dont l'objectif est le renversement par la force de l'ordre étatique existant. Un fonctionnaire qui participe à une telle organisation, exerce une activité pour eux ou les soutient, viole l'obligation de fidélité envers l'état qui résulte de son rapport de fonctionnaire et se rend coupable d'une faute professionnelle. Par conséquent, la participation à ces organisations, l'activité pour eux où un autre soutien à leur égard est interdit pour tous les fonctionnaires. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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30 juin |
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Les troupes françaises achèvent l'évacuation de la Pfalz[28]. |
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1er juillet |
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Dans la Ruhr débute un mouvement de grève impulsé par le RGO[29]. Environ 30 000 travailleurs participent, notamment à Mülheim, Essen, Duisburg, Dortmund, Gelsenkirchen, Hamm, Düsseldorf et Bochum. Le mouvement se termine le 10. |
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Dans la région de Mansfeld (Sachsen Anhalt) débute un mouvement de grève des travailleurs des mines de schiste cuivreux qui mobilise jusqu'à 25 000 travailleurs[30]. La direction de grève est liée à la RGO. Le mouvement dure jusqu'au 25 juillet. |
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4 juillet |
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Otto Strasser et d'autres membres du NSDAP annoncent qu'ils quittent le parti, en publiant un appel "Les socialistes quittent le NSDAP"[31]. [Citation dans l'original ►.] En septembre 1931 Strasser constituera la “Kampfgemeinschaft revolutionärer Nationalsozialisten” (“Communauté de combat de national-socialistes révolutionnaires”) et son organe intitulé Schwarze Front (Front noire). |
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16 juillet |
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Le gouvernement soumet à l'assemblée nationale des mesures destinées à remédier au déficit budgétaire[32]. Un vote sur une motion modifiant le projet est défavorable au gouvernement, par 256 voix (SPD, KPD, NSDAP et la plupart des députés du DNVP) contre 193. Le gouvernement déclare qu'il considère désormais le débat comme inutile. Une motion de censure contre le gouvernement soumise par le KPD est rejetée par 244 voix contre 58 (KPD, NSDAP) et 155 abstentions (SPD). |
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18 juillet |
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Le gouvernement fait en sorte que les mesures qu'il propose, faute d'être approuvées par l'assemblée nationale, soient édictées par voie de décrets-lois [Notverordnungen] du président[33]. Mais suite à des motions présentées séparément par le SPD et le KPD, l'assemblée nationale annule immédiatement ces décrets-lois par 236 voix contre 222, ce qui impose au président l'obligation de signer lui-même un décret d'annulation. Or H. Brüning présente alors des décrets signés par le président P. v. Hindenburg, un qui dissout le Parlement, et un qui annonce la tenue d'élections à la date du 14 septembre. |
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Le vote sur l'annulation des décrets produit une scission au sein du groupe à l'assemblée nationale du DNVP[34]. 25 députés du parti, dont le groupe autour de l'ancien président du parti Kuno Westarp, soutiennent le gouvernement, tandis que 32 avec le président du groupe Alfred Hugenberg votent en faveur de l'annulation. Le 23 juillet le groupe autour de Westarp quittera le DNVP et fusionnera avec l'Union populaire-démocratique de G. Treviranus pour former le “Konservative Volkspartei” (“Parti conservateur du peuple”, KVP). Parmi les membres du KVP il y a Paul von Lettow-Vorbeck (cf. ► ►), qui avait été député du DNVP depuis 1928. Le ministre de l'alimentation M. Schiele quitte également le DNVP et s'appuiera sur le Deutsches Landvolk. |
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Intervention d'Otto Landsberg (SPD) à l'assemblée nationale, 18 juillet 1930 (extrait)[35] |
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[...] Nous demandons l'annulation de ces deux décrets, et nous tenons à ce qu'il y ait un vote sur la motion de censure que nous avons introduite auprès du Reichstag contre le gouvernement du Reich. Ce gouvernement du Reich non seulement n'a pas profité de possibilités d'entente vers la gauche, mais les a refusées, pour négocier exclusivement vers la droite et arriver à une entente avec la droite. Le gouvernement du Reich avait édicté ces deux décrets confiant dans la perspective que viendra votre aide de la droite, qui confèrerait à ces deux décrets la force de loi qui leur manque. L'objectif de ce gouvernement du Reich est, nous le savons, de bloc bourgeois élargi [...]. [Citation dans l'original ►.] |
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25 juillet |
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Est édicté le décret contre l'utilisation illégale d'armes [gegen Waffenmißbrauch]. Il stipule qu'il cessera d'être en vigueur au plus tard le 1er avril 1931. Cf. le texte du décret ►. |
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26 juillet |
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Le président édicte le décret pour la résorption d'états de détresse personnels, économiques et sociaux [zur Behebung personeller, wirtschaftlicher und sozialer Notstände][36]. C'est une version accentuée des décrets refusés par l'assemblée nationale le 18 juillet. Cf. le texte du décret ►. |
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Juillet |
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La majorité de droite du DDP se réunit avec l'Ordre jeune-allemand (Jungdeutscher Orden), l'Union national-populaire du Reich (Volksnationale Reichsvereinigung) et d'autres groupes pour constituer le “Deutsche Staatspartei” (“Parti allemand de l'état”, DStP). L'aile gauche du DDP fonde le “Radikaldemokratische Partei” (“Parti radical-démocratique”). |
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2 aout |
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À Blexen (aujourd'hui partie de Nordenham) (Niedersachsen), débute une grève dans les usines de la métallurgie, avec la participation d'environ 500 travailleurs sur un total de 800[37]. Les grévistes mettent fin à leur mouvement le 17 septembre, suite à un jugement du tribunal qui interdit à la fédération de la métallurgie d'alimenter une caisse de grève. |
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4 septembre |
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Dans la Ruhr, le 11 aout, l'Association de mines (Zechenverband, union des employeurs des mines de la Ruhr) avait décidé de dénoncer la convention collective salariale pour la région de la Ruhr[38]. La décision avait été officiellement annoncée le 16. Le conciliateur M. Brahn avait été saisi de la question. Les négociations de conciliation avaient débuté le 25 aout, elles se prolongent jusqu'en septembre mais n'aboutissent pas à un accord. Le 4 septembre Brahn rend une sentence arbitrale qui consiste à garder en vigueur les dispositions antérieures jusqu'au 31 décembre. Les syndicats acceptent la sentence arbitrale et sollicitent le ministre du travail A. Stegerwald pour la valider d'autorité. Cette validation interviendra le 10 septembre. |
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14 septembre |
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Se tiennent des élections au Reichstag.
Pour les gouvernements de cette législature (jusqu'aux élections du 31 juillet 1932), cf. ► ►. |
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Déclaration du premier ministre de Prusse Otto Braun (SPD) à United Press, 15 septembre 1930[39] |
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Malgré ce résultat des élections, je ne considère comme menacé ne serait-ce qu'un instant, ni la constitution, ni la sécurité publique, ni le cours de notre politique étrangère. Il est totalement exclu que les partis radicaux qui ont réalisé des gains dans ces élections, se trouveront en situation de mettre à l'épreuve pratiquement leurs recettes de gouvernement. Au contraire je considère comme certain qu'une grand coalition de tous les raisonnables fera alliance afin de, avec une majorité de gouvernement sans aucun doute suffisante, concentrer d'abord énergiquement toutes les forces sur la lutte contre le chômage et sur l'amélioration des conditions d'existence économiques de larges masses. [Citation dans l'original ►.] |
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Récit du secrétaire d'état au ministère des finances Hans Schäffer d'un entretien avec Rudolf Hilferding (SPD), le 18 septembre 1930 (extrait)[40] |
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Hilferding est opposé à ce que la social-démocratie entre au gouvernement. Il serait nécessaire qu'elle ne se compromette pas vis-à-vis de la masse des travailleurs à tel point qu'ensuite les masses la fuiraient. Avec ça, tomberait l'unique pilier. Le plus juste serait de participer aux choses en dehors du gouvernement, ainsi on pourrait faire patienter les élections jusqu'au jours ou le cours des choses changerait. [Citation dans l'original ►.] |
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23 septembre |
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Un entretien a lieu entre H. Brüning, H. Müller et R. Hilferding[41]. |
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25 septembre |
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À Leipzig se déroule un procès contre trois officiers de la garnison d'Ulm de la Reichswehr, Richard Scheringer, Friedrich Wendt et Hans Ludin, accusés de haute trahison pour avoir noué des liens avec le NSDAP[42]. Le défenseur demande qu'A. Hitler soit entendu comme témoin. |
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Déposition d'Adolf Hitler à la Cour suprême [Reichsgericht] à Leipzig, 25 septembre 1930[43]: |
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Hitler: Le mouvement national-socialiste cherchera dans cet état à atteindre l'objectif par les moyens conformes à la constitution. La constitution nous prescrit seulement les méthodes, pas l'objectif. Nous chercherons à obtenir sur cette voie conforme à la constitution les majorités décisives dans les institutions législatives, afin de couler, au moment où nous réussissons, l'état dans la forme qui correspond à nos idées. [Citation dans l'original ►.] |
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28 septembre |
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Le KPD fonde à Berlin le “Kampfbund gegen den Faschismus” (“Ligue de combat contre le fascisme”) comme successeur légal au RFB interdit[44]. Hermann Remmele est désigné comme président. L'organisation dispose d'un organe de presse, Die Fanfare. |
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30 septembre |
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La direction droitière du SPD mène durant plusieurs semaines des entretiens exploratoires avec le chancelier H. Brüning et ses mandataires pour leur offrir son aide (cf. ci-dessous)[45]. Le président du district Hambourg-Nord-Ouest du SPD, Karl Meitmann, le 14 septembre, défend la position que, après le 14 septembre, le SPD ne pouvait pas faire "ce qui avait été exigé au cours de la campagne électorale" ["was im Wahlkampf gefordert wurde"] mais devait agir en fonction de "ce qui avait été le résultat de l'élection" ["was die Wahl ergeben habe"][46]. C'est pourquoi Meitmann se prononce en faveur de l'idée que le SPD devait tendre de toutes ses forces à son retour au gouvernement. Il argumente que le SPD devait tendre à "mettre la main sur le pouvoir supplémentaire, l'autorité publique" ["die zusätzliche Macht, die Staatsgewalt in die Hand zu bekommen"]. Le 29, Rudolf Hilferding recommande dans le Vorwärts que le SPD s'en tienne au parlement à la tactique consistant à former, ensemble avec les partis bourgeois, un centre parlementaire en tant que "bloc solide de défense contre le radicalisme destructeur" ["festen Block zur Abwehr des destruktiven Radikalismus"][47]. Le 30, H. Brüning rencontre le président du groupe à l'assemblée nationale du SPD H. Müller, ainsi que le président du parti Otto Wels, pour un entretien confidentiel, durant lequel les positions se rejoignent sur un soutien au gouvernement de Brüning sans participation ministériel du SPD. (Cf. ci-dessous) |
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Récit du secrétaire d'état Hermann Pünder d'un entretien de Heinrich Brüning avec Otto Wels (SPD) et Hermann Müller (SPD), le 30 septembre 1930 (extrait)[48] |
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Compléter le cabinet par l'entrée de social-démocrates sera malheureusement impossible, puisque cela ne serait pas toléré à droite et n'est pas demandé à gauche. Cependant ce qui serait éventuellement possible, est un soutien du cabinet et de son travail par la social-démocratie. À ce sujet j'avais proposé à monsieur le chancelier du Reich d'organiser tout à fait discrètement chez moi dans la Gärtnerstrasse de Lichterfelde, un entretien avec les deux dirigeants du parti social-démocrate Wels et Müller. Dr. Brüning était tout à fait d'accord, et j'ai donc invité les deux secrètement. [...] Après l'entretien d'aujourd'hui il me semble effectivement pas exclu que, pour éviter une dictature de droite, la social-démocratie soutienne le cabinet Brüning. [Citation dans l'original ►.] |
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1er octobre |
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En Braunschweig est constitué un gouvernement présidé par Werner Küchenthal (DNVP) avec Anton Franzen (NSDAP) comme ministre de l'intérieur et de l'éducation nationale [Volksbildung]. Franzen démissionnera le 26 juillet 1931 et sera remplacé le 15 septembre par Dietrich Klagges (NSDAP)[49]. Le gouvernement Küchenthal restera en place jusqu'au 7 mai 1933. |
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3 octobre |
Le groupe à l'assemblée nationale du SPD se réunit. Il en ressort l'adoption par le SPD de la position de tolérance vis-à-vis du gouvernement de H. Brüning. (Cf. ci-dessous.) |
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Résolution du groupe à l'assemblée nationale du SPD, 3 octobre 1930 (extraits)[50] |
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Selon le résultat des élections au Reichstag le groupe social-démocrate au Reichstag sa tâche prioritaire dans la sauvegarde de la démocratie, la sécurisation de la constitution et la protection du parlementarisme. La démocratie est menacée par tous les cercles social-réactionnaires, qui veulent exploiter la crise économique pour démanteler la politique sociale et baisser les salaires. Elle est menacée par le mouvement fasciste des national-socialistes qui font miroiter aux victimes de la crise économique capitaliste la guérison immédiate de tous les maux et la solution de toutes les questions sociales, après la démolition de la démocratie. Elle est menacée par le Parti communiste, qui même dans cette situation contrerévolutionnaire divise les travailleurs et rend plus difficile la lutte contre social-réaction et fascisme. La social-démocratie lutte pour la démocratie, pour protéger la politique sociale et élever le niveau de vie des travailleurs. La crise ne peut pas être résolue par la diminution du pouvoir d'achat des masses, mais seulement par la création d'emplois. Aussi indispensable est la lutte du groupe au nouveau Reichstag pour amener une loi d'urgence sur une diminution de la durée du travail telle qu'elle rend possible le retour au travail des sans-emploi. [Citation dans l'original ►.] |
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Lettre de Heinrich Müller (SPD) à Otto Braun (SPD), avant la réunion du groupe à l'assemblée nationale du SPD tenue le 3 octobre 1930 (extraits)[51] |
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La session du bureau du parti a montré qu'autour de nous, plus qu'on ne le pourrait supposer, l'opinion est répandue qu'on devrait laisser arriver la droite au gouvernement, afin qu'elle se retrouve en faillite, y compris les national-socialistes. J'ai réfuté vivement de telles conceptions, mais il est à supposer que dans la session du groupe au Reichstag ce raisonnement sera de nouveau très apprécié. [...] Ma conviction est qu'un renversement du gouvernement Brüning, pour la deuxième fois et avec l'aide de la social-démocratie, déclencherait des conséquences pour le gouvernement prussien. [...] Nous ne savons pas dans les détails ce que veut le gouvernement. De façon tout à fait confidentielle je peux t'annoncer qu'évidemment un contact informel a eu lieu il y a quelque temps. La seule chose qui me semble certain, c'est que Brüning dans un premier temps ne voudra pas élargir son gouvernement vers la droite et - j'ai envie de dire - encore moins vers la gauche. [...] Mais je vois des dangers pour la politique allemande et prussienne, qu'à mon avis il faut essayer de conjurer par une coopération de tous les gens raisonnables. [Citation dans l'original ►.] |
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Rudolf Hilferding (SPD), octobre 1930[52] |
Est-ce que quelqu'un croit que les moyens extraparlementaires à notre disposition pour combattre la dictature sont actuellement applicables? [...] Personne ne sait si des moyens de lutte extraparlementaires ne se dirigeraient vers la masse des travailleurs eux-mêmes. Seulement durant des temps de prospérité économique la masse des travailleurs dispose de forces pour la lutte. Par conséquent on devrait essayer la solution de la crise parlementaire autrement. [Citation dans l'original ►.] |
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Rudolf Hilferding (SPD), décembre 1930[53] |
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Si nous réussissons à maintenir le parlement, si le Reichstag se trouve placé devant les tâches concrètes les plus urgentes, alors les contraintes conduiront peut-être plus rapidement qu'il ne parait encore aujourd'hui à la coalition des gens raisonnables et feront gagner le temps jusqu'à ce que la dissipation de la crise économique aidera aussi à surmonter la crise de l'état. Si la tentative échoue, alors nous seront placés au début de luttes dont le déroulement et issue sont incertains, et dont les sacrifices en termes de bienêtre seront incalculables mais certaines. [Citation dans l'original ►.] |
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Article de Georg Decker (SPD), décembre 1930 (extraits)[54] |
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On a coutume de dire d'un gouvernement de coalition qu'il est porté par les partis de la coalition. Quand un parti n'est pas lié au gouvernement, il ne se place pas pour autant forcément dans une opposition tranchée vis-à-vis de ce gouvernement. [Citation dans l'original ►.] Note: Jurij Denike (pseudonyme Georg Decker): né en Russie, émigre en 192 en Allemagne, à partir de 1924 il coopère à des publications du SPD. |
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Rapport au congrès du SPD de 1931 (31 mai ‑ 5 juin), au nom du groupe à l'assemblée nationale, présenté par Wilhelm Sollmann (extraits) [55] |
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Dès avant la réunion du Reichstag nous avons déclaré comme nos objectifs prioritaires, et sommes jusqu'à l'heure actuelle sur la même ligne: préservation de la démocratie, sécurisation de la constitution, protection du parlementarisme. [...] Le camarade Breitscheid a aussi déjà attiré l'attention sur la situation qui prévalait en octobre de l'année dernière lors de la réunion du Reichstag. Nous ne devons pas oublier qu'au moment de ces journées d'octobre le national-socialisme en Allemagne était placé immédiatement devant la prise du pouvoir par la voie légale, au moins partiellement. [...] Le national-socialisme a été tenu à l'écart du pouvoir par nous [...] La voie politique que nous avons empruntée au Reichstag a exigé des sacrifices et concession considérables. [...] Quand, dans le pays, nous regardent les millions d'affamés, femmes et enfants, quand de l'autre côté des bandes armées préparées à la guerre civile et une bourgeoisie absolument pas fiable se tenaient prêts à provoquer une crise d'état, alors, je crois, la social-démocratie à fait beaucoup lorsqu'elle a réussi à empêcher cette crise d'état et ce faisant sauver des subsides de retraite ce qui pouvait tant bien que mal être sauvé, pour les masses. Il n'y a pas de quoi chanter les louanges de la politique sociale allemande, elle est encore largement défectueuse. Mais quand dans une feuille d'un certain parti il est question de "l'état exploiteur de la république allemande", alors je crois que le collègue de rédaction concerné n'a pas une idée claire de ce à quoi ressemblerait un état exploiteur fasciste. [...] Camarades du parti, il est vrai que c'est une phrase de Karl Marx, que la classe ouvrière n'a que ses chaines à perdre, une phrase d'un document socialiste immense. Quand le jeune Marx écrivit cette phrase il y a presque 85 ans, c'était une prouesse révolutionnaire. Quand aujourd'hui, après les luttes pleines de sacrifices de trois générations de travailleurs, on lance cette phrase en direction des prolétaires allemands, alors cette phrase révolutionnaire d'autrefois devient de la phraséologie hyper réactionnaire. Dans le nouveau Reichstag nous ne nous sommes nullement soumis à tous ce qu'a fait le gouvernement Brüning. Nous avons entamé et mis en oeuvre jusqu'ici notre tactique, parce que nous croyions que nous n'avions que le choix entre un mauvais cabinet Brüning et une dictature ouverte et mille fois pire. [...] Personne n'est plus content que le Parti communiste que nous avons procédé à cette politique de tolérance. Tant qu'existe encore un parlement et une liberté de presse, les communistes peuvent au moins pester contre nous. [Citation dans l'original ►.] |
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Heinrich Brüning dans ses mémoires (extraits)[56] |
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Un mot de reconnaissance méritent les ministres social-démocrates dans les Länder. [...] Le développement était mûr à tel point que les anciens agitateurs de parti étaient devenus des hommes qui n'avaient en vue que l'intérêt du Land qui leur était confié. Je [...] devais me rendre compte qu'ils étaient prêts à mettre en jeu à tout moment leur propre avenir et l'avenir de leur parti, quand il s'agissait de l'intérêt général. [Citation dans l'original ►.] |
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5 octobre |
Le chancelier H. Brüning rencontre A. Hitler et W. Frick, en présence de G. Treviranus[57]. |
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Notes du chancelier Heinrich Brüning au sujet d'un entretien avec Adolf Hitler et d'autres dirigeants du NSDAP, tenu le 6 octobre 1930 (extraits)[58] |
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[...] l'entretien avec Hitler [était] conduit de façon à lui parler franchement sans la moindre retenue tactique d'usage par ailleurs dans la vie parlementaire. [...] On devra prendre des mesures financières qui d'abord offrent une pause d'une demi-année pour respirer. Ensuite deviendraient nécessaires d'autres limitations des dépenses dans tous les domaines, allant de pair avec une baisse des prix et des salaires, afin de, appuyé sur une autarcie à réaliser d'ici là dans tous les domaines de l'agriculture à l'exception des graisses végétales, armer l'Allemagne comme premier pays de telle manière qu'il puisse endurer toute pression de l'extérieur tout en étant en mesure d'utiliser de son côté à tout moment la crise mondiale pour exercer à travers elle une pression sur toutes les autres puissances. [...] Cela serait la première phase de la politique, pour laquelle le plus approprié serait une opposition renforcée sur le plan de la politique étrangère, de la part du NSDAP. Une entente dans les détails sur les formes de l'opposition serait naturellement une condition préalable pour une alliance ultérieure. J'espère pouvoir aborder dans la deuxième phase ensemble avec la droite une réforme de la constitution qui selon mes souhaits personnels devrait aboutir à une restauration monarchique, sans qu'il serait possible de proclamer déjà de nouveau un empereur, tant que au sein de la maison Hohenzollern elle-même ne se soit produite une entente sur les trois candidats possibles. Sous la condition que lui, Hitler, me donne sa parole de se concerter dans chaque phase avec moi sur la forme de l'opposition, je ferais en sorte que liberté totale serait donné à sa presse en dehors de toute diffamation personnelle, même pour la critique la plus sévère à la politique étrangère et à ma personne. [...] Si Hitler serait prêt à coopérer sur la base de cette politique étrangère de manière loyale, d'abord en secret puis ouvertement, alors dans deux ou trois ans le peuple allemand serait libéré des chaines du Traité de Versailles. Hitler n'aborda nullement les questions fondamentales de la politique future [...] Nous voyions que mon offre avait échoué du premier coup. Malgré tout, par égard pour l'entreprise risquée qui allait débuter, les liens ne devaient pas s'interrompre. [...] En ignorant toutes les impossibilités qu'il avait prononcées je me déclarai prêt à faire en sorte que partout dans les parlements de Land dès la période de démarrage, là où cela serait possible mathématiquement, NSDAP et Zentrum puissent ensemble former un gouvernement, pour former ainsi les ponts pour la deuxième phase. Manifestement cela produisait plus d'impression sur lui que tout ce qui avait été dit avant. [Citation dans l'original ►.] |
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10 octobre |
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Le 29 aout, l'Union d'industriels de la métallurgie berlinois (VBMI) avait dénoncé l'accord salarial pour le secteur de la métallurgie de Berlin, à l'échéance du 30 septembre[59]. La Fédération générale de travailleurs de la métallurgie (DMV) et la fédération de la métallurgie de Berlin manifestent immédiatement leur opposition aux demandes des employeurs. Le VBMI sollicite des négociations de conciliation auprès du ministère du travail. Le DMV rejette cette perspective comme une ingérence du ministère. Celui-ci, le 1er octobre, nomme un conciliateur spécial, à savoir le conciliateur pour le district Niedersachsen, Oldenburg, Bremen et Braunschweig, Carl Völckers. Le 3 octobre, des négociations ont lieu, Völckers constate l'impossibilité d'obtenir un arrangement et forme un bureau de conciliation. Le 10 octobre, à l'issu d'une session de ce bureau, Völckers annonce une sentence arbitrale, manifestement appuyée par les employeurs, qui demandent au ministre du travail qu'elle soit validée d'autorité. Le 12 octobre, une assemblée de 3000 responsables syndicaux de la métallurgie rejette la sentence arbitrale. L'assemblée décide d'organiser le lendemain une consultation du personnel. De 106 000 travailleurs de la métallurgie, 90 600 se prononcent pour une grève immédiate. La direction de l'ADGB se déclare solidaire de l'action des métallurgistes. Au cours de la session constitutive de l'assemblée nationale le 13 octobre, le KPD soumet une motion demandant l'abrogation du décret sur le système de conciliation du 30 octobre 1923 et l'annulation de la sentence arbitrale de C. Völckers. La motion est rejetée. À la session suivante, le KPD soumet une nouvelle motion, qui demande que la sentence arbitrale soit annulée et qu'en tout cas elle ne soit pas validée d'autorité, et qui demande l'introduction dans l'industrie métallurgique de Berlin, de la journée de sept heures avec compensation salariale intégrale. Le SPD de son côte soumet une motion demandant que la sentence ne soit pas validée d'autorité. La motion du KPD demandant l'annulation de la sentence arbitrale est rejetée. La motion concernant la journée de sept heures est renvoyé, ensemble avec d'autres motions concernant la durée du travail, vers la commission de politique sociale [Sozialpolitischer Ausschuß]. Le point de la motion du KPD refusant la validation d'autorité de la sentence, qui coïncide avec la motion soumise par le SPD, est adopté par les voix du SPD, du KPD et du NSDAP. Le 15 octobre, la quasi-totalité des entreprises sont en grève, on compte environ 140 000 grévistes. La sentence arbitrale n'est pas validée d'autorité. Le ministère du travail instaure une commission paritaire chargée de régler le litige. Le 28 octobre, un accord est obtenu qui prévoit que d'une part le travail est repris selon les conditions existantes précédemment, et que le litige sera tranché par une instance de conciliation dont la décision est acceptée d'avance par les parties concernées. Dans certaines entreprises, notamment celles de Siemens et deux d'AEG, le travail reprend le 30 octobre, dans les autres des consultations de la base sont effectuées, qui ne montrent pas de majorité pour une poursuite de la grève. Ainsi le 31 octobre, à quelques exceptions près, le travail reprend. Le 4 novembre le ministre du travail A. Stegerwald nomme les trois personnalités du tribunal arbitral, dont l'ancien ministre du travail Heinrich Brauns (Zentrum) en tant que président. Le 8 novembre le tribunal arbitral adopte à l'unanimité une sentence arbitrale qui confirme une baisse progressive des salaires étalée jusqu'au 19 janvier 1931. Les normes établies ne pourront être dénoncées avant le 30 juin 1931. |
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12‑13 octobre |
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Le bureau confédéral [Bundesausschuß] de l'ADGB préconise l'introduction par voie législative de la durée hebdomadaire du travail de 40 heures, comme mesure d'urgence temporaire visant à lutter contre le chômage de masse[60]. Le président de l'ADGB Theodor Leipart déclare que la diminution de la durée du travail est une[61] sorte d'auto-assurance des travailleurs contre des licenciements supplémentaires et au-delà un acte de solidarité envers les chômeurs, auxquels par là est offerte la possibilité d'être de nouveau embauché plus tôt qu'il ne le pourrait l'attendre selon la durée normale de travail actuelle. [Citation dans l'original ►.] Déjà en 1929, l'ADGB avait demandé que[62] soient enfin mises en oeuvre des mesures énergiques de lutte contre le chômage, telles qu'elles sont proposées depuis des années par les syndicats, auxquelles doit s'ajouter désormais aussi nécessairement une diminution supplémentaire du temps de travail. [Citation dans l'original ►.] |
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18‑19 octobre |
À l'assemblée nationale figure à l'ordre du jour notamment la question des décrets-lois du 26 juillet[63]. Il est décidé, avec les voix notamment du SPD, de confier l'examen de la question à une commission. Le KPD soumet une motion de censure contre le gouvernement. D'autres motions de censure particulières sont présentées, notamment par le NSDAP. Il est décidé, par 317 voix ‑ SPD, Zentrum, DVP, WP, Christlich-Sozialer Volksdienst (CSVD), KVP, BVP, DStP ‑ contre 234, d'ignorer l'ensemble des motions de censure et de passer à l'ordre du jour. À l'issue de la session il est décidé que la session suivante se tiendra le 3 décembre, alors que le KPD avait demandé qu'elle se tienne le 20 octobre. |
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Intervention de Wilhelm Pieck (KPD) à l'assemblée nationale, 17 octobre 1930[64] |
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Afin de renverser ce maudit système de l'exploitation et asservissement capitalistes, il n'y a qu'une voie: révolution et par là destruction du capitalisme et mise hors d'état de nuire de tous ceux qui appuient ce système. Voilà la tâche que s'est fixée le Parti communiste, et le jour viendra où les masses travailleuses, où les chômeurs sous la direction du Parti communiste disperseront ce parlement des entrepreneurs et fascistes. Alors à sa place se réuniront les soviets allemands et instaureront la dictature du prolétariat, pour mettre ainsi à la place de cette société bourgeoise pourrie et de cette république de la faim, une Allemagne soviétique socialiste, libre. [Citation dans l'original ►.] |
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Résolution du groupe à l'assemblée nationale du SPD, 18 octobre 1930 (extraits) [65] |
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[...] Les décrets d'urgence édictés par le gouvernement Brüning après la dissolution du Reichstag ne contiennent pas seulement quelques dégradation en matière de politique sociale [...] il contient également des majorations d'impôts pour les revenus au-dessus de 8000 Mark et en outre le budget complet pour l'année comptable en cours. L'annulation immédiate et sans réserve des décrets d'urgence aurait donc pour conséquence l'effondrement de l'ensemble des finances publiques. [...] Le groupe social-démocrate au Reichstag agit donc dans l'intérêt de la classe ouvrière, quand il refuse l'annulation immédiate des décrets d'urgence et donnait son accord à charger une commission de la question. Dans celle-ci, il mènera la lutte pour l'élimination des dispositions hostiles aux travailleurs contenues dans les décrets d'urgence [...] La social-démocratie [....], maintenant aussi, se place dans opposition la plus résolue contre ce gouvernement. Néanmoins elle n'a pas introduit de motion de censure contre ce cabinet, elle a aussi refusé les motions de censure introduites par les national-socialistes, communistes et d'autres groupes de partis. [...] Cette position tactique du groupe social-démocrate au Reichstag ne signifie rien d'autre que le fait qu'il déterminera lui-même le moment auquel il passera à l'attaque contre le cabinet Brüning. Une telle tactique va de soi dans des pays avec une constitution parlementaire-démocratique solide. [Citation dans l'original ►.] |
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31 octobre |
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La RGO constitue le “Einheitsverband der Metallarbeiter Deutschlands” (“Fédération unitaire des travailleurs de la métallurgie d'Allemagne”)[66]. |
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5 novembre |
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A. Grzesinski (SPD) est nommé préfet de police de Berlin, en remplacement de K. Zörgiebel (SPD)[67]. Il occupera ce poste jusqu'au 20 juillet 1932[68]. Parallèlement, le ministre de l'intérieur de Prusse H. Waentig sera remplacé par C. Severing. |
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9 novembre |
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Le préfet de police de Berlin A. Grzesinski interdit de parution l'organe du KPD, Rote Fahne[69]. |
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15‑16 novembre |
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La RGO tient son 2e congrès national[70]. Il est décidé de transformer la RGO en une organisation indépendante réunissant aussi bien des membres des syndicats que des travailleurs en dehors des syndicats existants. L'importance de la poursuite de l'activité au sein des syndicats libres est réaffirmée. |
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1er décembre |
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Est édicté le décret du président pour la consolidation de l'économie et des finances [zur Sicherung von Wirtschaft und Finanzen]. Cf. le texte du décret ►. |
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6 décembre |
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Le KPD, le NSDAP et le DNVP soumettent séparément à l'assemblée nationale des motions demandant l'abrogation du décret du 1er décembre[71]. Les motions sont rejetées, par 292 voix ‑ SPD, Zentrum, DVP, CSVD, KVP, BVP, DStP, Volksnationale Reichsvereinigung (VR), Deutsche Bauernpartei (DBP) ‑, contre 254 ‑ KPD, NSDAP, DNVP, WP, Deutsches Landvolk. Le KPD, le DNVP, le WP soumettent séparément des motions de censure contre le gouvernement. Elles sont rejetées par 291 voix ‑ SPD, Zentrum, DVP, CSVD, KVP, BVP, DStP, VR, DBP ‑, contre 255 ‑ NSDAP, KPD, DNVP, WP, Deutsches Landvolk. Le NSDAP suit une tactique particulière en soumettant une motion de confiance au gouvernement, mais le Zentrum soumet une motion demandant que la motion du NSDAP soit déclarée irrecevable, et cette dernière motion est effectivement adoptée par 298 voix ‑ SPD, Zentrum, DVP, CSVD, KVP, BVP, DStPt, VR, DBP ‑, contre 233 ‑ NSDAP, KPD, DNVP, Deutsches Landvolk. |
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14‑15 décembre |
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Au cours d'une réunion de représentants syndicaux de l'ADGB tenue les 14‑15 décembre à Berlin, la plupart des participants expriment un avis négatif concernant l'issue du conflit de la métallurgie à Berlin (cf. ci-dessous). |
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Fritz Tarnow (membre de la direction de l'ADGB) à la session de représentants de l'ADGB, 14-15 décembre 1930 (extraits)[72] |
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Dans une situation où les entrepreneurs sont sans aucun doute plus forts que nous, la trêve ne peut vraiment pas nous nuire. Dans les négociations, les entrepreneurs se sont montrés prêts à des concessions supplémentaires. Dans leurs cercles est en vigueur comme leitmotiv le slogan "En finir avec les accords conventionnels et la conciliation obligatoire". Cependant, dans l'accord se trouve le contraire. Ils veulent abaisser de façon générale les couts salariaux par la réduction des salaires conventionnels, dans l'accord ils admettent la diminution du temps de travail que nous souhaitons. [Citation dans l'original ►.] |
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19 décembre |
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Le gouvernement se réunit pour discuter de la question si le NSDAP doit être considéré comme légal ou illégal[73]. Le 15 octobre le ministre de la défense W. Groener avait sollicité le ministre de l'intérieur J. Wirth à ce sujet. Il avait rappelé des prises de positions antérieures: en aout 1927, le ministre de la défense de l'époque, Otto Geßler (sans parti), avait jugé que le NSDAP devait être considéré comme illégal (le 19 janvier 1928, Groener prit sa succession au sein du même gouvernement); en mai 1928 le ministre de l'intérieur de l'époque Walter von Keudell (DNVP) avait défendu vis-à-vis du ministère de la défense que le NSDAP ne devait pas être considéré comme anticonstitutionnel; puis en juillet 1928 le ministre de l'intérieur de l'époque C. Severing avait fait savoir au ministère de la défense qu'il ne partageait pas l'avis de son prédécesseur. Le 21 octobre J. Wirth avait répondu à W. Groener en exprimant l'avis que le NSDAP reste déterminé à imposer ses objectifs par la violence, dès qu'il se rendra compte que même avec 107 députés ils ne peuvent être atteints par la voie légale. Le 10 novembre W. Groener s'était adressé au chancelier H. Brüning pour demander que le gouvernement prenne clairement position au sujet de la question. Il indique qu'il a des réserves vis-à-vis de l'opinion de J. Wirth et formule un certain nombre d'arguments pour appuyer sa position: que le chancelier lui-même ne mène pas de négociations officielles avec les communistes, mais bien avec les national-socialistes, entre autres A. Hitler; que Hitler a fait sortir de son parti le groupe le plus radical, autour d'O. Strasser; que le NSDAP est favorable à l'esprit de défense militaire, ce qui n'est pas un signe d'hostilité à l'encontre de l'état, mais au contraire louable. En outre Groener soulève le problème posé par un procès intenté au ministère de la défense par un employé des chantiers navals de la marine à Wilhelmshaven, qui avait été licencié au motif de son appartenance au NSDAP. (Cf. plus loin.) (Pour les antécédents, cf. 16 juillet 1929 et 19 novembre 1929.) Au cours des débats qui se déroulent le 19 décembre au sein du gouvernement, J. Wirth formule la position suivante: jusqu'au 25 septembre le NSDAP doit être considéré comme parti révolutionnaire, mais ensuite les prises de position révolutionnaires sont passées à l'arrière-plan; actuellement deux courants rivalisent au sein du NSDAP, un radical et un autre plus légaliste. Il recommande de repousser une prise de position définitive au nom du gouvernement jusqu'à ce que la Haute Cour constitutionnelle [Staatsgerichtshof] ait tranché le litige en cours au sujet des subventions à la police de Thüringen. (Cf. plus loin.) Dans le même sens le secrétaire d'état Curt Joël (sans parti) signale que depuis 1929 une procédure pour l'accusation de préparation de haute trahison est en cours au parquet [Reichsanwaltschaft] contre Joseph Goebbels, et que dans ce cadre la question de la légalité ou illégalité du NSDAP devra se trouver tranchée. (Cf. plus loin.) Kurt von Schleicher (sans parti), qui dirige l'office ministériel de la Reichswehr, insiste sur l'importance de la question de la protection des frontières [Grenzschutz], sachant que justement dans les régions frontalières il y a un grand nombre de national-socialistes. Selon lui, il sera nécessaire de recruter des national-socialistes à titre individuel, tout en s'abstenant d'admettre des formations en tant que telles. H. Brüning exprime l'avis que pour l'instant le gouvernement ne peut pas prendre définitivement position au sujet de la légalité ou illégalité du NSDAP. Il suggère d'une part, en ce qui concerne les employés des entreprises rattachées à l'armée, de ne plus prendre en considération leur appartenance à tel ou tel parti, et d'autre part qu'en matière de recrutement pour l'armée, la position actuelle ‑ selon laquelle l'appartenance au NSDAP peut interférer négativement avec rôle incombant à l'armée ‑ soit poursuivie. Concernant la protection des frontières, il voit les choses de la même façon que K. v. Schleicher. Suite aux déclarations de Brüning, les membres présents du gouvernement ne soulèvent pas d'objections. Le 2 janvier 1931, le ministère de la défense ordonnera effectivement qu'en attendant la décision définitive sur la question si le NSDAP est légal ou illégal, de ne plus licencier des national-socialistes des entreprises rattachées à la Wehrmacht. |
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Considérations concernant la dangerosité du "bolchévisme" |
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Au cours d'une réunion du gouvernement tenue le 30 octobre, le chancelier H. Brüning met en garde contre l'attitude consistant à considérer que les national-socialistes seraient dangereux pour l'état au même titre que les communistes[74]. Parallèlement, dans les sphères dirigeantes, se poursuivent les mises en garde contre le "bolchévisme", ceci sous une forme détournée de façon à garder en même temps les social-démocrates sous pression[75]. En automne 1929 avait été organisée à Breslau une exposition sur le thème "Guerre et paix" ["Krieg und Frieden"] et le président de la province Basse-Silésie, Hermann Lüdemann (SPD) avait présenté un discours à l'occasion de l'ouverture. Le ministre de la défense Wilhelm Groener avait élevé des protestations à ce sujet, et avait notamment, le 19 mai 1930, adressé à Brüning une lettre à ce sujet, dont voici des extraits[76]: Selon ma conviction l'attitude du président Lüdemann et l'approbation de cette attitude par ministre dont il dépend, signifient un encouragement du travail de sape bolchévique par des service haut placés du gouvernement prussien. [...] Je considère comme d'autant plus nécessaire que le Reich se procure des protections de sorte que dans l'avenir ne soit plus effectuée par des services officiels de la propagande en faveur de la destruction des fondements de notre état et de notre peuple. [Citation dans l'original ►.] Au cours d'une réunion des commandants des groupes et des districts militaires [Gruppen- und Wehrkreisbefehlshaber] au ministère de la défense, le 25 octobre 1930, le major général K. v. Schleicher analyse les caractéristiques du NSDAP[77]. Voici quelques extraits de son exposé[78]: Il considère comme important et positif la vague d'indignation, déclenchée par le mouvement national-socialiste, contre bolchévisme, haute trahison, racaille etc. En cela l'agitation national-socialiste provoque sans aucun doute un choc extraordinaire, et il est tout à fait possible que cette vague peut être utilisée par le gouvernement pour faire avancer maintenant beaucoup de lois qui jusqu'ici étaient restées bloquées. (Contre haute trahison, diffamation de l'état, enlaidissement dans le domaine du théâtre et du cinéma, perversion de la jeunesse et des écoles.) Mais en même temps il affirme qu'il y a des points de contact entre national-socialistes et communistes. Parmi les composantes de l'électorat du NSDAP, il énumère la suivante: La partie qui quant au fond de son coeur fait partie des communistes. Ce n'est certes pas la plus nombreuse, mais bien la plus active et donc la plus dangereuse partie des électeurs. Sur le plan du programme, il met en garde contre l'orientation de la partie concernant le domaine social: Pour ce qui est de la partie sociale du programme, un quelconque optimise est tout à fait déplacé. Il faut tout à fait s'opposer à l'opinion au sujet des revendications socialistes de nazi qu'ils "ne les pensent pas sérieusement". Ils sont tout de même à prendre au sérieux et leur fond n'est guère autre chose que du "communisme pur". (Égalisation des salaires, confiscation de toutes les bénéfices depuis 1914, nationalisation des banques etc.) Il n'y a pas de doute que Moscou s'est déjà rendu compte depuis longtemps de la parenté d'esprit des nazis avec soi-même et la soutient amplement. En ce qui concerne l'armée, il souligne également le danger émanant d'une éventuelle concordance entre l'activité respective des national-socialistes et des communistes: Que Moscou tente maintenant de poursuivre par l'intermédiaire du national-socialisme la décomposition de la Wehrmacht qu'il n'a pas réussie jusqu'ici par la voie passant par le communisme, est un fait. Cependant, il voit chez les national-socialistes une évolution positive: Quand Hitler déclare au procès d'Ulm: "Nous voulons que le Wehrmacht reste intact", alors c'est nouveau. [Citations dans l'original ►.] |
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Procès intenté au ministère de la défense par un employé des chantiers navals de la marine |
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Concernant le procès intenté au ministère de la défense par un employé des chantiers navals de la marine à Wilhelmshaven licencié au motif de son appartenance au NSDAP (cf. ci-dessus), le jugement annoncé le 11 décembre donne raison au plaignant, en affirmant que les déclarations faites par A. Hitler à la Cour suprême à Leipzig le 25 septembre (cf. à cette date) attestent que le NSDAP ne projette pas de mouvement subversif violent[79]. |
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Procédures pour haute trahison contre A. Hitler et J. Goebbels |
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En 1929 le parquet [Reichsanwaltschaft] avait entamé des procédures pour haute trahison contre A. Hitler et J. Goebbels[80]. En 1931 il sera mis fin aux investigations contre Hitler; Goebbels sera inculpé le 6 avril 1932 mais il n'y aura pas d'audience. |
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Procès entre Thüringen et le Reich au sujet des subventions destinées à la police régionale |
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Pour les antécédents du procès entre Thüringen et le Reich au sujet des subventions destinées à la police régionale, cf. aux dates de 18 mars et 6 juin. Le procès sera clos le 22 décembre par un arrangement selon lequel le Reich lève le blocage des versements et le Land retire sa plainte tout en reconnaissant la nécessité d'assurer le caractère apolitique de la police de protection [Schutzpolizei] ainsi que des fonctionnaires en service[81]. |
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Le ministre de la défense Wilhelm Groener, 28 décembre 1930 (extraits)[82] |
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Avec le chancelier la façon de travailler est excellente [...] J'ai conclu avec lui un pacte solide, et tant que le président du Reich va avec nous, nous viendrons à bout du parlement d'une manière ou d'une autre [...] Sa conduite au parlement face aux radoteurs est tout simplement un régal esthétique. [Citation dans l'original ►.] |
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[1]. http://elib.uni-stuttgart.de/opus/volltexte/2002/1101/pdf/young.pdf p. 271- 289
[2]. http://www.luise-berlin.de/kalender/jahr/1930
[3]. G. Schulz: Zwischen Demokratie und Diktatur - Band 3 - Von Brüning zu Hitler 1930‑1933, p. 142 (Bibliographie ►)
[4]. http://www.thueringen.de/de/publikationen/pic/pubdownload880.pdf
[6]. http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44619
[7]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/bru/bru1p/kap1_2/kap2_20/para3_6.html
[8]. http://www.glasnost.de/hist/wr/weimar.html;
http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0100/mu2/mu22p/kap1_1/kap2_233/para3_2.html.
[9]. http://www.zeit.de/1972/34/als-preussen-ohne-schwertstreich-fiel
[10]. http://www.akens.org/akens/texte/info/36/3.html
[11]. Staatsgerichtshof (Hg.): Entscheidungen des Reichsgerichts in Zivilsachen - Band 129, S. 10 (Bibliographie ►)
[12]. H. Brenner: Die Kunstpolitik des Nationalsozialismus, (Bibliographie ►)
Musik und Gesellschaft - Jahrgang 1 - April 1930‑März 1931, (Bibliographie ►)
M. Lücke: Jazz im Totalitarismus, (Bibliographie ►)
[14]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/mu2/mu22p/kap1_1/kap2_233/para3_2.html
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[19]. H. A. Winkler: Weimar..., S. 377 (Bibliographie ►)
La motion du KPD:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000125_00027.html
La motion du SPD:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000125_00028.html
Le résultat des votes:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000111_00630.html et suiv.
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vote modification projet:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000112_01193.html
motion de censure:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000127_00883.html
vote motion censure:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000112_01194.html
résultat des votes:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000112_01216.html et suiv -1221
[33]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0010/bru/bru1p/kap1_1/para2_3.html
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Notverordnungen des Reichspräsidenten:
http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=19300004&seite=00000207 et suiv.
présentation des décrets:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000112_01271.html
motion d'annulation des décrets:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000127_00974.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000127_00978.html
motions de censure:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000127_00973.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000127_00977.html
retrait provisoire motions de censure:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000112_01308.html et suiv. -1309
vote annulation décrets:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000112_01309.html
résultat du vote:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000112_01310.html et suiv. - 1313
décret annulation décrets:
http://www.documentarchiv.de/wr/1930/aufhebung-verordnungen-reichspraesident_vo.html
http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=19300004&seite=00000223
lecture décret dissolution:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000112_01309.html
décret auflösung Reichstag
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w4_bsb00000127_01028.html
http://www.documentarchiv.de/wr/1930/aufloesung-reichstag-reichspraesident_vo.html
http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=19300004&seite=00000299
décret neuwahl:
http://www.documentarchiv.de/wr/1930/neuwahl-reichstag_vo.html
http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=19300004&seite=00000299
[34]. http://www.historisches-lexikon-bayerns.de/artikel/artikel_44902
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[62]. http://kobra.bibliothek.uni-kassel.de/bitstream/urn:nbn:de:hebis:34-2791/1/dis2906_05.pdf
[63]. présentation motion de censure KPD:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000128_00131.html
motion d'ignorer les motions de censure
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01127.html
résultat vote motion d'ignorer les motions de censure
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000128_00210.html et suiv. - 00221
Vertagung
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000128_00208.html et suiv. - 00209
motion censure KPD - gouvernement
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_00991.html
motion censure KPD - Stegerwald
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01142.html
motion censure KPD - Groener
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01126.html
motion censure KPD - Schiele
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01110.html
autres motions de censure:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01044.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01060.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01090.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01116.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01117.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01118.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01119.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01120.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01121.html
[64]. W. Pieck: Gesammelte Reden und Schriften - Band 4, S. 358 (Bibliographie ►)
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000128_00073.html et suivants
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[70]. http://www.ubbo-emmius-gesellschaft.de/seeleute.pdf
[71]. déclaration KPD sur l'abrogation du décret:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000128_00439.html et suiv. - 440
motions:
KPD:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01456.html
autres (NSDAP, DNVP):
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01458.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01468.html
vote:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000128_00440.html
motions de censure:
KPD:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01457.html
autres (DNVP, Wirtschaftspartei)
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01498.html
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01524.html
motion de confiance (NSDAP)
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000132_01454.html
vote:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000128_00440.html
résultats de vote:
http://www.reichstagsprotokolle.de/Blatt2_w5_bsb00000128_00448.html - 454
[73]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/bru/bru1p/kap1_2/kap2_163/index.html
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J. Hürter: Wilhelm Groener (1928‑1932), S. 291 (Bibliographie ►)
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[78]. http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1954_4_5_vogelsang.pdf
H. Michaelis, E. Schraepler (Hg.): Ursachen und Folgen - Band 7 - Die Weimarer Republik 1928‑1930, S. 545 (Bibliographie ►)
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[81]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/1010/bru/bru1p/kap1_2/kap2_156/para3_1.html