Hatta, Mohammad
(1902–1980)
‑1931 En 1921, Hatta
part aux Pays-Bas pour étudier. Il rejoint l'Indische Vereeniging, qui en
1922 est renommé en Indonesische Vereeniging et ultérieurement en Perhimpunan
Indonesia. Hatta en est trésorier (1922-1925), puis président (1926-1930).
En 1926, Hatta
dirige une délégation du Perhimpunan Indonesia au Congrès Démocratique
International pour la Paix à Bierville en France.
En février 1927,
se tient à Bruxelles le Congrès mondial contre l'oppression coloniale et
l'impérialisme, organisé par l'Internationale communiste. Hatta et d'autres
membres de mouvements indonésiens assistent au congrès.
En raison de ses
activités politiques, Hatta est emprisonné par le gouvernement colonial néerlandais
en 1927. Il est libéré en 1928.
1932‑1942 Hatta rentre en
Indonésie en 1932. La même année il participe à la constitution du Pendidikan
Nasional Indonesia (nommé aussi PNI Baru).
En 1934, Hatta est
arrêté de nouveau et envoyé en exile à Boven Digul en 1935.
1943‑1945 En mars 1943, le
gouvernement d'occupation japonais approuve la formation du Pusat Tenaga
Rakyat (Putera); Hatta en est l'un des quatre co-présidents. En novembre, il
est décoré par l'empereur du Japon. Vers la fin de 1943, le Putera est
dissous et en mars 1944 il est remplacé par le Djawa Hokokai (en Indonésien
Kebaktian Jawa), sous la même direction. Plus tard en 1944, lui succède le
Gerakan Rakyat Baru, dernier organisme sous patronage japonais.
En mars 1945 les
Japonais créent le Badan Penyelidik Usaha Persiapan Kemerdekaan Indonesia
(BPUPKI), parmi les membres figure Hatta. Le BPUPKI est renommé en Panitia
Persiapan Kemerdekaan Indonesia (PPKI) en août.
1945‑1956 Le 17 août
1945, Sukarno et Hatta signent la déclaration d'indépendance d'Indonésie. Le
29 août, la constitution (UUD 1945) qui avait été élaborée par le PPKI
et promulguée le 18 août, entre en vigueur. Sukarno est déclaré
président, Hatta vice-président. Le PPKI est transformé en Komite Nasional
Indonesia Pusat (KNIP), et assume le rôle d'organe de gouvernement
provisoire, jusqu'à la tenue d'élections.
En janvier, suite
à la démission d'Amir Sjarifuddin comme premier ministre, Sukarno nomme Hatta
à ce poste, pour former un gouvernement d'urgence responsable non devant le
KNIP mais devant le président. Hatta assume en outre le poste de ministre de
la défense.
Lorsque les
Pays-Bas déclenchent une intervention militaire en décembre 1948, Sukarno et
Hatta sont appréhendés et envoyés en exil sur l'île de Bangka. En juillet
1949, ils reprennent leurs fonctions.
En août 1949,
Hatta dirige la délégation indonésienne à la Conférence de la table ronde. En
décembre, la Republik Indonesia Serikat (RIS) est constituée, puis en août
1950, le Negara Kesatuan Republik Indonesia (NKRI), toujours avec Sukarno
comme président et Hatta comme vice-président. Hatta assume le poste de
vice-président jusqu'en 1956.
Malaka, Ibrahim
(1896 ou 1897‑1949)
- Il est couramment
appelé Tan Malaka. Cependant, “Tan” n'est pas un prénom mais un titre de
noblesse héréditaire.
1913‑1919 En 1913 Malaka se
rend aux Pays-Bas pour y étudier. Il rentre en Indonésie en 1919.
1920‑1923 Malaka est actif
dans l'Indische Sociaal-Democratische Vereeniging (ISDV) qui en 1920 se
transforme en Perserikatan Komunis di Hindia (PKH). À partir de fin 1921, il
remplace Semaun comme président du PKH pendant le séjour de celui-ci à
Moscou. En février 1922 il est arrêté et exilé aux Pays-Bas. Il s'y présente
comme candidat aux élections législatives, pour le Communistische Partij
Holland (CPH), puis se rend à Berlin et ensuite à Moscou. Il prononce une
intervention au 4e congrès de l'Internationale communiste en
novembre 1922 et assiste aux sessions de novembre-décembre, du comité
exécutif de l'Internationale communiste. En 1923 il voyage en Chine en tant
que représentant de l'Internationale communiste.
1926‑1927 En 1926 Malaka se
rend à Bangkok pour rencontrer deux membres du PKI qui ont fui l'Indonésie, Subakat et Djamaluddin
Tamin. En 1927 les trois constituent le Partai Republik Indonesia (Parti de
la République d'Indonésie, Pari). La même année Malaka est arrêté de
nouveau aux Philippines par la police coloniale US. Il est déporté vers la
Chine, mais s'échappe. Subakat est arrêté en exile au Bangkok en 1929 et
meurt en prison en 1930. Tamin est arrêté en 1932 à Singapour.
1942‑1945 À l'époque de
l'occupation japonaise de l'Indonésie, en 1942, Malaka y retourne.
1946‑1949 En janvier 1946,
Malaka participe à la création d'un front d'organisations, le Persatuan Perjuangan (Coalition de lutte).
À cette époque, il n'est pas associé à un parti en particulier. Mais au sein
du Persatuan Perjuangan il défend un programme politique qui est publié par
ailleurs dans un journal indonésien en février, puis repris en mars dans
l'organe de la section néerlandaise de la 4e Internationale,
trotskiste. Le Persatuan Perjuangan consiste en fait seulement de quelques
groupes socialistes et petites-bourgeoises radicales, tous sous la direction
de Malaka. En mars, le gouvernement de Sukarno arrête la plupart des
dirigeants du Persatuan Perjuangan, y compris Malaka.
En juin 1948 les
partisans du Persatuan Perjuangan fondent le Gerakan Revolusioner Rakyat
(Mouvement révolutionnaire du peuple, GRR). Les principaux composants du
GRR sont le Partai Rakyat (Parti du peuple)
et le Partai Buruh Merdeka (Parti
ouvrier pour l'indépendance). Parmi les fondateurs du Partai Rakyat
figure Adam Malik. Le Partai Buruh Merdeka est une version transformée de
l'ancien Partai Buruh Indonesia (Parti ouvrier d'Indonésie); il est dirigé
par Muwardi de la milice Barisan Banteng (Troupe Buffle sauvage). Le GRR
inclut en outre: le Partai Rakyat Jelata (Parti prolétarien du peuple),
l'Angkatan Komunis Muda (Troupe de jeunes communistes), le Partai Wanita
Rakyat (Parti des femmes du peuple), le Persatuan Invaliden Indonesia (Union
des Invalides d'Indonésie), et le Laskar Rakyat Jakarta Raya (Milice du
peuple du Grand Jakarta).
Malaka est libéré
en septembre 1948. En octobre, il lance la formation du Partai Murba dans
lequel se rassemblent la plupart des anciens participants du Persatuan
Perjuangan. Le GRR est absorbé par le Partai Murba. Celui-ci sera interdit en
septembre 1965.
En même temps, le Gabungan Serikat Buruh
Revolusioner Indonesia (Fédération unifiée des ouvriers révolutionnaires
d'Indonésie, Gasbri), affilié au Partai Murba, est créé.
En décembre 1948,
suite à l'intervention militaire néerlandaise, Malaka s'enfuit. Il est
capturé par des forces indonésiennes, et tué en février 1949.
Malik, Adam (1917‑1984)
1934‑1941 À partir de 1934,
Malik participe à la direction régionale du Partai Indonesia (Partindo) au
Sumatra. En 1940‑1941 il participe à la direction du Gerakan Rakyat
Indonesia (Gerindo).
1945 Malik occupe un poste
de président adjoint dans le Komite Nasional Indonesia Pusat (KNIP) créé en
octobre 1945.
1946‑1948 Malik est membre du
Persatuan Perjuangan fondé en 1946. Il participe à la fondation du Partai
Rakyat en 1946. Il est un des principaux dirigeants du Partai Murba créé en
1948.
1959‑1964 De 1959 à 1963,
Malik occupe le poste d'ambassadeur de l'Indonésie en URSS et en Pologne. De
novembre 1963 à août 1964, il occupe le poste de ministre du commerce.
1964 En septembre 1964 est
formé le Badan Pendukung Sukarnoisme (BPS) avec à sa tête Malik. Son objectif
est de contrer l'influence du PKI en invoquant les principes du Pancasila de
Sukarno. En décembre, Sukarno bannit le BPS en affirmant qu'il s'agit d'un
complot de la CIA.
1966‑1983 À partir de mars
1966, Malik occupe différents postes gouvernementaux: de mars à juillet 1966,
vice-premier ministre pour les affaires sociales et politiques; de mars 1966
à 1978, ministre des affaires étrangères; de 1978 à 1983, vice-président.
À la 26e session
de l'assemblée générale de l'ONU, en 1971, Malik est élu président de la
session.
Nasution, Abdul
Haris (1918‑2000)
1942‑1952 En 1942, Nasution
entre à une académie militaire administrée par le gouvernement colonial
néerlandais. Après la déclaration de l'indépendance de l'Indonésie en 1945 il
rejoint l'armée indonésienne. En 1948 il en est nommé commandant adjoint,
avec Sudirman comme commandant suprême des forces armées. En 1950, avec la
transformation de l'armée en APRI, Nasution assume le poste de chef
d'état-major de l'armée de terre (Kepala Staf TNI Angkatan Darat, KSAD), sous
les ordres de Tahi Bonar Simatupang qui remplace Sudirman. En 1952, Nasution
et Simatupang sont destitués de leur poste et congédiés.
1954 En 1954, Nasution
constitue l' Ikatan
Pendukung Kemerdekaan Indonesia (Ligue des partisans de l'indépendance
d'Indonésie, IPKI), dont les membres sont recrutés parmi les militaires
actifs et les anciens combattants retournés à la vie civile, ainsi que leurs
familles et leur entourage. L'IPKI affirme se placer en dehors du terrain des
partis politiques et adopte les principes du Pancasila comme base de ce qu'il
conçoit comme une position neutre, voire située au-dessus des autres forces.
1955 En 1955, Nasution est
réintégré dans son poste de chef d'état-major de l'armée de terre.
1957 En mars 1957, Sukarno
déclare l'état d'urgence. Cette mesure augmente l'influence et le pouvoir de
l'armée. Dans ce cadre, les commandants régionaux sont en mesure d'interférer
dans les affaires civiles telles que l'économie et l'administration. Avec
l'appui de Sukarno, l'armée commence également à participer à la politique,
occupant des positions de ministres, de gouverneurs de province, de membres
du DPR. En décembre, Nasution ordonne à des officiers de reprendre le
contrôle des entreprises néerlandaises récemment nationalisées.
1958 Nasution est nommé
ministre de la sécurité et de la défense.
1959 Le Pemuda Pancasila (Jeunesses Pancasila),
branche des jeunesses de l'IPKI, est créé. Après la chute de Sukarno, le
Pemuda Pancasila deviendra l'instrument du régime de Suharto; même après le
renversement de Suharto, l'organisation gardera des liens étroits avec
diverses factions de l'armée et de la police.
1962 En 1962 l'armée est
transformée en ABRI, avec une structure modifiée. Les commandants des
différentes branches de l'ABRI acquièrent des pouvoirs accrus et sont
responsables directement devant Sukarno. Celui-ci, dans sa fonction de
commandant suprême des armées est assisté par un chef d'état-major de l'ABRI,
avec des attributions uniquement administratives. Nasution est nommé à ce
dernier poste; Ahmad Yani est nommé commandant de l'armée de terre.
Mai 1963 L'état d'urgence dans le
pays est levé.
Décembre 1965 L'armée accroît
considérablement son pouvoir vis-à-vis de la présidence. Nasution, le sultan
Hamengkubuwona IX, et Ruslan Abdulgani sont désignés pour diriger le Komando
Operasi Tertinggi (Koti, créé en 1963) auquel sont conférés des pouvoirs
étendus.
1966 En février, Nasution
est destitué de son poste de ministre de la défense et de la sécurité. La
fonction de chef d'état-major de l'ABRI, qu'il occupe par ailleurs, est
abolie. En juin, il est désigné comme président du Majlis Permusyawaratan
Rakyat (MPR).
1971-1972 En 1971, Nasution est
subrepticement congédié du service dans l'armée. En 1972, il n'est pas
renouvelé dans sa fonction de président du MPR.
1973 En 1973, Suharto
procède à un certain nombre de réformes du système électoral. Seul trois
partis sont autorisés à participer aux élections: outre le Partai Golkar,
tous les partis existantes doivent fusionner dans l'une ou l'autre de deux
nouveaux partis: le Persatuan Pembangunan (PPP) et le Partai Demokrasi
Indonesia (PDI). L'IPKI (cf. ci-dessus) s'intègre dans le PDI.
1980 Nasution figure parmi
les signataires de la Petisi Lima Puluh (Pétition des cinquante).
Sjahrir (1909‑1966)
- Il est couramment
appelé Sutan Sjahrir. Cependant, “Sutan” n'est pas un prénom mais un titre de
noblesse héréditaire.
1929‑1932 Vers 1929, Sjahrir
se rend aux Pays-Bas pour y étudier. Il participe au Perhimpunan Indonesia,
dont il devient secrétaire et vice-président. Il en est expulsé en 1931. En
1932, il retourne en Indonésie. La même année, il participe à la constitution
du Pendidikan Nasional Indonesia (nommé aussi PNI Baru).
1934 Sjahrir est arrêté
par le gouvernement colonial néerlandais; il est envoyé en exile à Boven
Digul.
1945 En octobre, avec la
création du Komite Nasional Indonesia Pusat (KNIP), Sjahrir assume le poste
de président du Badan Pekerja (Comité de travail) associé à cet organisme.
En novembre,
Sjahrir est nommé premier ministre, poste non prévu par la constitution. Il
forme un premier gouvernement, dans lequel il détient également les
portefeuilles des affaires étrangères et de l'intérieur. Il formera deux
autres gouvernements comme premier ministre et également ministre des affaires
intérieures, avant de quitter le poste de premier ministre en juin 1947.
1945‑1960 En décembre 1945,
Sjahrir fonde avec Amir Sjarifuddin le Partai Sosialis (PS). En 1948 l'aile
droite du PS, menée par Sjahrir, prend le nom de Partai Sosialis Indonesia
(PSI). Sukarno interdit le PSI en 1960. Sjahrir est emprisonné, puis exilé à
l'étranger.
Sneevliet,
Hendricus (1883‑1942)
- Il est connu comme
Henk Sneevliet, ainsi que sous le pseudonyme de Maring.
1902-1921 Sneevliet est né aux
Pays-Bas. En 1902, il rejoint le Sociaal-Democratische Partij (Parti
social-démocrate, SDP) néerlandais. En 1913, il s'installe au Java. En 1914,
il participe à la création du Indische Sociaal-Democratische Vereeniging
(ISDV). En 1918, il est expulsé par le gouvernement colonial néerlandais. En
juillet-août 1920, il assiste au 2e congrès de
l'Internationale communiste. En 1921, il se rend en Chine comme représentant
de l'IC.
1924‑1942 En 1924, Sneevliet
retourne aux Pays-Bas. Il est d'abord membre du Communistische Partij Holland
(Parti communiste de Hollande, CPH), puis s'en sépare en 1927 pour créer le
Revolutionair Socialistisch Verbond (Union socialiste révolutionnaire, RSV).
En 1929 des anciens membres du RSV ainsi que du Socialistische Partij (Parti
socialiste, SP) constituent le Revolutionair Socialistische Partij (Parti
socialiste révolutionnaire, RSP). En 1934, le RSP se rapproche de la Ligue
communiste internationale, dirigée par Léon Trotsky. En 1935, le RSP et le
Onafhankelijke Socialistische Partij (Parti socialiste indépendant, OSP)
fusionnent pour former le Revolutionair Socialistische Arbeiderspartij (Parti
ouvrier socialiste révolutionnaire, RSAP). En 1937‑1938 le RSAP se
sépare du mouvement trotskiste et rejoint le Bureau international pour
l'unité socialiste révolutionnaire, constitué notamment par l'Independent Labour Party (Parti ouvrier indépendant, ILP)
britannique et le Partido Obrero de Unificación Marxista
(Parti ouvrier d'unification marxiste, POUM) espagnol.
Avec l'occupation
allemande en 1940, le RSAP se transforme en organisation clandestine,
Marx-Lenin-Luxemburg-Front (MLL‑Front). En 1942, Sneevliet est arrêté
par les national-socialistes, et exécuté.
Subandrio (1914‑2004)
1942‑1956 Durant l'occupation
japonaise de 1942‑1945, Subandrio participe aux forces de résistance.
En 1947 il devient représentant de l'Indonésie à Londres, puis ambassadeur en
Grande-Bretagne de 1950 à 1954, ensuite ambassadeur en URSS de 1954 à 1956.
1957‑1966 À partir d'avril
1957, Subandrio est ministre des affaires étrangères, étant aussi, à partir
de mars 1962, chargé des relations économiques étrangères. Il occupe ce poste
jusqu'en mars 1966. À partir de février 1960, et jusqu'en mars 1966, il est
en outre premier ministre adjoint. Il est d'abord membre du Partai Nasional
Indonesia (PNI) mais quitte le parti en 1959.
Depuis la création
du Badan Pusat Intelijen (BPI) en 1959, jusqu'à sa dissolution en 1966,
Subandrio en assume la direction.
1966 En 1966, Subandrio
est condamné à mort sous l'accusation d'avoir été impliqué dans les “événements
du 30 septembre”. La peine est ultérieurement muée en emprisonnement à
vie. Il est libéré en 1995 pour des raisons de santé.
Suharto (1921‑)
1940‑1945 En 1940, Suharto
rejoint le Koninklijk Nederlands Indisch Leger (Armée royal des Indes
néerlandais, KNIL), et entre à une académie militaire administrée par le
gouvernement colonial néerlandais. Suite à l'occupation japonaise en 1942, il
rejoint les forces armées patronnées par l'administration japonaise, d'abord
une unité de police, puis le Sukarela Tentara Pembela Tanah Air (Peta).
1945‑1965 Après la
déclaration de l'indépendance de l'Indonésie en 1945 Suharto sert dans
l'armée indonésienne. En 1961, il est nommé commandant du Cadangan Umum
Angkatan Darat (Caduad, ultérieurement renommé en Kostrad) nouvellement
formé.
1965 Au moment des “événements
du 30 septembre”, Suharto et ses unités du Kostrad sont proche de
Jakarta, c'est pourquoi il est chargé de l'intervention. Par la suite, Abdul
Haris Nasution, ministre de la défense et chef d'état-major des armées,
obtient la nomination de Suharto comme chef d'état-major de l'armée de terre.
1966‑1998 En mars 1966,
Sukarno édicte le Surat Perintah Sebelas Maret (Supersemar), par lequel il
déclare l'état d'urgence au niveau national et confère à Suharto les pleins
pouvoirs pour restaurer l'ordre et la sécurité dans le pays. Sur cette base,
Suharto établit ce qu'il appelle le Orde Baru (Ordre nouveau).
De mars à juillet
1966, Suharto occupe le poste de vice-premier ministre en charge de la
sécurité et de la défense par intérim, ainsi que celui de ministre des
affaires étrangères. De juillet 1966 à juin 1968, il est président du
gouvernement ainsi que ministre de la défense et de la sécurité; de juillet
1966 à octobre 1967 il dirige en outre le ministère des affaires de l'armée.
En 1967, une
session spéciale du Majlis Permusyawaratan Rakyat Sementara (MPRS) est
convoquée. Elle décide de destituer Sukarno de ses fonctions présidentielles
et nomme Suharto comme président intérimaire, en attendant l'élection d'un
nouveau président par un MPR issu d'élections. En 1968 Suharto est élu
président. Pendant son premier mandat, il continue également comme ministre
de la défense et de la sécurité. Il sera réélu pour cinq autres mandats
consécutifs.
En vertu des “Lignes
directrices de politique d'état” de 1983 et sur la base d'une décision de
1985, Pancasila acquiert légalement le statut du seul et unique principe
idéologique sur lequel les organisations politiques doivent baser leurs
activités.
En 1998 ‑ comme
à toutes les élections précédentes depuis 1968 ‑, en absence
d'autre candidat, Suharto est réélu aux élections présidentielles. Des
actions de protestation conduisent à des affrontements violents. Finalement
Suharto démissionne et est remplacé par son adjoint, Jusuf Habibie.
Sukarno (1901‑1970)
1927‑1942 En 1927, Sukarno
participe à la fondation du Partai Nasional Indonesia (PNI) comme l'un de ses
principaux dirigeants. En 1929, il est arrêté par le gouvernement colonial
néerlandais, puis libéré en 1931. Il est de nouveau arrêté en 1933 puis exilé
dans le sud de Sumatra.
1943‑1945 En mars 1943, le
gouvernement d'occupation japonais approuve la formation du Pusat Tenaga
Rakyat (Putera); Sukarno en est l'un des quatre co-présidents. En novembre, il
est décoré par l'empereur du Japon. Vers la fin de 1943, le Putera est
dissous et en mars 1944 il est remplacé par le Djawa Hokokai (en Indonésien
Kebaktian Jawa), sous la même direction. Plus tard en 1944, au Djawa Hokokai
succède le Gerakan Rakyat Baru, dernier organisme sous patronage japonais.
En mars 1945 les
Japonais créent le Badan Penyelidik Usaha Persiapan Kemerdekaan Indonesia
(BPUPKI), parmi les membres figure Sukarno. Le BPUPKI est renommé en Panitia
Persiapan Kemerdekaan Indonesia (PPKI) en août.
1945‑1956 Le 17 août
1945, Sukarno et Hatta signent la déclaration d'indépendance d'Indonésie. Le
29 août, la constitution (UUD 1945) entre en vigueur. Sukarno est
déclaré président, Hatta vice-président. Le PPKI est transformé en Komite
Nasional Indonesia Pusat (KNIP), et assume le rôle d'organe de gouvernement
provisoire, jusqu'à la tenue d'élections.
En octobre 1945,
le système administratif est changé dans le sens d'un système de gouvernement
comme en Europe occidentale, dans lequel le président est mis en retrait dans
une position formelle de chef de l'état, tandis que les responsabilités
administratives effectives sont attribuées au gouvernement, avec un premier
ministre à sa tête. Les ministres sont responsables devant le KNIP.
En janvier 1948,
suite à la démission d'Amir Sjarifuddin comme premier ministre, Sukarno nomme
Hatta à ce poste, pour former un gouvernement d'urgence responsable non
devant le KNIP mais devant le président.
Lorsque les
Pays-Bas déclenchent une intervention militaire en décembre 1948, Sukarno et
Hatta sont appréhendés et envoyés en exil sur l'île de Bangka. En juillet
1949, ils reprennent leurs fonctions.
En décembre 1949,
la Republik Indonesia Serikat (RIS) est constituée, puis en août 1950, le
Negara Kesatuan Republik Indonesia (NKRI), toujours avec Sukarno comme président
et Hatta comme vice-président.
1955 En 1955, Sukarno
accueille en Indonésie la conférence de Bandung qui fait de lui l'un des
leaders du “Tiers-monde”.
1957-1965 En 1957, Sukarno déclare
l'état d'urgence. En 1959, il rétablit un système présidentiel en remettant
en vigueur la constitution de 1945. En 1960, il met en place des nouvelles
institutions sous la forme d'un Majlis Permusyawaratan Rakyat Sementara
(MPRS) et un Dewan Perwakilan Rakyat (DPR) composés de membres désignés. En
1963 l'état d'urgence est levé. La même année, Sukarno est déclaré président
à vie par le MPRS.
1966-1967 En 1966, Sukarno édicte
le Surat Perintah Sebelas Maret (Supersemar), par lequel il déclare l'état
d'urgence au niveau national et confère à Suharto les pleins pouvoirs pour
restaurer l'ordre et la sécurité dans le pays.
En 1967 une
session spéciale du MPRS est convoquée. Elle décide de destituer Sukarno de
ses fonctions présidentielles et nomme Suharto comme président intérimaire,
en attendant l'élection d'un nouveau président par un MPR issu d'élections.
Sukarno est assigné à domicile et le restera jusqu'à sa mort.
|