Allemagne 1918‑1939
1er‑9 janvier 1919
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À Stuttgart (Württemberg), Franz Engelhardt (USPD) remplace Emil Unfried (KPD) en tant que président adjoint du comité régional [Landesausschuß]. Cet organisme avait été constitué le 8 décembre 1918 par l'élargissement d'un comité similaire créé le 17 novembre, dont le président est, depuis le 26 novembre, Hermann Zernicke (SPD)[1]. |
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Dans la région de la Ruhr, le développement des mouvements revendicatifs va croissant[2]. Le 11 janvier, plus de 80 000 mineurs sont en grève. Des actions de groupes oppositionnels de gauche se produisent (à Dortmund les 7‑8, à Gladbeck les 11‑13, à Düsseldorf les 8‑11, à Duisburg les 11‑13). En même temps, débutent les interventions d'unités des Gardes de sécurité [Sicherheitswehren] et de corps francs (à Gladbeck le 17 décembre, à Hagen les 8‑9 janvier, à Buer le 14). |
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1er janvier |
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À Brême (Bremen) arrive un régiment d'infanterie, rapatrié du front pour être stationné dans la ville[3]. Pour éviter des hostilités, Alfred Henke (USPD) comme représentant du conseil d'ouvriers ainsi que Bernhard Ecks (KPD) comme représentant du conseil de soldats entament des négociations avec les officiers. L'un des interlocuteurs est Major Walter Caspari en tant que représentant du conseil de soldats du régiment[4]. Un arrangement est conclu qui prévoit le rétablissement des institutions parlementaires (Senat et Bürgerschaft) ‑ qui avaient été destituées le 14 novembre ‑, avec un droit de véto pour le conseil d'ouvriers et de soldats, lequel serait complété par six représentants du régiment. Cependant, les dirigeants du conseil d'ouvriers et de soldats craignent une tentative de putsch et finalement, en accord avec Johannes Knief et Adam Frasunkiewicz de l'USPD font cerner les soldats du régiment par une unité d'ouvriers armés, et les obligent à rendre leurs armes. En outre, suite à des protestations exprimées par l'aile gauche de l'USPD, il n'y aura finalement pas d'élargissement du conseil. |
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2 janvier |
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En Prusse, le gouvernement (SPD-USPD) publie un décret mettant en garde contre l'augmentation des dépenses salariales "au-delà du supportable" (cf. ci-dessous). |
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Décret du gouvernement de Prusse, 2 janvier 1919[5] |
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Parmi les masses travailleuses, le mouvement revendicatif concernant les salaires a ce dernier temps pris un développement tel, dans sa nature et son ampleur, qu'il ne peut que susciter les craintes les plus graves et paralysera fatalement de vastes domaines de la production de biens. La conséquence regrettable mais inévitable ne peut être que le chômage, la faim et la misère. Les entreprises de l'état subissent à cet égard les mêmes conditions économiques que celles privées. Ni les mines et les chemins de fer ni toutes les autres entreprises d'état ne peuvent supporter plus longtemps, que leurs dépenses dépassent les encaissements. Or ce danger est déjà devenu réalité dans une mesure menaçante. C'est pourquoi il devient un devoir impératif pour le gouvernement de l'état, de s'opposer fermement à la croissance des dépenses de salaire au-delà de la mesure supportable. Messieurs les ministres spécialisés sont donc invités à examiner les revendications de salaire qui leur sont adressées, certes avec toute la considération des besoins actuelles des masses travailleuses, mais aussi en portant leur attention sur la question de savoir si leur octroi ne ferait peser sur les entreprises en question des charges qu'elles ne peuvent supporter sans dépérir, et qui par conséquent mettent en péril l'ensemble de la gestion budgétaire de l'état. Dans ce cas il faut refuser les revendications. [Citation dans l'original ►.] |
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3 janvier |
En Prusse, le colonel [Oberst] Walther Reinhardt succède à Heinrich Scheüch comme ministre de la Guerre[6]. Suite à cette nomination, les ministres appartenant à l'USPD (Rudolf Breitscheid, Karl Hofer, Adolph Hoffmann, Kurt Rosenfeld, Hugo Simon, Heinrich Ströbel) quittent le gouvernement de Prusse. Le statut du ministre de la Guerre de Prusse comporte des aspects particuliers. Le 9 octobre 1918 le major général H. Scheüch avait été nommé ministre d'État et de la Guerre [Staats- und Kriegsminister] de Prusse, et promu lieutenant général. En même temps l'empereur l'avait nommé commandant militaire suprême. Puis le 9 novembre Scheüch avait été désigné pour faire partie du nouveau gouvernement tout en restant ministre au niveau de Prusse. |
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En Oldenburg, le Conseil des 21 constitué le 6 novembre, avait protesté publiquement le 31 décembre 1918, contre la politique du SPD sous la direction de Friedrich Ebert et Philipp Scheidemann[7]. Le conseil d'ouvriers et de soldats de la ville d'Oldenburg, à son tour, dans un appel publié le 3 janvier, se solidarise expressément avec le gouvernement. Cela signifie la rupture entre les deux parties. Le Conseil des 21 décidera le 7 janvier de présenter pour les élections à l'assemblée constituante une liste USPD conduite par Bernhard Kuhnt. |
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Dans la région minière de Haute-Silésie se déroule un mouvement de grève[8]. Le corps franc “Marburger Jäger” intervient contre les mineurs en grève à Königshütte (Chorzów, aujourd'hui en Pologne). Le bilan est de 11 morts. |
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4 janvier |
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En Prusse, le ministre de l'Intérieur Paul Hirsch (SPD) notifie à E. Eichhorn son congédiement en tant que préfet de police[9]. La mesure avait été décidée par le conseil central, puis sera confirmée, le 6 janvier, par le conseil exécutif des conseils d'ouvriers et de soldats de Grand-Berlin.) Eugen Ernst (SPD) devient le nouveau préfet de police. |
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Est édicté le décret sur l'embauche, le licenciement et la rémunération de travailleurs salariés durant la période de la démobilisation économique [Verordnung über Einstellung, Entlassung und Entlohnung gewerblicher Arbeiter während der Zeit der wirtschaftlichen Demobilmachung][10]. Il définit des mesures concernant l'adaptation de l'économie de guerre et des forces armées à l'état de paix. D'autres textes législatifs suivront dans le même sens: - décret sur l'embauche, le licenciement et la rémunération de travailleurs salariés durant la période de la démobilisation économique [Verordnung über Einstellung, Entlassung und Entlohnung gewerblicher Angestellter während der Zeit der wirtschaftlichen Demobilmachung] du 24 janvier 1919; - décret sur la libération d'emplois durant la période de la démobilisation économique [Verordnung über die Freimachung von Arbeitsstellen während der Zeit der wirtschaftlichen Demobilmachung] du 28 mars 1919; - loi sur le réembauche et le renvoi dans des parties du territoire du Reich |Gesetz über Wiedereinstellung und Kündigung in Teilen des Reichsgebietes] du 17 juillet 1923; - décret concernant la validité des renvois des travailleurs et employés dans des entreprises du Reich et des États [Verordnung, betreffend die Wirksamkeit der Kündigungen der Arbeiter und Angestellten in Reichs- und Staatsbetrieben] du 21 juillet 1919; - un décret du 3 septembre 1919, édicté ensuite le 12 février 1920 dans une nouvelle version modifiée, rassemble les différentes dispositions adoptées précédemment; - décret concernant des mesures à l'égard d'arrêts et d'interruptions d'entreprises [Verordnung, betreffend Maßnahmen gegenüber Betriebsabbrüchen und -stillegungen] du 8 novembre 1920; - décret sur les interruptions d'entreprises et la répartition du travail [Verordnung über Betriebsstillegungen und Arbeitsstreckung] du 15 octobre 1923, qui fait suite en les modifiant, aux dispositions du décret du 8 novembre 1920. |
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À Stuttgart (Württemberg), USPD et KPD organisent des rassemblements en rapport avec les élections de l'Assemblée constituante régionale, qui se tiendront le 12[11]. Ils exigent la démission du gouvernement national ainsi que du gouvernement de Württemberg. |
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5 janvier |
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À Berlin, les "hommes de confiance", l'USPD et le KPD et organisent une manifestation de protestation contre le congédiement d'E. Eichhorn (cf. ci-dessous)[12]. E. Ernst et le commandant de la ville Anton Fischer se présentent à la préfecture de police. Ils rencontrent E. Eichhorn qui refuse d'abandonner sa fonction. Devant la foule de manifestants qui investit le bâtiment, Ernst et Fischer quittent les lieux. Vue l'ampleur de la manifestation, une réunion se tient à laquelle participent 70 "hommes de confiance", 10 membres de la direction de l'USPD de Berlin, Eichhorn, deux représentants de soldats et un des marins, ainsi que Karl Liebknecht et Wilhelm Pieck pour le KPD. La décision est prise d'organiser une action pour renverser le gouvernement. Un Comité révolutionnaire provisoire [provisorischer Revolutionsausschuß] est constitué sous la présidence de Liebknecht, Georg Ledebour (USPD) et Paul Scholze (pour les "hommes de confiance"). Peu à peu la manifestation se disperse, mais un groupe de plusieurs centaines participants se dirige vers le quartier des journaux et ils occupent l'imprimerie du Vorwärts, le Berliner Tagblatt, les imprimeries Mosse, Ullstein, Scherl, Büxenstein et l'agence de presse Wolffsches Telegraphenbureau. |
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En Haute-Silésie, des entrepreneurs préoccupés par un supposé danger d'invasion de la part de troupes polonaises constituent le “Corps de volontaires de Haute-Silésie” (“Oberschlesisches Freiwilligen-Korps”)[13]. Ils prévoient des mesures d'incitation financière en vue du recrutement des fonctionnaires, employés et travailleurs. |
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Appel des "hommes de confiance", de la direction régionale de Grand-Berlin de l'USPD et de la Centrale du KPD, 5 janvier 1918 (extraits)[14] |
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Travailleurs! Camarades du parti! Aujourd'hui grande manifestation de masse! Le gouvernement Ebert-Scheidemann a intensifié ses menées hostiles à la révolution avec un nouvel attentat scélérat contre les masses travailleuses révolutionnaires de Grand-Berlin: de façon sournoise il tente d'évincer de son poste le préfet de police Eichhorn. Elle veut mettre à la place d'Eichhorn son instrument le plus docile, l'actuel ministre de la police prussienne, Ernst. Le gouvernement Ebert-Scheidemann veut par là non seulement écarter le dernier homme de confiance des masses travailleuses révolutionnaires berlinoises, mais avant tout établir à Berlin un régiment exerçant la violence contre les masses travailleuses révolutionnaires berlinoises. Travailleurs! Camarades du parti! En l'occurrence il ne s'agit pas de la personne d'Eichhorn. L'intention est plutôt de vous priver vous-mêmes, par ce coup de force, du dernier reste des conquêtes révolutionnaires. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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6 janvier |
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À Berlin, le Comité révolutionnaire provisoire se réunit au Marstall (l'un des édifices du château de la ville). Il publie une déclaration, écrite par Wilhelm Pieck (cf. ci-dessous)[15]. Un nouvel appel pour une manifestation est lancé (cf. ci-dessous). Par la suite le Comité révolutionnaire provisoire se rend à nouveau à la Préfecture de police. Le SPD appelle à un rassemblement devant l'Assemblée nationale (le Reichstag) (cf. ci-dessous). |
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Le conseil des mandatés du peuple nomme Gustav Noske (SPD) commandant suprême des troupes gouvernementales pour Berlin et ses environs[16]. Noske accepte en commentant (cf. ci-dessous): "Soit! Quelqu'un doit faire le Bluthund, je ne recule pas devant la responsabilité!" Le choix du terme “Bluthund” (nom allemand de la race de chiens appelée braque en français, mais signifiant littéralement "chien sanguinaire") n'est pas fortuit. Il est employé par les manifestants qui la veille portaient par exemple des panneaux avec l'inscription[17]: "À bas les chiens sanguinaires Ebert=Scheidemann" ["Nieder mit den Bluthunden Ebert=Scheidemann!"]. De même après les affrontements mortels du 6 décembre, K. Liebknecht avait accusé le "Bluthund Wels" (Otto Wels, du SPD, commandant de la ville de Berlin)[18]. L'invective est reprise au cours de la manifestation du 5 janvier[19]. Et à l'occasion des discussions au sujet du remaniement du gouvernement, qui était devenu nécessaire suite à la démission des représentants de l'USPD le 28 décembre, Philipp Scheidemann avait insisté sur la gravité des choix de personnes à faire puisque "pas n'importe qui serait prêt à aller se fourrer dans ce chaudron de sorcières, où chacun est menacé de devenir le “Bluthund”" ["nicht jeder wolle in diesen Hexenkessel hineingehen, in dem jeder in Gefahr stehe, zum “Bluthund” zu werden"][20]. La nomination de G. Noske comporte une ambigüité de vocabulaire. Les termes appliqués ne reprennent pas précisément ceux désignant la fonction de “Oberbefehlshaber in den Marken” (cf. ci-dessous). Noske est nommé non pas commandant suprême tout court, mais commandant suprême “der Regierungstruppen”, c'est-à-dire des troupes gouvernementales, et non pas selon la formulation consacrée “in den Marken” mais “in und um Berlin”, c'est-à-dire "dans et autour de Berlin". Le 3 mars, le gouvernement de Prusse attribuera explicitement à Noske le titre d'“Oberbefehlshaber in den Marken”[21]. Avec l'accord du conseil central des conseils d'ouvriers et de soldats les pouvoirs exécutifs sont conférés à G. Noske. Le conseil central se targue même d'être à l'initiative de cet acte (cf. ci-dessous): Les menées criminelles de bandes armées, mettant en danger les conquêtes de la révolution, nous ont contraint d'accorder à la direction du Reich des pouvoirs exceptionnels. Et G. Noske mettra en avant son prétendu statut de socialiste (cf. ►): Le gouvernement du Reich m'a chargé de la direction des soldats républicains. Ainsi un travailleur est placé à la tête du pouvoir de la république socialiste. Pour exécuter sa mission, G. Noske s'appuie sur le commandement général dirigé à sa création en décembre 1918 par le lieutenant Arnold Lequis, dont le général Walther von Lüttwitz avait pris la succession le 27 décembre 1918. Ainsi lui sont subordonnées toutes les troupes dans la région de Berlin: les commandements généraux des deux corps de Berlin ‑ le Corps de garde [Gardekorps] commandé par le lieutenant général Alfred von Böckmann et le IIIe Corps d'armée [Armeekorps] commandé par le général Walther von Lüttwitz ‑, les unités rattachées aux commandements de Berlin et de Potsdam, ainsi qu'une série de corps-francs, parmi eux la Division de tirailleurs de cavalerie de garde, le Corps volontaire de chasseurs de campagne, le Corps de tirailleurs de terre, le corps-franc Hülsen, le régiment Potsdam, le régiment Reinhard (cf. ►). En outre le commandement général de l'armée met à disposition le corps-franc Held et la Division de protection allemande. S'y ajoute le 6 janvier 1919, la mise en place du “Service d'auxiliaires volontaires du Parti social-démocrate” [“Freiwilliger Helferdienst der sozialdemokratischen Partei”] sous la direction du sous-officier de réserve Liebe, de l'employé de syndicat Albert Baumeister et du rédacteur du Vorwärts Erich Kuttner[22] (cf. ci-dessous). Le 8 janvier, cette formation est séparée en deux unités différentes: le “régiment Liebe” et le “régiment Reichstag” dirigé par le colonel Paul Grautoff, puis, le 19 janvier celles-ci fusionnent pour constituer la “Troupe de protection républicaine” [“Republikanische Schutztruppe”]. |
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La direction nationale de l'USPD tient une réunion. R. Breitscheid, Wilhelm Dittmann, Karl Kautsky et Louise Zietz sont chargés de tenter une conciliation entre le SPD et les manifestants[23]. Le Conseil des mandatés du peuple et le conseil central, de même que la direction régionale pour Grand-Berlin de l'USPD se déclarent prêts à des négociations. Les "hommes de confiance", au cours d'une réunion à laquelle participent l'USPD et le KPD, prennent une décision similaire, par 63 voix contre 10. Une rencontre entre les deux parties a lieu, qui se termine le lendemain sans résultat. Le KPD est opposé à cette démarche[24]. Les mouvements à Berlin seront accompagnés d'autres, similaires, dans différentes villes, notamment à Hambourg, Dortmund (Nordrhein-Westfalen), Halle (Sachsen-Anhalt), Dresde (Sachsen), Munich (Bavière), Nuremberg (Bavière) et Stuttgart (Württemberg)[25]. |
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À Brême, se déroulent des élections au conseil d'ouvriers[26]. USPD et KPD ensemble gardent la majorité absolue des mandats, mais le SPD atteint presque la moitié. |
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À Hambourg, l'exécutive du conseil d'ouvriers adopte une déclaration selon laquelle le conseil de soldats devrait former une force de défense populaire "selon les principes de l'armement du peuple ["nach Prinzipien der Volksbewaffnung"][27]. Cette consigne est motivée par le fait que le conseil de soldats dans sa composition actuelle, guidé de fait par le SPD, ne respecte pas l'autorité de l'exécutive. |
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En Haute-Silésie, en réaction à des mouvements de protestation organisés parmi les mineurs, l'état de siège est décrété à Königshütte, Bismarckhütte, Neu Heiduk, Chorzow (localités aujourd'hui réunis dans la ville de Chorzów, en Pologne), Schwientochlowitz (aujourd'hui Swietochlowice en Pologne) et Lipine (aujourd'hui Lipiny en Pologne)[28]. Il sera étendu au territoire de Beuthen (Bytom, aujourd'hui en Pologne). Otto Hörsing (SPD) prend en charge la direction du Conseil central d'ouvriers et de soldats pour la Haute-Silésie à Kattowitz (Katowice, aujourd'hui en Pologne)[29]. Au cours du conflit, des manifestants armés occuperont la mine de Preußengrube à Miechowitz (aujourd'hui Miechowice en Pologne). |
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Il existe une fonction officielle bien définie de “Oberbefehlshaber in den Marken”: “Oberbefehlshaber” signifie commandant suprême, et “in den Marken” fait référence à Berlin et les territoires qui entourent la ville[30]. Le titulaire est détenteur du pouvoir exécutif pour Berlin et ses environs dans le cadre de l'état de siège, selon la loi du 4 juin 1851. |
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Proclamation du Comité révolutionnaire provisoire, 6 janvier 1919[31] |
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Camarades - travailleurs! Le gouvernement Ebert-Scheidemann s'est rendu inacceptable. Il a été déclaré comme révoqué par le soussigné comité révolutionnaire, la représentation des travailleurs et soldats socialistes révolutionnaires (Parti social-démocrate indépendant et Parti communiste). Le comité révolutionnaire soussigné a repris provisoirement les affaires de gouvernement. Camarades - travailleurs! Joignez-vous aux mesures du comité révolutionnaire. [Citation dans l'original ►.] |
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Appel des "hommes de confiance", de la direction régionale de Grand-Berlin de l'USPD et de la Centrale du KPD, 6 janvier 1918[32] |
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Travailleurs! Soldats! Camarades! Ce dimanche vous avez manifesté avec un élan foudroyant votre volonté, que le dernier attentat malfaisant du gouvernement Ebert, taché de sang, a été déjoué. Désormais il s'agit d'un enjeu plus grand! Un coup d'arrêt doit être infligé à tous les agissements contre-révolutionnaires. Donc hors des entreprises! Présentez-vous en masse aujourd'hui à 11 heures du matin à la Siegesallee! Il s'agit de consolider et mener à bien la révolution! En avant dans la lutte pour le socialisme. En avant dans la lutte pour le pouvoir du prolétariat révolutionnaire! À bas le gouvernement Ebert-Scheidemann! [Citation dans l'original ►.] |
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Tract après l'occupation, le 5 janvier 1919, de la rédaction du Vorwärts[33] |
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Aux masses travailleuses de Berlin! Pour la deuxième fois les masses travailleuses révolutionnaires de Berlin ont occupé le "Vorwärts"! Cette fois aucune puissance du monde ne devra l'arracher à ces propriétaires légitimes, nous y veillerons. Travailleurs! Camarades! Soldats! L'heure a sonné, où il s'agit de conduire la révolution à son terme victorieux. Ou bien nous établissons la dictature du prolétariat, ou bien nous éprouverons que Ebert-Scheidemann, les bourreaux de la révolution, achèveront de l'étrangler. Travailleurs! Camarades! Soldats! Ils veulent instaurer l'état de siège. Veulent nous jeter en prison ou exécuter, nous les combattants de la révolution! Ils veulent causer un bain de sang, ces valets du capital, veulent par souci des intérêts capitalistes verser le sang des masses travailleuses. Cela ne doit pas arriver! Nous devons prendre les devants à cet égard! Travailleurs! Camarades! Soldats! Prenez le pouvoir dans vos mains. Renversez ce gouvernement, qui s'interpose en protecteur devant les coffres-forts, qui a perpétré trahison après trahison à la révolution. Vive la dictature du prolétariat! Vive la révolution! [Citation dans l'original ►.] |
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Déclaration du Conseil central de la République socialiste allemande, 6 janvier 1919[34] |
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À tous les conseils d'ouvriers et de soldats d'Allemagne! Comme vous le savez, le congrès de tous les conseils d'ouvriers et de soldats d'Allemagne nous a désigné comme son organe exécutif et nous a transféré ses pouvoirs. Durant les premières semaines de notre activité, nous avons dû nous occuper presque exclusivement des conditions scandaleuses qui règnent à Berlin, où une petite minorité contre la volonté générale du peuple, en particulier aussi de la population berlinoise, et contre la volonté expresse des conseils d'ouvriers et de soldats de toute l'Allemagne, s'efforce à établir une domination par la force brutale. Les agissements criminels de bandes armées, mettant en danger toutes les conquêtes de la révolution, nous ont contraints d'accorder à la direction du Reich des pouvoirs exceptionnels, afin qu'à Berlin puissent enfin être rétablis l'ordre et la sécurité juridique qui sont d'autant plus nécessaires sous le régime le plus libéral qui soit. Toutes les différences d'opinion de détail doivent passer à l'arrière-plan derrière l'objectif de protéger la liberté du peuple durement conquise, d'assurer la paix vers l'intérieur et l'extérieur et de préserver ainsi le peuple travailleur tout entier d'un nouveau malheur redoutable. Il est du devoir de tous les conseils d'ouvriers et de soldats de nous soutenir, nous et la direction du Reich, en cela par tous les moyens. Tenez prêt tous ce qui est requis à cet égard! Plus les travailleurs et soldats d'Allemagne et les conseils élus par eux se regroupent unanimes, plus rapidement sera tranchée la lutte conformément à la volonté du peuple! [Citation dans l'original ►.] |
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Déclaration de la direction régionale de Berlin du SPD, 6 janvier 1919[35] |
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Travailleurs! Citoyens! Soldats! Camarades! Pour la deuxième fois des bandits armés de la Ligue Spartakus ont occupé par la force le "Vorwärts". Les dirigeants de ces bandes proclament de nouveau aujourd'hui dans des discours publics le renversement par la violence du gouvernement, assassinat et guerre civile sanglante et instauration de la dictature de Spartakus. Au-dessus du peuple allemand et en particulier des masses travailleuses planent les pires menaces. Anarchie et faim seraient les conséquences de la domination de Spartakus. Maintenant notre patience est à bout! Nous ne voulons plus longtemps nous laisser terroriser par des déments et criminels. Il faut enfin établir l'ordre à Berlin et assurer l'édification calme de la nouvelle Allemagne révolutionnaire. En protestation contre les actes de violence des bandes de Spartakus, nous vous exhortons à cesser le travail et à vous présenter immédiatement sous la direction de vos hommes de confiance devant le bâtiment du gouvernement du Reich, Wilhelmstrasse 77. Travailleurs! Citoyens! Soldats! Camarades! Présentez-vous en masse! Montrez que vous êtes de taille à protéger par votre propre force votre liberté, votre droit et votre propriété de parti. [Citation dans l'original ►.] |
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Récit de G. Noske concernant les évènements du 6 janvier 1919[36] |
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Concernant mon avis selon lequel il fallait essayer d'établir l'ordre par la force des armes, il n'y avait pas d'opposition. Le ministre de la guerre, le colonel Reinhardt, formula un ordre par lequel le gouvernement et le conseil central désignait le lieutenant général von Hoffmann, qui avec quelques formations se trouvait non loin de Berlin, comme commandant suprême. À cela il fut objecté que les travailleurs auraient les plus grands ressentiments contre un général. Nous nous tenions dans le cabinet de travail d'Ebert, dans une atmosphère passablement agitée, car le temps pressait, dans la rue nos hommes réclamaient des armes. J'exigeai qu'une décision soit prise. Sur ce quelqu'un dit: "Alors, toi, fais-le!" Ce à quoi je répliquai carrément: "Soit! Quelqu'un doit faire le Bluthund, je ne recule pas devant la responsabilité!" Reinhardt [le ministre de guerre prussien] fit remarquer qu'en fait il avait toujours espéré cette proposition. Une décision fut formulée oralement, dans le sens que le gouvernement et le conseil central m'attribuaient des pouvoirs amples dans le but de remettre de l'ordre à Berlin. [Citation dans l'original ►.] |
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Appel en faveur du Service d'auxiliaires volontaires, janvier 1919[37] |
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À la population de Grand-Berlin! Une bande scélérate de criminels infâmes et une kyrielle irréfléchie de perroquets aveugles maintient depuis une semaine tout Berlin sous peur et tension. Une terreur sans limites cherche à prendre le dessus, et on ne recule devant aucun moyen pour obliger de grandes masses à suivre. Des entreprises sont détruites, des magasins pillés, des gens dépouillés. Et ça ne s'arrête pas là! L'activité criminelle d'éléments sans scrupules va déjà si loin qu'on a mis la main sur des soldats fidèles au gouvernement et qu'on les a fusillés sans interrogatoire selon la loi martiale. C'est le bolchévisme comme nous le voyons en Russie, des circonstances par la faute desquels un pays se retrouve affamé et exsangue à brève échéance. Concitoyens! Camarades! Les dés sont jetés! Nous devons nous défendre en bloc contre ces activités subversives. Pour cela, accourez aux formations qui se sont mises à disposition du gouvernement. Nous y arriverons si nous agissons vite et résolument. Aidez-nous par tous les moyens! Inscriptions au bureau de recrutement, Reichstag, Portail V. Service de secours volontaire du Parti social-démocrate d'Allemagne Baumeister, Henck [Citation dans l'original ►.] |
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7 janvier |
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À Braunschweig se déroule une manifestation de soutien aux actions antigouvernementales de Berlin[38]. |
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Dans les mines de la Ruhr débute un mouvement de grève[39]. Dans les jours qui suivent, le périmètre touché inclura Bottrop, Buer, Essen, Gelsenkirchen, Mülheim. |
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En Haute-Silésie est publié un décret édicté le 31 décembre 1918 par le gouvernement du district d'Oppeln (Opole, aujourd'hui en Pologne) ‑ qui couvre notamment le territoire de Beuthen ‑, en vue de la répression contre les mouvements séparatistes[40]. Il stipule: Tous les efforts visant à un détachement de la Haute-Silésie du Reich allemand, représentent un crime de haute trahison. [Citation dans l'original ►.] |
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8 janvier |
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À Berlin, le gouvernement publie une déclaration qui annonce: "L'heure du règlement de comptes approche" (cf. ci-dessous). La
politique vue à travers l'expression artistique: |
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Les "hommes de confiance" considèrent que les négociations avec le gouvernement ont échoué et lancent un appel à la grève générale pour le lendemain[41]. |
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À Stuttgart (Württemberg), le gouvernement de Württemberg charge Paul Hahn d'organiser des troupes de sécurité [Sicherheitstruppen][42]. Celui-ci, officier, avait été élu le 9 novembre 1918 comme délégué de sa garnison au conseil de soldats, puis le 11 décembre comme membre du gouvernement régional [Landesausschuß]. |
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À Düsseldorf (Nordrhein-Westfalen), des manifestants antigouvernementaux occupent quelques bâtiments publics, notamment la préfecture de police[43]. |
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Tract du gouvernement, 8 janvier 1919[44] |
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Concitoyens! Spartakus lutte maintenant pour le pouvoir intégral. Le gouvernement qui veut, dans un délai de 10 jours, amener le peuple à décider librement de sa propre destinée, devrait être renversé par la force. Le peuple ne devrait pas avoir la parole. Sa voix devrait être réprimée. Vous avez vu les conséquences. Là où Spartakus domine, toute liberté et sécurité personnelle est abolie. La presse est réprimée, la circulation paralysée. Des parties de Berlin sont le théâtre de combats sanglants. D'autres sont déjà dépourvues d'eau et de lumière. Des offices d'approvisionnement sont pris d'assaut, le ravitaillement en nourriture des soldats et de la population civile est empêché. Le gouvernement prend toutes les mesures nécessaires, pour briser ce règne de la terreur et d'empêcher une fois pour toutes son retour. Des actions décisives ne se feront pas attendre longtemps. Mais il faut faire le travail à fond, et cela demande une préparation. Restez patients encore un peu! Soyez confiants, comme nous le sommes, et prenez votre place résolument aux côtés de ceux qui vous apporteront liberté et ordre. La force ne peut être combattue que par la force. La force organisée du peuple mettra fin à l'oppression et à l'anarchie. Des succès partiels des ennemis de la liberté, qu'ils montent en épingle de façon ridicule, n'ont qu'une importance passagère. L'heure du règlement de comptes approche. [Citation dans l'original ►.] |
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9 janvier |
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Le gouvernement publie un appel à la formation de corps francs pour la protection des frontières à l'Est (cf. ci-dessous). |
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À Berlin, les "hommes de confiance", la direction régionale de Grand-Berlin de l'USPD et la Centrale du KPD publient un appel à la grève générale (cf. ci-dessous). Durant une assemblée de travailleurs venant notamment des usines Schwartzkopff, AEG et Knorr-Bremse, est constituée une commission composée de membres du SPD et de l'USPD chargée d'oeuvrer à la reprise des négociations entre gouvernement et rebelles[45]. La direction régionale de Berlin de l'USPD adopte une déclaration qui reçoit aussi l'approbation des "hommes de confiance"[46]: Afin d'empêcher la poursuite du fratricide, le comité directeur central [Zentralvorstand] est prêt à entreprendre la tentative de trouver une nouvelle base de négociation. C'est pourquoi il propose de laisser intervenir un armistice. Il se déclare prêt, avant le début des négociations, d'évacuer le Vorwärts si la commission de négociation de l'AEG et des usines de Schwartzkopff reçoit l'assurance de la part du conseil central et du gouvernement, que les négociations sont menées dans un esprit socialiste, conciliateur, que les points de divergence son transférés à une commission composée de façon paritaire, et que la désignation définitive du préfet de police n'intervient qu'en accord avec la social-démocratie indépendante. [Citation dans l'original ►.] Le gouvernement réagit défavorablement à l'idée d'une commission paritaire incluant le KPD. Georg Ledebour (USPD) est arrêté[47]. Il sera acquitté après un procès de plusieurs mois. |
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À Münster (Nordrhein Westfalen), le conseil général d'ouvriers et de soldats du VIIe Corps d'armée [Armeekorps] avait annoncé la décision d'empêcher la constitution et l'armement de corps-francs[48]. Le 9 janvier, le corps-franc Lichtschlag se met en marche en direction de Hagen. Un affrontement se produit, le corps-franc subit une défaite. Cinq travailleurs ainsi que deux membres du corps-franc sont tués. Le corps-franc commandé par le capitaine Otto Lichtschlag avait été constitué en décembre 1918, suite à un appel en ce sens lancé le 15 décembre par le commandant du 40e corps de réserve ‑ dont le quartier général se trouvait à Hagen ‑, le lieutenant général Paul Grünert[49]. Son principal poste de recrutement était établi à Fröndenberg, voisin de Dortmund. |
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Dans la région industrielle de la Ruhr débute un mouvement de grève[50]. |
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À Hambourg, dans les chantiers navals, éclate une grève à l'initiative de jeunes ouvriers non organisés, au motif que les syndicats mènent des négociations au sujet de réductions de salaire et du rétablissement du travail à la tâche[51]. Les grévistes occupent la maison des syndicats et envahissent les locaux du Hamburger Echo. Le lendemain les troupes de sécurité procèdent à des arrestations arbitraires. |
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À Stuttgart (Württemberg), les manifestants antigouvernementaux, après s'être emparés, la veille, d'un dépôt de munitions, investissent le siège du Tagblatt[52]. Cependant P. Hahn avec ses troupes de sécurité repousse les occupants. |
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Appel du gouvernement en vue de la formation d'une unité de volontaires pour la "protection des frontières", 7 janvier 1919 (extraits)[53] |
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En avant les volontaires! Le gouvernement du Reich lance l'appel suivant: Camarades! L'Allemagne est exposée à un grave danger! Pendant que nous travaillons au renforcement de nos libertés internes, la liberté de nos compatriotes à l'est, d'où nous parviennent quotidiennement des appels à l'aide bouleversants, sont menacés de l'extérieur. Encore quelques jours sans défense énergique, et nous devons craindre que des territoires supplémentaires à l'est tombent comme victimes de l'impérialisme polonais, qui en rompant la loi et la paix dans le pays abuse de l'heure la plus difficile de la jeune république allemande. [...] Nous devons nous défendre. Inscrivez-vous volontairement à la protection des frontières [...] Vous devez rendre impossible que des étrangers font intrusion en Allemagne comme dans une maison sans maitre et s'y établissent. Vous devez en tant que gardes républicains assurer les conquêtes de la révolution et défendre les nouvelles institutions créées à l'intérieur. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Robert Leinert (SPD), président du conseil central des conseils d'ouvriers et de soldats de Berlin, 3 janvier 1919[54] |
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Robert Leinert s'exprime au cours d'une réunion du gouvernement et du conseil central, au sujet du projet d'un appel du gouvernement en vue de la formation d'une unité de volontaires pour la "protection des frontières" (cf. ci-dessus): Leinert non plus ne peut approuver l'appel. Il a trop l'allure comme si le gouvernement voulait créer une unité de protection contre les indépendants et le groupe Spartakus. [...] Nous ne devons quand même pas laisser faire qu'un peuple tombé aussi bas que les polonais, nous démolisse et nous prive de nos grandes conquêtes que les travailleurs ont créées et qui culminent dans la grande victoire de la révolution. [...] Il faut dire ceci: l'armée doit protéger ce qui figure dans les conditions de paix de Wilson, à savoir l'autodétermination du peuple allemand. Tout cela sonne peut-être un peu panallemand, mais il n'est pas nécessaire de le dire en ces mots. [...] [Citation dans l'original ►.] |
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Appel des "hommes de confiance", de la direction régionale de Grand-Berlin de l'USPD et de la Centrale du KPD, 9 janvier 1918 (extraits)[55] |
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Travailleurs! Camarades! Soldats! La longanimité des travailleurs révolutionnaires d'Allemagne a été sans limites; leur patience vis-à-vis des Ebert-Scheidemann tâchés du sang des frères, est allée au-delà de toute mesure. Depuis longtemps sont éclatantes les crimes de ces traitres au prolétariat, de ces acolytes misérables des fauteurs de trouble capitalistes, de cette incarnation de la contrerévolution. Le 6 décembre ou le 24 décembre, les massacres parmi les permissionnaires et soldats du front sans défense, l'écrasement des marins révolutionnaires, tout cela étaient les premières faits sanglants des Judas dans le gouvernement. Ils devaient briser la force de la révolution, éteindre l'indignation jaillissante des masses de travailleurs et de soldats. Mais cet esprit révolutionnaire triomphe, les Scheidemann-Ebert se trouvaient stigmatisés et méprisés devant le monde entier. Mais les assassins condamnés par le jugement du peuple ne renonce pas à leurs coups infâmes. Leur place serait en prison, sur l'échafaud. [...] Armez-vous! Utilisez les armes contre vos ennemis mortels, les Ebert-Scheidemann! En avant au combat! En avant au combat, en avant au coup décisif qui doit écraser les Ebert-Scheidemann tachés de sang! Écrasement de la révolution, massacre du prolétariat ou écrasement des Ebert-Scheidemann et de tous les ennemis mortels du prolétariat ‑ c'est ainsi que se pose l'alternative! [...] [Citation dans l'original ►.] |
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[1]. https://www2.landesarchiv-bw.de/ofs21/olf/einfueh.php?bestand=4142.
[2]. http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1958_3.pdf.
[3]. http://www-user.uni-bremen.de/~bremhist/Raeterepublik1918-19.html.
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[6]. G. Watermeier: Politischer Mord und Kriegskultur an der Wiege der Weimarer Republik, S. 18 (Bibliographie ►).
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[21]. E. R. Huber (Hg.): Dokumente zur deutschen Verfassungsgeschichte - Band 3 - 1918‑1933, S. 50 (Bibliographie ►) mentionne la nomination de Noske comme Oberbefehlshaber in den Marken dès le 6 janvier 1919. Cette présentation est cependant corrigée dans E. R. Huber: Deutsche Verfassungsgeschichte... - Band 5, S. 922 (Bibliographie ►).
[22]. Forschungsanstalt für Kriegs- und Heeresgeschichte (Hg.): Nachkriegskämpfe deutscher Truppen und Freikorps - Band 6 - Die Wirren in der Reichshauptstadt und um nördlichen Deutschland 1918‑1920, S. 55 (Bibliographie ►).
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